29 Déc

Fintech : Levée des sanctions pour la start-up toulousaine Morning

Bonne nouvelle pour les 75.000 clients et les 48 salariés de la fintech Morning. Le gendarme de la banque, l’ACPR, vient de donner ce jeudi 29 décembre, son feu vert pour le redémarrage des services. La startup basée à Saint-Elix-le-Château, près de Toulouse, l’a annoncé elle-même, en début de soirée, sur sa page Facebook.

© France 3 Midi-Pyrénées / Eric Foissac

© France 3 Midi-Pyrénées / Eric Foissac

« Les interdictions faites à la SAS MORNNG de fournir des services de paiement et de débiter le compte de cantonnement sont levées » annonce la note de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR). Publiée ce jeudi 29 décembre, elle met un terme à 29 jours de sanction réglementaire. La startup toulousaine peut être soulagée.

Une bonne nouvelle qui était presque attendue. Depuis la réunion de médiation du 16 décembre 2016 à Toulouse, les actionnaires dont la Maif, avaient multiplié les signaux rassurants. Et ce jusqu’à l’audience devant le gendarme de la banque, le 20 décembre dernier.

Nous savons désormais que le compte de cautionnement et le déficit de trésorerie pour un total de 1 million d’euros, ont été comblés.

«  (..) La somme de 500 000 euros qui avait été prélevée sur le compte de cantonnement en septembre 2016 a été reversée le 22 décembre 2016 et qu’en outre des sommes de 538 494 euros et 21 416 euros destinées à combler l’insuffisance de cantonnement supplémentaire identifiée par le commissaire aux comptes ont été versées sur ce compte les 23 et 27 décembre 2016 ; qu’enfin un virement de 6 220 euros a été crédité sur le compte le 28 décembre 2016 » précise la note de l’ACPR.

Redémarrage des services

Cette levée des sanctions va permettre à Morning de redémarrer l’ensemble de ses activités. Les 75.000 clients vont pourvoir retrouver leur argent. Une retour à la normal qui se fera progressivement. La « néobanque » toulousaine l’a annoncé, ce jeudi en début de soirée sur sa page Facebook.

Et maintenant ?

Reste à savoir si Morming peut rebondir de cette crise. Plusieurs questions se posent.

La première concerne la confiance des 75.000 clients. Leurs comptes ont été bloqués durant quasiment 1 mois. Des sommes qui peuvent aller de quelques dizaines à plusieurs milliers d’euros. « 1200 euros de bloqué » me raconte Valentin Hardy, un récent client qui a crée une cagnotte pour le nouvel an.

Ils sont également nombreux a critiquer le manque de communication de Morning. « Certes c’est une petite entreprise, cependant ils se doivent d’informer ces clients » avoue notre client déçu ainsi que plusieurs particuliers joints sur les réseaux sociaux. Il est certain que plusieurs clients partiront. Reste à connaitre leur impact.

Deuxième question : comment assurer l’avenir financière de Morning ? Nous avions commencé à l’aborder dans notre article « Comment sauver Morning ?« . Au-de-là de la sanction réglementaire, quelle est la solidité des comptes de Morning ? La Maif va-t-elle rester actionnaire ? Quel rôle vont jouer les 3 nouveaux investisseurs potentiels présentés par nos confrères d’Actu Côté Toulouse ? Des questions qui trouveront réponses dans les prochains jours.

Julien Leroy

14 Déc

Fintech : Comment sauver la startup toulousaine Morning ?

L’avenir de la néobanque toulousaine Morning se joue à quitte ou double. Soit la startup est sauvée par de nouveaux investissements, soit c’est la faillite d’ici une quinzaine de jours. Une réunion de médiation avec les actionnaires et les pouvoirs publics, est prévue ce vendredi 16 décembre à Toulouse. En attendant, les salaires des 50 employés ne seront pas versés pour Noël.

© La Mêlée Numerique

© La Mêlée Numerique

Comment sauver la startup Morning ? Après la suspension de toutes ses activités par le gendarme de la banque et de l’assurance (L’ACPR), la question est sur toutes les lèvres.

La Fintech basée à Saint-Elix-le-château (à 50 km au sud de Toulouse), doit renflouer son compte de cautionnement de 500 000 euros afin de débloquer les comptes de ses 75.000 clients.

Mais avec une trésorerie négative, « les marges de manœuvre sont maigres » avoue Eric Charpentier, le fondateur de Morning. Si aucune solution n’est trouvée, « nous fermerons d’ici Noël » poursuit-il.

Sauver par son principal actionnaire, la Maif ?

Actionnaire principal à hauteur de 38% du capital, la Maif est le premier partenaire de la néobanque. Lors de son arrivée en septembre 2015, elle avait investi 4 millions d’euros. Aujourd’hui, le groupe d’assurance semble être le seul à pourvoir aider financièrement la startup.

Cependant, depuis janvier 2016, « nos relations avec la Maif se sont dégradées sans que je ne me l’explique vraiment » estime Eric Charpentier chez nos confrères de La Tribune. Le fondateur de Morning ne décolère pas contre le groupe d’assurance en dénonçant « un manque de soutien ». « La MAIF ne souhaite ni sortir du capital, ni accompagner Morning jusqu’à l’introduction de nouveaux investisseurs. Cette position « attentiste » est en train de fragiliser Morning » précise-t-il dans un communiqué de presse. 

De son côté, l’assureur se dit déçu de l’attitude du Toulousain. « Entendre cela maintenant, c’est beaucoup de déception. La Maif n’est pas à l’origine des problèmes de Morning. C’est Morning qui est à l’origine des problèmes de Morning » confie Nicolas Siegler, directeur adjoint de la Maif, dans une interview accordée à La Tribune

Néanmoins, la Maif reste « totalement mobilisée pour tenter de trouver des solutions qui permettraient de surmonter les difficultés rencontrées par Morning et ce dans l’intérêt de ses clients et de ses salariés » précise un communiqué de presse du 12 décembre.

Le groupe d’assurance est prêt à continuer l’aventure à condition que de nouveaux investisseurs rentrent au capital.

Sauver par des lettres d’intention de co-investisseurs ?

Justement, quelques jours avant la publication de la mise en demeure de l’ACPR, 4 salariés de Morning, élus délégués du personnel, sont allés à Niort, rencontrer les représentants de la MAIF.

Ce dernier « nous a promis qu’il nous soutiendrait si nous amenions des co-investiseurs » raconte Aurélien Vialette, l’un des représentants du personnel. C’est ainsi que « nous avons envoyé, début décembre, deux lettres d’intentions » signées par de nouveaux partenaires. Mais « depuis aucune réponse de la Maif » précise-t-il.

En attendant, « Morning continue à chercher de nouveaux investisseurs » assure Aurélien Vialette. 

Sauver par les pouvoirs publics ?

Selon Eric Charpentier, le conseil régional d’Occitanie peut sauver la situation en aidant temporairement la startup via un fond d’aide aux entreprises ou en se portant comme une caution morale entre les différents parties.

D’ailleurs, la présidente de région, Carole Delga, est à l’origine de la médiation prévue ce vendredi 16 décembre à la préfecture de Toulouse.

L’intervention des pouvoirs publics doit permettre un nouveau départ pour Morning. L’objectif est de « créer un nouveau pool d’actionnaires » explique Éric Charpentier afin de rendre l’entreprise viable. Mais « sans la Maif » affirme le fondateur de la fintech.

Sauver par les autres actionnaires ?

La plateforme de crowdfunding, Wiseed, l’entrepreneur Denis Chalumeau (fondateur de seloger.com) et La Dépêche du Midi sont les autres principaux actionnaires de la jeune pousse de la Fintech.

Cependant, « les montants en jeu ne sont pas à leur portée » estime le créateur de Morning. Et il est probablement trop tard pour lancer une campagne de financement participatif.

Sauver par la communauté numérique de Toulouse ?

Quelques heures après l’annonce de l’ACPR, des messages de soutien à Morning se sont multipliés sur les réseaux sociaux. Un hastag #jesoutiensmorning a été crée pour l’occasion.

A la lecture des tweets, on peut constater que la neobanque possède un fort capital de sympathie auprès de la communauté numérique de Toulouse. Ils sont nombreux à partager les valeurs et le discours de la Fintech. Par ailleurs, Morning est l’une des startups emblématiques de la French Tech Toulouse. Eric Charpentier a été l’un des premiers ambassadeurs du label toulousain.

Ce soutien ne permettra pas de combler les comptes mais peut peser dans la médiation entre la Maif et le conseil régional.

Et maintenant ?

Les prochaines 48 heures s’annoncent cruciales pour Éric Charpentier et ses 50 salariés. « La réunion de vendredi doit permettre de sceller un accord » espère le fondateur.

Julien Leroy 

06 Juin

Fintech : la start-up toulousaine Payname devient Morning et lance sa carte bancaire

La start-up toulousaine Payname passe à la vitesse supérieure. Née en 2013, l’un des leaders français de la Fintech a annoncé, lors de l’inauguration de son nouveau siège ce vendredi, le lancement de la première néo-banque de Toulouse.

Le nouveau siège de Payname © Morning

Le nouveau siège de Payname © Morning

Une carte bancaire 100% toulousaine

Ce vendredi 3 juin, la start-up toulousaine Payname a inauguré son nouveau siège à Saint-Elix-le-Château, à 40 km au sud de Toulouse. L’occasion rêvée pour annoncer sa nouvelle stratégie et son nouveau nom. Payname devient Morning et s’apprête à lancer la première néo-banque indépendante de Midi-Pyrénées. 

Depuis 3 ans, Payname est une plateforme en ligne qui permet de sécuriser les paiements entre particuliers (cagnotte, remboursement, service à la personne, loyer, achats d’occasion,…). Elle assure ainsi les transactions, édite la quittance de loyer ou réalise encore la déclaration à l’Ursaaf.

D’ici quelques mois, la start-up toulousaine deviendra une nouvelle banque en ligne indépendante des agences bancaires traditionnelles. Morming « offrira les usages habituels d’un compte de paiement (RIB, prélèvement, virement) en plus des usages collaboratifs » explique Eric Charpentier, fondateur de Payname. Le service est destiné à la fois au particulier et au professionnel. La mise en service est prévue pour octobre 2016. 

Ce compte bancaire sera accompagné d’une carte bancaire MasterCard. Elle sera entièrement gratuite et pilotée depuis une application mobile. Nous aurons l’occasion de revenir sur ce nouveau service numérique au moment de son lancement.

Morming offrira les usages habituels d’un compte de paiement (RIB, prélèvement, virement) en plus des usages collaboratifs — Eric Charpentier, fondateur de Payname.

Morning (ex-Payname) veut ainsi devenir la première banque collaborative de France. Une stratégie qui a connu un départ officiel en juillet 2015 lorsque Payname a obtenu l’agrément d’établissement bancaire. Deux mois plus tard, la jeune pousse de la Fintech française boucle une levée de fonds de 5 millions d’euros avec plusieurs partenaires dont la MAIF. Une nouvelle levée de fonds de 10 à 15 millions est en cours de négociation. Le lancement de sa néo-banque en octobre 2016 est la prochaine étape.

© La Mêlée Numerique

© La Mêlée Numerique

Un siège connecté au milieu des champs

Pour marquer ce changement de dimension, la start-up toulousaine avait mis les petits plats dans les grands ce vendredi 3 juin. Devant 400 personnes, elle a inauguré son nouveau siège à Saint-Elix-le-Château, à 40 km au sud de Toulouse et à 30 de Muret.

Le bâtiment de 600 m², baptisé « Toaster » a été construit au milieu des champs. Il doit permettre, avant tout, d’accueillir les prochaines recrues. Avec 40 salariés à ce jour, Morning prévoit d’embaucher 60 personnes supplémentaires d’ici fin 2017. 

En attendant, ce siège connecté veut offrir « un confort de travail optimal » précise la start-up. Mais souhaite également développer une nouvelle vie d’entreprise. « Nous inventons la vie autour du Toaster en imaginant des solutions originales de mobilité, d’hébergement collectif et de services quotidiens. Par exemple, les Citadins de l’équipe auront à leur disposition des voitures éclectique pour venir » explique Marianne Prigaux, Happiness Driver en charge du bonheur au travail. L’aventure Morning est lancée !

Julien Leroy