08 Jan

Les députés et sénateurs prennent cinq semaines de vacances… pour faire campagne !

© Patrick Kovarik / AFP

A partir du 28 février, l’Assemblée et le Sénat suspendent leurs travaux parlementaires. Aucune loi ne sera discutée ou votée pendant cinq semaines. La raison? Les élections municipales. Bah oui, nos parlementaires ont besoin de tout leur temps pour faire campagne. Un sacré paradoxe alors que le projet de loi sur le non cumul des mandats sera à nouveau examiné par le Sénat le 14 janvier. Cette « tradition républicaine », comme la nomme le ministre des Relations avec le Parlement Alain Vidalies, prouve surtout que la France est loin d’en avoir fini avec une autre tradition, celle des élus cumulards.

Au mois de mars, on ferme. Nos députés et nos sénateurs suspendent leurs travaux législatifs. Du coup, François Hollande préconise le recours aux décrets et aux ordonnances pour « faire avancer les dossiers ».

Plutôt que de légiférer, la « représentation nationale » battra la campagne, pour se faire élire ou réélire, non pas parlementaire, mais maire.

A écouter nos élus, il est tout à fait possible de faire tenir ces deux mandats dans le même agenda. Mais une campagne électorale demande manifestement plus de temps que la gestion quotidienne d’une ville.

Il faut dire qu’il sont nombreux à cumuler, ou à souhaiter cumuler, notamment dans notre région…

En Franche-Comté, c’est simple, les huit députés de droite seront très probablement tous candidats: se sont déjà déclarés les UMP Jacques Pélissard à Lons-le-Saunier, Marie-Christine Dalloz à Saint-Claude, Jean-Marie Sermier à Dole, Marcel Bonnot à Montbéliard (derrière Marie-Noëlle Biguinet), Annie Genevard à Morteau, Alain Chrétien à Vesoul, Damien Meslot à Belfort. Maire de Valdoie, l’UDI Michel Zumkeller n’a pas encore officialisé sa candidature, mais tout laisse penser qu’il briguera un nouveau mandat.

A gauche, on sait déjà qu’Eric Alauzet (EELV) sera candidat à Besançon sur la liste de Jean-Louis Fousseret. Pierre Moscovici, ministre de l’Economie, élu député PS en 2012, a annoncé qu’il se représenterait à Valentigney. Son suppléant, Frédéric Barbier, avait pour sa part démissionné de son mandat municipal à Pont-de-Roide suite aux législatives. Il n’a pas encore dévoilé ses intentions pour mars. Actuel maire d’Héricourt, le député PS Jean-Michel Villaumé ne sera pas candidat à sa succession. Farouche partisane du non cumul, la députée PS Barbara Romagnan ne devrait logiquement pas briguer un autre mandat.

Chez les sénateurs, seul l’UMP Jean-François Humbert a pour l’instant dévoilé ses intentions à Besançon. Maire d’Audincourt, le socialiste Martial Bourquin n’a encore rien officialisé. C’est aussi le cas d’autres parlementaires adjoints au maire ou conseillers municipaux: les UMP Gérard Bailly (Uxelles) et Gilbert Barbier (Dole) et le socialiste Yves Krattinger (Rioz).

Au total, on dénombre donc neuf parlementaires déjà officiellement candidats et cinq sortants qui n’ont pour l’instant rien dit. Soit un potentiel de quatorze parlementaires candidats, sur les vingt que compte la Franche-Comté.

Et pour ceux qui voudraient distinguer les bons des mauvais élèves en fonction de l’étiquette politique, on vous conseille cette vidéo de nos confrères d’Arte, qui renvoient PS et UMP dos à dos:

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