22 Août

ReVue d’actu de 11h11 – mardi 22 août 2017

 La ville dans la révolution digitale. « Le XIXe siècle était un siècle d’Empires ; le XXe siècle, celui des États-Nations. Le XXIe siècle sera un siècle de villes. ». Wellington Webb, ancien maire de Denvers, en 2009.

#Ville

image002Transformer des logements sociaux en bâtiments intelligents, une solution d’avenir. La ville de Birmingham a mis sur place une initiative originale, qui pourrait servir de modèle aux politiques publiques du monde entier : rénover entièrement des logements sociaux pour en faire de véritables laboratoires de l’efficacité énergétique. Ou quand la recherche sur les bâtiments de demain se conjugue avec les préoccupations sociales d’aujourd’hui. L’idée est simple, mais convaincante et porteuse d’avenir : plutôt que de créer un expérimentateur d’efficacité énergétique ex nihilo, pourquoi ne pas en profiter pour améliorer le confort de locataires de logements sociaux ? Cette initiative, mise en place au Royaume-Uni, à Birmingham, pourrait inspirer les politiques publiques du monde entier. (@reseaudurable).

#Futur

Étudiants, chercheurs et demandeurs d’emploi pied au plancher pour imaginer le monde de demain. Un lieu de 7 500m², le MoHo, s’ouvrira en 2018 à Caen, dans l’ancienne usine Renault, pour réunir des populations venues du monde entier : étudiants, chercheurs, entrepreneurs, salariés de PME/ETI/grands groupes et citoyens.  Leur objectif commun : collaborer, vivre ensemble pour innover et inventer le monde de demain. (@bymaddyness).

#Numerique

L’avenir de la confiance en ligne. Par Lorraine Poupon, France Télévisions, Direction de la Prospective. Le paradoxe est criant : jamais nous n’avons été si conscients des risques liés à notre présence sur Internet et pourtant jamais nous n’en avons été aussi dépendants. Et s’il y a une chose à retenir de l’étude conduite par le Pew Research Center, c’est que quelle que soit l’évolution de notre confiance en ligne au cours de la prochaine décennie, elle ne sera pas nécessairement corrélée à notre usage effectif du web. L’enjeu de la confiance est loin d’être anodin à l’ère de la dématérialisation et de la numérisation. Lorsqu’elle est acquise, elle permet de faire société, participe au bien-être, à la stabilité politique et au développement économique. A l’inverse, la question posée par le Pew Research Center arrive à un moment où les institutions traditionnelles, que ce soit les gouvernements, les médias ou le système financier et bancaire, s’isolent progressivement du corps citoyen par une fracture qui semble de plus en plus insurmontable. L’ère du temps est au renouveau et le rôle que jouera internet dans notre quotidien va aller grandissant. Cela, aucun des experts interrogés ne le nie. Toutefois, trois tendances se distinguent dans l’issue possible. A lire aussi sur le site de @metamedia.

#Internet

L’Internet quantique sera chinois. La Chine vient de réussir un exploit technologique que l’Europe et les États-Unis tentent d’accomplir depuis longtemps : la transmission quantique de l’information sur une grande distance, soit 1203 km, quand le précédent record n’était que de 100 km !! Cette réalisation ouvre la voie à un des défis des prochaines décennies : transmettre de l’information de manière inviolable. Et ce, grâce aux lois de la physique quantique qui s’applique à l’infiniment petit. Le travail de Jianwei Pan, de l’université de Sciences et Technologies de Chine, a suscité beaucoup d’enthousiasme : il va permettre « le développement futur de l’Internet quantique », a souligné dans la revue ScienceAnton Zeilinger, physicien de l’université de Vienne (Autriche), un des pionniers du domaine. (@Sciences_Avenir). A lire aussi : Qu’est-ce que l’Internet quantique (@Wired).

#IntelligenceArtificielle

1956 : et l’intelligence artificielle devint une science. Petite histoire de l’intelligence artificielle. Avec un budget de 7.500 dollars de l’époque (l’équivalent de 58.000 euros) financé par un don de la Fondation Rockefeller, et un auditoire d’à peine 20 personnes, la conférence de Dartmouth de 1956 sur l’intelligence artificielle (IA) aurait pu rester dans l’histoire comme un des congrès les plus chers jamais organisés -d’autant que six chercheurs seulement assistèrent à l’intégralité des débats. Pourtant, la conférence marqua la naissance d’une science nouvelle : l’intelligence artificielle. « Elle a créé une nouvelle discipline et a indiqué quelques pistes, comme les réseaux de neurones, l’apprentissage machine et l’étude de la créativité, sur lesquels se sont ensuite concentrées les recherches », explique Jean-Gabriel Ganascia, professeur à l’université Pierre-et-Marie-Curie (Paris-VI), chercheur en intelligence artificielle et président du comité d’éthique du CNRS. En effet, les 20 participants à ce séminaire, qui se tint au Dartmouth College, une université privée de la ville de Hanover (New Hampshire) au nord-est des Etats-Unis, du 18 juin au 17 août 1956, représentaient des courants de pensées proches, mais parfois concurrents, de domaines en pleine ébullition qu’il fallait structurer : la cybernétique (l’étude des « communications et de leurs régulations dans les systèmes naturels et artificiels »), le traitement complexe de l’information, les réseaux neuronaux formels (machines cherchant à imiter le fonctionnement du cerveau), la théorie des automates, les modèles de prise de décision… (@LesEchos).

#Energie

Les données mobiles seraient bien plus énergivores que les datacenters. Pour réduire son empreinte carbone, et si l’action la plus efficace consistait d’abord à limiter sa consommation de données mobiles ? En cause : la montée en puissance du cloud computing et son coût énergétique. Notamment représenté par des réseaux sociaux emblématiques comme Google ou Facebook, le cloud concentre le stockage de données et la puissance de calcul dans de vastes data centers (aussi appelées fermes de données) plutôt que sur les terminaux individuels. Une centralisation longtemps pointée du doigt pour son impact environnemental, (car impliquant des besoins accrus de refroidissement et donc d’électricité). Mais cette accusation occulte le dernier maillon de la chaîne, c’est à dire les données mobiles (3G ou 4G) où encore les boîtiers ADSL individuels. Selon certaines publications scientifiques, initialement mises en avant par nos confrères de GreenIT.fr, leur prise en compte ferait exploser le coût énergétique global du stockage de données à distance. (@Sciences_Avenir).

Google invente un nouveau système pour stocker les énergies renouvelables grâce au sel. Les énergies renouvelables ont un problème : dépendantes du soleil et du vent, elles ne produisent pas toujours lorsqu’on en a besoin. Il faut donc stocker cette électricité pour pouvoir l’utiliser lors des pics de consommation. Mais X, le laboratoire de recherche et développement d’Alphabet (maison mère de Google), semble avoir trouvé une solution économique et efficiente pour remplacer les batteries lithium-ion, aujourd’hui utilisées pour le stockage de l’énergie. Leur solution : une centrale fonctionnant avec simplement du sel et de l’antigel. (@WeDemain).

#Charlotteville

Les entreprises américaines arbitres de la liberté d’expression. Les entreprises peuvent-elles de leur propre autorité dessiner les contours de la sacro-sainte liberté d’expression aux Etats-Unis ? La question s’est longtemps posée aux firmes de la Silicon Valley, accusées à la fois d’utiliser leur pouvoir d’influence pour imposer leur idéologie progressiste, et de constituer un porte-voix pour les mouvements d’extrême droite ou les groupes terroristes. Mais elle a brutalement changé de nature depuis l’explosion de violence à Charlottesville, qui a plongé le pays dans un état quasi-insurrectionnel. Après Google, Airbnb, Twitter, GoDaddy ou Cloudflare, ce sont les entreprises de paiement MasterCard, American Express, Discover, Visa et même Apple Pay qui ont pris l’initiative de couper les vivres aux groupes d’extrême droite américains impliqués dans les violences. Comme les premières, elles ont argué de leur réglementation interne pour justifier leur décision. Si en France et en Europe, des dispositifs restreignent les discours d’incitation à la haine, les entreprises américaines sont, elles, protégées par le premier amendement qui porte aux nues la liberté d’expression. (@LesEchos). A lire aussi : États-Unis : débat épineux sur la liberté d’expression après la fermeture de sites d’extrême droite (@LePoint).

Après Charlottesville, la Silicon Valley veut rendre le monde meilleur. Comme le répète à plusieurs reprises la journaliste de Vice dans le documentaire glaçant sur les évènements de Charlottesville, les groupuscules néo-nazis ont voulu montrer qu’ils n’étaient pas actifs uniquement sur Internet. Et qu’ils pouvaient « occuper l’espace physique ». Jusqu’au drame : cette voiture conduite par un militant d’extrême-droite qui fonce dans la foule et provoque la mort d’une jeune femme de 32 ans, Heather Heyer. Il faut dire que le petit peuple de la Silicon Valley est coincé entre le marteau de la liberté d’expression protégée par le Premier amendement et l’enclume de son éventuelle responsabilité dans la propagation de discours haineux sur leurs plateformes. Sur Facebook et Twitter, les conditions d’utilisation (qui interdisent les propos injurieux, racistes ou antisémites) sont loin d’être appliquées à la lettre. De l’islam radical à l’antisémitisme, nombreuses sont les polémiques qui ont frappé les réseaux sociaux depuis les Printemps arabes, au cours desquels on les présentait comme un formidable outil d’émancipation. Comme le rappelle Bloomberg, les militants d’extrême-droite utilisent Facebook pour organiser leurs évènements, payent leur équipement via PayPal, se logent grâce à Airbnb et se déplacent avec Uber. Airbnb a ainsi décidé d’agir en annulant des douzaines de réservations faites sur sa plateforme par des néo-nazis. Mark Zuckerberg a précisé dans un message publié le 16 août qu’il allait « surveiller la situation de près et supprimer les menaces à l’intégrité physique des individus ». Selon le Guardian, Facebook a supprimé 9 comptes appelant à la haine depuis Charlottesville. (@usbeketrica).

#LiensVagabonds

Fin de la neutralité face à la haine. A retenir cette semaine : – Le futur de la TV est de plus en plus confus et fragmenté ; – L’arme secrète de Facebook pour épier ses concurrents (avec votre collaboration) ; – Journaliste, l’objectivité en toutes circonstances ? ; – Les femmes gagnent du terrain sur la réalité virtuelle ; – L’avenir d’Internet sera quantique. (@Metamedia).

#JeuVideo

La Suisse, pays des jeux vidéo déjantés, et plus si affinités. Le puzzle « le plus cool du monde » ? Suisse. Le jeu « le plus “what the fuck” du siècle » ? Suisse. Oh, et le simulateur de tracteurs qui cartonne en Europe depuis quelques années ? Suisse aussi. Loin des conventions des plus célèbres viviers vidéoludiques que sont le Japon, les Etats-Unis ou le Canada, la scène helvétique s’est imposée en quelques années comme le laboratoire fou de la manette, grâce à sa production à la fois iconoclaste, arty et déjantée. Avec un succès d’estime crescendo, les productions helvétiques raflent de plus en plus de prix dans les salons étrangers, comme au Stunfest de Rennes en 2016, avec le subjuguant Don’t Kill Her. « L’an dernier, dans les vingt meilleurs jeux de la GamesCom [en Allemagne], huit étaient suisses. Sans trop en rajouter, il y a des signes qui sont encourageants », se réjouit David Javet, chercheur en études japonaises à l’université de Lausanne et coordinateur de la scène indé en Romandie. « L’avenir est radieux », lance-t-il jeudi 17 août, lors d’une table ronde sur l’avenir du jeu vidéo suisse organisée dans les locaux lausannois du journal Le Temps (dont Le Monde détient 4 % des parts). (@Pixelsfr).