10 Fév

Suisse: le ministre Repentin rassure les travailleurs frontaliers, la députée européenne Trautmann déplore un « coup de massue »

Thierry Repentin, ministre délégué aux Affaires européennes (©f3fc)

Thierry Repentin, ministre délégué aux Affaires européennes (©f3fc)

Les réactions politiques se multiplient au lendemain de la votation suisse en faveur de quotas pour limiter l’immigration. « Rassurons les travailleurs frontaliers. Nous regrettons ce vote mais il n’aura pas d’implications immédiates », assure le ministre en charge des Affaires européennes Thierry Repentin. La députée européenne PS Catherine Trautmann dénonce elle « un message anti-européen et xénophobe », « un coup de massue, un geste de rejet pour ceux qui bénéficient d’un emploi en Suisse ».

 

Cet après-midi, Claude Jeannerot, le président PS du conseil général du Doubs, a rappelé que le Département entendait poursuivre sa collaboration avec les cantons frontaliers.

A droite, la députée-maire UMP de Morteau Annie Genevard a confié à Maire Info que « c’est l’inquiétude qui domine ce matin », estimant que cette décision « est mauvaise, avant tout, pour l’économie suisse elle-même. »

Le message de Thierry Repentin sur twitter

 

La réaction de Catherine Trautmann sur Facebook:

« Quand Guillaume Tell se trompe de cible!

En votant à une courte majorité pour le contingentement des immigrés dans leur pays, les suisses ont choisi de suivre le message anti-européen et xénophobe que le parti populiste UDC a martelé dans une campagne haineuse et violente.

Pour les frontaliers alsaciens qui représentent l’un des groupes les plus nombreux, comme pour les franc-comtois ou les savoyards, c’est un coup de massue, un geste de rejet pour ceux qui bénéficient d’un emploi en Suisse, certes, mais qui par leur travail enrichissent ses entreprises depuis de longues années.

Les conséquences de ce référendum seront lourdes socialement mais aussi politiquement du fait de la remise en cause de l’accord bilatéral de libre circulation entre l’Union Européenne et la Suisse, car la libre circulation des personnes est l’un des fondements essentiels de l’accès au marché unique ainsi qu’aux programmes européens comme Europe 2020.

Cette « votation » sonne le glas d’une image de la Suisse accueillante et ouverte au monde, siège d’institutions internationales des Nations Unies. Ce dommage, outre qu’il ébranle les partis démocratiques et les dirigeants politiques, doit nous faire réfléchir au risque qu’il fait peser sur les pays européens voisins, à commencer par le nôtre. Ce résultat doit être une alerte pour tous les électeurs tentés de délaisser les urnes et pour les fatigués de la démocratie. Ne laissons pas les liquidateurs de l’Europe s’emparer de nos choix ! »

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