07 Jan

Les 5 réflexions qui exaspèrent un journaliste sportif de France 3 Bourgogne (et d’ailleurs ?)

On fait un métier sympa. Courir les terrains de la région, tendre le micro aux champions, et raconter leurs exploits en images : il y a pire, dans le monde du travail. Cela dit, il y a des critiques qui reviennent très régulièrement sur le tapis. Quand cela se produit, deux options : le journaliste sourit et laisse pisser (le plus souvent). Ou le journaliste se défend. Nos vœux pour 2014 seraient de ne plus entendre certaines remarques, balancées sans y penser. Puisse cet article, écrit sans animosité et avec le sourire (smiley), vous convaincre de ne plus nous les adresser… 😉 (smiley appuyé).

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  1. « De toute façon, France 3, vous n’êtes jamais là »

Bim. Un vrai bonheur d’entendre ça. Surtout que paradoxalement, pour entendre cette critique d’absentéisme, il faut être sur place. Mais ça n’arrête pas celui qui la lance. Qu’il soit supporter à la buvette, ou dirigeant de club au bord du terrain, il pense sincèrement que même si France 3 est là, devant lui, ce soir, France 3 ne vient jamais parler du club. Paresseux de journaliste. Ce qu’il ignore (le supporter, le dirigeant), c’est que tu n’as pas à ta disposition un troupeau de 15 journalistes à déployer chaque week-end dans les stades de la région. Pour la faire courte, nous avons une équipe de tournage (ou deux, au maximum). Evidemment, il faut faire des choix, privilégier telle affiche, délaisser un club une semaine, et équilibrer le traitement la suivante. Ce n’est pas facile d’intégrer ce principe pour celui qui ne jure que par les résultats de son équipe de cœur, mais c’est notre réalité. Et puis avant d’oser ce procès frontal, posez-vous la question : regardez-vous TOUS les reportages que nous diffusons ? Allez quoi, honnêtement…

  1. « Vous ne parlez que d’eux (club voisin), jamais de nous (seul club qui compte) ! »

Ah, la belle rivalité régionale… Une régalade. En Bourgogne, nous avons le basket (Chalon, Dijon), le foot (Auxerre, Dijon), le rugby (Nevers, Mâcon, Chalon, Dijon), etc. Grosso modo, chaque région est dans le même cas, seules les disciplines changent. Tout se complique quand une équipe arrive sur le devant de la scène, c’était le cas de l’Elan Chalon en 2012. Le club de basket a réalisé un triplé, et occupé de « l’espace » médiatique. Pas du goût des voisins de la JDA. Un dirigeant de l’époque me lance : « au fait, sympa ton tatouage du logo de Chalon sur l’épaule ! » Vous avouerez qu’il est taquin. Ça ricane, rien de méchant, mais dans le fond, on reproche quand même au journaliste de suivre l’ennemi, même si c’est logique. Avant de se plaindre, petit conseil pour analyser si le traitement est normal : mettez-vous deux minutes à la place du club voisin… Ça tombe bien, d’ailleurs, puisque Dijon est leader cette saison. Globalement, acceptez que nous puissions couvrir deux clubs sans prendre parti pour l’un ou l’autre, et tout ira mieux.

  1. « Vos locaux sont à Dijon, donc forcément, vous avez une préférence… »

Remarque assez liée à la précédente, il est vrai. Mais l’argument de l’adresse du siège de France 3 Bourgogne est tout de même culte (et fréquent, si si !), il mérite bien sûr de s’y attarder. Donc comme nous avons nos locaux à Dijon, nous « supporterions » en priorité les clubs dijonnais. Pas bête. Première remarque : nous sommes journalistes, et pas supporteurs. Ensuite, nous avons certes un siège à Dijon, mais aussi des bureaux à Auxerre (4 journalistes), Nevers (2 journalistes), Mâcon (2 journalistes) et au Creusot (2 journalistes). Méfiez-vous donc quand cette critique vous vient, peut-être allez-vous la lancer à l’un d’entre eux, qui appréciera… Et puis, les journalistes basés à Dijon passent aussi du temps sur les routes, toute l’année. Tous couvrent l’actualité (sportive ou autre) sans « préférence » géographique, qui serait assez stupide. Encore une fois, il suffit d’admettre que notre métier est de traiter l’actualité de toute la région, sans exception. En revanche, quand il y a 6 clubs de haut niveau à Dijon, fatalement, on y est souvent. Mais il ne faut pas inverser l’équation…

  1. « France 3 Bourgogne, vous ne venez plus jamais en Saône-et-Loire ! »

Petite particularité régionale, on confond souvent « France 3 Bourgogne » (la télé, nous, donc) avec « France Bleu Bourgogne » (la radio). Oui, il n’y a qu’un mot qui change dans le nom, vous l’aurez remarqué, c’est assez casse-gueule. Sauf que, dans ce cas précis, c’est bien la radio qui a décidé de ne plus couvrir l’actualité sportive hors Côte-d’Or. Nous, on continue. Là-encore, petit conseil pratique, avant d’agresser le journaliste : observez son micro. Vous y trouverez le logo de son média. Autre recommandation, plus globale : n’agressez pas le journaliste, en fait, mais discutez avec lui calmement. C’est toujours préférable, et, parfois, instructif.

  1. « Et prenez-nous de belles photos hein ! »

Alors là, que dire. J’admets que moi non plus, je ne comprends pas. J’ai gardé cette remarque pour la fin, car elle est désarmante, mais plus courante que vous ne l’imaginez. On débarque sous le nez des gens avec une caméra de 12 kilos sur l’épaule, qui n’a pas grand-chose à voir avec un petit appareil photo numérique, et on nous intime de prendre de jolis clichés. Ce n’est bien sûr jamais dit méchamment, mais c’est toujours désarmant. Et si quelqu’un a une explication cartésienne, je suis preneur. Même un indice, une piste. Ecrivez-nous…

Evidemment, tout cela n’est pas bien grave, et prouve surtout une chose importante : vous êtes nombreux à nous regarder, à commenter notre travail, et ça fait chaud au cœur. Nous essayons de bosser au mieux sur la riche actualité sportive de notre région, et nous aimerions vraiment que vous n’en doutiez jamais… Au moins, essayez d’oublier ces 5 remarques, et inventez-en de nouvelles pour 2014 ! On aura toujours plaisir à y répondre.

Sans la moindre rancune, bien sûr, l’équipe du blog vous souhaite une excellente année 2014, sur TOUS les terrains.