11 Sep

Fintech : que se passe-t-il chez « Hush », la néobanque du Toulousain Eric Charpentier ?

Une équipe muette, des prestataires non payés, une levée de fonds ratée et un fondateur qui disparaît. L’avenir de Hush, créé par le Toulousain Eric Charpentier (ex-Morning), interroge.

© Hush

Lancée en mai 2017 au Luxembourg, la néobanque du Toulousain Eric Charpentier interroge.

Selon le site Mindfintech (média spécialisé dans les Fintech), « le projet Hush est en péril » après l’échec de la levée de fonds en cryptomonnaie. Seulement 614.000 euros ont été récoltés à l’issue de la deuxième phase de l’ICO en juin 2018. Une somme honorable mais bien loin des 15 à 20 millions espérés par son fondateur, Eric Charpentier.

Malgré ce bilan négatif, les tokens (jeton de valeur numérique) ont été distribués aux investisseurs, au début de l’été.

A terme, Hush veut devenir une banque en ligne européenne qui permet de gérer à la fois des euros et des monnaies virtuelles.

« On travaille en silence » selon un responsable d’Hush

Mais au-de-là du volet financier, c’est surtout l’avancée du projet qui inquiète.

Le site officiel de la Fintech est actuellement fermé. Le compte Twitter n’est (quasiment) plus actif depuis 2 mois. Idem pour le groupe public sur Telegram où près de 600 personnes suivent l’évolution du projet. Silence Radio depuis le 6 juillet.

Plus étrange, Eric Charpentier a totalement disparu des réseaux sociaux. Le fondateur a fermé ses comptes Twitter, Facebook et Linkedin.

« Eric prend désormais le temps de mener ses projets loin de la pression des réseaux. D’ailleurs le ministre du numérique vient de faire la même chose » répond Max Massat, le community driver d’Hush. 

Ce proche d’Eric Charpentier estime que les révélations de Mindfintech sont « exagérées » et temporise la situation. « On a décidé de pas se justifier. On travaille en silence. Les vrais investisseurs du projet eux savent. On laisse le fantasme pour les autres« . 

Factures impayées

Faute de fonds, Hush laisse également des ardoises.

Selon une information de Mindfintech (que nous avons pu confirmer), une facture de plus de 150.000 euros n’a pas été réglée à la société Chaineum. Cet opérateur d’ICO a conseillé la néobanque sur la levée de fond. D’autres prestataires sont dans la même situation et n’ont plus de nouvelles d’Eric Charpentier depuis des mois.

L’ombre de Morning

Difficile de ne pas faire le parallèle avec Morning, la précédente start-up d’Eric Charpentier.

Cette banque en ligne est née à Toulouse en 2013 avant de déménager dans un siège flambant neuf à Saint-Elix-le-Château (à 50 km au sud de la ville rose).

En décembre 2016, sa société est épinglée par le gendarme de la banque, l’ACPR en raison d’une utilisation illégale du compte de cantonnement. Une décision qui suspend les activités de la banque. Suivent ensuite des problèmes de trésorerie (non paiement des salaires, factures impayées,…) et un conflit avec la Maif, l’un des principaux actionnaire.

En février 2017, Morning et ses 50 salariés sont rachetés par la banque Edel. Eric Charpentier est écarté et lancera Hush 10 mois plus tard.

Julien L. 

21 Nov

Le Toulousain Eric Charpentier lance sa nouvelle néobanque, « Hush »

L’ancien fondateur de la fintech toulousaine Morning, Eric Charpentier, lance officiellement ce mardi 21 novembre, une nouvelle… néobanque baptisée « Hush ». Basée au Luxembourg, la start-up ouvre également une levée de fond.

Eric Charpentier, fondateur de Hush (© Hush - 2017)

Eric Charpentier, fondateur de Hush (© Hush – 2017)

« Eleveur de neobanque », c’est ce que l’on peut lire sur le profil Twitter de l’entrepreneur toulousain Eric Charpentier. 10 mois après le rachat de sa société Morning, il revient aux affaires en créant une nouvelle néobanque baptisée « Hush ».

Basée au Luxembourg depuis mai 2017, Hush est une banque en ligne européenne qui permet de gérer à la fois des euros et des monnaies virtuelles. « Une offre néobanque compte/carte/compte projet (cagnotte) en euro, mais possible d’avoir en plus des wallet en monnaie virtuelle » précise Eric Charpentier.

« Une néobanque grand public, mais ouverte au cryptomonnaie » – Eric Charpentier

« L’ambition de Hush est de proposer la première offre bancaire régulée, mutualiste et tokenisée pour des services simplifiés, conçue pour disposer et utiliser son argent en devises et/ou en cybermonnaies« 

« La montée des usages des cybermonnaies et avec elle, celle des ICO (Initial Coin Offering), ouvre de nouvelle perspectives pour transformer la banque en s’appuyant sur la puissance collective des utilisateurs pour à la fois innover, mais aussi garantir une indépendance économique durable » poursuit l’ancien fondateur de Morning.

Vers une levée de fonds de 20 millions d’euros…

La start-up lance ce mardi 21 novembre, une levée de fonds en cybermonnaie. L’objectif de cette opération d’ICO (Initial Coin Offering) est de rassembler « 15 à 20 millions d’euros » espère Eric Charpentier.

Pour y arriver, le Toulousain s’associe avec Chaineum, premier opérateur français dédié aux levées de fonds en cybermonnaie.

Ce tour de table permettra au fondateur de Hush de déposer un dossier d’agrément en tant qu’établissement de paiement européen. Et de se lancer (avec succès ?) dans cette nouvelle aventure entrepreneuriale.

Julien Leroy

15 Nov

La cagnotte en ligne Leetchi (créée par une Toulousaine) élue parmi les meilleures enseignes françaises

Créée par la Toulousaine Céline Lazorthes, la cagnotte en ligne Leetchi figure parmi les meilleures enseignes françaises selon un palmarès du magazine Capital.

© Christophe Morin / MaxPPP

© Christophe Morin / MaxPPP

Dans son numéro de novembre 2017, le magazine Capital publie son « Palmarès des meilleures enseignes ». Une enquête sur 2100 marques françaises scannées par 20.000 consommateurs.

Dans les champions des loisirs et de la culture, on retrouve l’un des pionniers de l’économie collaborative : Leetchi. Créée en 2009 par la Toulousaine Céline Lazorthes, la plateforme permet de créer une cagnotte en ligne. 

La société basée à Paris décroche ainsi la note de 7,28 sur 10, devançant son concurrent « Le Pot Commun » (7,05).

D’autres pépites toulousaines figurent dans ce classement des meilleures enseignes dont le spécialiste des piscines Irrajardin, les magasins Centrakor ou encore le Comptoir des Cotonniers.

Julien Leroy

26 Avr

Tarn : Fin de la monnaie numérique COOPEK

Née dans le Tarn, la monnaie numérique « COOPEK » s’arrête. Après avoir suspendue ses services il y a quelques jours, aucune solution n’a pu être trouvée. Une nouvelle Fintech d’Occitanie disparait.
© Coopek

© Coopek

« Le COOPEK, c’est fini » annonce, ce mercredi 26 avril, l’équipe de la start-up basée au Séquestre, dans le Tarn.

Le 20 avril dernier, la monnaie numérique et alternative avait déjà été contrainte de suspendre ses services pour des raisons budgétaires. « Nous ne disposons pas des soutiens financiers et bancaires suffisants pour poursuivre la suite du lancement » expliquait Gérard Poujade, maire du Séquestre et initiateur du projet.

Une réunion avec les administrateurs s’est tenue, ce mardi 25 avril pour trouver des solutions. En vain. « Des financements insuffisants malgré des chiffres prometteurs La SCIC COOPEK n’aura pas pu trouver les financements pour poursuivre son lancement » annonce la start-up.

L’objectif de Coopek était de créer une économie complémentaire sans spéculation et plus durable en France.

Une monnaie différente qui « n’a pas vocation à remplacer le système actuel mais bien à apporter un système complémentaire qui profite aux plus engagés pour un développement plus durable et une société plus équitable » expliquait les fondateurs au moment du lancement. 

Coopek marchait ainsi chez des commerçants, des associations ou des entreprises partenaires. Après 7 mois de lancement, le projet comptait 400 sociétaires pour 50.000 coopek échangés (soit une valeur de 50.000 euros). Malgré un bilan positif, la fintech est obligé de fermer. « Une situation paradoxale » avoue l’équipe du projet. « Nous sommes en train de rembourser nos usagers et de clôturer les comptes » conclut-elle.

Cette situation rappelle malheureusement les difficultés des Fintech à pérenniser un modèle économique, surtout lorsqu’elles s’adressent au grand public. En Occitanie, les cas se multiplient comme celui du toulousain Morning.

Julien Leroy

29 Déc

Fintech : Levée des sanctions pour la start-up toulousaine Morning

Bonne nouvelle pour les 75.000 clients et les 48 salariés de la fintech Morning. Le gendarme de la banque, l’ACPR, vient de donner ce jeudi 29 décembre, son feu vert pour le redémarrage des services. La startup basée à Saint-Elix-le-Château, près de Toulouse, l’a annoncé elle-même, en début de soirée, sur sa page Facebook.

© France 3 Midi-Pyrénées / Eric Foissac

© France 3 Midi-Pyrénées / Eric Foissac

« Les interdictions faites à la SAS MORNNG de fournir des services de paiement et de débiter le compte de cantonnement sont levées » annonce la note de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR). Publiée ce jeudi 29 décembre, elle met un terme à 29 jours de sanction réglementaire. La startup toulousaine peut être soulagée.

Une bonne nouvelle qui était presque attendue. Depuis la réunion de médiation du 16 décembre 2016 à Toulouse, les actionnaires dont la Maif, avaient multiplié les signaux rassurants. Et ce jusqu’à l’audience devant le gendarme de la banque, le 20 décembre dernier.

Nous savons désormais que le compte de cautionnement et le déficit de trésorerie pour un total de 1 million d’euros, ont été comblés.

«  (..) La somme de 500 000 euros qui avait été prélevée sur le compte de cantonnement en septembre 2016 a été reversée le 22 décembre 2016 et qu’en outre des sommes de 538 494 euros et 21 416 euros destinées à combler l’insuffisance de cantonnement supplémentaire identifiée par le commissaire aux comptes ont été versées sur ce compte les 23 et 27 décembre 2016 ; qu’enfin un virement de 6 220 euros a été crédité sur le compte le 28 décembre 2016 » précise la note de l’ACPR.

Redémarrage des services

Cette levée des sanctions va permettre à Morning de redémarrer l’ensemble de ses activités. Les 75.000 clients vont pourvoir retrouver leur argent. Une retour à la normal qui se fera progressivement. La « néobanque » toulousaine l’a annoncé, ce jeudi en début de soirée sur sa page Facebook.

Et maintenant ?

Reste à savoir si Morming peut rebondir de cette crise. Plusieurs questions se posent.

La première concerne la confiance des 75.000 clients. Leurs comptes ont été bloqués durant quasiment 1 mois. Des sommes qui peuvent aller de quelques dizaines à plusieurs milliers d’euros. « 1200 euros de bloqué » me raconte Valentin Hardy, un récent client qui a crée une cagnotte pour le nouvel an.

Ils sont également nombreux a critiquer le manque de communication de Morning. « Certes c’est une petite entreprise, cependant ils se doivent d’informer ces clients » avoue notre client déçu ainsi que plusieurs particuliers joints sur les réseaux sociaux. Il est certain que plusieurs clients partiront. Reste à connaitre leur impact.

Deuxième question : comment assurer l’avenir financière de Morning ? Nous avions commencé à l’aborder dans notre article « Comment sauver Morning ?« . Au-de-là de la sanction réglementaire, quelle est la solidité des comptes de Morning ? La Maif va-t-elle rester actionnaire ? Quel rôle vont jouer les 3 nouveaux investisseurs potentiels présentés par nos confrères d’Actu Côté Toulouse ? Des questions qui trouveront réponses dans les prochains jours.

Julien Leroy

17 Déc

La neobanque toulousaine Morning et la Maif trouvent une solution (temporaire)

La startup Morning et son principal actionnaire, la Maif, sont parvenus, ce vendredi 16 decembre, à trouver un accord financier temporaire pour éviter la faillite d’ici la fin de l’année. Un petit répit pour les 50 salariés. La prochaine étape se déroulera mardi 20 decembre, lors d’une audition devant l’ACPR, le gendarme de la banque. 


La Maif veut bien sauver temporairement Morning. Le principal actionnaire de la fintech toulousaine, se serait engagé à financer les salaires de decembre des 50 salariés et à combler le compte de cautionnement à court terme. Impossible d’en savoir plus pour le moment. La direction de la fintech reste injoignable. Seul la Maif a communiqué dans la soirée sur tweeter. 

« Heureux d’avoir repris le dialogue avec @Morning_com et trouvé des 1ères solutions à court terme » a tweeté aussitôt la Maif. 

L’accord a été trouvé à l’issue de la journée du 16 decembre après deux longues réunions. La première était organisée à la préfecture de Haute-Garonne, en présence de la Maif, de Morning, des autres actionnaires et du Conseil régional. Une rencontre de médiation initiée en début de semaine par les pouvoirs publics. En fin de journée, une seconde réunion a eu lieu avec le commissaire aux comptes de Morning, les salariés et le groupe d’assurance. C’est à ce moment qu’un accord aurait été conclu. 

Prochaine étape, l’audition devant l’ACPR

La solution trouvée doit surtout permette de lever l’interdiction réglementaire décidée par l’ACPR. Depuis le 1er decembre, les activités de Morning et les comptes de ses 75.000 clients sont bloquées. 

Une audition devant le gendarme de la banque est prévue ce mardi 20 decembre. La startup de Saint-Elix-le-chateau, près de Toulouse, espère convaincre l’ACPR afin de redémarrer ses services.  Une prochaine étape avant de chercher d’autres solutions pour consolider la trésorerie de Morning. 

Julien Leroy 

14 Déc

Fintech : Comment sauver la startup toulousaine Morning ?

L’avenir de la néobanque toulousaine Morning se joue à quitte ou double. Soit la startup est sauvée par de nouveaux investissements, soit c’est la faillite d’ici une quinzaine de jours. Une réunion de médiation avec les actionnaires et les pouvoirs publics, est prévue ce vendredi 16 décembre à Toulouse. En attendant, les salaires des 50 employés ne seront pas versés pour Noël.

© La Mêlée Numerique

© La Mêlée Numerique

Comment sauver la startup Morning ? Après la suspension de toutes ses activités par le gendarme de la banque et de l’assurance (L’ACPR), la question est sur toutes les lèvres.

La Fintech basée à Saint-Elix-le-château (à 50 km au sud de Toulouse), doit renflouer son compte de cautionnement de 500 000 euros afin de débloquer les comptes de ses 75.000 clients.

Mais avec une trésorerie négative, « les marges de manœuvre sont maigres » avoue Eric Charpentier, le fondateur de Morning. Si aucune solution n’est trouvée, « nous fermerons d’ici Noël » poursuit-il.

Sauver par son principal actionnaire, la Maif ?

Actionnaire principal à hauteur de 38% du capital, la Maif est le premier partenaire de la néobanque. Lors de son arrivée en septembre 2015, elle avait investi 4 millions d’euros. Aujourd’hui, le groupe d’assurance semble être le seul à pourvoir aider financièrement la startup.

Cependant, depuis janvier 2016, « nos relations avec la Maif se sont dégradées sans que je ne me l’explique vraiment » estime Eric Charpentier chez nos confrères de La Tribune. Le fondateur de Morning ne décolère pas contre le groupe d’assurance en dénonçant « un manque de soutien ». « La MAIF ne souhaite ni sortir du capital, ni accompagner Morning jusqu’à l’introduction de nouveaux investisseurs. Cette position « attentiste » est en train de fragiliser Morning » précise-t-il dans un communiqué de presse. 

De son côté, l’assureur se dit déçu de l’attitude du Toulousain. « Entendre cela maintenant, c’est beaucoup de déception. La Maif n’est pas à l’origine des problèmes de Morning. C’est Morning qui est à l’origine des problèmes de Morning » confie Nicolas Siegler, directeur adjoint de la Maif, dans une interview accordée à La Tribune

Néanmoins, la Maif reste « totalement mobilisée pour tenter de trouver des solutions qui permettraient de surmonter les difficultés rencontrées par Morning et ce dans l’intérêt de ses clients et de ses salariés » précise un communiqué de presse du 12 décembre.

Le groupe d’assurance est prêt à continuer l’aventure à condition que de nouveaux investisseurs rentrent au capital.

Sauver par des lettres d’intention de co-investisseurs ?

Justement, quelques jours avant la publication de la mise en demeure de l’ACPR, 4 salariés de Morning, élus délégués du personnel, sont allés à Niort, rencontrer les représentants de la MAIF.

Ce dernier « nous a promis qu’il nous soutiendrait si nous amenions des co-investiseurs » raconte Aurélien Vialette, l’un des représentants du personnel. C’est ainsi que « nous avons envoyé, début décembre, deux lettres d’intentions » signées par de nouveaux partenaires. Mais « depuis aucune réponse de la Maif » précise-t-il.

En attendant, « Morning continue à chercher de nouveaux investisseurs » assure Aurélien Vialette. 

Sauver par les pouvoirs publics ?

Selon Eric Charpentier, le conseil régional d’Occitanie peut sauver la situation en aidant temporairement la startup via un fond d’aide aux entreprises ou en se portant comme une caution morale entre les différents parties.

D’ailleurs, la présidente de région, Carole Delga, est à l’origine de la médiation prévue ce vendredi 16 décembre à la préfecture de Toulouse.

L’intervention des pouvoirs publics doit permettre un nouveau départ pour Morning. L’objectif est de « créer un nouveau pool d’actionnaires » explique Éric Charpentier afin de rendre l’entreprise viable. Mais « sans la Maif » affirme le fondateur de la fintech.

Sauver par les autres actionnaires ?

La plateforme de crowdfunding, Wiseed, l’entrepreneur Denis Chalumeau (fondateur de seloger.com) et La Dépêche du Midi sont les autres principaux actionnaires de la jeune pousse de la Fintech.

Cependant, « les montants en jeu ne sont pas à leur portée » estime le créateur de Morning. Et il est probablement trop tard pour lancer une campagne de financement participatif.

Sauver par la communauté numérique de Toulouse ?

Quelques heures après l’annonce de l’ACPR, des messages de soutien à Morning se sont multipliés sur les réseaux sociaux. Un hastag #jesoutiensmorning a été crée pour l’occasion.

A la lecture des tweets, on peut constater que la neobanque possède un fort capital de sympathie auprès de la communauté numérique de Toulouse. Ils sont nombreux à partager les valeurs et le discours de la Fintech. Par ailleurs, Morning est l’une des startups emblématiques de la French Tech Toulouse. Eric Charpentier a été l’un des premiers ambassadeurs du label toulousain.

Ce soutien ne permettra pas de combler les comptes mais peut peser dans la médiation entre la Maif et le conseil régional.

Et maintenant ?

Les prochaines 48 heures s’annoncent cruciales pour Éric Charpentier et ses 50 salariés. « La réunion de vendredi doit permettre de sceller un accord » espère le fondateur.

Julien Leroy 

10 Déc

Fintech : réaction de la startup toulousaine Morning après sa mise en demeure par le gendarme de la banque

Depuis le 1er décembre, toutes les activités de la néobanque toulousaine sont suspendues, suite à une décision du gendarme de la banque. Le fondateur de Morning, Eric Charpentier, a souhaité réagir ce 10 décembre. Il se dit victime du secteur bancaire mais promet d’apporter toutes les garanties.

© France 3 Midi-Pyrénées / Eric Foissac

© France 3 Midi-Pyrénées / Eric Foissac

Pour ceux qui on raté le premier épisode…

Depuis 72 heures, la mise en demeure de Morning sonne comme un coup de tonnerre dans l’écosystème numérique de Toulouse. L’une de ses start-up les plus emblématiques, Morning (ex-Payname) vient d’être épinglée par le gendarme de la banque et de l’assurance, l’ACPR.

L’autorité de régulation bancaire a rendu public le 7 décembre, une décision du 1er décembre 2016 où elle « interdit à la SAS MORNING de fournir des services de paiement (..) et de débiter le compte de cantonnement ». En un mot, l’activité de la Fintech toulousaine est (pour le moment) suspendue, voire en péril.

L’ACPR reproche à Morning d’avoir notamment prélevé 500 000 euros sur le compte de cantonnement en septembre 2016. Malgré les alertes du gendarme, « le reversement de cette somme sur le compte de cantonnement n’a toujours pas eu lieu à ce jour » détaille la mise en demeure.

Une situation inacceptable pour l’ACPR qui estime que « SAS MORNING n’apparaît pas en mesure à ce jour de remédier par elle-même à cette insuffisance de cantonnement, compte tenu de sa situation de trésorerie ; qu’en conséquence, les intérêts de ses clients sont susceptibles d’être compromis »

Nous n’avons jamais mis en risque l’argent des utilisateurs – Eric Charpentier, CEO de Morning

Cette mise en demeure reste conservatoire rappelle le régulateur. « Les interdictions prononcées (..) pourront être levées lorsque la SAS MORNING sera en mesure de justifier auprès de l’ACPR du respect des dispositions de l’article L. 522-17 I du Code monétaire et financier » conclu la décision.

Morning veut rassurer

Au lendemain de notre premier article, Morning a souhaité, ce samedi 10 décembre, rassurer ses 75.000 clients et les acteurs du numérique toulousain.

Son fondateur, Eric Charpentier promet de régulariser la situation et se dit victime du système bancaire traditionnel.

« Nous n’avons jamais mis en risque l’argent des utilisateurs. La seule erreur que l’on peut nous reprocher est d’avoir innovée dans le secteur bancaire » précise-t-il. « On nous avait dit que c’était une bande de requin et aujourd’hui, on le paye cash » poursuit-il.

Une procédure contradictoire a débuté avec l’ACPR. Eric Charpentier promet de leur apporter toutes les garanties.

Reportage de France 3 Midi-Pyrénées (Stéphane Compan et Eric Foissac) :

La start-up Morning en péril

Julien Leroy

09 Déc

La start-up toulousaine Morning épinglée par le gendarme de la banque, ses activités suspendues

C’est un coup dur pour Morming. Le gendarme de la banque vient d’épingler la néobanque toulousaine. Tous les services de paiement proposés par la start-up sont suspendus jusqu’à nouvel ordre.

 © Morning

© Morning

Coup de tonnerre dans l’écosystème numérique de Toulouse et sa région. L’un de ses fleurons, Morning (ex-Payname) vient d’être épinglé par le gendarme de la banque et de l’assurance, l’ACPR.

Cette autorité de régulation bancaire a rendu public le 7 décembre, une décision du 1er décembre 2016 où elle « interdit à la SAS MORNING de fournir des services de paiement (..) et de débiter le compte de cantonnement ». En un mot, l’activité de la Fintech toulousaine est (pour le moment) suspendue, voir en péril.

L’ACPR reproche à la start-up de ne pas avoir « mis en œuvre les diligences requises pour assurer la protection des fonds reçus de sa clientèle ». 

Que reproche-t-on à Morning ?

Premier reproche : Morning a « prélevé une somme de 500 000 euros sur le compte de cantonnement en septembre 2016 pour la verser sur un compte à terme nanti au profit d’un organisme tiers dans la perspective du lancement envisagé d’une nouvelle activité » précise la note d’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR). 

D’autant plus que la jeune pousse de la Fintech promet, en novembre 2016 à l’ACPR, de renflouer le montant prélevé. Or, « le reversement de cette somme sur le compte de cantonnement n’a toujours pas eu lieu à ce jour » détaille la décision de décembre.

Second reproche : le 23 novembre 2016, le commissaire aux comptes de Morning alerte l’ACPR que « le montant des fonds de la clientèle à cantonner était supérieur à celui déclaré par la société ». Cela signifie que la startup a sous-estimé le montant réel des dépôts effectués par ses clients, soit une erreur de 538 494 euros. 

En additionnant les deux mouvements de trésorerie, Morning se retrouve avec un déficit de plus d’un 1 million d’euros. « La trésorerie de la société était devenue négative au 17 novembre 2016 » souligne le gendarme financier.

Une situation inacceptable pour l’ACPR qui estime que « SAS MORNING n’apparaît pas en mesure à ce jour de remédier par elle-même à cette insuffisance de cantonnement, compte tenu de sa situation de trésorerie ; qu’en conséquence, les intérêts de ses clients sont susceptibles d’être compromis« .

Une mise en demeure qui reste conservatoire rappelle le régulateur. « Les interdictions prononcées (..) pourront être levées lorsque la SAS MORNING sera en mesure de justifier auprès de l’ACPR du respect des dispositions de l’article L. 522-17 I du Code monétaire et financier » conclu la décision.

Et maintenant ?

Reste à savoir si Morming peut rebondir. La décision de l’ACPR peut mettre en péril l’avenir de la jeune pousse. Contacté par nos soins, Morning reste injoignable.

Cependant, chez nos confrères de CBanqueEric Charpentier, fondateur et CEO de Morning, a voulu rassurer : « Nous sommes en capacité de reverser les cagnottes de nos clients dans des délais normaux, et des dispositions ont déjà été prises pour régulariser la situation vis-à-vis de l’ACPR« .

Depuis 2013, Morning (ex-Payname) est une plateforme en ligne qui permet de sécuriser les paiements entre particuliers (cagnotte, remboursement, service à la personne, loyer, achats d’occasion,…). Elle assure ainsi les transactions, édite la quittance de loyer ou réalise encore la déclaration à l’Ursaaf.

Peu à peu, la start-up toulousaine est devenue une nouvelle banque indépendante des agences bancaires traditionnelles. L’objectif est d’offrir « les usages habituels d’un compte de paiement (RIB, prélèvement, virement) en plus des usages collaboratifs » précisait à l’époque, le fondateur Eric Charpentier. C’est ainsi qu’en juillet 2015, Morning a obtenu l’agrément d’établissement bancaire. Deux mois plus tard, la jeune pousse de la Fintech française boucle une levée de fonds de 5 millions d’euros avec plusieurs partenaires dont la MAIF.

Le 8 novembre dernier, la néobanque toulousaine annonce l’arrivée de sa première carte de paiement Mastercard. Une nouvelle étape dans le développement de Morning, instalé depuis juin 2016, au sud de Toulouse à Saint-Elix-Le-Château. Mais aujourd’hui, tout cela semble remis en question. A suivre…

>> Consulter la décision de l’ACPR sur Morning : cliquez ici

15 Nov

Fintech : la start-up toulousaine Morning lance (enfin) sa carte bancaire Mastercard

Exclusif. Après quelques mois d’attente, la néobanque toulousaine Morning lance sa première carte de paiement Mastercard. Une nouvelle étape pour cette FinTech qui veut révolutionner le secteur bancaire français.

 © Morning

© Morning

Ça y est ! Annoncé au mois de juin 2016, la néobanque toulousaine Morning a lancé officiellement, ce 8 novembre, sa première carte de paiement labellisée Mastercard.

Entièrement gratuite, elle offre à la fois les services d’une carte standard et la possibilité de choisir son code secret, de bloquer le paiement sans contact ou d’autoriser les paiements en ligne. Une carte bancaire nouvelle génération et 100% toulousaine. 

« Notre objectif n’est pas d’être une alternative mais de devenir un véritable acteur du secteur bancaire qui bouleverse, non seulement les usages, mais aussi le modèle même des banques traditionnelles. C’est dans ce but que nous avons développé notre propre système d’information. La carte est une nouvelle étape dans le développement de notre offre » explique Éric Charpentier, le fondateur de Morning.

Depuis 2013, Morning (ex-Payname) est une plateforme en ligne qui permet de sécuriser les paiements entre particuliers (cagnotte, remboursement, service à la personne, loyer, achats d’occasion,…). Elle assure ainsi les transactions, édite la quittance de loyer ou réalise encore la déclaration à l’Ursaaf.

Peu à peu, la start-up toulousaine est devenue une nouvelle banque indépendante des agences bancaires traditionnelles. L’objectif est d’offrir « les usages habituels d’un compte de paiement (RIB, prélèvement, virement) en plus des usages collaboratifs » précise Eric Charpentier qui s’adresse à la fois aux particuliers et aux professionnels.

C’est ainsi qu’en juillet 2015, Morning a obtenu l’agrément d’établissement bancaire. Deux mois plus tard, la jeune pousse de la Fintech française boucle une levée de fonds de 5 millions d’euros avec plusieurs partenaires dont la MAIF. Une nouvelle levée de fonds de 10 à 15 millions est toujours en cours de négociation.

La carte est une nouvelle étape dans le développement de Morning, instalé depuis juin 2016, au sud de Toulouse à Saint-Elix-Le-Château. La startup doit désormais convaincre un nombre suffisant d’utilisateurs pour espérer révolutionner le secteur traditionnel.

La prochaine opération de séduction interviendra début 2017 avec la communication des IBANs. « Les utilisateurs pourront ainsi autoriser des prélèvements et recevoir leurs virements courants tout comme leurs rémunérations, une aide au logement ou encore des remboursements de santé » précise le communiqué de presse.

Julien Leroy