01 Juin

La caravane du Desman fait étape dans les Hautes-Pyrénées, l’occasion de découvrir le rat-trompette, animal emblématique des Pyrénées

Caravane du Desman ©Régis Cothias / France 3 Midi-Pyrénées

Caravane du Desman ©Régis Cothias / France 3 Midi-Pyrénées

A l’aide d’une épuisette, des enfants attrapent des larves dans le petit ruisseau du parc thermal d’Argelès-Gazost, d’autres réalisent un moule de desman ou une sculpture de la bestiole réalisée en papier journal, ainsi les bambins parcourent une quinzaine d’atelier. Point commun de chaque halte : le desman.

Caravane du Desman ©Régis Cothias / France 3 Midi-Pyrénées

Caravane du Desman ©Régis Cothias / France 3 Midi-Pyrénées

Ce petit mammifère semi-aquatique fait l’objet d’un plan national d’action à l’égal de l’ours, du gypaète barbu, des espèces protégées et véritables symboles des Pyrénées. Peu connu, plutôt disgracieux mais atout aussi emblématique des Pyrénées, le desman bénéficie d’un programme life+ et de fonds européens pour son étude mais aussi sa protection. Appelé aussi rat-trompette en raison de son appendice nasal, le desman est un animal discret par ses mensurations : 25 cm de long et 60 g tout mouillé. « Il y a davantage d’observations d’ours que de desman » s’amuse Yannick Bielle du Parc National des Pyrénées.

C’est un excellent bio-indicateur, poursuit le garde moniteur, quand l’eau est de bonne qualité, que des larves sont présentes dans l’eau pour son alimentation, le desman est présent. Si le milieu est pollué ou dégradé, le desman disparaît

Caravane du Desman ©Régis Cothias / France 3 Midi-Pyrénées

Caravane du Desman ©Régis Cothias / France 3 Midi-Pyrénées

« Les effectifs sont en régression, indique de son côté Mélanie Némoz, du conservatoire d’espaces naturels midi Pyrénées. Impossible d’établir un recensement des desmans mais son aire de répartition diminue en particulier à l’ouest de la chaîne des Pyrénées ; à l’est : Pyrénées orientales, Ariège, Aude, le desman est davantage présent. L’animal peut se rencontrer dès 300 m d’altitude, il n’est pas spécifiquement lié à un environnement de montagne mais on le trouve surtout entre 500 et 1.500 m d’altitude et dans des zones préservées».
Pour une meilleure connaissance et la préservation de ce drôle d’animal, moins photogénique que d’autres espèces protégées, Galemys Pyrenaicus (le nom savant du desman) profite d’une vaste opération de découverte : la caravane du desman. La roulotte tirée par un cheval invite les habitants des vallées autour d’Argelès-Gazost à participer gratuitement à des animations avec comme vedette le desman. Une trentaine d’animations avec du théâtre, des contes, des ateliers d’écriture et bien sûr des sorties sur le terrain, composent le programme cette caravane jusqu’au 5 juin.

Caravane du Desman ©Régis Cothias / France 3 Midi-Pyrénées

Caravane du Desman ©Régis Cothias / France 3 Midi-Pyrénées

« Si on fait que du naturalisme, de l’approche environnementale pour ne pas dire écolo du desman, on touche ceux qui s’y intéressent déjà. » indique Gwenaelle Plet, du réseau Education Pyrénées vivantes, autre partenaire de la caravane. « Cette initiative a également une approche culturelle, artistique. On utilise la convivialité avec des spectacles et un aspect festif pour que tout le monde puisse connaître le desman et aider à sa protection. » Une sculpture géante du desman sera ainsi inaugurée samedi 4 juin à 20 h 30 à la maison du Parc National de Luz Saint Sauveur.

Caravane du Desman ©Régis Cothias / France 3 Midi-Pyrénées

Caravane du Desman ©Régis Cothias / France 3 Midi-Pyrénées

Régis Cothias

10 Mar

La commission européenne place le desman des Pyrénées sous haute protection

Desman des Pyrénées ©David Perez

Desman des Pyrénées ©David Perez

Le desman des Pyrénées, espèce endémique et très fragile, fait l’objet d’un programme de protection spécifique du programme européen Life +. Son objectif, mieux protéger cette espèce peu connue et très vulnérable.

L’habitat du desman des Pyrénées, un petit mammifère semi-aquatique doté d’une petite trompe, « est menacé », ont alerté mardi à Toulouse des scientifiques en présentant une aide du programme européen Life+, pour protéger cette espèce peu connue.

« L’enjeu de conservation est important, il faut agir vite », a alerté Mélanie Némoz, animatrice de Life + Desman, un nouveau plan quinquennal, qui succède au plan national d’action (PNA) en place depuis 2010.

Cet animal d’aspect étrange, mélange de rat et de fourmilier, est présent dans les rivières pyrénéennes et au nord-ouest de la péninsule ibérique. « On connaît très peu de choses sur ce mammifère semi-aquatique et insectivore », a reconnu Frédéric Blanc, chargé de mission du programme Life+ Desman.
Le Galemys pyrenaicus, ou rat-trompette, n’a été décrit qu’en 1811 par le naturaliste Etienne Geoffroy Saint-Hilaire, une découverte relativement tardive qui en dit long sur les difficultés à cerner un mammifère essentiellement nocturne passant le plus clair de son temps dans l’eau.
Toutefois, le plan national d’action a permis de « montrer que les populations sont plus importantes à l’est de la chaîne des Pyrénées et surtout que l’aire de répartition du desman a chuté de 60% en 20 ans », a souligné M.Blanc.

Quelques images de l’animal dans son milieu naturel :

En quoi consiste le programme Life + en faveur du desman

Le projet Life+ Desman, d’un montant de 2,5 millions d’euros, est financé à hauteur de 50% par la Commission européenne. « Il prend la suite du PNA et aura un côté plus opérationnel. Son objectif est de conserver les populations de desmans et leur habitat », a précisé Mme Némoz. Grâce à un radio-pistage (des animaux sont équipés d’un émetteur), les scientifiques espèrent observer les conséquences des installations hydroélectriques dans les cours d’eau et « voir ce qu’on peut faire pour mieux les préserver », a détaillé Vincent Lacaze, coordinateur de l’association des Naturalistes de l’Ariège.
Le desman est encore mal connu des spécialistes, des locaux et du grand public « et doit faire l’objet de davantage de communication », a ajouté Mme Némoz.

L’espèce est classée « vulnérable » par l’Union internationale pour la conservation de la nature et se trouve dans la catégorie « quasi menacée » au niveau national. Cependant, « au vu des résultats de nos dernières études, le desman pourrait être classé dans la catégorie +vulnérable+, voire +en danger+ en France », selon Mme Némoz.