10 Mai

Start-up : verra-t-on un jour une (nouvelle) licorne à Toulouse ?

Après Paris, Toulouse est la capitale nationale des start-up (en termes de création). La ville rose compte de nombreuses pépites notamment dans les domaines de l’IoT, de la BioTech ou de l’Agritech. Mais aucune licorne en 2021. En verra-t-on une dans les prochaines années ? Réponse avec deux experts Toulousains.

© Pete Linforth / Pixabay

Le 22 avril 2021, la French Tech de Toulouse, Montpellier, Saint-Etienne Lille et Lyon lancent le programme « Scale up Excellence ».

L’objectif est de repérer les start-up en hypercroissance et les accompagner. Au total, 62 lauréats sont retenus dont 15 à Toulouse (Rubix, Liberty Rider, Scoop.it,..). Toutes ces jeunes pousses sont amener à devenir les fleurons de l’innovation française, voir des Licornes !

Né en 2013 aux Etats-Unis, le terme « Licorne » désigne des entreprises ultra-innovantes valorisées à plus d’1 milliard de dollars.

Dans le monde, il en existe 600 dont 13 en France. Parmi elles : BlaBlaCar, Doctolib ou encore Alan spécialisé dans l’assurance santé.

Toutes les Licornes Françaises sont basées à Paris. Pourtant, Toulouse est la deuxième capitale nationale des start-up (en nombre de création). Un constat qui peut surprendre.

La ville rose a déjà compté une Licorne. C’était Sigfox en 2019. Mais depuis, le géant mondial des objets connectés rencontre quelques difficultés.

C’est pourquoi, nous avons interrogé deux experts de l’écosystème numérique Toulousain : Alexis Janicot (directeur délégué de la French Tech de Toulouse) et Arnaud Thersiquel (CEO d’At Home à la Cité de Toulouse). 

Verra-t-on une nouvelle licorne à Toulouse ?

Alexis Janicot : « J’espère car avoir une Licorne, c’est gagner en visibilité, en attractivité. C’est également une source d’inspiration ».

Arnaud Thersiquel : « L’écosystème et la presse ont besoin de marqueurs forts pour identifier et soutenir ses pépites en croissance (..) Toutefois, le plus important n’est pas forcément de décorer des champions mais que ces champions de la croissance, des créations d’emplois, qui sont déjà parmi nous, visibles ou dans l’ombre, en devenir ou déjà licornes, puissent poursuivre leur chemin, c’est notre conviction chez At Home ».

Quelles solutions pour y parvenir ?

Arnaud Thersiquel : « la croissance ne se décrète pas, elle se construit au quotidien. C’est donc d’un écosystème fertile et collaboratif que naissent ces champions ».

Alexis Janicot : « On créé effectivement de plus de plus de startup à Toulouse mais pour être une Licorne, il faut de l’investissement, se tourner immédiatement vers l’internationale et s’appuyer sur un écosystème existant. Aujourd’hui, la question est de savoir comment aider des entreprises à devenir une Licorne ». 

Y-a-t-il des prétendants ?

Alexis Janicot : « Les entreprises de la French Tech 120 (NDLR : Cette sélection regroupe les 120 jeunes pousses françaises les plus prometteuses) peuvent y prétendre. On y retrouve ainsi le fournisseur d’énergies vertes Ilek, les nanosatellites IoT de Kinéis et Sigfox »

Arnaud Thersiquel : « Je ne souhaite pas jouer le jeu du label comme finalité. Des champions sont déjà présents dans notre écosystème, parfois invisibles car ne rentrant pas dans les critères, et d’autres sont en cours de naissance (..) Le programme de Scale Up Excellence est utile et ne doit pas être une finalité en soit. Notre monde a besoin de création d’emploi durable et d’innovation collaborative« .

Julien Leroy

19 Nov

IoT : Avec ses 150 millions d’euros, Sigfox boucle l’une des plus grosses levées de fonds d’Europe en 2016

Annoncée depuis 10 mois, la start-up toulousaine Sigfox a annoncé ce 18 novembre, une levée de fonds de 150 millions d’euros. Du jamais vu pour une entreprise de Midi-Pyrénées. Un record pour une startup française en 2016.

© Sigfox

© Sigfox

C’est fait ! La start-up Sigfox, spécialisée dans les réseaux dédiés aux objets connectés (IoT) vient de boucler une nouvelle levée de fonds de 150 millions d’euros. En janvier 2016, le co-fondateur Ludovic Le Moan avait déjà annoncé la couleur en promettant « un montant relativement significatif »

C’est ainsi que nouveaux investisseurs participent à ce second tour de table : Salesforce, Total, Henri Seydoux, Alto Invest, Swen CP et Tamer Group. Ils viennent grossir le rang des actionnaires de la start-up qui compte déjà de solides références, avec notamment Bpifrance, Intel Capital ou Air Liquide. 

Cette levée de fonds est la seconde de Sigfox après seulement 6 ans d’existence. En février 2015, l’entreprise toulousaine avait levé 100 millions d’euros. Un record à l’époque pour une start-up française.

Couvrir 60 pays et trouver l’équilibre financier

La start-up basée à Labège près de Toulouse, est en train de créer un réseau mondial des objets connectés. A ce jour, Sigfox est présent dans 26 pays et revendique plus de 10 millions d’objet connectés.

Avec cette nouvelle levée de fonds, la jeune pousse espère couvrir 60 pays. L’objectif est « d’accélérer l’expansion de son réseau international et atteindre une couverture mondiale » précise le communiqué de presse. Elle vise également une introduction en bourse en 2018, très attendue depuis 2 ans.  

L’une des plus grosses levées de fonds d’Europe en 2016 ?

Cette levée de fonds est en train de battre des records.

Jamais une entreprise en Midi-Pyrénées était parvenu à lever une telle somme. Idem pour une startup française en 2016. Au niveau européen, Sigfox sera probablement, cette année, dans le TOP 3 des plus grosses levées de fonds d’Europe. 

La jeune pousse toulousaine pourrait terminer seconde, devant les 100 millions d’euros de Deezer récoltés en janvier 2016 et derrière la star-up écossaise Skyscanner. Le deuxième plus gros moteur de recherche de voyages au monde a bouclé un tour de table de 170 millions d’euros au début de l’année. 

En attendant, Sigfox reçoit ce samedi 19 novembre, la visite du président de la république, François Hollande. Ce dernier est venu féliciter toute l’équipe.

Julien Leroy