27 Juin

A l’hôpital, MaPui chasse le gaspi des médicaments

©Jean-Luc Flémal/BELPRESS/MAXPPP

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Traitement interrompu, transfert du patient, décès : parfois un hôpital se retrouve avec des médicaments inutilisés et cherche à en faire profiter un autre établissement. La start-up malouine MaPui a lancé une plateforme d’échanges sécurisés.

L’hôpital, au sein desquels se trouve une Pharmacie Usage Intérieur, donne toujours ses propres traitements. Certains sont très coûteux, jusqu’à 8000 euros la prise, et malheureusement il arrive que l’établissement n’en n’ait plus l’usage.

« On a des médicaments qui sont de plus en plus onéreux et qui nous restent sur les bras, ce qui peut représenter entre 40 et 50 millions d’euros par ans » constate Antoine Fouéré, pharmacien au centre hospitalier de Saint-Malo.

D’où l’idée de MaPui, lancée avec son ami ingénieur Goulven Lorcy,  qui a déjà permis d’économiser 30 000 euros de médicaments et permettant, de manière simple et sécurisée, l’échange avec d’autres établissements, avec qu’ils soient périmés.

Une cartographie des médicaments disponibles

« On s’est aperçu qu’on avait plein de choses que l’on pouvait faire pour mieux coopérer entre hôpitaux, et dans les nouveaux « groupements hospitaliers de territoire », donc on a créé des d’applications autour de  cette plateforme pour dématérialiser les échanges qui se font régulièrement : des prêts, des demandes de préparation de médicaments, prévenir des ruptures d’approvisionnement… » poursuit Antoine Fouéré.

Une démarche innovante qui tombe à point, alors que la question de la dématérialisation du dossier médical est relancée, avec une expérimentation dans les Côtes d’Armor du « dossier médical partagé » de la CPAM.

La vocation de start-up de e-santé comme la nôtre, c’est de se greffer sur ce dossier médical partagé

En suivant le patient de l’hôpital à son généraliste, son ou ses spécialistes, infirmier(e)s libérales, son Dossier Médical Partagé pourrait, par exemple, bénéficier de l’autre plateforme imaginée par Antoine Fouéré et Gouven Lorcy, HospiVille.

Cette fois, il s’agit de faciliter la conciliation médicamenteuse. « Il y a une demande assez récente de la part des autorités de santé, c’est d’améliorer la prise en charge médicamenteuse des patients  entre la ville et l’hôpital » explique Antoine Fouéré.

Hospiville permet à un urgentiste d’avoir immédiatement un bilan médicamenteux du patient, qui correspond bien à l’ordonnance de départ. Et idem à la sortie, pour donner le maximum d’information aux professionnels de santé. « Or, aujourd’hui, on voit des traitements nouveaux, comme les chimiothérapies orales, qui sont mis en place à l’hôpital et sont suivis en ville, et qui sont très chers, donc c’est important que tout le monde soit bien informé » conclut Antoine Fouéré.