13 Fév

ReVue d’actu de 11h11 – lundi 13 février 2017

La ville dans la révolution digitale. « Le XIXe siècle était un siècle d’Empires ; le XXe siècle, celui des États-Nations. Le XXIe siècle sera un siècle de villes. ». Wellington Webb, ancien maire de Denvers, en 2009.

#Desinformation

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Fake news et « travailleurs du clic » : comment la désinformation est devenue un marché mondial. Par Gautier Roos, France Télévisions, Direction de la Prospective. Les algorithmes des réseaux sociaux ont-ils pris le pouvoir sur l’opinion ? Comment un système de désinformation, organisé d’une main de maître, a pu contribuer à l’élection de Donald Trump ? Le fact-checking, et les labels de fiabilité attribués à tel ou tel titre de presse, peuvent-ils vraiment endiguer le phénomène ? Toutes ces questions ont été débattues cette semaine lors d’un événement organisé par La Belle Games et NUMA Paris, sur une initiative du journaliste Laurent Checola. Antonio Casilli, l’un des chercheurs les plus renommés sur les problématiques de « digital labor », a remis en perspective la question des fake news, souvent traitée de façon parcellaire. Une soirée où participaient des développeurs et des personnes investies dans ces thématiques en vue d’élaborer, au fil des prochains rendez-vous, des jeux vidéo innovants destinés à alerter sur le phénomène. L’occasion de découvrir que ces fausses informations ne sont pas qu’un problème qui chagrine les démocraties libérales en mal de représentativité, mais bien une guerre économique qui s’étend à la surface du globe, et qui concerne pour ainsi dire… tout le monde. (@metamedia).

Peut-on répondre à la désinformation ? puis l’élection de Trump (voir nos deux précédents articles : « Trump : les 5 échecs des nouvelles technologies » et « Facebook, une entreprise politique ? »), la question de la propagation de fausses informations semble révéler d’une véritable crise de confiance dans notre système médiatique et politique, comme l’expliquait récemment le chercheur en science de l’information Olivier Ertzscheid. De partout, les esprits s’agitent pour tenter de trouver des réponses. Eli Pariser, celui qui a imaginé le concept de « bulles de filtres » tant mis en question ces dernières semaines, a ouvert un Google Doc pour recueillir des solutions. Le document fait désormais plus de 100 pages et Nicky Woolf, pour le Guardian, a tenté d’en faire la synthèse. (@InternetActu).

#Communication

Couacs, coups bas et réunions dans le noir : ambiance électrique à la Maison Blanche depuis l’arrivée de Donald Trump. « Vous vous souvenez quand Donald Trump et Hillary Clinton parlaient d’endurance pendant le débat [de la présidentielle, en septembre 2016] ? Il s’avère que c’était une question qui s’adressait à nous [les journalistes]. » Ann Marie Lipinski, de la Fondation Nieman pour le journalisme, résume parfaitement l’impression que laissent les premiers jours du milliardaire à la tête des Etats-Unis. En à peine trois semaines à la Maison Blanche, le nouveau président a déjà chamboulé les habitudes bien rangées de Washington, note Politico (en anglais). Journalistes, collaborateurs, élus… Tous sont hors d’haleine face à la frénésie décisionnaire du nouveau « leader du monde libre ». Récit de ce début de mandat fracassant, vu depuis les coulisses du 1600 Pennsylvania Avenue. (@franceinfo).

#InternetDesObjets

La lente montée en puissance des « wearables ». Si les bracelets connectés de Fitibit mesuraient la santé boursière de l’entreprise, le coach électronique serait tenté de s’arracher les capteurs. Mardi, l’action du n°1 mondial des bracelets connectés atteignait son plus bas niveau depuis son introduction à Wall Street. En à peine 18 mois, le groupe a vu sa capitalisation boursière divisée par huit, à 1,3 milliard de dollars. En réalité, ce n’est pas seulement Fitbit, mais l’ensemble du marché des « wearables » qui a échoué à se montrer à la hauteur des espérances des investisseurs. Le prêt-à-porter électronique (casques, bracelets d’activité, montres connectées…) devait être un raz-de-marée. C’est à peine une vague. « Le marché des « wearables » est toujours en croissance, plus faible qu’attendue mais tout de même à deux chiffres », relativise Annette Zimmerman, analyste chez Gartner. Selon elle, le secteur est loin d’être sinistré, et il continue d’offrir de belles perspectives. Après 30 milliards de dollars en 2016, les professionnels devraient empocher pas loin de 10 milliards supplémentaires chaque année dès 2017, pour multiplier leurs revenus par deux en à peine trois ans. Après des débuts hésitants, les lunettes et casques de réalité virtuelle doivent notamment percer et pourraient rapporter à eux seuls 14 milliards de dollars dans deux ans, soit dix fois plus que l’an dernier. (@LesEchos).

#Data

La culture des données, levier de la transformation numérique des organisations. Pour Charles Népote, responsable du programme Infolab à la Fing, la culture des données est ce qui explique la réussite économique des entreprises du numérique. En effet, se doter de structures dédiées comme des « datalabs » ou de « responsables des données » (CDO, Chief Data officer) ou de datascientist ne suffit pas à donner à une entreprise un esprit de données. « Le risque est d’avoir des équipes qui travaillent en cercle fermé ou avec une action transversale insuffisante », laissant la question des données aux spécialistes, sans développer un « état d’esprit données » permettant de transformer en profondeur l’entreprise dans son rapport aux données. Or, comme il le souligne souvent, quand les entreprises ont développé des pratiques liées à la qualité, à la satisfaction du client ou à la responsabilité sociale, l’enjeu a été de les innerver de cette nouvelle culture, afin que ces « obsessions » soient partagées par tous les collaborateurs. L’appropriation ou la mobilisation autour de la culture des données est donc au cœur de la transformation numérique des entreprises. Reste que diffuser cette culture des données, faire monter en compétence l’ensemble des collaborateurs n’est pas si simple. C’est tout l’enjeu du programme Infolab de la Fing. (@InternetActu).

#Robot

Y a-t-il quatre fois moins de robots en France qu’en Allemagne ? 32 000 robots en France, contre 180 000 en Allemagne. Ce sont les chiffres 2015 de la Fédération internationale de la robotique. Le deuxième pays d’Europe le plus équipé en robots c’est l’Italie : 2 fois plus de machines que dans l’hexagone. Clairement, la France est à la traine. Les chiffres de vente des machines stagnent depuis 15 ans. Le nombre de robots en France n’a quasiment pas bougé. Les entreprises remplacent quand les robots sont usés, dépassés ou cassés, mais elle ne s’équipent pas. (@franceinter).

#Algorithme

« Algorithmes-rois » : six modèles mathémathiques destinés à prédire le futur. Saviez-vous que les policiers américains ont accès sur leurs tableaux de bord à des prédictions d’infractions ? Que le syndicat des juges français s’est récemment indigné de l’utilisation d’algorithmes dans le traitement des données liées aux décisions de justice ? Dans de nombreux domaines les algorithmes et leurs applications progressent sans cesse. On entend dans la bouche des ingénieurs de la R&D de Google ou d’IBM de curieux discours aux accents prophétiques, que l’on croirait tirés des romans d’Asimov ou de Philip K.Dick sur ce que sera le monde et l’humain du futur. Mais tout ceci est bien sérieux, et nul besoin de s’en convaincre quand on sait que ces pitchs exaltés sont prononcés devant des parterres d’investisseurs aux portefeuilles gonflés. Et ces avancées concernent tout aussi bien le domaine public. À la racine de ces projets, on trouve souvent une utilisation d’algorithmes complexes. La clé de l’utilisation de ces formules réside dans l’analyse réussie d’un ou plusieurs ensembles de données permettant de déterminer un choix ou préconiser une action. Bienvenue dans l’univers des predictive analytics, un domaine où l’algorithme est roi. Ci dessous, 6 exemples de prédictions algorithmiques. (@epochtimesfr).

#Cyberattaque

Le ministère des affaires étrangères italien victime de cyberattaques. Qui en veut aux secrets diplomatiques italiens ? D’après le Guardian, la Russie, qui a lancé une cyberattaque au printemps dernier contre la Farnesina, le ministère italien des affaires étrangères. « Habituelle campagne médiatique contre nous » dément-on à Moscou. A Rome, on confirme le piratage informatique perpétré pendant quatre mois au début de l’année 2016. Prudentes vis-à-vis d’un partenaire avec lequel elles entretiennent traditionnellement des liens économiques étroits, les autorités italiennes n’accusent pas directement la Russie mais confirment que les hackers opéraient depuis l’Europe de l’Est. Ils se sont introduits dans le système informatique du ministère, alors dirigé par l’actuel président du Conseil Paolo Gentiloni mais n’ont pu dérober aucune information confidentielle. (@LesEchos).

#Mobilite

Le marché des tablettes en pleine dégringolade. Le déclin se poursuit pour le marché des tablettes. Ce jeudi, le cabinet IDC a dévoilé les chiffres de ventes de ce marché à travers le monde. Et comme de coutume, ils ne sont pas bons. En 2016, près de 175 millions de tablettes ont été écoulées, soit 15,6% de moins par rapport à l’exercice précédent. Surtout, la baisse semble s’accélérer. Au quatrième trimestre 2016, les ventes de tablettes ont ainsi chuté de plus de 20% par rapport à la même période en 2015, à près de 53 millions d’unités. Et ce, alors que la fin de l’année est généralement une période importante pour les achats de produits high-tech. (@LaTribune). A lire aussi : Tablettes : la fin d’une mode ? (@franceinfo).

#Transport

Ces risques pointés par la Grande-Bretagne sur l’utilisation des voitures sans conducteurs. Le gouvernement britannique a commandé une étude pour savoir ce que représenteraient le marché des voitures autonomes en 2030. Derrière les progrès optimistes affichés par les concepteurs, de nombreuses zones d’ombres restent à éclaircir avant d’avoir un moyen de transport vraiment sûr. (@atlantico_fr).

#Sante

Comment la réalité virtuelle transforme le secteur de la santé ? En utilisant la réalité virtuelle, il est possible d’atténuer la douleur liée aux brûlures ou à d’autres blessures. Il a par exemple été prouvé que le fait de contempler des paysages enneigés à travers un casque VR permet de détourner l’attention du patient et d’atténuer la sensation de douleur. Des applications spécialement prévues à cet effet sont en cours de développement, et de nombreux hôpitaux ont déjà recours à cette technique pour faciliter les procédures les plus douloureuses sans avoir recours à l’anesthésie. Parmi les applications de santé VR développées pour atténuer la douleur, on compte SnowWorld, un jeu créé par l’Université de Washington. Le logiciel est encore en cours de développement, mais de nombreux essais cliniques ont permis de démontrer son efficacité. (@rvfrance).

#Surveillance

Le Conseil d’Etat empêche définitivement JCDecaux de pister les téléphones des passants. C’est non : JCDecaux ne pourra pas tracer les téléphones des passants à partir de ses panneaux publicitaires. Mercredi 8 février, le Conseil d’Etat a mis un point final à l’affaire qui opposait depuis deux ans l’entreprise de mobilier urbain à la CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés). Tout a commencé le 4 février 2015. JCDecaux a demandé à cette institution l’autorisation de mettre en place, pour un test de quatre semaines, un dispositif permettant de quantifier les flux de piétons sur la dalle de La Défense, à Paris. Concrètement, l’entreprise souhaitait installer sur ses panneaux publicitaires des boîtiers Wi-Fi capables de capter les adresses MAC des appareils mobiles présents dans un rayon de 25 mètres, des adresses qui permettent d’identifier un appareil. L’entreprise comptait aussi se servir de ce dispositif pour enregistrer la position géographique exacte des passants et observer la façon dont ils se déplaçaient sur la dalle. (@pixelsfr).

#Video

Panique sur YouTube : un bug fait perdre des milliers d’abonnés en quelques jours. Mercredi 8 février, votre compte YouTube a très certainement perdu un nombre conséquent d’abonnés si vous vous référez au compteur présent sur votre profil. Et pourtant, comme de nombreux autres youtubers vivant la même désagréable découverte, ce n’est pas vraiment de votre faute. Explications. Mercredi, tous les compteurs d’abonnés de YouTube affichaient des résultats soit inquiétants, soit faux. De grands comme de petits comptes ont en effet perdu en une soirée parfois plus de mille abonnés sans raison apparente. Or si vous vous étonnez de voir votre communauté s’envoler si soudainement, rassurez-vous, ce n’est qu’un bug. (@Numerama)

#Hoax

Comment le blog Passeur de sciences a réussi à berner l’encyclopédie participative Wikipédia. Comment souligner la facilité avec laquelle de fausses informations peuvent être ajoutées sur une page Wikipédia ? En faisant le test soi-même, pardi. Pierre Barthélémy, qui tient le blog Passeur de sciences sur le site du Monde, a voulu évaluer la réactivité de l’encyclopédie en ligne. Il a donc décidé de mener une petite expérience, qu’il raconte sur son blog. Il a tout d’abord créé une page au sujet de Léophane, un savant de la Grèce antique qui a vécu au Ve siècle avant Jésus-Christ. Si ce médecin a été cité par Aristote et Hippocrate, on ne connaît que peu de choses sur lui. Pierre Barthélémy a donc pu lui inventer une vie entière, faite de voyages à travers la Méditerranée et de réflexions scientifiques farfelues. Dans le canular imaginé par le journaliste, Léophane meurt en 430 avant Jésus-Christ, emporté par « la célèbre épidémie de ‘peste’ à Athènes » qui n’a bien sûr jamais existé. Pendant cinq semaines, des contributeurs de Wikipédia ont légèrement modifié la page, y ajoutant des références. Mais aucun n’a détecté la farce. Pierre Barthélémy a donc fini par entrer en contact avec deux administrateurs de l’encyclopédie en ligne pour obtenir des explications sur son système de vérification. (@franceinfo).