17 Jan

ReVue d’actu de 11h11 – mardi 17 janvier 2017

Villes et Révolution Numérique. « Le XIXe siècle était un siècle d’Empires ; le XXe siècle, celui des États-Nations. Le XXIe siècle sera un siècle de villes. ». Wellington Webb, ancien maire de Denvers, en 2009.

nullLégende image. Comment lutter contre le froid ? Conseils (argumentés) pour résister (@LeFigaro_Sante). Photo Fotolia.

#Commerce

Hôteliers et agents immobiliers relancent la guerre judiciaire contre Airbnb. Les professionnels de l’immobilier et de l’hôtellerie-restauration ont décidé de passer à la vitesse supérieure pour lutter contre Airbnb. Près de 800 plaignants ont déposé ce lundi devant le parquet de Paris une plainte avec constitution de partie civile contre les plateformes d’intermédiation et de location de meublés touristiques en ligne. C’est une nouvelle étape dans la guerre qu’ils livrent à Airbnb, Abritel, HomeAway et autres HouseTrip. L’Ahtop, l’Association pour un hébergement et un tourisme professionnels, est au coeur de ce combat judiciaire. Créée en juillet 2015, l’Ahtop regroupe sous sa bannière les principales organisations impliquées dans le secteur du tourisme et de l’hébergement en France : chambres d’hôtes, restaurateurs, agences de voyages, syndics de copropriété, auberges de jeunesse, etc. Figurent ainsi parmi ses adhérents des poids lourds comme le Synhorcat-GNI (hôteliers, restaurateurs et organisateurs de réception), la Fnaim (agents immobiliers), le Snav (agences de voyage), l’Unis (syndicats de l’immobilier) ou encore le groupe hôtelier Best Western et la Fédération des professionnels parisiens des chambres d’hôtes. « C’est un combat de longue haleine mais nous souhaitons que ces plateformes se conforment à la réglementation en vigueur », indique à Challenges Jean-Bernard Falco, président de l’Ahtop. (@Challenges).

#InternetDesObjets

Specktr, le gant musical connectée crée par une start-up de Montpellier. (Le blog Tout ce qui buzz). Créer et mixer votre musique sans jamais toucher un seul bouton de la platine. C’est désormais possible avec un gant musical connecté baptisé « Specktr ». Inventé par une start-up de Montpellier, cet instrument futuriste permet de jouer avec le son et contrôler la lumière.. .d’un simple tour de main. Grâce à son contrôleur MIDI,  le Specktr peut comprendre jusqu’à 1500 mouvements compatibles avec la plupart des logiciels de création musicale. (@France3MidiPy).

#IntelligenceArtificielle

Le Parlement européen va débattre d’une taxe robot. L’actualité européenne rejoint le débat de la primaire de la gauche française. La commission juridique du Parlement européen a adopté le 12 janvier le rapport de Mady Delvaux sur la robotique. L’eurodéputée, qui a inspiré pour partie le projet de Benoît Hamon, y appelait notamment à la création d’un revenu universel et à la mise en place d’une taxe robot pour maintenir le système social en cas de raréfaction du travail. Contre toute attente, un compromis sur le revenu universel a été trouvé, et un amendement sur la mise en place d’une taxe robots a été adopté. Cette ’amendement appelle Bruxelles à réfléchir à un impôt : « L’éventuelle application d’un impôt sur le travail réalisé par des robots ou d’une redevance d’utilisation et d’entretien par robot doit être examinée dans le contexte d’un financement visant au soutien et à la reconversion des chômeurs dont les emplois ont été réduits ou supprimés, afin de maintenir la cohésion sociale et le bien-être social ». (@libe). A lire : La députée européene Mady Delvaux, auteur d’un rapport sur la robotique explique : « Un cadre légal en matière de robotique est nécessaire ». (@Europarl_FR).

« L’intelligence artificielle est là pour amplifier le travail de l’homme ». Le groupe Infosys présente à Davos une enquête sur la manière dont les dirigeants de grands groupes abordent l’arrivée de l’intelligence artificielle. Les Chinois et les Indiens sont les plus réceptifs, les Français les plus frileux. Interview de Vishal Sikka,PDG d’Infosys. Il explique qu’en « France, la crainte de l’impact social, la peur que la machine ne remplace l’homme est une véritable inquiétude. Seuls 32% des décideurs pensent que le pays pourrait être à l’avant-garde de l’adoption et de l’utilisation des technologies d’IA. » (@LObs).

#Travail

Quand l’employeur évite une expulsion. L’histoire finit bien mais montre aussi l’intensité de la guerre des talents dans les métiers numériques . Après plus d’un an de procédure auprès du ministère de l’Intérieur, l’agence de publicité interactive Biborg garde bien à ses côtés son « creative developer » de nationalité équatorienne et aux compétences rares. Arrivé en France en février 2015, salarié de la PME aux 40 collaborateurs depuis cette date et en CDI à temps partiel depuis janvier 2016, Juan Manosalvas était menacé d’expulsion au 1er janvier 2017. (@EchosBusiness).

Les Tiers-lieux : là où le travail se transforme. L’expression « Tiers-lieux » est une traduction de la notion de « Third Place » issue de l’ouvrage de Ray Oldenburg, The Great Good Place, paru en 1989. L’analyse du sociologue américain montre l’existence de lieux tiers, par opposition aux deux espaces que sont l’habitation et le lieu de travail : ces derniers se distinguent par un certain isolement de l’individu, à l’inverse de Tiers-lieux qui offrent la possibilité de nouer des relations sociales. – Le Labo de l’ESS est un think tank qui construit, par un travail collaboratif, des axes structurants de l’économie sociale et solidaire, à partir d’initiatives concrètes, innovantes et inspirantes issues des territoires. (@lelabo_ess).

#Economie

Les secteurs économiques touchés par l’ubérisation. Entrée dans le dictionnaire français en mai 2016, l’ubérisation est au centre des débats politico-économiques. Elle est détestée des tenants de la protection sociale. Elle est adoubée par les chantres d’une flexibilité du travail. Galvaudé, récupéré, mal compris, le phénomène macro-économique possède ses parangons médiatiques, dont le géant mondial du VTC qui lui a donné son nom, Uber. L’uber-économie est un concept surmédiatisé encore très flou dans sa définition précise. Pour mieux comprendre l’ubérisation, quelles sont ses caractéristiques et ses acteurs, la banque d’affaires, Clipperton, spécialisée dans les nouvelles technologies, a sorti en décembre une étude dans laquelle : « On peut constater trois caractéristiques principales dans cette économie. Primo, son impact sur l’organisation du travail; secundo, une conquête agressive avec des moyens qui fonctionnent sur des gros marchés ; tertio, une transaction qui se fait toujours sur une plateforme. C’est par exemple ce qui fait la force d’Uber et génère le débat juridique autour de la gestion de la transaction ». (@INfluencialemag).

#Monnaie

« I think that the Internet is going to be one of the major forces for reducing the role of government. The one thing that’s missing, but that will soon be developed, is a reliable e-cash ». (« Je pense qu’Internet sera l’un des vecteurs principaux dans la réduction du rôle de l’État. La seule chose qui manque, mais sera bientôt développée, c’est une e-monnaie fiable. ») Ainsi parlait, en 1999, Milton Friedman, économiste américain de l’École de Chicago. Prédiction réalisée puisque le bitcoin, la plus célèbre des monnaies virtuelles, a dépassé à nouveau le seuil des 1 000 dollars, le 2 janvier 2017 (1 024 dollars à 16h31 selon les chiffres de l’agence Bloomberg). Tendance corrigée depuis, puisque son cours s’effondre de plus de 20 % le jeudi 5 janvier et se stabilise autour de 900 dollars les jours suivants pour une capitalisation boursière de $14 191 344 388. Nous pouvons dès lors nous interroger sur les origines de ces événements et sur la pérennité de ces chiffres record. A lire : Bitcoin a atteint des montants record et après ? (@Contrepoints).

#Media

Une cinquantaine d’ex journalistes de la chaîne d’information en continu I-Télé lancent vendredi 20 janvier un nouveau média, « Explicite » qui sera diffusé uniquement sur les réseaux sociaux. L’équipe d’Explicite explique : « Nous voulons nous remettre au service des gens et retrouver le lien avec eux sur les réseaux sociaux », et précise aussi : « Nous voulons faire de l’info qui réponde aux questions des gens. Et nous ne sommes pas là pour donner notre opinion ». Sur l’organisation, Explicite revendique une « logique d’agence », sans « hiérarchie ». L’équipe envisage un appel aux dons pour financer les frais. (@LeMondefr).

En Turquie, la résistance s’organise sur le Web. ans la Turquie d’Erdogan, minée par un black-out sur la presse indépendante, ils ont fait de leur smartphone leur nouveau studio d’enregistrement télévisé. La trentaine, parfois la vingtaine, une nouvelle génération de journalistes turcs défie la censure sur Internet en utilisant l’application Periscope. « Avec la fermeture en série des médias, notre espace d’expression est de plus en plus restreint. Il nous a fallu inventer d’autres façons d’informer, trouver des chemins de traverse. Le Web est devenu notre nouvelle agora », confie une reporter qui participe à ces nouvelles télévisions sur le Web. (@Le_Figaro).

StreetPress lance StreetVox, un média-réseau pour la présidentielle. « Nous ne pouvions pas laisser passer la présidentielle de 2017 sans participer… » Johan Weisz-Myara, fondateur de StreetPress, explique aussi simplement que cela pourquoi son média pure player, consacré aux jeunes urbains d’Ile-de-France, lance lundi 9 janvier Streetvox, un projet politique participatif. Il se veut à la fois média et réseau : il promet de donner la parole à des non-journalistes en publiant des « vox », courts témoignages ou coups de gueule, en vidéo ou en texte, sur les réseaux sociaux. « Sur le Web, la fachosphère est forte et bien présente sur Facebook, YouTube ou Twitter, précise M. Weisz-Myara. En comparaison, la gauche est faible, notamment parce qu’elle réagit encore avec des tribunes papier, un format ancien qui circule moins sur les réseaux sociaux. » StreetPress se veut un « média engagé de la nouvelle génération » et s’assume « à gauche ». Il va mobiliser des acteurs de la société civile pour tenter de riposter aux polémiques de la campagne, parfois lancées en ligne par l’extrême droite. Mais aussi pour essayer d’imposer des thèmes, souvent très divers. (@LeMondefr).

#MediaSocial

Facebook déploie son dispositif contre les « Fake News » en Allemagne. Facebook a annoncé dimanche la mise en place de mesures pour lutter contre la diffusion de « fake news », ou fausses informations, en Allemagne. Le réseau social collabore avec l’association de journalisme d’investigation Correctiv, qui sera en charge de vérifier la véracité des publications, et cherche à rassembler d’autres organismes pour étendre le dispositif, selon AP. Facebook n’a pas choisi l’Allemagne au hasard pour lancer sa lutte anti-fake news. Les élections fédérales vont se tenir en septembre prochain et les dirigeants allemands ont exprimé leurs craintes concernant l’influence sur le scrutin des fausses informations, à l’image de ce qu’il s’est passé lors la présidentielle américaine. (@latribune). A lire aussi: Facebook déploie ses outils anti-désinformation en Allemagne. (@Numerama).

#Cybersecurite

Les inquiétantes perspectives de 2017Les années se suivent et, malheureusement, se ressemblent sur le front de la cybersécurité en entreprise. Pour son panorama de la cybercriminalité, le Club de la sécurité de l’information français – le Clusif pour les familiers – souligne, cette fois encore, les risques très courants générés par le phishing (à l’origine du vol de données au Parti démocrate américain), des logiciels rançonneurs et la fraude au président . Mercredi 11 janvier, les experts du Clusif ont présenté un point d’étape de leur veille continue sur le sujet. Après avoir pointé une année 2016 riche en sombres records et en scénarios d’attaques de plus en plus réfléchis , ils ont aussi esquissé de nouveaux périls à prendre en considération en 2017. (@EchosBusiness).

La cryptographie, un enjeu mathématique pour les objets connectés. Fin octobre 2016, une attaque a paralysé pendant plusieurs heures des sites web tels que Twitter ou eBay. Avec une spécificité : elle émanait de milliers d’objets connectés mal protégés par leurs concepteurs ou leurs utilisateurs, une vulnérabilité exploitée par le malware Mirai qui les a transformé en relais pour rediriger des flux de données considérables vers le serveur attaqué. Une attaque évitable ? Oui, selon Benjamin Smith, chercheur en cryptologie au laboratoire d’informatique de l’école Polytechnique, pour qui la solution passe par de meilleures stratégies de protection (comme définir des mots de passe plus complexes), mais également par la systématisation du cryptage des échanges. Lire les explications de @Sciences_Avenir.

#YesWeLike

Si Mark Zuckerberg devenait vraiment Président des Etats-Unis. Tout a commencé le 3 janvier à 22h43 avec ce post de Mark Zuckerberg expliquant sa bonne résolution pour l’année 2017 : aller à la rencontre des gens dans chaque état des USA. Et à peu près tous les médias américains ont titrés : « Is Zuckerberg running for president ? » Cela va de pair avec l’idée que ces plateformes étant déjà des objets politiques, il est tout à fait logique que ceux qui les construisent deviennent eux-mêmes des acteurs. Mais se pose maintenant une question : ce serait quoi les Etats-Unis si Mark Zuckerberg les présidait ? (@franceculture). A lire aussi : « Yes We Like » : Zuckerberg en route pour la Maison Blanche ? Par Olivier Ertzscheid, chercheur en sciences de l’information (@rue89).

Et si Google, Amazon, Facebook, Apple (aka GAFA) et d’autres entreprises du numérique avaient changé de nature ? Et si ces entreprises étaient devenues des partis politiques, ayant vocation à transformer le monde, ainsi que les rapports entre les êtres humains ? Questions que se pose le journalise Laurent Calixte. Il explique dans son article paru sur le site Medium, que les GAFA cherchent la réalisation d’une « idéologie » qui porte le nom de libertarianisme et dont la devise définie par le part libertarien américain est : « Minimum government, maximum freedom ». Il affirme ensuite que cette orientation politique à deux visages : « D’un côté, un attachement à des valeurs souvent qualifiées “de gauche” (libre circulation des migrants, défense des minorités visibles, discours favorable à l’égalité des droits femmes-hommes), de l’autre côté, une vision “de droite” (individualisme, liberté économique quasi absolue, volonté expresse de réduire au maximum la facture fiscale). » Faut-il donc avoir peur des Google, Amazon, Facebook et Apple ? Ces entreprises sont si puissantes qu’elles peuvent menacer la souveraineté de nos choix. Ces interrogations ont alimenté le débat lors de l’émission de l’Atelier des médias sur RFI du 16 janvier. A lire aussi Loyauté des plateformes, d’accord, mais loyauté à quoi ? Par Godefroy Beauvallet, vice-président du Conseil national du numérique (@rue89).

Citation : « La liberté ne peut consister qu’à pouvoir faire ce que l’on doit vouloir et à n’être point contraint de faire ce que l’on ne doit pas vouloir. » Montesquieu (L’esprit des lois).