21 Sep

#myhumankit : le projet breton de prothèse bionique imprimée en 3D, attend vos votes pour le Google Impact Challenge

techfest

Nicolas Huchet est amputé du bras droit. Depuis qu’il a poussé la porte d’un « fab lab », lieu de prédilection des « bricodeurs », son projet de prothèse bionique open-source et à moindre coût ne cesse d’évoluer. Avec le Google Impact Challenge, doté de 500 000 euros, il veut désormais créer des « handilabs ».

Imprimer une prothèse bionique, la truffer de capteurs, reprendre le code et les plans déposés dans une bibliothèque libre de droits. Depuis trois ans, depuis qu’il a poussé la porte du fab lab de Rennes alors naissant, Nicolas Huchet et l’infatigable Hugue Aubin ont porté le projet Bionicohand de laboratoires en Maker Faire.

À partir d’Inmoov, la main imprimée en 3D open-source du designer Gael Langevin, ils ont porté un premier prototype… que Nicolas ne pourra pourtant pas porter. « Ce n’est pas opérationnel, c’est un prototype, mais il prouve que l’on peut mettre au point une prothèse pour moins de 1000 euros, lorsque sur le marché elle vaut 10 000 euros, mais effectivement on ne peut pas porter une montre qu’il faut réparer tous les deux jours ».

L’important, c’est d’être acteur de son handicap, et non victime

Encore présent à la Maker Faire de Boston au MIT cet été, Nicolas Huchet est désormais dans une démarche plus globale sur le handicap. « En réfléchissant à ce projet, j’ai aussi réfléchi à mon propre handicap. Je me fiche aujourd’hui du résultat » explique-t-il, alors qu’il vient de recevoir un nouveau prototype, cette fois de la société Open-bionics de Bristol, « c’est la démarche qui compte pour moi ». Open-bionics s’est lancée avec cinq salariés après une campagne de crowdfunding, auquel il a évidemment participé. « Nous sommes allés les voir et nous travaillons ensemble » poursuit Nicolas, qui aujourd’hui veut aller plus loin.

Avec #Myhumankit, Nicolas Huchet et Hugues Aubin veulent étendre le projet au handicap en général, en songeant à un fauteuil réalisé avec une découpeuse laser ou d’autres prothèses, réalisés grâce à un réseau de handilabs. « Ce qui est important, c’est de devenir acteur de son handicap, et non plus victime » explique Nicolas, qui cet été a participé à un « hackaton » au centre de rééducation de Kerpape.

Si le projet obtient la faveur des votes du Google Impact Challenge, doté tout de même de 500 000 euros, « cela nous permettrait de lancer le projet, avec même un salarié« .

En attendant, le premier projet de prothèse réalisée au Fab Lab des Rennes, fera son entrée au Musée de l’Homme de Paris. « C’est son dernier jour, demain elle part » nous dit Nicolas sur le plateau de Bretagne Matin.