11 Juin

Parigo #46 : transports zéro émissions, où en est-on en Ile de France ?

Après plus d’un siècle de pétarade et de règne sans partage, le moteur thermique, diesel et essence, n’est plus en odeur de sainteté : après Nicolas Hulot (horizon 2030 en France) et Anne Hidalgo (2024 dans Paris), c’est au tour de Valérie Pécresse d’envisager la fin du diesel, cette fois en 2025 et pour toute la zone à l’intérieur de l’A86 ! Interdictions programmées, normes de plus en plus restrictives… constructeurs et opérateurs sont bien obligés de se tourner vers d’autres modes de propulsion.

Et l’Ile de France n’est pas en reste : les bus zéro émission sont ainsi de plus en plus nombreux dans la région. Exemple avec la ligne 341 de la RATP, qui ne compte plus aucun bus essence ou diesel depuis plus d’un an. D’ici 2025, la RATP a même prévu d’être équipée à 100% de bus « propres », à savoir électriques ou biogaz. Une compagnie de taxi parisien roule, elle, à l’hydrogène depuis plusieurs mois. Quant aux centres de recherche des constructeurs français, pour la plupart situés en Ile de France, ils travaillent d’arrache-pied à développer des véhicules électriques plus performants et plus abordables.

Parigo vous dévoile les coulisses de cette transition énergétique majeure, à la fois du côté des transports en commun que des voitures individuelles.Bertrand Lambert @B_Lambert75

21 Jan

TPM#20 : Autolib’, un modèle dans l’impasse ?

Son succès populaire est indéniable : il se loue une Autolib’ toutes les 5 secondes ! Succès technique et technologique, Autolib’ s’avère pourtant un véritable gouffre financier, avec potentiellement 179 M€ de déficit d’ici 2023. Qui va payer ? Bolloré ? Les 97 communes adhérentes ? Les abonnés ? La publicité ? Pourquoi le nombre de locations diminue-t-il (-8 % en 2016) alors que le nombre d’abonnés, lui, s’envole (+30% en 2016). Comment expliquer ce paradoxe ? Le modèle d’exploitation d’Autolib’ est-il à revoir ? 5 ans après son lancement en fanfare à Paris, Transportez-moi mène l’enquête. Et pour la première fois, le maire de l’une des 97 municipalités adhérentes s’exprime face caméra : sa petite ville pourrait avoir à débourser 800.000 € pour éponger les dettes d’Autolib’ !Bertrand Lambert @B_Lambert75

► Pour aller plus loin : Quand Autolib’ se transforme discrètement en panneau publicitaire à roulettes
► Sur le même thème : Notre enquête : Bolloré, roi de Paris ?
► Pour aller plus loin : Paris, plus que jamais vitrine industrielle de Bolloré

11 Oct

Quand Autolib’ se transforme discrètement en panneau publicitaire à roulettes

autolibDans une ville qui souhaite rendre la publicité moins envahissante, la nouvelle a de quoi étonner : la pub débarque sur les Autolib’ ! Les premières voitures parées de visuels publicitaires circulent déjà dans Paris, sans que la municipalité ni le syndicat mixte n’aient vraiment communiqué sur ce qui est pourtant une petite révolution.

L’objectif est très clair : renflouer les caisses, alors que le service d’auto-partage n’est toujours pas rentable, contrairement à ce que les attaché(e)s de presse du groupe Bolloré s’évertuent à nous affirmer à chacune de nos rencontres. Récemment, ce sont les clients d’Autolib’ qui ont dû mettre la main à la poche, à l’occasion de la refonte de la grille tarifaire : les 30 premières minutes sont ainsi passées de 5 à 6€ pour les détenteurs d’un abonnement annuel, soit tout de même 20% d’augmentation ! La hausse est significative, mais toujours insuffisante pour mettre Autolib’ à l’équilibre. Il restait alors deux solutions : faire payer les collectivités ou collecter de nouveaux revenus. C’est la deuxième option qui a été retenue, malgré l’opposition – en coulisse – du propre adjoint aux transports de la Maire de Paris, Christophe Nadjovski (EELV).

Officiellement, il ne s’agit que d’un coup d’essai : 400 voitures, soit 10% de la flotte tout de même, vont tester pendant trois mois les portières et la lunette arrière avec des visuels publicitaires. Mais pas n’importe lesquels (ouf, rassurez vous…) : les marques seront « sélectionnées selon une charte éthique restrictive« . Pas question donc d’arborer – pour le moment – les couleurs ou le logo d’un hypermarché ou d’un constructeur automobile.

Si tout se passe bien, et que personne ne réagit, il est fort à parier que l’expérimentation deviendra la règle. Affaire à suivre. En tout cas, petite suggestion à nos amis d’Autolib, puisque les recettes « permettront de poursuivre le développement du réseau et des services« , je leur propose, par exemple, de financer la réparation de la station Paris/Harpignies/3 située dans le 20eme et hors service depuis plus d’un an, ou encore celle de Paris/Plantes/56, située dans le 14eme et indisponible depuis plus de 6 mois, sans raison apparente. Merci 🙂

Bertrand Lambert @B_Lambert75

IMG_0900MAJ 16/02/2017 : après discussion avec des maires concernés, il se trouve que la publicité sur les voitures est dûment réglementée (code de l’environnement article L581-15 et décret n°1982-0764). Tout véhicule (excepté les fourgonnettes des artisans ou similaires) qui comporte une publicité a ainsi interdiction de :

1/ stationner sur une voie ouverte à la circulation publique, ce qui signifie que le propriétaire peut seulement s’arrêter dans une cour intérieure ou dans un parking souterrain

2/ circuler dans les zones protégées où la publicité est interdite, comme aux abords des monuments historiques

Les Autolib’ 100% publicitaires (comme celle-ci) sont donc bien illégales…

► Sur le même thème : Les stations Autolib’ se parent de mystérieux atours métalliques
► Pour aller plus loin : Notre enquête : Bolloré, roi de Paris ?
► Notre émission dédiée : TPM#20 : Autolib’, un modèle dans l’impasse ?

17 Juin

Les stations Autolib’ se parent de mystérieux atours métalliques

autolib vanves2Petite surprise hier à l’heure du déjeuner : un ouvrier installe autour de chacune des 6 bornes de recharge de l’une des stations de Vanves, dans les Hauts de Seine, une nouvelle protection métallique aux formes arrondies. L’idée est sans doute de protéger les bornes en cas de créneau douteux (il faut dire que les places sont plutôt ric rac) ou de marche arrière non maîtrisée, bref de consolider l’ensemble face aux dégradations volontaires (ou pas) subies ces derniers mois. Un peu comme les potelets installés sur certaines stations vélib’ pour renforcer la protection des stations les plus vandalisées.

Pour l’heure, impossible d’en savoir plus auprès du service de presse d’Autolib’ : cette station est-elle une exception, une expérimentation ou une première étape avant généralisation dans le reste du réseau ? Mystère, mystère. « Nous ne communiquons pas sur le sujet pour le moment » m’a t-on simplement répondu.

Bertrand Lambert

► Pour aller plus loin, notre analyse : Paris, plus que jamais vitrine industrielle de Bolloré
► Sur le même thème : Avec Belib’, Paris facilite l’usage de la voiture électrique en ville
► Sur le même thème : Notre test : recharger sa voiture électrique dans Paris

30 Mai

Le 341 teste l’électrique sur toute la ligne avec le Bluebus de Bolloré

IMG_1861Ils se sont fait attendre : les premiers bus 100% électriques signés Bolloré (eh oui encore lui…) étaient attendus en janvier, puis en mars mais c’est seulement aujourd’hui qu’ils ont accueilli leurs 1ers voyageurs. Pour l’heure seuls deux bus électriques circulent sur cette ligne du nord ouest parisien : la ligne 341 sera entièrement équipée d’ici la fin de l’année, avec à terme 23 bus zéro émission. Pour la RATP, qui s’apprête à lancer un appel d’offre monstre (600 bus par an pendant 5 ans), l’enjeu est de taille : tester en conditions réelles ces nouveaux bus écolos de 12 mètres (la longueur standard des bus thermiques actuels) sur une ligne entière (contrairement à ce qui se passe sur la ligne 21, où seul un bus d’un autre constructeur est testé depuis décembre). Officiellement leur autonomie est de 200 km, assez donc pour rouler toute la journée. La nuit, il leur suffit de 5 heures de charge pour faire le plein. Qu’en sera -t-il vraiment ? Réponse d’ici quelques mois. Une chose est sûre, il est ultra silencieuxIMG_1860 et très confortable. Ses 8 batteries de 300 kg sont cachées dans le toit et à l’arrière, sans que la silhouette du bus n’en pâtisse. Après Autolib’, le Bluetram ou encore les navettes LVMH, un nouveau véhicule 100% Bolloré va donc rouler dans les rues de Paris (mais aussi de Levallois et de Clichy), pour le plus grand bonheur de l’entrepreneur breton, ravi de pouvoir faire de Paris sa plus belle vitrine industrielle.

Voyez notre reportage réalisé avec Isabelle Audin
► Pour aller plus loin, notre analyse : Paris, plus que jamais vitrine industrielle de Bolloré
► Sur le même thème : le Bluetram parade sur les Champs Elysées – VIDEO
► Sur le même thème : La RATP passe – enfin – au vert : 1ers tests sur la ligne 21 – VIDEO

29 Fév

Le Bluetram joue les prolongations sur les Champs Elysées

Il ne devait rouler que quelques jours, profitant de la COP21. Mais comme vous l’avez sans doute constaté, le Bluetram continue de dévaler, et de remonter, les Champs Élysées ! Pour le plus grand bonheur des touristes (qui bénéficient là d’un transport gratuit)… et surtout de Vincent Bolloré. La Saint Valentin est passée, mais c’est une nouvelle preuve d’amour que la ville de Paris donne là à l’industriel breton en l’autorisant à prolonger l’aventure de son dernier fleuron sur la plus belle avenue du monde. Ses véhicules 100% électriques vont pouvoir arpenter les Champs jusqu’à fin mars, desservant toujours 8 arrêts entre Concorde et Étoile. Ainsi en a décidé Anne Hidalgo. Rappelons qu’au départ, ils ne devaient rouler que jusqu’au 15 janvier. Paris continue donc de dérouler le tapis rouge à l’industriel breton, dans la droite ligne de notre enquête publiée dans un précédent post. Un arrangement gagnant gagnant au bénéfice des deux parties (l’une montre son engagement pour une mobilité durable, avec ce véhicule innovant, silencieux et écolo ; l’autre met en avant sa batterie et son savoir faire) qui ne coûte, certes, pas un centime aux contribuables parisiens mais qui interpelle puisque mis en place, en toute légalité, sans aucun appel d’offre, au grand dam des concurrents de Bolloré. Continuer la lecture

12 Jan

Avec Belib’, Paris facilite l’usage de la voiture électrique en ville

belib2Après autolib’, vélib’, utulib’… voici belib’ ! La première station de recharge électrique universelle a été inaugurée aujourd’hui à Paris. Principale nouveauté : elle permet de recharger tous les types de véhicules (voitures, motos ou camionnettes), quelle que soit sa marque ou son type de prise. 60 stations nouvelle génération (avec chacune 3 points de recharge) du même type seront installées d’ici le mois d’avril dans Paris, et 30 de plus le seront d’ici à la fin de l’année. De quoi resserrer sérieusement le maillage des points de recharge disponibles intramuros. Une façon aussi de mettre fin au quasi monopole de Bolloré (avec les 550 prises tiers autolib’ accessibles aux particuliers sur abonnement). Le prix de ce service public de recharge se veut attractif : le rechargement de nuit sera gratuit, tandis que la recharge accélérée coûtera en journée seulement 0,25€ par quart d’heure, soit entre 1€ et 2€ le plein. Voilà qui devrait faciliter la vie de toutes celles et tous ceux, propriétaires de véhicules électriques, qui galéraient pas mal jusqu’ici, nous en avions fait l’expérience il y a quelques semaines.

Voyez notre reportage, réalisé avec Farid Benbékaï
► Sur le même thème : le cap des 1.000 bornes de recharge franchi
► Pour aller plus loin : notre test, comment recharger sa voiture électrique dans Paris ?

Bertrand Lambert

16 Déc

Notre enquête : Bolloré, roi de Paris ?

Autolib’… c’est lui ! Le Bluetram en démonstration actuellement sur les Champs Elysées… c’est encore lui ! Le Bluebus, bientôt en circulation sur la ligne 341… c’est toujours lui… Depuis quelques années, l’industriel breton Vincent Bolloré a fait de Paris sa vitrine. Il est partout. Cette omniprésence interroge et irrite la concurrence, mais la capitale semble y trouver son compte. Rien, pourtant, ne prédestinait l’ami et fervent supporter de Nicolas Sarkozy à devenir le chouchou d’une ville gérée par la gauche.

Notre enquête, signée Bertrand Lambert, Muriel Demguilhem et Jean-Yves Blanc
Paris vitrine de l’industriel Vincent Bolloré

► Pour aller plus loin, notre analyse : Paris, plus que jamais vitrine industrielle de Bolloré
► Sur le même thème : le Bluetram parade sur les Champs Elysées – VIDEO

01 Déc

Le Bluetram en parade sur les Champs Elysées

Pour un « tram », il est de bien petite taille : dans sa version de 6 mètres, celle mise en service sur les Champs, il peut accueillir seulement 20 passagers. Mais il est silencieux, écolo (en tout cas pour ce qui est des émissions in situ de CO2 ou de particules fines) et surtout gratuit. Anne Hidalgo et Vincent Bolloré ont lancé officiellement ce mardi, avec 15 jours de retard suite aux attentats de Paris, l’exploitation du Bluetram sur la plus belle avenue du monde. Jusqu’au 15 janvier, les véhicules 100% électriques conçus par le groupe Bolloré, vont arpenter les Champs Elysées, entre Concorde et Etoile, marquant l’arrêt à 8 stations bien définies. C’est à la RATP qu’a été confiée l’exploitation temporaire des Bluetrams, prévus pour fonctionner 7j sur 7 de 10 heures à 23 heures. Comme nous le révélions déjà dans un précédent post, c’est un joli tapis rouge que la ville de Paris déroule, à l’occasion de la COP21, à l’industriel breton. Un arrangement gagnant gagnant au bénéfice des deux parties (l’une montre son engagement pour une mobilité durable, l’autre met en avant sa batterie et son savoir faire) et qui devrait ravir les touristes.

Voyez notre reportage avec Jean-Yves Blanc

► Pour aller plus loin : Paris, plus que jamais vitrine industrielle de Bolloré

Bertrand Lambert

09 Nov

Bornes de recharge : le cap des 10.000 prises franchi

Le chiffre est symbolique. 10.161 : c’est très exactement le nombre de bornes électriques de recharge opérationnelles aujourd’hui en France. C’est 1.561 de plus qu’en septembre, preuve s’il en est que la France commence enfin à densifier le maillage de son réseau national d’infrastructures de recharge.
10161_pts_de_chargeSans surprise, c’est à Paris (2.537 points de recharge) et dans la petite couronne (2.172) que se trouve près de la moitié des bornes accessibles au public, grâce surtout – et presque exclusivement – à Autolib’ et ses 1.007 stations réparties dans 82 communes de la région. Ailleurs, les prises se font plus rares en Ile de France, comme nous l’avions déjà montré dans notre test : comment recharger sa voiture électrique à Paris ?
Là où Bolloré ne s’est pas encore implanté (autrement dit hors IDF, Lyon et Bordeaux), les points de recharge publics sont essentiellement situés dans les commerces, notamment dans le réseau de concessionnaires Renault et Nissan (constructeurs de voitures électriques) ou encore les supermarchés Leclerc et Auchan.

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