29 Sep

A Dol-de-Bretagne, on veut remettre l’auto-stop au goût du jour

Hitchhiker's_gesture

Sur moins de 5 kilomètres, on va plus vite en vélo qu’en voiture, selon le maire de Dol-de-Bretagne. Au delà des pistes cyclables et des aires de covoiturages (pour les plus grands trajets), Denis Rapinel veut également créer des « aires d’auto-stop » pour assurer des trajets de proximité.

« On ne va pas se mentir, la collectivité ne va pas mettre en place un service de transport en commun à l’intérieur de notre territoire« , explique Denis Rapinel, le maire de Dol de Bretagne, sur le stand de Mobilibaie, durant la semaine de mobilité. Le territoire, un plat pays de 135,5 km² dans la baie du Mont Saint-Michel, fait de grèves et de bocages, que surplombe la commune du Mont Dol. Pour relier les communes entres elles,la communauté de commune privilégie les modes de transports doux pour les courtes distances. Exemple avec trois voies cyclables. La première, qui ouvrira dans le premier semestre 2016, relie Dol et Le Mont Dol à la voie verte qui relie le Mont Saint Michel à Saint-Malo.

Des circulations sécurisées et économiques, mais qui fonctionnent plus en « en mode loisir, ou tourisme, qu’au quotidien » explique Denis Rapinel.

Autre solution bien sûr, le covoiturage de proximité. Ce dernier n’est jamais simple à mettre en place, car il faut développer une offre spécifique. Les sites comme Bla bla Car fonctionnent très bien pour de plus grands trajets, car comme le rappelait Nicolas Brusson, « cela fonctionne parce que le partage des frais est la principale motivation ». Mais « sur de courts trajets, il n’y a pas de frais à partager, donc cela n’a pas de sens« .

Cela explique pourquoi le champion français développe son service en Europe et même jusqu’en Inde, mais pas sur le co-voiturage de proximité, qui reste un enjeu. « En outre, sur de petits trajets, le sentiment de liberté l’emporte sur le coût, qui en plus n’est pas encore assez élevé » estime Denis Rapinel.

Les trajets vers la gare, « victime de son succès », et son parking saturé dès 8h30, pourraient éventuellement faire l’objet d’un co-voiturage. « Il faudrait pas exemple réserver des places de parking à ceux qui viennent à plusieurs, avec un système de barrière avec deux boutons, côté droit et côté gauche, qu’il faut appuyer simultanément« . Hormis dans ce cas là, les propositions de covoiturage de proximité n’ont pas porté ses fruits.

Le plaisir de rendre service

Du côté de la baie du Mont Saint-Michel, on veut se donner toutes les chances de faire de l’auto-partage une réalité. L’idée de Denis Rapinel, c’est de remettre l’auto-stop au goût du jour. « Est-ce qu’on ne peut pas installer, à la sortie des communes, des endroits privilégiés où l’on peut stationner facilement, et où l’on sait que si quelqu’un y attend, c’est pour aller à tel ou tel endroit? » se demande-t-il. « On peut penser qu’au bout de 5 minutes il sera pris« .

L’enjeu n’est pas de régler le problème des jeunes, ou du trajet domicile-travail, mais celui des personnes plus âgées, sans ressources, ou sans permis. « Le SCOT (schéma de cohérence territoriale) du pays de Saint-Malo a révélé de gros problèmes de mobilité » explique Denis Rapinel. « On a misé sur le tout voiture, l’extention urbaine, et du coup dans beaucoup d’endroit, il faut deux voitures pour pouvoir vivre » explique-t-il.

Conséquence: des logements sociaux « très sympas, des petites maisons« , sont proposés dans des petites communes, ont de plus en plus de mal à trouver des locataires.

Ces aires d’auto-stop, avec en amont de la communication, une inscription préalable, des signes distinctifs à mettre en place, et l’épineuse question du lieu de prise en charge et celui de la dépose, « garantiraient une prise en charge dans les 10 minutes, j’en suis sûr » plaide Denis Rapinel.

Et sans contreparties, « pour le plaisir de rendre service » conclue-t-il, convaincu.