12 Mar

ReVue d’actu de 11h11 – dimanche 12 mars 2017

La ville dans la révolution digitale. « Le XIXe siècle était un siècle d’Empires ; le XXe siècle, celui des États-Nations. Le XXIe siècle sera un siècle de villes. ». Wellington Webb, ancien maire de Denvers, en 2009.

xLégende image. C’est normal si vous avez de plus en plus de mal à trouver Charlie. On peut parfois passer de longues minutes avant de le trouver. Parfois, certains préfèrent fermer le livre, frustrés de ne pas arriver à mettre le doigt dessus. Le Charlie de Martin Handford a un don pour se fondre dans le paysage. Et au fil des années, et des livres, certains ont eu le sentiment qu’il devenait de plus en plus compliqué de le trouver. Et visiblement il y a une raison à tout cela. (@slatefr). Where’s Wally World Record (where you there? Crédit photo : William Murphy via Flickr CC License by.

#Transport

Comment un automobiliste doit-il gérer sa voiture autonome sur les routes ? Samedi 7 mai 2016 : Joshua Brown file sur une voie rapide de Floride à bord de son automobile dernier cri, une Tesla. Le mode « pilote automatique » de ce modèle de voiture électrique de luxe est activé : la berline conserve automatiquement une distance de sécurité avec le véhicule qui la précède et freine en cas d’obstacle. Mais lorsqu’un semi-remorque, tournant à gauche, lui coupe la route, la voiture ne réagit pas et va s’écraser contre le camion, tuant son conducteur. En janvier, la sécurité routière américaine (National Highway Traffic Safety Administration, NHTSA) a mis hors de cause le programme, estimant que M. Brown était en faute, puisque la conduite assistée de la Tesla nécessitait « l’attention entière et constante du conducteur pour observer l’environnement et être prêt à intervenir pour éviter un accident ». Ce dramatique épisode a mis en lumière une question cruciale posée par l’autonomisation croissante des véhicules : comment sécuriser la cohabitation entre un véhicule partiellement autonome avec un conducteur, humain et donc faillible ? La question est centrale, a rappelé Catherine McCullough, la directrice de l’Intelligent Car Coalition, un think-tank basé à Washington, lors d’une conférence organisée dans le cadre du festival de technologie SXSW qui se déroule à Austin (Texas), du 10 au 14 mars. « Quand on parle de véhicules autonomes, les gens pensent à une voiture entièrement robotisée. Mais nous n’y sommes pas encore, il va falloir du temps, et entre-temps il y aura beaucoup d’interactions entre humains et véhicules. » (@Pixelsfr).

La vidéo-surveillance bientôt arme anti-bouchon ? Sécurité bouchons même combat ! L’opérateur américain de télécom Verizon s’y intéresse de très près aux services qui pourraient se greffer sur les réseaux de vidéo-surveillance. Il a même acheté la start-up Sensity, qui a développé toute une gamme de produits pour la ville intelligente. Ils sont fondés sur l’éclairage public, « un cheval de Troie pour les entreprises qui veulent travailler avec les villes », juge, depuis San-Francisco, Stefano Landi en charge des partenariats, bien décidé à « contribuer » aux projets du Grand Paris. On peut ajouter à cette infrastructure existante des capteurs pour des communautés connectées. Ils peuvent être financés par les économies d’électricité réalisées en passant à l’éclairage LED. « Par exemple, poursuit Stefano Landi, les villes mettent beaucoup d’argent dans la vidéo-surveillance et, la plupart du temps, les images sont juste stockées et jamais vues. » Or, elles permettent aussi de compter les voitures, de déterminer leur vitesse, de mesurer la longueur de la queue à l’arrêt de bus, de gérer les feux rouges pour désengeorger une rue. Sans oublier la détection des voitures mal garées comme l’a déjà expérimenté Nice il y a quelques années. En valorisant ainsi le réseau, on peut financer d’autres services. (@LesEchos).

#MediaSocial

Voici comment fonctionne l’algorithme de Twitter. Que voyez-vous quand vous ouvrez Twitter? Il y a encore un an, la réponse était assez simple: à de très rares exceptions, vous pouviez voir tous les tweets de toutes les personnes que vous suiviez, organisés de manière chronologique, avec le plus récent en haut de votre fil. Mais en février 2016, c’est BuzzFeed qui a le premier été alerté de l’intention de Twitter de lancer quelque chose qui allait tout changer. La compagnie allait en effet introduire ce que les personnes les mieux informées appelaient un «fil algorithmique». Cela signifiait que les tweets n’apparaîtraient désormais plus dans l’ordre où ils étaient postés. A la place, un programme informatique complexe et opaque déciderait des tweets que vous verriez en premier en ouvrant l’application. Tout ça semblait abominable. Pire: ça ressemblait à Facebook, cet autre réseau social, plus vieux, plus mainstream, et que les fans de Twitter aimaient à détester. Les plus vieux utilisateurs faisaient part de leur indignation avec le hashtag #RIPTwitter. Dans le même temps, une poignée de geeks, d’investisseurs et d’éditorialistes anticonformistes se mirent à ramer à contre-courant en promettant des lendemains qui chantent. Un algorithme, disaient-ils, c’était exactement ce dont Twitter avait besoin pour redresser la barre et rejoindre Facebook au rang des géants des réseaux sociaux. (@slatefr).

#Societe

Les entreprises du Web s’affichent en faveur des LGBT et veulent le faire savoirComment savoir ce qui préoccupe les leaders du secteur des nouvelles technologies ? Le festival spécialisé South by Southwest (SXSW), qui se déroule chaque année en mars à Austin, au Texas, en est un excellent baromètre. L’intelligence artificielle occupe par exemple des dizaines de conférences, sur les centaines organisées du samedi 10 au mardi 14 mars. Plus étonnant peut-être, du moins à première vue : une dizaine d’autres est consacrée aux LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transexuels). Un sujet jusqu’ici relativement peu présent dans ce type d’événements, notamment concernant la question des trans, mais qui tend à émerger de façon plus nette ces derniers mois dans le secteur. Et l’actualité récente des grandes entreprises du Web l’a prouvé. A commencer par Tinder qui, en novembre, a décidé d’ajouter des dizaines de genres à son application de rencontres. Désormais, au moment de l’inscription, le choix ne se limite plus à « homme » ou « femme » : l’utilisateur dispose d’une quarantaine d’options, et si aucune ne lui convient, il peut se définir comme il le souhaite. Anecdotique ? Loin de là, expliquait déjà à l’époque Tinder. Les utilisateurs transexuels y étaient victimes de harcèlement et se faisaient souvent bannir de la plate-forme, car ils étaient signalés comme nuisibles par de nombreux utilisateurs. « J’étais horrifié », se souvient Sean Rad, le fondateur de Tinder, invité à s’exprimer dans l’une des plus grandes salles de SXSW. (@Pixelsfr).

#Présidentielle2017

« Hé, m’sieur le candidat, un selfie ? » Plus aucun politicien connu n’y échappe : tout le monde (ou presque) veut son selfie! Entre com’ bien comprise et marathon zygomatique éreintant, chacun son ressenti, chacun sa stratégie… « Le selfie pour l’homme politique permet de créer l’illusion de la proximité avec le citoyen », analyse la sémiologue Pauline Escande-Gauquié, auteur de Tous selfie! (Editions François Bourin) « Les gens en raffolent, car il implique une proximité corporelle qui ramène le politique à sa dimension humaine. C’est bon enfant, il y a rarement du bashing, et cela permet de faire de la communication gratuite. Le citoyen devient un relais. » (@LExpress).

#Video

Logiques marchandes et désir de distanciation : l’ambiguïté des youtubeurs. En une dizaine d’années, les youtubeurs (ou vidéastes) sont devenus incontournables sur le web et notamment sur YouTube où ils ont leurs « chaînes » et leurs abonnés. C’est qu’ils ont su tirer parti et profit des évolutions du diffuseur de vidéos en monétisant progressivement leurs créations audiovisuelles et en élargissant leurs revenus. En échange, YouTube profite du pouvoir de captation et de la créativité d’un groupe d’acteurs devenus des professionnels de la gestion et de la rentabilisation de l’identité en ligne. Sous l’apparence du « service », du « partage » et du « collectif », ce dispositif masque ainsi une puissante industrie culturelle avec laquelle les youtubeurs entretiennent des relations ambiguës et parfois contradictoires. (@InaGlobal).

#LiensVagabonds

La réalité virtuelle accélère. A retenir cette semaine : – Le challenge du journalisme en 360° ; – Fiction interactive : Netflix veut donner le pouvoir au spectateur de choisir la fin de l’histoire ; – 170 associations US réclament le maintien de la neutralité du Net ; – Les lignes de plus en plus floues entre la TV et la vidéo ; – La blockchain va faire aux banques et aux avocats ce qu’Internet a fait aux médias ; – La voix est bien probablement la future nouvelle interface, mais il faudra attendre encore un peu.(@Metamedia).

#Internet

« Sur Internet, nous travaillons tous, et la pénibilité de ce travail est invisible »Quel est le point commun entre le moment ou vous remontez votre fil Facebook, celui où vous regardez des vidéos sur YouTube et lorsque vous cherchez des photos de chatons sur Google ? Dans les trois cas, vous l’ignorez sans doute, vous êtes en train de travailler. Sur Internet, les grandes plates-formes numériques américaines font tout pour capter notre attention et notre temps, nous offrant des services toujours plus sophistiqués pour communiquer, voyager, nous informer, ou tout simplement consommer. Des outils gratuits, du moins en apparence. Car derrière nos loisirs numériques se cache un bouleversement majeur, mondial, de la façon dont nous produisons de la valeur. De manière plus ou moins invisible, plus ou moins insidieuse, la Silicon Valley nous a tous mis au travail. (@Pixelsfr).

#Censure

La technique de cyber-censure de la Chine pour noyer les voix dissidentesUne marée d’auto-congratulation lénifiante envahit les réseaux sociaux pour submerger préventiment toute dissidence : cela s’appelle l’astroturfing. Avec ses 700 millions d’internautes – presque un quart de la population mondiale des personnes connectées – et ses géants de l’industrie numérique, la Chine se targue d’être la championne planétaire du Net. Mais ce qu’elle se garde bien d’ajouter, c’est qu’elle remporte aussi le pompon de la cyber-censure. L’ONG « Freedom House » la place bonne dernière sur son palmarès annuel qui classe les pays selon leur plus ou moins grand respect de la liberté du Net, derrière des abuseurs patentés comme l’Ouzbékistan, l’Éthiopie, l’Iran ou la Syrie. Alors que la plupart des pays, même les plus autoritaires, se contentent d’appliquer certains types de contrôle et de restreindre certains thèmes sur le Net, la Chine, elle, coche toutes les cases. L’éventail entier des méthodes de censure y est mis en œuvre – du blocage de médias sociaux comme Facebook, Twitter, Wikipedia, Instagram ou Youtube, aux attaques physiques contre des blogueurs, en passant par l’interdiction de dizaines de milliers de sites dont ceux des médias étrangers, la suspension pure et simple d’Internet sur des territoires entiers, ou la manipulation des discussions en ligne par des intervenants stipendiés, etc. (@LObs).

Censure et flicage du Net : les régimes autoritaires sont contagieux. C’est la crise ? Pas pour tout le monde : s’il existe un secteur qui se porte bien, c’est celui des technologies de surveillance et de censure sur Internet. Ce 12 mars, c’est la journée mondiale contre la censure sur Internet, et Reporters sans frontières (RSF) publie à cette occasion un rapport [PDF] intitulé « Censure et surveillance des journalistes : un business sans scrupules ». Ses auteurs notent : « À la tête du peloton, des régimes autoritaires tels que la Chine, l’Iran, la Syrie ou l’Ouzbékistan ont acquis et continuent de se procurer des technologies leur permettant de traquer les moindres faits et gestes des journalistes, des blogueurs et des internautes critiques à leur encontre. » (@LObs).

#Economie

Syndicalisme et ubérisation sont-ils compatibles ? L’uberisation sonne-t-elle le glas du syndicalisme ? Telle est la question que pose le laboratoire social d’actions d’innovations de réflexions et d’échanges (Lasaire), un lieu de débat et d’échange européen sur le rôle et la place du dialogue social et des syndicats dirigé par Jean-Cyril Spinetta, l’ancien PDG d’Air France. Cette organisation vient, en effet, de publier une une note portant sur les effets de l’uberisation en matière de transport public sur le dialogue social et le syndicalisme. Cette note est très critique sur les start-up du numérique, considérant par exemple que l’économie de plate-forme « dépend du niveau de richesse des Etats et des populations mais l’utilise comme un prédateur. Ce qui interroge sur la durabilité d’un tel système ». Elle reconnaît le rôle positif que peuvent jouer les plates-formes numériques pour construire une alternative à l’usage individuel de la voiture, elle s’inquiète des conséquences sociales. Surtout, elle s’inquiète de la réalité des motivations desdites plates-formes qui sous prétexte de pratiquer l’économie collaborative suivent plutôt une logique strictement financière ou commerciale. « Il faut constater que partant d’idées collaboratives sur un objectif social ou environnemental, les sociétés opèrent un glissement vers le secteur commercial et financier », regrette Joel Le Coq. Ainsi en va-t-il d’Uber « une plate-forme prédatrice » mais aussi de Heetch qui vient d’être interdite par la justice, tandis que Blablacar continue de trouver (partiellement) grâce aux yeux de l’auteur de la note. (@usinenouvelle).

Le coworking comme réponse à l’ubérisation. Le travail se délite, dit-on. Le lien social professionnel se défait. Les individus travaillent dans des conditions précaires pour des plateformes lointaines, chaque jour plus puissantes et n’ayant aucun compte à rendre à celles et ceux qu’elles « emploient ». C’est l’ubérisation. Mais au milieu des décombres, des initiatives émergent pour forger une nouvelle culture du travail inclusive mais libre, responsabilisante mais sécurisante. (@UsbekEtRica‏).