20 Avr

La mobilisation s’intensifie pour sauver les rivières comtoises

Une pétition en ligne, des photos et des videos sur les réseaux sociaux. Les défenseurs des rivières comtoises se mobilisent en organisant une nouvelle manifestation cette fois-ci à Saint-Hippolyte le 17 mai prochain. Ils veulent élargir ce mouvement à l’ensemble de la population.

Le collectif Dessoubre créé au lendemain du constat des mortalités importantes de poissons dans le Dessoubre, cherche à élargir cette mobilisation au delà du cercle des pécheurs et des défenseurs de l’environnement. Des commerçants et même des agriculteurs ont rejoint ce collectif. Mon confrère Clément Jeannin a abordé cette question lors de l’émission Vu d’ici à Saint Hippolyte avec Gérard Mougin du Collectif Dessoubre.

Mais il n’y a pas que les truites et les ombres du Dessoubre à avoir été touchés par la Saprolegnia. Des pêcheurs m’ont indiqué que les poissons du Cusancin et de la Loue étaient encore victimes de ce champignon. Ce dimanche, au miroir d’Ornans, une trentaine d’ombres était entrain de mourir…

Sur le site pour signer cette pétition, le collectif SOS Loue et rivières comtoises demande au ministre de l’Environnement Ségolène Royal de :

D’adapter les normes à la fragilité spécifique des rivières karstiques.
– Pour les activités agricoles pour lesquelles nous demandons un classement urgent en zone vulnérable nitrate adaptée au karst.
-Pour les rejets de stations d’épuration, nous demandons une réécriture générale de l’arrêté de Juin 2007 et la mise en application du zonage national établi par le CEMAGREF qui distingue  des niveaux de fragilité  (Zone karstique du massif du Jura classée en zone fragile)
-Pour l’exploitation forestière, l’interdiction pure et simple du traitement des grumes en forêt et une adaptation des scieries au contexte karstique.-
-Pour ces territoires karstiques, beaucoup  plus exposés que d’autres aux micropolluants, nous demandons une réglementation plus contraignante et rapide que la démarche REACH et ses applications nationales.

Voici l’une des photos prises ces derniers jours  sur le Cusancin :

Le Cusancin en mauvais état...

Quant au Doubs franco-suisse, la société de pêche du secteur vient de publier sur son blog une série de photos prises ces derniers jours :  » Plusieurs frayères répertoriées comme vulnérables à de faibles débit viennent de se retrouver à sec. Les oeufs de truites qui y incubaient depuis le début de l’hiver et qui étaient pour la plupart en train d’éclore ou sur le point de le faire viennent de se retrouver à sec.  Ce sont des centaines d’oeufs et de larves vésiculées de truites et d’ombres que nous retrouvons là où leurs parents les avaient enfouis. » Dans ce cas, il s’agit des problèmes dus à l »’arrêt de l’Usine du Refrain, pour raison de manque d’eau dans le lac du Châtelot. » Une situation régulièrement dénoncée par la société de pêche.

Des larves de truites coincées dans une frayère asséchée.

Des larves de truites coincées dans une frayère asséchée.

Isabelle Brunnarius
isabelle.brunnarius@francetv.fr

 VOS COMMENTAIRES :

La mort des rivières comtoises a commencé dans les années  1980 !

Dans le film maintenant  historique « Il était autrefois des sources d’eau pure » (1979) (film visible en ligne dans l’histoire de la CPEPESC : http://www.cpepesc.org/1976-naissance-de-la-CPEPESC.html ) ou sur Youtube (https://www.youtube.com/watch?v=vt3b9q1R70A ), écoutez   ce que disait en 1978 l’hydrobiologiste J-P Vergon sur le recul de la vie aquatique dans la Loue et le péril des rivières comtoises en aval des  résurgences.  (vers la 31° minute de ce film).  Aujourd’hui ce n’est plus que  les plécoptères qui disparaissent de nos rivières mais les poissons. ..   Stade ultime, auquel personne de voulait croire et résultat d’une fuite en avant.

 François Devaux, CPEPESC