12 Fév

Vote suisse sur l’immigration: pour la droite, « la Franche-Comté aurait son mot à dire »

La Suisse doit instaurer dans les trois ans qui viennent des quotas pour l'immigration (©f3fc)

Suite à la votation de dimanche, la Suisse doit instaurer dans les trois ans qui viennent des quotas pour l’immigration (©f3fc)

C’est un silence… qu’ils trouvent gênant. Les élus de droite au conseil régional s’étonnent dans un communiqué que la présidente de la Région, Marie-Guite Dufay, n’ait pas réagi au vote suisse sur la limitation de l’immigration. Son collègue PS président du conseil général du Doubs Claude Jeannerot l’a fait. Alors pourquoi pas la patronne de la Région? « Le signal est tout de même inquiétant pour les régions françaises frontalières dont l’économie est en partie liée au dynamisme helvétique », rappellent les conseillers régionaux d’opposition. Quid de « la volonté franc-comtoise de faire preuve d’initiative en termes de coopération transfrontalière »? « Madame la Présidente, cela coule peut-être de source, mais ça va quand même mieux en le disant ! » estime la droite régionale.

Communiqué du groupe UMP – Nouveau Centre – Divers Droite au conseil régional:

« Silence, ça tourne…pas rond.

Après la fin annoncée côté français du droit d’option des travailleurs frontaliers en matière d’assurance santé, c’est maintenant au tour de leurs hôtes suisses de malmener leur condition de travailleurs migrants via la votation sur l’immigration de masse.

Paradoxalement, les cantons comptant le plus de main-d’œuvre frontalière ont voté clairement contre l’instauration de quotas d’immigration.

Peut-être faut-il y voir une des raisons pour lesquelles il n’y a aucune réaction de la part de la Présidente de Région Franche-Comté ? Silence radio… car pas d’inquiétude ?

Pourtant, avec une votation dont le résultat serré conduit à enterrer le principe de libre circulation des personnes issues de l’Union Européenne, une ombre plane sur l’ensemble des accords bilatéraux et sur les interactions entre les différentes régions de l’arc jurassien, dont la Franche-Comté fait partie.

S’il n’y a pas lieu d’envisager d’implications immédiates pour les 28 000 frontaliers comtois, le signal est tout de même inquiétant pour les régions françaises frontalières dont l’économie est en partie liée au dynamisme helvétique.

Fortement investi dans la coopération transfrontalière, le Conseil régional de Franche-Comté aurait pourtant son mot à dire !

Même le Département du Doubs, par la voix de son Président, s’est empressé de réaffirmer sa volonté de continuer à mener des politiques conjointes avec les cantons limitrophes.

Co-Présidente de la Conférence Transjurassienne (CTJ), Autorité de gestion des Fonds Interreg IV France-Suisse, ce ne sont pourtant pas les délégations qui manquent à Marie-Guite DUFAY pour réaffirmer la volonté franc-comtoise de faire preuve d’initiative en termes de coopération transfrontalière.

Madame la Présidente, cela coule peut-être de source, mais ça va quand même mieux en le disant ! »

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