12 Avr

Quatrième de Côte d’Or : pourquoi l’âge de glace?

sauvadetC’est un des refrains martelés au Front National comme à gauche depuis les régionales : quand François Sauvadet va-t-il tenir sa promesse de démissionner de son mandat de député ? « Le temps venu » répond le président du Conseil Départemental de Côte d’Or. Un temps qui va très probablement durer jusqu’au moment où la proximité des prochaines législatives supprimera l’organisation d’une élection partielle. Et plusieurs raisons peuvent expliquer ce choix …

Il y a d’abord l’argument de la montée du Front National dans cette immense circonscription rurale , très marquée par le départ des services publics et la crise agricole. Un élément de langage vigoureusement diffusé par certains élus  , martelant l’argument d’un vrai risque d’une victoire du Front National. Un Front National qui espérait cette bataille, s’appuyant sur sa progression , de 13,6% à la Présidentielle 2007 à 21,2% à celle de 2012. Mais la droite est elle aussi très implantée dans cette circonscription, l’opposant de gauche historique Patrick Molinoz (PRG) est devenu vice-président du Conseil Régional, et le Front National n’a en réalité pas placé cette quatrième de Côte d’ Or dans la première listes des circonscriptions gagnables.

Il y a en réalité un autre risque majeur pour François Sauvadet, c’est l’ouverture d’un nouveau front à droite, qui permettrait la prolongation sur un nouveau terrain de la guerre qui l’oppose à Alain Houpert, depuis les municipales à Dijon, les sénatoriales,les départementales  et plus récemment les régionales. Alain Houpert (ancien conseiller général de Grancey ) est lui aussi très implanté dans cette zone, et des candidatures ont commencé à prendre forme dès l’annonce d’une éventuelle démission. Une victoire d’un candidat de droite qui ne serait pas de sa faction, ou à tout le moins une nouvelle guerre fratricide constituerait pour François Sauvadet un réel péril pour la bonne marche de sa majorité départementale…d’où la glaciation du siège !

Et une troisième thèse a été avancée il y a quelques jours par Jean Claude Robert, l’ancien patron PS de l’opposition au Conseil Départemental .C’est lui qui  par un courrier envoyé à la justice a déclenché l’enquête préliminaire du Parquet national financier , en cours au Conseil départemental . Et aujourd’hui retraité, dans son blog, il écrit « et si la vraie raison, c’était de pouvoir conserver le plus longtemps possible son immunité parlementaire ? »

Le temps , lorsqu’il sera venu, nous donnera peut-être une indication…