09 Sep

Régionales: « Il faut que le MoDem se fasse respecter »

Laurent Croizier et Christophe Grudler (DR)

Laurent Croizier et Christophe Grudler (DR)

L’idylle n’aura duré que quelques mois. Malgré le succès aux départementales, l’alliance entre Les Républicains (ex-UMP), l’UDI et le MoDem ne sera pas reconduite aux élections régionales en Bourgogne Franche-Comté. Lors de sa venue dans le Haut-Doubs samedi, Nicolas Sarkozy en personne a tranché: « Les centristes (…) qui ont envie d’être avec nous à mi-temps, nous n’avons pas besoin d’eux » a lancé le président des Républicains à la tribune. « J’en prends acte, avec regret », réagit Christophe Grudler, chef de file régional du Mouvement Démocrate. Mais « le MoDem n’a pas l’intention de se coucher » prévient le président du MoDem du Doubs Laurent Croizier. Autrement dit, le MoDem mènera sa propre liste en décembre prochain.

Il est encore « interloqué, et assez furieux ». Laurent Croizier n’a toujours pas digéré les propos de Nicolas Sarkozy, venu samedi à Gilley dans le Haut-Doubs lancer la campagne des régionales pour son parti Les Républicains.

L’ancien chef d’Etat a tout simplement fermé la porte au nez du MoDem, alors même que la tête de liste se trouve être le centriste François Sauvadet, membre de l’UDI.

« C’est une décision incompréhensible. On est parti ensemble aux municipales, aux départementales… On n’a pas de retour de nos efforts », se désole le patron du MoDem dans le Doubs, élu l’an passé conseiller municipal de Besançon sur la liste de Jacques Grosperrin, dans le cadre d’une alliance entre son parti, l’UDI et l’UMP. Une alliance qui a aussi permis à la droite de reprendre le Département du Doubs au printemps 2015.

« François Sauvadet va passer pour le diviseur du centre »

« On a fait ce qu’il fallait, on a tendu la main, maintenant les choses sont claires », regrette de son côté Christophe Grudler, qui avait donné sa feuille de route en avril dernier« On a intérêt à rassembler tout le monde, nous disait-il alors. Je ne veux pas jouer au cador, mais si l’on n’est pas respecté dans les négociations, je serai tête de liste ».

Désormais, il faut franchir le pas. « Le MoDem n’a pas l’intention de se coucher, assure Laurent CroizierFrançois Sauvadet va passer pour le diviseur du centre, on le regrette. Il faut que le MoDem se fasse respecter. Mais je ne veux pas entendre un quart de reproche sur le MoDem qui fait perdre la droite. »

Depuis un moment déjà, les négociations patinaient. « Pour moi, il y a un problème entre quatre hommes: Christophe Grudler et Damien Meslot à Belfort, François Bayrou et Nicolas Sarkozy au niveau national », juge Laurent Croizier. Des « problèmes d’égos » qui n’ont pu être dépassés par François Sauvadet, resté au stade des déclarations d’intentions.

Un choix somme toute risqué alors que l’issue du scrutin reste, au vu des sondages, encore très incertaine en Bourgogne Franche-Comté.

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