27 Mar

ReVue d’actu de 11h11 – lundi 27 mars 2017

La ville dans la révolution digitale. « Le XIXe siècle était un siècle d’Empires ; le XXe siècle, celui des États-Nations. Le XXIe siècle sera un siècle de villes. ». Wellington Webb, ancien maire de Denvers, en 2009.

#InternetDesObjets

x« Si vous n’allez pas à la poubelle, c’est la poubelle qui viendra à vous »Une poignée de porte de bureau qui fait la différence entre un passage éclair à la machine à café ou un départ en fin de journée, simplement en analysant la manière dont vous la saisissez, un canapé qui détecte votre présence, allume la télé, change l’éclairage et finit même par l’éteindre s’il perçoit le relâchement de votre corps qui lui indique que vous vous êtes endormi… Bienvenue dans le monde de « Touché » (en français dans le texte), une « technologie tactile capacitive multifréquence ». Mise au point dans le laboratoire de Disney Research, elle utilise le sens du touché (d’où son nom) et est capable de détecter à travers différents mouvements la façon dont nous interagissons avec les objets et par là même nos intentions. À l’aide d’électrodes, cette technologie tactile est en mesure de capter les mouvements de nos mains sur différentes surfaces métalliques, plastiques et même liquides. Appelée Swept Frequency Capacitive Sensing (SFCS), elle fonctionne à partir d’une simple électrode qui transmet l’information à un capteur. Celle-ci est ensuite envoyée à un ordinateur via une connexion Bluetooth afin qu’elle soit interprétée pour reconnaître les gestes et déclencher les interactions correspondantes. Il faut bien sûr au préalable que l’objet soit conducteur, par l’inclusion d’une électrode ou par une peinture conductrice. (@usbeketrica).

#Telecom

La planète télécoms met la pression pour précipiter l’arrivée de la 5G. L’industrie des télécoms a décidé d’aller plus vite que la musique. Depuis deux ans, la 5G est dans toutes les têtes, fait partie de toutes les discussions et de toutes les présentations des différents acteurs du secteur. Au Mobile World Congress, organisé il y a un mois à Barcelone, elle s’affichait partout . Le déploiement de cette nouvelle technologie, censée offrir, entre autres améliorations, des débits au moins cent fois supérieurs à la 4G, est pourtant prévu à partir de 2020. Mais le calendrier pourrait s’accélérer, sous la pression des équipementiers et des opérateurs. Lors d’une réunion organisée il y a trois semaines à Dubrovnik, en Croatie, le 3GPP, l’organisme international qui produit et publie les spécifications techniques pour les réseaux mobiles, a validé le principe d’une accélération du processus de normalisation. Cela devrait passer notamment par la validation d’une « quasi » 5G dès l’an prochain. (@LesEchos).

Aux Etats-Unis, les données des internautes livrées aux « telcos » et aux « câblos ». Si les Républicains ont du mal à s’entendre sur le projet de loi santé du Président Trump, ils parlent en revanche d’une seule voix sur la déréglementation du Net et des télécoms. Jeudi soir, le Sénat américain a voté l’abolition des règles relatives à la protection et au secret des données sur Internet. Celles-ci avaient été élaborées à l’automne dernier par la FCC, le gendarme américain des télécoms, alors que l’administration Obama était encore au pouvoir. Elles devaient entrer en vigueur d’ici à la fin de l’année. Pour être validé, le projet d’annulation de ces mesures doit encore passer la semaine du 3 avril devant la Chambre des représentants, mais le résultat devrait être équivalent, compte tenu de la majorité républicaine. En changeant les règles sur la protection des données, le Parlement redonne la possibilité aux opérateurs télécoms et aux fournisseurs d’accès Internet (FAI) d’exploiter les informations relatives à l’activité de leurs clients sur le Web. Notamment pour les revendre à des partenaires commerciaux, des annonceurs, ou même pour les utiliser eux-mêmes. Aux Etats-Unis, les opérateurs ne veulent plus se contenter d’être de simples fournisseurs d’accès et tentent de plus en plus de concurrencer Google et Facebook sur le terrain lucratif de la pub en ligne (à l’instar de ce que souhaite faire Altice avec le rachat de Teads). Pour cela, ils ont besoin d’informations fiables et précises. (@LesEchos).

#DonnesPersonnelles

Ces data-brokers qui font commerce de nos données personnelles. Seconde dimension de l’espace public, où transitent chaque jour des millions de données laissées par les utilisateurs, le cyberespace est très vite devenu un enjeu politique et économique majeur. S’il marque un renouveau des libertés individuelles et un dépassement des cadres normatifs traditionnels, c’est également un endroit sous haute surveillance. La numérisation des identités, des objets, des relations sociales et commerciales fait émerger un monde où chacun laisse des traces de sa présence et de son identité numérique. Ces données partagées en réseaux forment le cœur brûlant de la société 2.0. Elles sont les traces, les empreintes des informations laissées sur le Net ou sur son smartphone par toute une batterie de technologies qui les captent, les transforment, les stockent et les transmettent. La production exponentielle de données alimente aujourd’hui de nombreuses activités économiques et sont devenues l’objet de toutes les convoitises. Le marché de l’exploitation des données personnelles a explosé et fait rayonner des secteurs d’innovations comme le big data ou la smart city. Cette nouvelle matière première brute issue des utilisateurs mêmes semble s’être peu à peu imposée comme le fer de lance d’une révolution industrielle 3.0 qui tend à s’étendre et se perfectionner. (@latelier).

La protection des données n’est pas un frein à l’innovationLe 21 décembre 2016, le Conseil fédéral Suisse a mis en consultation un avant-projet de révision totale de la loi fédérale sur la protection des données. Cette loi est antérieure à l’Internet, aux téléphones et autres objets intelligents, ainsi qu’à l’apparition des mégadonnées et de l’intelligence artificielle. Une révision est nécessaire à plus d’un titre. Elle doit répondre aux défis du numérique. Elle doit également permettre de nous adapter au cadre juridique européen et notamment de ratifier la Convention révisée du Conseil de l’Europe sur la protection des données. Il s’agit aussi de préserver la reconnaissance d’un niveau de protection des données adéquat indispensable à nos entreprises actives sur le marché européen. Tout en renforçant le contrôle des personnes sur leurs données, elle doit permettre à la Suisse de rester compétitive, notamment dans le domaine de l’économie numérique et des technologies. La protection des données ne doit en effet pas être comprise comme un frein à l’innovation, mais comme un atout majeur d’une société libérale soucieuse de garantir nos droits et nos libertés fondamentales. (@letemps).

#IntelligenceArtificielle

Me Alain Bensoussan : « La “robohumanité” est en route ». Tâches répétitives, aide aux personnes âgées, voitures autonomes : les robots gagnent du terrain. L’avocat estime que leur statut juridique doit être clarifié. Président fondateur de l’Association du droit des robots et spécialiste du droit de l’informatique, Alain Bensoussan espère que l’Union européenne va légiférer prochainement pour répondre à cette accélération technologique majeure du XXIème siècle. (@Le_Figaro).

Luc Ferry : « Que faire face à l’intelligence artificielle ? » Malgré les progrès et découvertes effectués ces dernières décennies, l’intelligence artificielle reste un sujet minime dans le débat présidentiel, selon l’essayiste. Pourtant elle pose des questions morales et économiques. L’Intelligence artificielle dépasse désormais, et de très loin, la plupart de nos capacités intellectuelles. Elle peut remplacer non seulement des tâches relativement simples et automatiques, du type caissière de supermarché, mais elle est déjà plus performante que l’être humain dans des secteurs très sophistiqués, en radiologie, chirurgie, cancérologie, dans l’analyse de la jurisprudence ou le conseil en investissements financiers. Encore faut-il préciser qu’elle n’est qu’au stade embryonnaire ! (@FigaroVox).

#LiensVagabonds

Google sur la défensive face aux annonceurs, furieux du placement des pubs. A retenir cette semaine :
– Les 100 sites qui dominent l’Internet ;
– Le capitalisme des plateformes ;
– Comment les Américains choisissent qui croire sur les réseaux sociaux ;
– Comment AP forme ses journalistes au 360° ;
– AP songe aux infos activées à la voix. (@Metamedia).

#Environnement

La restauration et la conservation de l’environnement peuvent-elles être gérées par la technologie ? Un système géré par deep learning pourrait-il être capable de maintenir l’autonomie des processus écologiques à l’œuvre sur certains sites environnementaux, sans aucune intervention humaine directe ? C’est à ce type de problématiques, qui croise des questionnements traditionnels sur l’impact de l’homme sur son environnement et d’autres, plus neufs, sur les niveaux de management humains nécessaires pour en réduire les effets, que se sont intéressés plusieurs chercheurs, notamment de Harvard. L’un des principaux moteurs de leurs travaux, rapporte CoExist, est simplement l’observation de nombreux projets écologiques liées aux technologies semi-autonomes ou autonomes, qu’ils soient en développement ou déjà lancés. Ces technologies semblent être en passe de dresser une nouvelle figure, quasi-christique : celle du « créateur de la vie sauvage », capable de créer ou de gérer l’équilibre des écosystèmes naturels sans aucune intervention humaine. (@RslnMag).

#Finance

Les Français ne connaissent pas le mot « fintech » Un inconnu nommé « fintech ». Alors que les start-up de la finance inquiètent ou stimulent au plus haut niveau les dirigeants des banques, le mot « fintech » reste très largement méconnu des Français. Selon un sondage Harris Interactive pour Deloitte (réalisé auprès d’un échantillon de 2.000 personnes), 83 % des 18-70 ans ne savent pas ce que ce terme recouvre…certains le confondant même avec le fitness ! Est-ce à dire que les banques ont tort de tant communiquer sur le sujet ou de collaborer avec les jeunes loups de la finance 2.0 ? Certainement pas, puisque les consommateurs font de la prose sans le savoir, et se montrent dans les faits plutôt réceptifs aux innovations de la finance digitale. Dans le détail, 26 % des personnes sondées déclarent se servir d’un comparateur de prix et de services. Plus étonnant, les services de transfert d’argent et de cagnottes, ainsi que les sites de la finance participative, seraient employés par 15 % de la population. C’est du moins ce que les personnes interrogées déclarent, sans certitude quant aux volumes d’affaires effectivement réalisés par ces acteurs. A noter que les clients les plus intéressés par ces nouveaux services sont en moyenne plus jeunes, plus diplômés et davantage basés dans les centres urbains, ce qui en fait une clientèle de choix, prête à payer pour des services qu’elle trouve utile. (@LesEchos).

#Journalisme

Internet a-t-il tué le journalisme ? Le journalisme en ligne a-t-il signé la mort de l’information originale ? L’économiste Julia Cagé s’est associé aux chercheurs de l’INA Nicolas Hervé et Marie-Luce Viaux pour sonder le taux de copié-collé des contenus publiés en ligne par différents médias, que ce soit les sites web des journaux papiers, les médias exclusivement numériques, ou bien les sites des radios et télévisions. En plus des chiffres désastreux qui montrent à quel point les médias en ligne se copient entre eux, L’information à tout prix questionne aussi la réactivité des médias par rapport à un événement, la notion de réputation sur internet, et l’importance du nombre de journalistes dans une rédaction par rapport au nombre d’articles originaux produits. (@lesinrocks).

#Media

Medium, le blog chouchou de la Silicon Valley, repense son modèle économiqueMedium a des soucis de médias. Mais avec un nom pareil, cela semblait prédestiné. La semaine dernière, cette plate-forme de publication en ligne a lancé une offre d’abonnement à 5 dollars par mois. Un virage vers le payant et un pari risqué pour cette jeune pousse américaine dont la sucess-story semblait toute tracée, mais qui a du plomb dans l’aile depuis maintenant quelques semaines. Medium a été fondé par Christophe Isaac Stone (plus connu outre-Atlantique sous l’alias de Biz Stone) et Evan Williams. Le tandem avait déjà opéré sur la plate-forme de blogs Blogger, créée en 1999 puis vendue à Google quatre ans plus tard, mais surtout sur Twitter, dont ils sont deux des cofondateurs. En août 2012, ils s’attaquent à un nouveau défi commun : Medium. « Un nouvel endroit d’Internet où les gens partagent leurs idées et leurs histoires qui sont plus longues que 140 caractères », écrit Evan Williams dans le tout premier billet publié sur la plate-forme qui fait office tout à la fois de présentation et d’inauguration. Avec sa référence directe à Twitter, il n’y masque pas sa volonté de proposer un outil tranchant avec les pratiques de publications courtes et mettant l’accent sur les contenus longs et qualitatifs. (@EchosBusiness).

#Attentats

Après l’attentat de Londres, le gouvernement britannique s’en prend de nouveau à WhatsApp. « Il ne devrait pas y avoir d’endroits où les terroristes puissent se cacher. » Dimanche 26 mars, la ministre de l’intérieur du Royaume-Uni, Amber Rudd, a vivement critiqué l’application de messagerie WhatsApp (propriété de Facebook). La cause : l’homme qui a attaqué le Parlement britannique la semaine dernière, en fonçant dans la foule puis en poignardant un policier, Khalid Masood – Adrian Russell Ajao –, avait, selon l’enquête, utilisé cette très populaire application avant de commettre son attentat. A-t-il envoyé ou reçu des messages ? Etait-il en contact avec d’éventuels complices ? Pour l’heure, les enquêteurs l’ignorent, et ne peuvent accéder à son historique de messages pour le déterminer. WhatsApp protège en effet les communications de ses utilisateurs par un chiffrement dit « de bout en bout » – le message est chiffré sur le téléphone de l’expéditeur et déchiffré sur celui du récepteur, et ni WhatsApp ni une personne qui intercepterait la communication ne peuvent en connaître le contenu. (@Pixelsfr).

Dix-huit ans après Columbine, l’attaque de Grasse réveille les vieux démons du jeu vidéo. Il était « visiblement fan de jeux vidéo violents » (Le Figaro), plus précisément de « jeux vidéo de massacre » (Le Parisien), et notamment de celui qui a été « qualifié de (…) plus violent au monde » (Le Monde). C’est peu dire que la description des loisirs de Kylian B., mis en examen samedi pour des coups de feu qui ont fait quatorze blessés, jeudi 16 mars, au lycée Tocqueville, à Grasse, a donné des sueurs froides aux joueurs et défenseurs de la manette.  « Vu que le tireur de #Grasse semble être un lycéen non islamiste radical, je lance le compte à rebours avant “c’est la faute aux jeux vidéos », s’est ainsi inquiété sur un ton pince-sans-rire un utilisateur de Twitter, dans un message partagé plus de 3 500 fois, et dont l’idée se retrouvait dans des dizaines de tweets similaires, dont certains rédigés par des journalistes.  A lire aussi : Le suspect de la fusillade de Grasse fasciné par la tuerie de Columbine (@Pixelsfr).