02 Oct

ReVue d’actu de 11h11 – lundi 2 octobre 2017

La ville dans la révolution digitale. « Le XIXe siècle était un siècle d’Empires ; le XXe siècle, celui des États-Nations. Le XXIe siècle sera un siècle de villes. ». Wellington Webb, ancien maire de Denvers, en 2009.

#DonneesPersonnelles

xVoici comment l’algorithme de Facebook a trié nos contenus pendant des mois. Comment Facebook opère sa sélection parmi des milliards de contenus pour nourrir le News Feed ? Récit d’une expérimentation par Nathalie Pignard-Cheynel, Jessica Richard et Marie Rumignani (The Conversation). Le News Feed (fil d’actualité) de Facebook célèbre ses onze ans avec deux milliards d’utilisateurs. Pourtant, beaucoup de mystères et de polémiques entourent son fonctionnement. Pour aider nos étudiants à mieux comprendre cette boîte noire, nous avons mené une expérimentation pédagogique inédite, au sein de l’Académie du journalisme et des médias de l’Université de Neuchâtel. Comment Facebook opère sa sélection parmi des milliards de contenus pour nourrir le fil d’actualité de chacun de ses utilisateurs ? Entre modifications incessantes et débats autour de ses effets (bulle filtrante, fake news, etc.), l’algorithme de Facebook demeure opaque et lointain. Un sondage auprès des étudiants de notre école de journalisme confirme cette impression. La totalité des premières années de Master possède un compte Facebook, le consulte plusieurs fois par jour et 90 % déclare l’utiliser pour accéder à de l’information (comme près de la moitié des Américains). Et pourtant, quasiment aucun de nos étudiants n’avait déjà cherché des informations sur le fonctionnement du News Feed ranking algorithm (c’est son nom). (@slatefr). Crédit photo : Josh Edelson / AFP.

Tinder, l’appli de rencontres qui sait (vraiment) tout de vous. Une journaliste a demandé à Tinder de lui fournir les données personnelles collectées sur elle depuis qu’elle utilise l’application de rencontres. La journaliste a reçu une réponse. Pas un simple e-mail de quelques lignes, mais une compilation de 800 pages, comme elle l’a raconté sur le site du journal britannique The Guardian. 800 pages de données pour une seule utilisatrice : ses likes Facebook, ses photos Instagram (d’un compte pourtant supprimé), l’âge des hommes qui avaient « matché » avec son profil, le nombre de connexions, le lieu et la durée des conversations ou encore ses préférences sexuelles… (@ouestfrance). A lire : Vos amours sur Tinder agitent la toile (@franceinter).

#Incubateur

On a visité thecamp en avant-première à Aix-en-Provence. Les vitres sont encore sales et le gazon (artificiel) de l’amphithéâtre en plein air est en cours de pose. Les camions s’activent pour finaliser les équipements sportifs du futur, tandis qu’un groupe de « pionniers » entament un yoga du rire. Les pionniers ? Les premiers « campers » qui ont eu le droit de découvrir thecamp avant sa « bêta ouverture » – les guillemets soulignent le jargon de thecamp, mélange d’anglais, français et vocabulaire de l’innovation –, prévue ce jeudi 28 septembre, devant un parterre de 1.000 personnes (le président Macron a longtemps été annoncé mais ne devrait finalement pas venir…). (@makeryfr).

#Agriculture

Les agriculteurs hackeurs du Nebraska. Kyle Schwarting, agriculteur de 36 ans, marié, trois enfants, vit dans une ferme isolée Il explique : « Un tracteur récent contient entre cinq et dix boîtiers informatiques, et des dizaines de capteurs qui contrôlent le moteur et mesurent toutes les tâches de production, semis, épandage, pulvérisation, récolte… Il y a aussi le GPS, qui nous aide à tracer les sillons. » Toutes ces données sont transmises vers les data centers des constructeurs par un émetteur satellite juché sur le toit du tracteur ou un émetteur téléphonique installé dans la cabine. Les données de production agricole sont revendues aux fabricants d’engrais et de pesticides, et à des cabinets de consultants agronomiques. Mais, d’autre part, l’informatique embarquée sert à empêcher les agriculteurs de réparer eux-mêmes leurs engins. Les ordinateurs de bord sont verrouillés, et seuls les concessionnaires agréés possèdent les logiciels permettant de diagnostiquer une panne, puis, après réparation, de faire redémarrer le moteur. (@Pixelsfr). A lire : Quand les fermiers américains sont obligés de pirater leurs propres tracteurs pour pouvoir les réparer (@20minutes).

#PolicePredictive

Après le dossier de @internetactu sur la justice prédictive, intéressons-nous à la police prédictive. 1/1 – La police prédictive peut-elle produire autre chose que des banalités ? Lors de la journée d’étude organisée par l’Institut national des hautes études sur la sécurité et la justice, il n’a pas été question que de justice prédictive. Il a aussi été question d’un tout autre sujet, celui de la police prédictive. Sur InternetActu.net nous avons avec constance été très critique envers la police prédictive (voire notamment « Predpol, la prédiction des banalités »). Malgré des annonces d’expérimentations en France, celles-ci sont plutôt restées discrètes, tant sur leurs fonctionnements que sur leurs résultats… Le Colonel Philippe Mirabaud commande le groupement de la gendarmerie départementale du Nord rappelle que la police et la gendarmerie utilisent déjà de nombreuses bases de données et systèmes d’information, chacun avec leurs finalités. Mais regrette que bien souvent, l’analyse de leur usage n’aille pas plus loin qu’une analyse statistique.

2/2 – Vers une prédiction responsable ? Jeremy Heffner est data scientist chez Azavea, une « B Corp », une entreprise privée spécialisée dans l’analyse géographique et qui agit pour l’intérêt général. Il est le responsable d’un des principaux projets d’Azavea, Hunchlab (@hunchlab), un outil de police prédictive, concurrent direct de Predpol qui ne s’intéresse pas seulement à la prédiction du crime, mais à comment aider la police à répondre à ces prédictions afin d’apporter non seulement une mesure de la criminalité, mais surtout un effet et évaluer l’impact de ce retour. Le projet ne se définit d’ailleurs pas comme un projet de prédiction du crime, mais comme « un logiciel de gestion de patrouille de police proactif ». L’enjeu n’est ni de prédire ni de prévoir, car c’est finalement assez simple, souligne Jeremy Heffner en invitant ceux qui développent des systèmes algorithmiques à faire preuve d’un peu plus d’humilité. Tout l’enjeu est plutôt de réussir à créer un système d’aide à la décision avec rétroaction plus solide, permettant de mieux évaluer ce que vous pouvez prédire et ce que vous n’êtes pas capable de prédire et surtout de prendre garde à ses contre-effets. (@internetactu).

#FaitDivers

Soupçonné d’être un « baron » de la drogue en ligne, un Breton de Plusquellec arrêté aux Etats-Unis. C’est à Plusquellec, petite commune costarmoricaine de 500 habitants, que résidait Gal Vallerius. Un décor inhabituel pour une histoire qui l’est tout autant : à la fin du mois d’août, ce Franco-Israélien de 35 ans a été arrêté à son arrivée à Atlanta, en Géorgie, alors qu’il se rendait à un concours international de barbe à Austin (Texas). La justice américaine le soupçonne d’avoir tenu « un rôle essentiel » dans un des plus grands supermarchés de la drogue en ligne, Dream Market. (@LeMondefr).

#LiensVagabonds

Twitter, 280 caractères pour désinformer ? A retenir cette semaine : – Le Danemark nomme un ambassadeur auprès de la high tech ; – Nouveau problème dans la révolution numérique : l’accès aux données ; – Washington Post : plus d’un million d’abonnés numériques ; – L’âge d’or des magazines est bien fini ; – L’avenir de l’information n’est pas l’article. (@Metamedia).

#Podcast

« T’as pas encore lancé ton podcast ? » Ils sont jeunes, le plus souvent journalistes, et lancent leur propre média audio téléchargeable sur smartphone ou ordinateur. Signe de la révolution en cours, les millennials le préfèrent déjà au bon vieux poste… Après avoir été directeur des activités numériques de Radio France, directeur de la radio le Mouv’ et responsable du pôle web d’Arte, Joël Ronez a créé la plateforme Binge Audio dont il présentait les nouveaux programmes et l’année à venir. A lire son texte d’introduction, on sent chez lui autant d’appétit pour le nouveau monde numérique que de soulagement à quitter l’ancien. Il évoque « le déclin des médias d’héritage qui nous ont bercés » qui laisse place au plaisir de « travailler avec des gens que l’on a choisis, et si possible jeunes, parce qu’ils incarnent ce qui n’est pas encore la norme ». Mettre les milliers de salariés de Radio France à la page numérique n’a pas dû être une sinécure. (@teleobs).

#NeuroScience

Nos cerveaux bientôt hackés sur Internet ? Pour l’instant, ça ne sert à rien. Mais des chercheurs ont connecté pour la première fois en direct un cerveau à Internet. Plus précisément, des ingénieurs de l’université Wits de Johannesbourg (Afrique du Sud) ont traduit l’électroencéphalogramme produit par un cerveau humain en flux de données disponible en open source et en direct sur Internet. Dans un article daté du 14 septembre 2017 sur le site de l’université, les chercheurs précisent avoir utilisé un appareil baptisé Emotiv, qui se pose sur le crâne avec une élégance toute relative. L’objectif : envoyer le signal issu des ondes cérébrales à un nano-ordinateur Raspberry Pi qui le diffuse lui-même vers une interface de programmation applicative (API) qui permet sa libre circulation en ligne. Quel intérêt ? « On manque de données facilement compréhensibles sur la façon dont le cerveau fonctionne et traite l’information. Brainternet [le nom du projet, ndlr] cherche à améliorer la compréhension qu’ont les gens de leur propre cerveau et de ceux des autres », explique Adam Pantanowitz, maître de conférence à la Wits School of Electrical and Information Engineering et initiateur de Brainternet. (@usbeketrica).

#EtatsUnis

Le gouvernement réclame à Facebook les données d’opposants. L’association américaine de défense des libertés American Civil Liberties Union (ACLU) a présenté jeudi un recours pour empêcher la Maison Blanche d’obtenir des données privées. Celles-ci concernent potentiellement des milliers d’utilisateurs de Facebook hostiles au président américain Donald Trump. En février, après l’investiture de Donald Trump le 20 janvier, le gouvernement américain avait en effet réclamé à Facebook des données concernant trois utilisateurs considérés, selon lui, comme des activistes opposés au nouveau président. La page de l’un de ces utilisateurs, baptisée « DisruptJ20 », abrite par exemple des discussions sur des manifestations contre l’investiture. (@LExpress).