22 Avr

« Nuit Debout » : de la difficulté de monter une émission sur un mouvement qui ne reconnait ni chef, ni porte-parole….

Place de la République, ParisPhoto : Christian Hartman / Reuters

Place de la République, ParisPhoto : Christian Hartman / Reuters

Les « Nuit Debout », c’est le thème que j’ai choisi d’aborder ce samedi dans « La Voix est Libre » en direct à 11 heures 25. Je ne pensais pas que le « casting », comprenez la liste des invités, serait si difficile à monter. Ce mouvement se veut a-partisan, sans hiérarchie, sans porte-parole… Oui, mais, moi, j’ai besoin d’interviewer des représentants… Je ne vous raconte pas la galère. Si, en fait, je vous la raconte…

 

Des contacts

Au départ, j’ai contacté quelques personnes engagées dans « Nuit Debout » à Besançon (repérées lors de précédents reportages et/ou engagées politiques et donc « identifiées »). Puis, je suis passée par les pages Facebook des différentes « Nuit Debout » de la région…

A Besançon, un nom est vite ressorti : Ariane Gallet. L’une des organisatrices de « Nuit Debout ». Etudiante encore jusqu’il y a peu, elle fait partie du comité d’organisation universitaire. Elle est membre du PCF. Jointe par téléphone, elle a un discours clair et structuré (oui, ces critères comptent quand on veut faire une émission grand public !). Je la retiens.

 

Des refus

Le Facebook de Lons-le-Saunier a très vite répondu… pour me dire qu’il n’enverrait aucun représentant sur le plateau. Ni Dieu, ni maître, et surtout pas un chef ou un représentant ou quelqu’un qui se permettrait de parler au nom de… Aïe, aïe…

J’ai essayé d’avoir Barbara Romagnan. La député socialiste, soutien de « Nuit Debout », elle a même parlé en amphi contre la loi travail, n’est pas disponible. Elle part en vacances avec sa fille… argument recevable, s’il en est !

J’ai essayé d’avoir de vieux ( !) militants socialistes qui avaient « fait Mai 68 » pour avoir un point de vue « de sages… ». Ils auraient pu comparer, si nécessaire, les deux mouvements. Ils ne veulent pas…

 

J’ai contacté « Nuit Debout Montbéliard – Belfort » pour un participant « non engagé politiquement ou syndicalement » pour respecter ce côté «  a-partisan », puisque j’ai déjà une communiste. Pas facile de convaincre quelqu’un sans expérience de venir à la télé ! Après plusieurs jours et des échanges téléphoniques nombreux, aucun résultat. J’aurai, peut-être, un nom vendredi soir, tard après leur ultime réunion… J’attends. En prévoyant un jeune de Besançon au cas où…

 

Puis j’ai reçu un coup de téléphone d’un étudiant de « Nuit Debout Besançon » : Ariane, communiste, ne pourra parler qu’en tant que communiste et pas au nom de « Nuit Debout »… Elle ne doit pas engager le mouvement. Sinon, gare à sa tête ! (L’expression est de moi, pas de mon interlocuteur…)

J’ai tenté aussi Elise Aebischer, benjamine socialiste au conseil régional Bourgogne – Franche-Comté. J’aimerais savoir si ce n’est pas paradoxal d’être adhérente dans un parti politique, d’avoir un mandat et de participer à « Nuit Debout ». Sans réponse de sa part pour le moment. Puis refus : elle est en représentation dans le cadre de son mandat pour la région samedi matin.

Heureusement, Anthony Poulin, conseiller municipal EELV à Besançon vient à mon secours : oui, il sera là et non, ce n’est pas un paradoxe d’être encarté, élu et soutien à « Nuit Debout »…

Vous me suivez toujours ?

Alors, voilà, demain, à 11 heures 25, en direct, j’espère que j’aurai 4 invités, jeunes, qui pourront s’exprimer sur « Nuit Debout ».

Qui ils sont ; leurs attentes ; leurs craintes, peut-être ; leurs manières de fonctionner, sans Dieu, ni maître, ni chef ; leurs espoirs pour demain et après-demain…

Ah oui, j’oubliais ! J’ai un invité sûr et certain sur le plateau : Louis Simon, qui a répondu positivement dès mon invitation, lundi. Il est étudiant en droit à Belfort. C’est le responsable des « Jeunes Républicains » du Territoire de Belfort… Heureusement qu’il existe encore des partis politiques, des vrais, avec des hiérarchies, des chefs…

J’ajoute : LOL, pour ceux qui ne comprendraient pas le second degré…

PS : Je ne lâche rien !

PPS : en bonus, pour ceux qui aiment la Place de la République à Paris, ce lien avec des photos grâce au site francetvinfo