10 Avr

Eric Piolle : l’écologie pragmatique

Le maire de Grenoble élu l’an dernier était l’invité de La Voix est Libre ce samedi matin sur France 3 Alpes

L’occasion de faire un bilan de l’an 1 du « Piollisme »…

L’essentiel des propos d’Eric Piolle résumé en quelques phrases

piolle

L’élection surprise

« Nous étions prêts : nous avions l’équipe et le projet. Nous avions même repéré celui qui serait notre prochain Directeur Général des Services.

En revanche nous nous étions préparés pour les 25 premiers de la liste puisque nous pensions mener une majorité avec le PS. Entre le 26ème et le 42ème de liste, nos candidats n’étaient pas prêts à être élus, et à s’investir dans la gestion d’une ville ! Pour certains comme Maud Tavel, dernière de liste, ce n’était pas dans le tempo personnel, familial ! Aujourd’hui elle a une des plus grosses délégations, elle est adjointe au personnel et à l’administration générale !… »

 

Les actes fondateurs

« D’abord nous avons diminué les indemnités des élus. On a divisé par deux le budget communication de la ville. Les dépenses de fonctionnement sont en baisse, contrairement à ce qu’avaient fait nos prédécesseurs.

Mais l’Acte fondateur de l’équipe, c’est la radicalité de l’action. La radicalité c’est aller à la racine des problèmes. De les aborder avec pragmatisme, sans idéologie. On déborde les étiquettes politiques, comme par exemple sur la suppression des panneaux publicitaires. »

 

La politique menée

« Nous menons une politique cohérente, durable, basée sur l’éducation et la démocratie locale,

pour une ville émancipatrice.

L’écologie politique c’est d’abord une dynamique citoyenne.

On a planté plus d’arbres qu’on en a enlevé alors que depuis 15 ans le volume d’arbres diminuait, c’est une action positive pour la respiration dans la 3eme ville la plus dense de France.

Le poids de l’insécurité : il est réel, mais la politique de lutte contre l’insécurité relève de l’Etat, mais il faut conserver les actions de la mairie pour la tranquillité, les actions autour de l’éducation, les projets avec la culture pour améliorer le cadre de vie.

Au centre-ville il faut poursuivre le travail mené avec les commerçants qui ont été gênés pendant longtemps par les trop nombreux travaux menés en même temps. »

 

La méthode

« Nos opposants (droite et PS) disent que la majorité serait de bric et de broc, mais en réalité elle est cohérente. Il y a une réelle osmose qui permet de dépasser les postures.

Grenoble est la seule grande ville où les 42 élus de la majorité sont dans un seul groupe. Sous le mandat de Michel Destot, il y avait 6 groupes qui venaient négocier directement les projets avec le maire.

Nous partons en séminaire de deux jours régulièrement, comme la dernière fois dans le Vercors, pour nous retrouver, réfléchir, pour donner du fond, de la respiration à l’équipe. »

 

Le rôle des citoyens

« Les conseils de citoyens auront le pouvoir de se saisir des sujets, avec 2500 signatures ils ont un pouvoir d’interpellation au conseil municipal avec la possibilité de poser une question d’actualité. Avec 8000 signatures, ils pourront obtenir une votation citoyenne pour une prise de position collective.

Nous ferons vivre la concertation, même si la défiance des années passées ne s’arrête pas comme ca. »

 

L’écologie contre l’économie ?

« Ne cultivons pas le discours du PS selon lequel on a freiné plein de projets liés au BTP ! Un seul projet a été arrété.

Nos territoires ont des besoins, d’école, de réhabilitation, de trains, de transports en commun…Mais on a récupéré une ville très endettée, 50 % de plus que la moyenne de l’endettement des villes.

On est au taquet, à la limite des normes légales pour l’endettement. Notre priorité c’est de se désendetter pour investir.

Le conseil départemental (qui a lancé un plan de relance de 100 millions d’euros), a des capacités d’investissement. C’est super ! Qu’on y travaille ensemble sur des projets concrets comme le Rondeau. Faisons sauter le goulot d’étranglement avec le soutien de la Metro, travaillons sur les projets sur lesquels on est d’accord » (à l’adresse de Julien Polat, vice-président UMP du Conseil Départemental de l’Isère)

 

Qui suis-je ?

« Je suis humaniste et bienveillant, mais je suis aussi un négociateur, je sais trouver les consensus mais j’aime les débats

Je ne me transforme pas parce que je suis maire de Grenoble : je roulais à vélo avant, je reste à vélo.

J’assume la médiatisation et ce qui est intéressant c’est que l’équipe émerge à son tour.

Cette médiatisation a permis de changer l’image de la ville. Grenoble avait l’image d’une ville « high tech » où tout le monde se promenait en polaire « quechua », avec des problèmes de sécurité. Grenoble c’était les « nano » ou l’insécurité ! Désormais on donne une image qui correspond mieux à la ville de Grenoble, celle des innovations sociales. »

 

Un destin national ?

« Un destin national ? Ben je n’avais déjà pas de destin politique, alors un destin national… On m’a sollicité pour mener la bataille.

Ici à Grenoble on développe l’image d’une écologie ouverte, citoyenne, de gauche, avec des projets concrets et ça sert la politique nationale.

Je ne suis pas engagé dans les débats nationaux d’Europe Ecologie Les Verts. »

 

Les élections régionales

« Pour les régionales il faut un projet mais pas un cartel politique. Les électeurs s’en moquent des attelages politiques, ca ne marche plus. Il faut présenter un réel projet. »

 

En off…

Eric Piolle assure travailler 90 heures par semaine et tente de se ménager 2/3 jours de repos pendant les vacances…

24 Nov

Grenoble sans pub : les coulisses d’un coup de com

Il n’aime pas la pub mais il adore le marketing. Le maire EELV de Grenoble a réussi un joli coup (de pub) dimanche en attirant l’attention des médias nationaux. Les lecteurs du JDD (journal du dimanche) ont appris que la capitale des Alpes allait devenir la première grande ville à supprimer l’affichage commercial dans ses rues, dans un article présenté comme « Exclusif ».

Problème, l’excellent quotidien régional « Le Dauphiné Libéré » publie également un dossier sur ce thème-là. L’exclusivité tombe à l’eau, comme le fait remarquer par un tweet ironique un journaliste politique de France Info.

La mécanique s’enraye. Ce qui devait être un « exclu » négociée avec le JDD est aussi à la Une du Dauphiné Libéré à qui les « communicants » de la mairie ont finalement cédé. Une dépêche AFP en fin de matinée achève de convaincre le monde entier que l’actu ce dimanche est à Grenoble, la France ayant perdu la coupe Davis.

Mon royaume pour un « 20h »

Pour qui suit les affaires courantes de Grenoble, pas de grosse surprise puisqu’il s’agit là d’une des promesses de campagne d’Eric Piolle. Pour qui suit la communication politique d’une équipe qui se revendique « citoyenne », l’étonnement est justifiée : l’exclusion du service public local télé et radio est quasiment inédit à Grenoble. Les autres rédactions qui ne sont pas entrées dans la « négociation » ne recevront un dossier de presse qu’à 11h50. Et pas un interlocuteur « officiel » disponible… Le directeur de la communication de l’équipe Piolle le reconnait sans complexe : « Nous avons traité en exclusivité avec le JDD car nous avions une stratégie nationale sur ce dossier ». Comprenez « On voulait le JT de 20h ». Bingo! Sur twitter, l’adjointe chargée du dossier claironne fièrement qu’elle a décroché le 20h de TF1!


Et encore…


Une consécration pour des élus « différents »? Ah non en fait, pas si différents des autres…

On attend avec impatience le prochain dossier négocié en exclusivité avec la presse nationale pour connaitre la politique mise en oeuvre à Grenoble. Le prochain budget à la une du Financial Times?

26 Mai

Elections européennes dans les Alpes du Nord : l’analyse du politologue Simon Labouret

Au lendemain du scrutin européen, France 3 Alpes a demandé au politologue de Grenoble, Simon Labouret de se pencher sur la parole des urnes. Dans les Alpes du Nord, à quelque chose près, les électeurs ont voté comme dans le reste de la France, mettant le FN en tête. Le « coup de tonnerre » annoncé depuis de nombreuses années est arrivé, note le spécialiste. D’après lui, le FN a pu compter sur son électorat habituel, sur les souverainistes et a grignoté, une fois encore, l’électorat de l’UMP « et même au-delà ».

Simon Labouret commente également la claque des partis traditionnels, PS et UMP qui se lit aussi dans les résultats alpins.

Il faut une exception pour confirmer la règle. Grenoble a voté massivement pour EELV, plaçant le parti écologiste en tête, comme pour les Municipales.

   >>> Les articles de France 3 Alpes sur les élections européennes

26 Mar

A Grenoble, le positionnement tortueux de Denis Bonzy

Sur son blog, Denis Bonzy, qui n’a décroché que 3,53% des voix au premier tour joue aux « éliminations » pour diriger ses électeurs. Il faut lire entre les lignes pour comprendre le positionnement de celui qui s’était fait candidat de la société civile.

-Pour lui, l’enjeu est pourtant simple: qui peut être le rempart pour éviter que le 7 avril Jean Luc Mélenchon soit le 1er invité d’honneur d’une nouvelle municipalité installée le 4 avril au soir?
– On comprend qu’il n’appelle pas à voter pour la liste d’Eric Piolle 

-A mes yeux, la liste Croire en Grenoble a déjà pris une responsabilité importante en ne prenant pas dès lundi 24 mars au matin les initiatives d’un large rassemblement républicain pour éviter la perspective ci-dessus énoncée.
– On comprend qu’il n’appelle pas à voter Matthieu Chamussy

-Dans la tradition républicaine comme dans la réalité habituelle des chiffres, ce rassemblement est d’ordinaire conduit autour de celui ou de celle qui occupe la seconde place du 1er tour face aux menaces présentées par celui ou par celle en première position.
– C’est flou mais le deuxième au soir du premier tour c’était bien le socialiste Jérôme Safar donc on imagine que Bonzy votera Safar

25 Mar

Safar sur France 3 : « J’ai pris une décision d’homme libre »

Jérôme Safar le candidat ex-PS aux municipales à Grenoble était l’invité du 19/20 Alpes ce mardi 25 mars. Il a justifié les raisons de son choix de se maintenir au second tour face à EELV.

Moi contre le système: c’est ainsi que Jérôme Safar s’est présenté ce soir. « Ce sont les états-majors qui se sont mis à intervenir dans les discussions entre Eric Piolle et moi. J’ai décidé de maintenir ma candidature alors qu’on ne parlait que de places à distribuer du côté des écologistes, la politique à la papa c’est terminé! »

« Dans un pays où il y a 40% d’abstention il faut changer de manière de faire de la politique » a expliqué Jérôme Safar qui n’a voulu expliquer sa décision que par des préoccupations de fond : « les desaccord persistent sur tous les dossiers : l’économie, la nécessité de construire des logements, le stade, les nanotechnologies, tout ce qui a divisé étaient encore des éléments de division », a détaillé Jérôme Safar.

« Oui, les discussions ont été correctes mais elles ont porté sur les places éligibles, sur leur soutien pour la présidence de la Métro mais il n’y a pas eu d’avancée sur le fond, sur les dossiers qui nous séparent »

« Les grenoblois n’auraient pas jugé crédible que seules les annonces de distribution de places soient évoquées »

« Par ma décision, j’ai fait en sorte qu’il y ait un vrai choix politique offert aux grenoblois »

A t-il subi des pressions nationales?

« Oui j’ai eu le Premier Ministre au téléphone, la discusioon a été tres courtoise, mais c’est moi qui prends la décision. J’aime cette ville, j’avais le devoir de ne pas lâcher » explique l’ancien premier adjoint de Michel Destot.

Et la perspective du second tour? « Très clairement des voix ont manqué au premier tour, il y a des réserves de voix et il faut mobiliser pour dimanche prochain sur mon projet »

Jérôme Safar dit aussi avoir fait ce choix en pensant à Alain Carignon : « si on avait fusionné avec la liste écologiste, c’était la garantie de voir Alain Carignon revenir au conseil municipal eh bien demain il ne sera pas présent! »

En fait la liste de Matthieu Chamussy n’aura mathématiquement que 6 élus si elle arrive 3eme, pas suffisemment pour qu’Alain Carignon soit élu, puisqu’il siège en 9ème position sur la liste UMP-UDI.

Jérôme Safar a terminé, la voix troublée par la fatigue, et peut-être par un peu d’émotion : « J’ai pris une décision d’homme libre et ma décision me libère.

Les grenoblois savent maintenant que même les décisions difficiles je sais les prendre »

AF

Jérôme Safar, Eric Piolle, Matthieu Chamussy et Mireille d’Ornano se retrouveront jeudi soir à 23h00 sur France 3 Alpes pour un dernier débat avant le second tour

Safar-Piolle : la guerre est déclarée

La réponse a été confirmée sur Twitter peu avant 15h. Après une dernière réunion entre militants et colistiers de Jérôme Safar. Non, il n’y aura pas de fusion entre la liste socialiste et la liste Ecologistes-Parti de Gauche arrivée en tête à Grenoble dimanche dernier.

Les 2

« Les colistiers flippent », écrivait Jérôme Safar ce matin dans un SMS envoyé à un de ses amis. Il a « tenu bon » confirment ses proches.
Eric Piolle n’a plus qu’à bien se tenir.
Celui qui arrivera en tête dimanche soir sera donc maire de Grenoble, l’autre pourra mettre sa carrière politique en sommeil.
Ce mardi 25 mars dans le 19/20 de Feance 3 Alpes à 19h00, Jérôme Safar s’expliquera sur les raisons de ce choix.
Les derniers jours de campagne seront non seulement un combat de personnalités, mais aussi un choix de projets comme rarement les électeurs grenoblois en auront eu.
Une page d’histoire se joue sous nos yeux.

Yaka Faucon

24 Mar

Municipales à Grenoble: interview d’Eric Piolle sur France 3 Alpes

Le candidat EELV-Parti de Gauche arrivé en tête au 1er tour des Municipales à Grenoble était l’invité exclusif du JT de France 3 Alpes, ce lundi 24 mars, 24h après des résultats qui ont en ont surpris plus d’un. Sa très courte nuit (deux heures de sommeil) ne l’a pas empêché d’arriver à vélo dans les locaux de France 3

Mais ce sont bien des sujets politiques qui font avancer le possible futur maire de Grenoble.

La question du jour: Jérôme Safar candidat socialiste battu va-t-il accepter la main tendue des écologistes? Une réunion la nuit dernière, une autre ce lundi à la mi-journée. Et ce soir, toujours pas de réponse.

Dans le 19/20 Alpes, Eric Piolle a rappelé qu’il serait tête de liste d’un éventuel rassemblement, même s’il faut être modeste, précise-t-il, car un électeur sur deux n’a pas souhaité voter.

Eric Piolle redoute-t-il les pressions du PS? « Je ne crains rien », dit le candidat-cycliste. Pour lui, « seul l’intérêt général compte et pas les petits arrangements entre amis ».

« Les discussions avancent, il faut un temps de digestion pour le choc de l’équipe qui a conduit la ville pendant 17 ans » excuse presque Eric Piolle, cherchant à ne pas brisquer son futur éventuel partenaire d’exécutif.

« Quelle serait la première mesure d’un maire écologiste ? » lui demande la journaliste de France 3 Alpes. « La diminution des indemnités des élus qui avaient été augmentées de 25% en 2008 » répond sans hésiter Eric Piolle. Une manière de prévenir les socialistes : les temps vont changer.

AF

 

09 Déc

Eric Piolle veut rassembler « l’autre gauche » à Grenoble

Yaka Faucon

 

Les pions se mettent peu à peu en place sur l’échiquier politique grenoblois. Le dernier s’appelle Piolle, Eric de son prénom, ingénieur, père de quatre enfants et parrain de plusieurs partis situés à la gauche du PS. Eric Piolle sera donc la tête de liste d’un regroupement entre écologistes, Parti de Gauche (sans le PC qui fera l’union avec le PS) et gauche citoyenne type ADES.

Les électeurs un peu distraits auront surement fait connaissance avec ce candidat sur le plateau de France 3 Alpes ce week-end. Ceux qui s’attendaient à un lancement en fanfare de la campagne des écologistes seront déçus : « On ne cherche pas de thèmes clivants », « On prône le rassemblement de la gauche » : pas de quoi faire trembler la municipalité sortante. Seul élément de programme avancé : une tarification sociale de l’eau, avec une part de gratuité pour les plus faibles revenus. Il faudra surement une eau un peu moins tiède, un peu plus de vagues pour passionner les électeurs au débat municipal, à moins que les candidats ne boivent la tasse de la faible participation.