11 Jan

Les portillons d’accès aux TGV testés à Montparnasse

Grande première cet après-midi en gare de Montparnasse : les voyageurs du TGV 8415 de 14h04 à destination de Bordeaux devront valider leur billet en passant par un portillon électronique, semblable à celui du métro mais sans tourniquet. Le dispositif, qui n’a rien à avoir avec celui des portiques de sécurité mis en place gare du Nord, a été installé ces derniers jours et c’est pour la SNCF un enjeu de taille, celui de la lutte contre la fraude qui lui coûte chaque année 300 millions d’euros.

portillon monparQuatre technologies distinctes vont être testées pendant plusieurs mois en France, deux à la gare Saint Charles à Marseille, deux autres à la gare Montparnasse. Coût de l’opération : deux millions d’euros. A Paris, quatre quais sont ainsi équipés de ces nouveaux portillons : les quais 4-5 (cf photo) et 8-9, auxquels seuls les voyageurs munis de billets pourront désormais accéder. Finis donc les adieux, larmoyants ou pas, au pied du TGV. Les enfants de bas âges qui voyagent seuls et les personnes à mobilité réduite ne pourront plus être accompagnés par leurs proches, ils le seront par du personnel SNCF.

Les portillons disposent tous d’un lecteur sans contact pouvant reconnaitre l’ensemble des supports de billets TGV, c’est-à-dire à la fois les billets classique, imprimé sur papier libre, sur carte ou sur smartphone. L’objectif de la SNCF est de déployer ces lecteurs sur les principales destinations TGV d’ici 2017, une fois le test actuel achevé. La technologie jugée par la plus efficace, parmi les quatre en test, équipera alors les 17 plus grandes gares TGV de France, dont quatre se situent à Paris (gares de Lyon, du Nord et de l’Est, en plus de Montparnasse). Parmi les quatre prestataires ayant répondu à l’appel d’offre (le français Thalès mais aussi Xerox, Scheidt & Bachmann et IER), un seul sera donc retenu. Pour ces industriels, l’enjeu est tout aussi considérable.

Du côté des personnels, l’inquiétude est bien réelle, mais la SNCF assure ne pas vouloir diminuer le nombre de contrôleurs à bord de chaque TGV, ce qui serait tout de même très étonnant. Sollicités, les syndicats de cheminots n’ont, étrangement, pas souhaité s’exprimer sur la question.

Bertrand Lambert