21 Jan

Sens, la cité des batailles et des psychodrames

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l’hôtel de ville de Sens

Avec la candidature de la députée UMP Marie-Louise Fort ,c’est une nouvelle bataille homérique qui se profile à Sens pour ces municipales. Et c’est devenu une habitude dans cette ville qui depuis près de 20 ans n’a pas trouvé de stabilité municipale ! Tiraillée entre Bourgogne , Centre et Ile-de-France, Sens oscille aussi politiquement au gré des alternances nationales ,  des querelles locales et des coups de théatre…

 Les plus anciens se souviendront qu’en 79, le maire Pierre Lavergne  décéde en cours de mandat, puis que dans les années 90, la fameuse « machine à perdre » de la droite, la lutte entre RPR et UDF avait déjà  provoqué le départ mélodramatique du maire Etienne Braun (UDF)  en cours de mandat.

Battu par un RPR , en 1992 aux élections cantonales,  Etienne Braun disparait alors pendant 3 jours, laissant sa place de maire à Philippe Serré.

Ce qui ne l’empêche pas de repartir au combat en 95 contre le maire à qui il avait abandonné son fauteuil, une lutte fratricide qui favorise l’élection du communiste Jean Cordillot…

Un mandat qui se termine lui aussi dans le bruit et la fureur, avec une ville en grande difficulté budgétaire. Alors que la gauche prend des bastions en 2001 (Dijon, Auxerre) , Sens repasse à droite dès le premier avec la victoire de Marie-Louise Fort, qui reproche à l’ancien maire communiste une « politique d’investissements inconsidérés » .

Mais les électeurs de Sens n’ont toujours pas choisi la personne à qui il veulent confier les rênes de la ville pour longtemps.

Marie-Louise Fort est battue en 2008 par Daniel Paris, médecin à Sens , responsable du PRG, qui affronte pourtant une primaire à gauche avec le responsable du PS soutenu par les communistes aux affaires entre 95 et 2001…..

Au terme d’une campagne très tendue, Daniel Paris l’emporte, mais les tensions , les inimitiés de la campagne et l’union forcée sapent sa majorité municipale, qui explose et entraine sa démission en 2013…

 Marie-Louise Fort tente donc un retour, on sait l’exercice toujours périlleux en politique. Le contexte néanmoins ne lui est pas défavorable avec une majorité  issue des urnes de 2008 divisée , et peut-être en partie décrédibilisée par le feuilleton de 2013 …

Reste la question du score du Front National, emmené à Sens par Edouard Ferrand qui espère faire de la ville un symbole national .

Son score sera-t-il proche de celui de 2008, 6% , ou approchera-t-il celui de Marine Le Pen à la Présidentielle , 18% ?

Il en faudra 10 pour accéder en deuxième tour  et ce sera à Sens, comme dans toute la France, une des clés du scrutin.