Marie-Christine Dalloz et François Godin lors du débat sur France 3 (©f3fc)
Dans la série « Il se passe toujours quelque chose dans le Jura », l’affaire pourrait prêter à sourire tant elle semble éloigner des préoccupations des électeurs. Dans la 2e circonscription, les deux candidats de droite se chamaillent pour un logo, celui du Parti radical valoisien, certes très respectable mais que la plupart des électeurs aurait bien du mal à situer sur l’échiquier politique…
Extrait de la lettre de Michel Zumkeller à François Godin, candidat "de la droite et du centre" (DR)
La lettre est fièrement exhibée sur le site du candidat. François Godin a depuis quelques jours le « soutien appuyé » du Parti radical valoisien. Signée de la main de Michel Zumkeller, député du Territoire de Belfort et porte-parole du PRV, la missive datée du 31 mai souligne « (l’)expérience, (la) connaissance du terrain et (le) dynamisme » du maire de Bois d’Amont. Un adoubement en bonne et due forme. Pour fêter ça, François Godin a même récupéré une photo de Jean-Louis Borloo, le président des radicaux valoisiens, désormais en bonne place sur la page d’accueil de son site de campagne.
Le logo du Parti radical figure sur les affiches de Marie-Christine Dalloz (DR)
« Un coup de canif dans le contrat »
Le seul petit problème, c’est qu’une autre candidate a déjà le soutien du Parti radical sur cette circonscription. Il s’agit de la députée UMP sortante Marie-Christine Dalloz, dont les affiches portent d’ailleurs le logo du Parti radical. « Moi j’ai une lettre signée de Jean-Louis Borloo lui-même, souligne la députée. Michel Zumkeller a rédigé un courrier alambiqué. Il entretient la confusion et veut nous faire prendre des vessies pour des lanternes ».
Il existe un accord entre l’UMP et le Parti radical : pas de candidat dissident si l’un des deux alliés a un député sortant. Ce qui est le cas dans la 2e circonscription du Jura. « On a mis un coup de canif dans le contrat avec l’UMP« , reconnaît le président régional du Parti radical, John Huet, qui rappelle innocemment que Marie-Christine Dalloz a perdu deux élections locales ces dernières années : les municipales de 2008, à Martigna, et les cantonales de 2011. « François Godin a annoncé sa candidature après la signature des accords nationaux, poursuit John Huet. On assume cette primaire ».
Le Parti radical aura donc deux candidats dans le Haut-Jura. Enfin en théorie, puisque le nom de François Godin n’apparaît toujours pas dans la liste des candidats sur le site internet du « plus vieux parti de France ». Une incongruité de plus dans cette guéguerre singulière. Jean-Louis Borloo doit être extrêmement touché qu’on s’arrache ainsi son soutien.
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