01 Déc

Régionales : pour y voir (un peu) plus clair dans les enjeux

Les dix candidats à la présidence du conseil régional de Bourgogne Franche-Comté (©f3fc)

Les dix candidats à la présidence du conseil régional de Bourgogne Franche-Comté (©f3fc)

A 5 jours du premier tour des élections régionales, c’est le flou. Impossible de dire qui va être le vainqueur le 13 décembre. De nombreuses incertitudes étaient prévisibles pour ce scrutin. Avec les attentats, la donne a changé. Et de nouvelles autres questions sont apparues…

Déjà la nouvelle région

Les électeurs vont-ils voter géographique ou politique ? Autrement dit, par exemple, les Bourguignons vont-ils voter François Sauvadet et les Francs-Comtois Marie-Guite Dufay par tropisme régional ? Les sondages donnent une « petite préférence régionale » mais les chiffres ne sont pas probants.

Quelle abstention ? Les scrutins régionaux n’ont jamais attiré les foules. Le taux d’abstention a été élevé lors des scrutins précédents (En 2010, France : 53%, Bourgogne : 46% et Franche-Comté : 51%). Il est évalué actuellement à environ 50 % au niveau national. Possible que cette région devenue encore plus grande intéresse encore moins les gens.

Les attentats

Peu de participation, peu d’intérêt et puis les attentats surviennent le vendredi 13 novembre. Chaos, stupeur, consternation… Et ces élections font encore moins partie des préoccupations des Français. Les partis politiques ne s’y trompent pas : ils suspendent leur campagne. Par décence et aussi parce que leurs discours deviennent inaudibles. Comment intéresser avec les transports, la formation ou le développement économique alors que l’état d’urgence est décrété ?

La politique, quand même

10 listes en présence au premier tour dans notre nouvelle grande région.

Une gauche en ordre dispersé : le Parti Socialiste part sans ses alliés Europe Ecologie – Les Verts (Alliés dans les majorités socialistes en Bourgogne et en Franche-Comté) et le Parti Communiste (Sans élu en Franche-Comté et dans la majorité de François Patriat le socialiste en Bourgogne) qui font cavaliers seuls.

La droite, c’est la liste LR-UDI. Notre région est la seule en France où le MoDem ne fait pas alliance avec cette liste. Il part seul. Debout la France fait également une liste autonome.

Le Front National a toujours eu des élus en Bourgogne et en Franche-Comté depuis l’instauration du suffrage universel en 1986.

Plus 3 listes : Alliance Ecologiste Indépendante, Lutte Ouvrière, l’Union Populaire Républicaine.

Le second tour

A priori, le trio de tête du premier tour et qualifié pour le second serait : FN, LR-UDI et PS ou LR-UDI, FN et PS…

Selon les sondages, si le PS « profite » un peu de l’effet attentats et de la remontée de François Hollande, le FN en « profite » beaucoup au moins 4 points de plus. Avec ses thèmes de prédilection, sécurité et immigration, qui font la une de l’actualité, rien d’étonnant…

Après pour le second tour, on ouvre la boîte aux supputations.
Le Front National n’a pas de réserves de voix. En général, il mobilise très bien son camp dès le premier tour, et augmente de peu son score au deuxième tour. Mais il l’augmente quand même.

La liste LR-UDI : où ira-t-elle chercher ses voix le 13 décembre ? Elle a peu de réserve de voix… Au MoDem ? Le score du MoDem est donné au dessus ou en dessous des 5 % selon les sondages. Au dessus, la liste peut fusionner avec une liste qui a plus de 10 %, soit LR-UDI, en dessous, il disparaît… Le parti de François Bayrou est plutôt situé à gauche en Bourgogne et à droite en Franche-Comté…

Le Parti Socialiste pourra-t-il compter sur ses alliés historiques ? La liste PCF-MRC est créditée de plus de 5% parfois même de plus de 8 %. Les communistes étaient inclus dans la majorité de François Patriat, le président PS de Bourgogne, et le Chevénementiste Alain Letailleur dans celle de Marie-Guite Dufay… Leur campagne a ménagé la chèvre et le chou : critiquer les socialistes nationalement, notamment sur la politique d’austérité, mais les ménager régionalement pour garder la porte ouverte en cas de négociations entre les deux tours. Même attitude pour les candidats d’EELV : on se démarque, un peu, mais pas trop… et franchir la barre des 5% ne semble pas acquis.

Et les autres ? Comment réagiront les électeurs qui n’auront plus leur liste préférée le deuxième dimanche ? Abstention ? Report sur une autre liste ? Et s’il y a des consignes de vote, en tiendront-ils compte ou pas ?

 

Facteurs importants à retenir pour comprendre les enjeux de ce scrutin :
Avec quels scores les trois principales listes, FN, LR-UDI et PS vireront-elles en tête ? Et dans quel ordre ?

Qui dépassera les 5 % fatidiques : PCF-MRC ? EELV ? MoDem ? Ou d’autres ?

Qui en position de s’allier rejoindra les listes qui auront dépassé les 10 % ?

 

Comme on le voit, plus de questions que de réponses… et c’est la glorieuse incertitude des élections qui en fait tout l’intérêt, non ?