26 Sep

1er vol A320 neo : « Moment d’auto-congratulation… »

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WAIT AND SEE – A Toulouse, le premier vol de l’A320 neo s’est déroulé sans aucun pépin. Comme à son habitude, Airbus avait tout bien fait pour en mettre plein la vue aux VIP et aux journalistes … enfin presque.

Au loin, la brume matinale. Il est 10 heures du matin mais le vol n’est prévu qu’à midi. Les journalistes et les VIP sont déjà présents. Au podium, les orateurs qui s’expriment en anglais s’enchainent pour disserter sur les nouvelles performances de l’A320 neo, pour new engine option, qui dispose de moteurs plus économes en carburant. Les journalistes s’affairent sur leur clavier d’ordinateur, d’autres sont aux alentours en patientant avec un café. D’autres encore profitent pour faire une micro-sieste.

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Dans le delivery center d’Airbus, les attachés de presse sont présents partout. Pas moins d’une quinzaine de personne répondent aux sollicitations des journalistes mais s’assurent aussi, d’un œil discret, que tout se passe bien. Deux longues heures à tuer avant d’assister au décollage de l’A320 neo, ce qui représente au final une demi-journée de bloquée pour l’événement d’Airbus au détriment de d’autres reportages. Sur le tarmac, tout est prêt, les caméras de la chaine officielle d’Airbus sont branchées. Peu avant midi, le monde commence à s’approprier les lieux pour avoir la meilleure vue. Un hélicoptère décolle, il reste en position stationnaire, on devine alors facilement qu’une caméra doit être installée et qu’un photographe doit être présent.

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Au loin, un avion décolle, nous regardons dans le viseur pour voir si c’est bien lui malheureusement non, il s’agit d’un A320 classique d’une compagnie aérienne. Phares allumés, au bout de la piste, on comprend dès lors qu’il s’agit de l’A320 neo. Le bruit des déclenchements en continu des appareils photos se fait entendre pendant de longues secondes. Pas de temps à perdre, les photojournalistes des grandes agences de presse retournent devant leur écran d’ordinateur pour envoyer les toutes premières images. Le plateau Airbus installé sur le tarmac est retransmis en direct dans la salle de presse. Là, se succède des invités qui s’expriment toujours en anglais, où visiblement personne ne prête attention. Après avoir ingurgité quelques amuses-bouches, il faudra attendre le retour de l’A320 neo qui survole les Pyrénées pour les premières phases de tests.

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4 heures d’attente pour à peine 40 secondes de prises de vue

A nouveau, l’ennui provoqué par l’inactivité pointe son nez. Il faudra patienter deux heures pour se faire signaler que l’avion arrive dans 20 minutes. Les attachés de presse s’empressent de vouloir nous engouffrer dans les cars qui permettront de rejoindre « les bouts de pistes » qui n’en seront pas. Les journalistes ont leur autocar, les VIP également et ceux qui le sont davantage ont le droit de rejoindre un minibus aux vitres teintées. 1km plus tard, l’espace divisé en deux parties : VIP, presse, est délimité par des barrières et des hommes en gilet jaune fluo.

Des photographes non journalistes s’indignent de l’emplacement et de cette barrière qui cachera le moyen-courrier durant sa phase de freinage. Le chef du service de presse d’Airbus défait les barrières quand un agent de sécurité ordonne aux hommes en costumes cravate de rebrousser chemin. Une femme alors discute avec l’agent et la meute de VIP et de journalistes parcoure 150m pour rejoindre les salariés du consortium européens, heureux de voir leur « bébé » atterrir. L’instant durera moins de 25 secondes, au final ce sont 4 heures d’attente pour environ 40 secondes de décollage et d’atterrissage. Un record.

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Il faut retourner dans les autocars, nous rejoignons le tarmac du delivery center. Des salariés sont présents, les VIP s’agglutinent et immortalisent le moment avec leur smartphone. On entend des applaudissements, des personnes saluent l’avion. Le grand cérémonial ne s’arrête pas là, à dessein, un A380 fait son apparition dans le ciel puis quelques minutes plus tard un A350. Les pilotes descendent de leur avion, Tom Anders et Fabrice Brégier les rejoignent après avoir posé pour les photographes devant le moyen-courrier. Je rejoins quelques journalistes, l’un d’entre-eux dit : «C’est tout de même un grand moment d’auto-congratulation». Une fois de plus, Airbus a réussi à rendre un fait banal en un événement extraordinaire. A ce jour, Airbus a validé 3 257 commandes de son nouveau A320 neo, les premiers exemplaires commerciaux seront livrés fin 2015.

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