13 Mar

ReVue d’actu de 11h11 – lundi 13 mars 2017

La ville dans la révolution digitale. « Le XIXe siècle était un siècle d’Empires ; le XXe siècle, celui des États-Nations. Le XXIe siècle sera un siècle de villes. ». Wellington Webb, ancien maire de Denvers, en 2009.

xLégende image. Vue du Château Turpault à Quiberon (Morbihan).

#Emploi

Numérisation de l’emploi. Les mutations sont profondes dans le commerce, la banque et les agences de voyage. Cette automatisation se traduit par la suppression de certains emplois peu qualifiés mais s’accompagne d’une montée en compétences justifiant d’intensifier la formation des salariés. (@LeMondefr).

Pourquoi Google n’embauche pas nécessairement les étudiants les plus diplômés. Chez Google, rien n’est laissé au hasard et surtout pas les embauches. Laszlo Bock, responsable du personnel du géant américain de l’Internet, a accordé un entretien à Tom Friedman, journaliste au New York Times , pour lui expliquer comment l’entreprise choisissait ses futurs employés. Et contrairement aux idées reçues, les plus diplômés ne sont pas forcément les plus favorisés. Voici pourquoi. Selon Laszlo Block, les étudiants les plus diplômés croient en leur talent ce qui les rend incapables d’échouer avec grâce. Google préfèrent les recrues capables de recul qui embrassent naturellement les idées des autres quand elles se révèlent meilleures que les leurs. « C’est de l’humilité intellectuelle. Sans humilité, vous êtes incapable d’apprendre », estime Laszlo Bock. « Les personnes brillantes » commettent « l’erreur » de penser que « si quelque chose de bon se produit », c’est parce qu’ils sont des « génies », tandis que « si quelque chose de mauvais se produit », c’est la faute d’un imbécile, d’un manque de ressources ou d’un marché biaisé, poursuit-il. (@LesEchos).

#Entreprises

Une start-up permet de faire des dons à des associations via Twitter. Le réseau social accueille aussi depuis quelques jours un service plus palpitant : le GoodTweet, ou comment transférer de l’argent de votre compte en banque vers celui d’une association caritative en un tweet. Cocorico ! Les ingénieurs français sont à la manœuvre. Après le lancement en 2014 par une autre entreprise française, S-money, d’un service de transfert de fonds de particulier à particulier grâce à des messages postés sur Twitter, c’est au tour de HeoH, une start-up parisienne, d’ajouter sa pierre à l’édifice : permettre à des twittos de payer sans sortir, ou presque, leur carte bancaire. Il suffit de poster un tweet — de moins de 140 signes — contenant le hashtag #GoodTweet, la mention du compte de l’association, celle de HeoH (@HeoH_) et le montant du don… Et hop, l’argent atterrit sur le compte en banque de l’une des quarante associations et fondations référencées au préalable par HeoH (la Ligue contre le cancer, l’Unicef…). A une contrainte près : les utilisateurs de Twitter doivent auparavant enregistrer quelques données personnelles (nom, prénom, numéro de carte bancaire, etc.) à l’adresse Internet www.goodtweet.fr. Ils y retrouveront dans quelques mois les reçus fiscaux leur permettant de déduire 66 % des sommes transférées de leur impôt sur le revenu. (@LeParisien_Tech).

#Presidentielle2017

Le numérique, la présidentielle et le revenu universel. La révolution numérique transforme l’univers du travail et s’impose, à ce titre, comme un enjeu majeur de la présidentielle. Trois visions politiques s’affrontent :

  1. une vision ultra-libérale qui, depuis trente ans, fait des technologies d’information les auxiliaires de la mondialisation et entend accompagner la flexibilisation et la bipolarisation du marché du travail ;
  2. une vision protectionniste qui s’oppose à la première mais dans le même cadre, pariant sur la robotisation et sur l’intelligence artificielle pour réduire l’incitation à délocaliser vers les pays à faibles coûts de main-d’œuvre ;
  3. une vision progressiste qui analyse la transformation numérique comme une mutation globale, comme un nouveau paradigme distinct de la seule mondialisation, et qui cherche à ré-inventer, dans ce cadre nouveau, le rôle émancipateur du travail.

Plus novatrice, cette troisième vision est intellectuellement la plus juste. La transformation numérique se traduit par un bouleversement qui va bien au-delà du débat sur la mondialisation. Il serait certes rassurant de s’en tenir aux effets de l’automatisation, telle qu’on pouvait les appréhender il y a vingt ou trente ans : on mettait alors l’accent sur la productivité, sur la substitution des ordinateurs et des robots au travail humain. (@libe).

#Internet

Comment les webs alternatifs veulent réinventer Internet. Moins médiatisés que le DarkWeb, de nombreux services et plateformes ambitionnent de créer des Internet parallèles, contribuant à rendre le web plus sécurisé, plus confidentiel et moins hiérarchisé. Le tout en s’appuyant sur la logique peer-to-peer et les crypto-monnaies. Focus sur IPFS, ZeroNet, Blockstack et SAFE Network, quatre acteurs particulièrement prometteurs en la matière. « Il faut re-décentraliser le web ». Et c’est l’inventeur du world wide web qui le dit. S’exprimant dans le cadre d’un colloque organisé en juin 2016 par l’organisation Internet Archive, Tim Berners-Lee ne faisait pourtant, avec cette formule, que confirmer un sentiment de malaise de plus en plus évident : le web est cassé, et il est grand temps de le réparer. Dans le monde post-Snowden, ce qui n’était jadis qu’une vague intuition paranoïaque s’est transformé en certitude : toutes nos actions en ligne, tous nos messages, toutes nos photos, nos moindres clics sont dûment stockés, traités, analysés, surveillés. La publicité se fait chaque jour un peu plus envahissante et sournoise. L’information réelle est de plus en plus difficile à distinguer des fake news. Le spam est un fléau admis, le SEO (et son cortège de faux sites et autres clickbaits) génère une pollution permanente. Quant au risque de piratage, il demeure omniprésent, comme l’a encore démontré, fin février, une faille importante dans les services de la société Cloudfare. Surtout, alors que l’immense majorité du Net, de ses applications et des données qui y circulent sont contrôlés par quatre ou cinq entreprises, c’est l’utopie originelle d’Internet qui a été mise à mal. Le rêve d’un web universel, libre, respectueux et ouvert s’est changé en cauchemar quasi orwélien, où tout est filtré, traqué, cloisonné, hiérarchisé.  (@UsbekEtRica‏).

#Web

« Travaillons avec les géants du Web pour plus de transparence ». Tribune du Britannique Tim Berners-Lee a inventé le Web en 1989, alors qu’il travaillait au Centre européen pour la recherche nucléaire. Il préside le World Wide Web Consortium (W3C), un organisme qu’il a fondé. Pour lui, le réseau doit rester un espace de liberté et un outil au service de l’humanité tout entière : « Il y a vingt-huit ans aujourd’hui, je présentais mon projet initial pour le World Wide Web. Je l’avais imaginé comme une plateforme ouverte qui permettrait à quiconque, partout, de partager des informations, de collaborer par-delà les frontières géographiques et culturelles. Sous bien des aspects, le Web a répondu à cette vision, mais la bataille pour le garder ouvert est sans relâche. Cependant, au cours des douze derniers mois, trois nouvelles tendances ont été une source d’inquiétude croissante pour moi. A mon sens, nous devons les confronter pour que le Web atteigne son véritable potentiel, celui d’un outil au service de l’humanité tout entière. » Lire la suite sur le site @LeMondefr. A lire aussi : Le Web fête ses 28 ans dans l’incertitude (@LesEchos).

Les trois menaces qui planent aujourd’hui sur le Web. Depuis la prise de conscience de leurs effets aux Etats-Unis, plusieurs personnalités et politiques se sont emparés du sujet, notamment en Europe : les fausses informations ou « fake news ». C’est au tour d’une personnalité du Web de le faire, et nul autre que son créateur, Tim Berners-Lee. Vingt-huit ans après avoir soumis sa proposition sur la création du World Wide Web, le pionnier de l’Internet a publié une lettre ouverte. Dans celle-ci, Berners-Lee décrit les problèmes du Web qui lui inspirent une « inquiétude grandissante ». Et ce dernier identifie donc trois menaces à l’origine de cette inquiétude : la perte de contrôle des individus sur leurs données personnelles, la diffusion de désinformation ou « fake news » sur les réseaux sociaux et les moteurs de recherche, et enfin la publicité politique qui selon lui a besoin de transparence et de compréhension. (@zdnetfr).

Les fausses informations sur Internet ne sont pas nouvelles en soi. Ce qui préoccupe plus particulièrement Tim Berners-Lee, c’est la facilité avec laquelle elles se propagent. Et Comment ? En faisant appel à nos préjugés au profit d’individus malveillants profitant du système pour en tirer des gains financiers ou politiques. « « Nous devons repousser la désinformation en encourageant les gardiens tels que Google et Facebook à poursuivre leurs efforts pour combattre le problème, tout en évitant la création d’organes centraux pour décider ce qui est ‘vrai’ ou non » écrit Tim Berners-Lee. (@zdnetfr). A lire auss : 28 ans après sa naissance, reprendre la main sur le Web (@libe).

A Valence, l’Internet libre ne désarme pas. La troisième édition de l’Internet Freedom Festival s’est ouverte lundi 13 février à Valence en Espagne : 1 300 personnes venues du monde entier s’y retrouvent pour débattre de liberté d’expression, de vie privée et de lutte contre les discriminations. Jusqu’à vendredi soir, les trois anciens entrepôts de la rue Joan Verdeguer reconvertis en lieu d’accueil pour jeunes artistes hébergent la troisième édition de l’Internet Freedom Festival. A l’heure où beaucoup désespèrent du réseau, ils sont près de 1 300 à s’être donné rendez-vous pour travailler à en réveiller l’utopie émancipatrice. Venus d’Espagne, d’Allemagne, de France, d’Italie, des Etats-Unis – mais aussi du Vietnam, du Mexique, d’Inde, du Liban, du Zimbabwe : au total, 114 pays sont représentés. Pendant cinq jours, ils vont débattre de censure du Net, de surveillance ou encore de harcèlement et de discriminations en ligne – et surtout, des moyens d’y faire face. (@libe).

#information

Facebook, un mois dans la machine à infos. Pour mesurer comment le réseau social bouleverse l’accès à l’actu, «Libération» a scruté l’impact des pages et contenus Facebook d’une cinquantaine de médias, traditionnels ou «alternatifs». Résultats. Facebook bouleverse la hiérarchie de l’information. Cette formule, devenue une tarte à la crème du débat médiatique, a le caractère de l’évidence. Par le jeu des algorithmes de recommandation et des partages entre amis, le réseau social le plus puissant au monde transforme la façon dont les citoyens accèdent à l’info. Mais dans quelle mesure les sources journalistiques traditionnelles, reconnues pour leur savoir-faire, sont-elles défiées sur Facebook par de nouveaux médias, plus ou moins rigoureux, plus ou moins partisans ? Peut-on quantifier ce nouveau rapport de forces ? Depuis plus de deux mois, en partenariat avec la start-up française Linkfluence, spécialiste de l’analyse du «web social» (réseaux sociaux, sites d’actu traditionnels, blogs, forums, etc.), nous avons placé sous observation une cinquantaine de pages Facebook, avec l’ambition de mesurer leur audience sur la plateforme. Si la méthode a des limites, le résultat révèle de grandes tendances édifiantes. Notre enquête montre ainsi que des médias de référence de la fachosphère, comme le russe RT France ou le site animé par d’anciens cadres du FN TV Libertés, font jeu égal avec des producteurs d’information éprouvés tels que France Info (le média commun de France Télévisions et Radio France), Ouest-France ou Libération. (@libe).

Guilhem Fouetillou : « Un terrain en temps réel, global, spontané » Guilhem Fouetillou a cofondé Linkfluence en 2006 avec trois autres ingénieurs. Cette start-up française est spécialisée dans la veille et l’analyse du « Web social » (réseaux sociaux, sites d’information, blogs, forums, etc.) : elle capte chaque jour 150 millions de contenus publics en ligne, sur plus de 300 millions de sources. (@libe).

#Media

« C Politique » :comment le média russe Sputnik travaille en France. Pour la première fois, la rédaction française du très controversé site Internet Sputnik a ouvert ses portes à une équipe de télévision : celle du magazine de France 5, « C Politique ». Mais à une condition : ne pas en dévoiler l’adresse, dans les beaux quartiers parisiens. Face à la caméra, le rédacteur en chef  assume le rôle de son site multimédia, financé à 100% par le pouvoir russe : faire entendre en France « le point de vue » de la Russie. Ce que ses détracteurs nomment plus volontiers de la « réinformation ». Présente en France pendant des années à travers la radio La Voix de la Russie, la Russie a modernisé son offre française en 2014 avec le lancement de Sputnik, le nom est un pied de nez aux Américains puisqu’il fait référence au premier satellite artificiel mis sur orbite par l’URSS en 1957. Le lancement en octobre 2016 du site Russia Today, du nom de la chaîne d’information internationale qui émet notamment en anglais, en arabe et en espagnol, a permis à Moscou d’accroître encore un peu plus sa présence médiatique en France. (@franceinfo).

#IntelligenceArtificielle

Quand les algorithmes se prennent pour des poètes.. « Quand tailler les rosiers / Quand tomber enceinte / Quand tailler la vigne / Quand t’es dans le désert » Lire ces quelques vers, sourire de leur surréalisme, les apprécier, et réaliser qu’ils sont signés par… Google. Le célèbre moteur de recherche américain génère de la poésie numérique : grâce aux mots les plus recherchés, il assemble des phrases plus ou moins sensées, plus ou moins imagées, plus ou moins poétiques. Sur le site Reddit et sur Twitter, les internautes ont d’ailleurs recensé les meilleures combinaisons et ont érigé Google en auteur des plus prolifiques. Une nouvelle manière de composer, qui n’est pas sans rappeler les combats des membres de l’OuLiPo (Ouvroir de littérature potentielle, association fondée en 1960, notamment par Raymond Queneau) et d’autres surréalistes: stimuler l’imagination et la création, la technologie en plus. (@letemps).

Tribunaux du futur : faut-il confier la justice à l’intelligence artificielle ? Quand les robots s’invitent dans notre système judiciaire. La Cour européenne des droits de l’homme, qui doit gérer des plaintes toujours plus nombreuses, pourrait voir son travail largement allégé… grâce à un logiciel. Alors que les demandes auprès de la juridiction internationale ont doublé entre 2014 et 2015, l’University College de Londres est en train de mettre au point un algorithme capable de déterminer si une plainte est recevable ou non. Cette intelligence artificielle se base sur d’anciennes décisions de justices, dont elle a analysé le déroulé et les décisions finales. Elle arrive aujourd’hui à prédire la recevabilité d’une plainte avec 79 % de justesse. (@rtl_futur).

Peut-on valider le deep learning ? Les algorithmes d’apprentissage bio-inspirés, souvent désignés sous le terme anglais « deep learning », sont en pleine explosion dans la recherche et les applications : ils analysent les images et la parole, traduisent les langues, aident le diagnostic médical, etc. Mais ils posent des problèmes scientifiques et humains très différents de ceux posés par les algorithmes classiques. Pour ces derniers, on sait précisément ce qu’on veut réaliser et comment le réaliser, avec comme risques les bugs et l’inefficacité. A l’opposé, les algorithmes d’apprentissage sont profondément analogiques, même s’ils sont réalisés numériquement. Leurs objectifs et leurs critères de succès sont moins bien définis, et la notion de « bug » devient moins claire – si elle a encore un sens. En phase d’entraînement, ils reçoivent un grand volume de données externes et règlent leurs millions de paramètres internes, mais on ne comprend pas encore pourquoi leurs résultats deviennent si bons en pratique. Il semble qu’ils associent empiriquement des formes mathématiques simples aux données réelles. (@LesEchos).