25 Avr

Baptiste Serena démissionne de l’UMP : « Avec Michel Vienet, il faut suivre ou partir… »

Baptiste Serena

Baptiste Serena

Baptiste Serena était le responsable des Jeunes Populaires, le mouvement jeunesse de l’UMP. Il a claqué la porte et il accuse : le manque de démocratie en interne et l’absence de débat de fond, l’autocratie de Michel Vienet, le secrétaire départemental du Doubs. « Là où Michel Vienet passe, l’UMP ne gagne pas… ». Il pense que s’il a été écarté de l’organisation des élections municipales et européennes, c’est la guerre Copé et Fillon qui se joue encore.

Il en a gros sur la patate… C’est un jeune homme déçu et amer qui s’exprime. Il a 27 ans. Dès ses 18 ans, il s’est inscrit à l’UMP… Après 9 années de militantisme, il démissionne.

Selon lui, il a été exclu de la campagne des municipales à Besançon et il est écarté pour celle des Européennes. Certains avancent que sa démission intervient après qu’il n’a pas été retenu sur la liste de Nadine Morano pour le 25 mai alors qu’il était prévu à la 6ème place. Lui dément cette concordance.

Baptiste Serena se plaint déjà du manque de débat de fond à l’UMP.  « On discute des heures pour savoir si on va servir du pétillant à la framboise et des gougères au chèvre ou au comté… »

Et de l’absence de démocratie. « Pendant toute la campagne, on a parlé du système Fousseret, on pourrait parler aussi du système Vienet, qui était déjà responsable du temps du RPR. On ne peut jamais contester ni même discuter avec Michel Vienent et son petit clan. Vienet, je l’ai déjà traité de Khadafi ! »

Et le jeune homme met en cause l’efficacité de Michel Vienet, dirigeant de l’UMP du Doubs : « Michel Vienet s’occupe de Besançon, on ne gagne pas. Il n’intervient pas à Montbéliard et Marie-Noëlle Biguinet devient maire… »

« On a dit de moi que je suis trop impulsif, trop excessif… et même trop « UMP ». A Besançon, pour ces municipales, moins on était UMP, mieux c’était… »

Il a accueilli en septembre un responsable national dont il se sent proche : Laurent Wauquiez, lui-même pro- François Fillon. Il pense que cette guéguerre Fillon-Copé se poursuit encore et qu’il en fait peut-être les frais localement… Michel Vienet était pro-Jean-François Copé…

Concernant un comportement pas toujours approprié, il reconnaît qu’il a eu une altercation avec la collaboratrice UMP de la mairie de Besançon. Qu’il s’en est pris à une élue socialiste dans la rue, en pleine campagne : « J’ai été maladroit. Mais je ne l’ai pas insultée ou frappée… ».

Rien selon lui ne justifie qu’il ne participe plus à la campagne des municipales ou celle des Européennes.

Déçu, amer : « Je ne m’attendais pas à de la reconnaissance, juste du respect. A l’UMP, on utilise les jeunes, comme alibi, puis on les jette. La devise, c’est « Sois jeune et tais-toi, ton heure viendra… Je regrette que ça finisse comme ça…».

 

 ………………………..

Directement mis en cause, voici la réponse de Michel Vienet joint par téléphone :

« La fédération UMP du Doubs connaît une vie démocratique intense. Elle est citée partout en exemple. Elle est tellement remarquée et remarquable que j’en suis même gêné.

Concernant Baptiste Séréna, un jeune qui a énormément travaillé, il n’accepte pas le débat et la contradiction. Il a eu une altercation avec notre collaboratrice à la mairie. Il m’a traité de Khadafiste. Il a critiqué la campagne des municipales à Besançon. On n’a pas gagné mais c’était la meilleure campagne qu’on ait fait depuis très longtemps…

Il y a deux ans, j’ai obtenu la tête de Baptiste Séréna de Paris. Puis, j’ai voulu lui donner une deuxième chance… qu’il n’a pas saisie. Aujourd’hui, il démissionne. Il n’accepte pas d’être contredit. »

A ma question :  le sénateur Jean-François Humbert, lui aussi, critique le manque de démocratie interne à l’UMP ? Il répond : « Lui, c’est quelqu’un qui ment et qui est caractériel… On l’a investi pour les dernières sénatoriales car je savais que le Sénat tiendrait à peu de voix, et j’avais raison puisqu’on l’a perdu. Sitôt élu, il nous a tourné le dos. Alors qu’il nous doit sa réélection au Sénat. Pour les municipales, il était investi mais il n’a pas voulu de Jean Rosselot sur sa liste donc il a été éjecté… »

A lire aussi: 
« On n’a pas envie que l’UMP disparaisse »
L’UMP mise sur ses ténors nationaux pour les municipales en Franche-Comté
Jean-François Humbert: « Je pars pour gagner »