04 Déc

Philippe Martin : « Carole Delga a fait une campagne honnête »

Ce n’est pas encore le moment des résultats. Mais c’est le temps d’un premier bilan. Quelques heures avant la cloture de la campagne offcielle, Philippe Martin jette un oeil dans le retroviseur. L’ancien ministre revient sur l’avant 1er tour et sur des sondages qui prédisent une vague FN.  Mais Phllippe Martin se projette également dans un 2nd round qui débutera dimanche soir.

Philippe Martin, ancien ministre et président du département du Gers

Philippe Martin, ancien ministre et président du département du Gers

Régionales 2015-Ce soir, vendredi 4 décembre à minuit, la campagne offcielle est close. Quel bilan faites vous de la campagne d’avant 1er tour ?

Philippe Martin. Une campagne unique à bien des égards. Unique parce que c’est la première fois que l’on va voter avec le pays en Etat d’urgence et que des évenements extérieurs sont venus télescoper cette campagne. Des évenements extérieurs dont il a fallu tenir compte. Il a été dur de trouver la bonne attitude. Après un temps de recul et de deuil, il a fallu reprendre une campagne entre guillemets classique. Une campagne qui apporte des réponses aux attentes de l’électorat.

Régionales 2015-Et s’agissant de votre candidate, Carole Delga ?

Philippe Martin.Carole a fait une campagne honnête vis-à-vis des citoyens. On lui a reproché d’être trop sur le terrain mais c’est la bonne méthode pour être concret et proche des préoccupations de nos concitoyens.

Régionales 2015- Tous les sondages indiquent une poussée du FN au 1er tour. Craignez-vous une vague « Bleue Marine » ?

Philippe Martin. Oui absolument. Si jamais, par malheur, dans le Gers, le FN est le 1er parti du département, ce serai un vrai seisme. Quand j’ai commencé la politique en 1998, je n’aurai jamais penser cela. Nous ne sommes pas à l’abri de quelque chose. Ce qui m’inquiète le plus ce sont les chiffres que nous avons sur les électeurs qui ont l’intention de voter FN. Ce sont les 24-35 ans qui sont les plus concernés et cela suscite une vraie interrogation. Cette tranche d’âge correspond à des électeurs qui vont durer. La culture et l’éducation est un moyen permettant de lutter. Victor Hugo dit qu’il ne faut pas simplement éclairer les places de nos villes mais également les esprits.

Régionales 2015-Nous sommes à deux jours du 1er tour mais le 2nd va commencer dès dimanche soir. Une idée sur le tempo et l’état d’esprit du 2nd tour ?

Philippe Martin. L’objectif est d’amplifier le résulat du 1er tour et de rassembler la gauche. Au 1er tour chacun essaye de se distinguer et de prendre des parts de marché. Au 2nd il va falloir faire face au FN et se rassembler.

Propos recueillis par Laurent Dubois

 

03 Déc

Dominique Reynié braconne sur les terres du FN

Depuis le 13 novembre, les sondages scrutent l’impact des attentats sur les Régionales. Dans le Tarn, inutile d’affuter des échantillons et de commander une étude. Un tract suffit à mesurer les effets. Dans le département de Jaurès, le spectre d’Al Qaïda plane sur les urnes. Plus surprenant, c’est le candidat de la droite et du centre qui est à la manoeuvre. 

Dominique Reynié. Tête de liste LR-UDI-Modem

Dominique Reynié. Tête de liste LR-UDI-Modem

Le tract porte les couleurs de la droite et comporte la photo de Dominique Reynié. Mais il pourrait arborer le logo du Front National. Mais pas forcément le portrait de Louis Aliot. En « Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon », le candidat du FN évite les écarts et la caricature. Ce n’est pas le cas du document de campagne qui circule dans la ville de Graulhet.

Dominique Reynié a un côté « caméléon ».

Sur une terre frontiste, à Perpignan, Dominique Reynié n’hésite pas à faire « couleur » locale. Plus précisément couleur « treillis de combat » en déclarant au sujet des migrants venus de Syrie : « Je demande…qu’ils soient pris en charge par nos militaires, ceux de la Légion Etrangère notamment et qu’ils retournent chez eux…libérer leur patrie parce que c’est un honneur de libérer son pays ».

En dehors de certaines « concessions » aux climats locaux, Dominique Reynié cultive l’image d’un modéré. Cette image ne cadre pas vraiment avec le tract graulhétois. Les fins connaisseurs peuvent toujours prétendre que Graulhet est un Perpignan sur Tarn. Un bastion historique du Front National. Mais, malgré cela, le ton et les mots sont particulièrement « épicés » :

« Parmi les multiples raisons de voter contre l’équipe PS rappelez-vous ceci : il y a cinq ans, la municipalité accueillait l’intellectuel islamiste Tarik Ramadan…petit fils du fondateur des Frères Musulmans, une secte terroriste proche d’Al Quaïda ».

Passons sur le contenu. Peu importe que l’intellectuel « proche » d’une « secte terroriste » soit effectivement douteux. C’est vrai. Mais impossible de nier une autre évidence. Tariq Ramadan a arpenté tous les plateaux de télévisions et studios de radio de la planète médiatique. Tariq Ramadan sent le souffre. Mais la mairie de Graulhet est loin d’être la seule à l’avoir invité.

Capture d’écran 2015-12-03 à 20.32.33

En revanche, l’utilisation électorale d’une (prétendue) collusion entre une mairie socialiste, un intellectuel et…Al Qaïda est particulièrement « corsée ». Dominique Reynié durcit son discours et muscle ses méthodes. Evidemment, au delà du contexte des attentats, les sondages ne sont pas étrangers à cette tactique. Au 1er comme au 2nd tour, Dominique Reynié est relégué derrière Louis Aliot.

Face à cette redoutable concurrence, le candidat de la droite et du centre ne court pas après le FN. Il lui vole ses habits.

L’auteur formel du tract est le colistier tarnais de Dominique Reynié : Bernard Carayon. Ce n’est pas Dominique Reynié qui a tenu la plume. Mais, d’après nos informations, le document a été validé par le staff de la tête de liste régionale.

A quelques kilomètres de Graulhet, dans l’agglomération albigeoise, il n’est pas du tout certain que le centriste Philippe Bonnecarrère (sénateur du Tarn) et Stéphanie Guiraud-Chaumeil (maire DVD d’Albi) apprécient cette tentative de hold-up électoral.

Dans le département voisin de la Haute-Garonne, un des sponsors de Dominique Reynié risque également de grincer des dents. Pas évident que le centriste Jean-Luc Moudenc apprécie le braconnage (sans complexe) de Dominique Reynié.

Laurent Dubois

 

01 Déc

Gérard Onesta « prisonnier » d’un accord national au 2nd tour ?

Le 1er tour n’a pas commencé. Mais le 2nd fait déjà couler beaucoup de salive. Dans les états majors politiques on en parle abondamment. Il faut dire que le sujet est sensible. Entre le dimanche 6 décembre et le mardi 8 décembre, des négocations doivent permettre la fusion entre les deux principales listes de gauche. Celle de Carole Delga (PS-PRG) et celle de Gérard Onesta (Nouveau Monde).

Gérard Onesta tête de liste régionale "Nouveau Monde" et Marie-Pierre Vieu présidente du Front de Gauche

Gérard Onesta tête de liste régionale « Nouveau Monde » et Marie-Pierre Vieu présidente du Front de Gauche

A moins d’une semaine de l’échéance, comment se prépare ce moment redoutable et redouté ? Dans l’entourage de la candidate socialiste, on est  confiant. On compte sur un score important du FN. Un score qui va museler les prétentions et pousser aux compromis. Mais on parle également d’un accord conclu au niveau national.

David Cormand, secrétaire national EELV en charge des élections

David Cormand, secrétaire national EELV en charge des élections

Gérard Onesta est-il « condamné » à signer en raison d’un accord national ? Réponse avec le patron des Elections d’Europe-Ecologie, David Cormand :

« Aucune discussion d’aucune sorte. Vous pouvez appelez Emmanuelle Cosse (NDLR : la patronne d’EELV), elle vous le confirmera. On reste sur une position de principe : résister le plus possible à la droite et au FN. Mais en dehors de cela, ce sont les chefs de file régionaux qui seront à la manoeuvre qu’ils soient derrière le PS ou comme nous l’espérons dans votre région devant le PS. C’est Gérard Onesta qui tiendra le stylo et il ne recevra aucune directive d’Emmanuelle Cosse ou de moi même ».

Laurent Dubois

 

 

 

30 Nov

Gérard Onesta : « le programme de « Nouveau Monde » est sur toutes les radios »

6 jours avant le 1er tour, Gérard Onesta répond à 3 questions. 3 questions qui ciblent la fin de sa campagne, les sondages et les relations avec le PS. Après des milliers de kilomètres sur les routes, des centaines de réunions publiques, des centaines d’interviews et de conférences de presse, Gérard Onesta garde son débit de « mitraillette » et son style « sniper ».

Gérard Onesta.

Gérard Onesta. 

Régionales 2015-C’est la dernière ligne droite avant le 1er tour. Vous avez prévu des moments forts ou des propositions chocs ? 

Gérard Onesta. Je vais continuer un déroulé prévu depuis 6 mois. Cela fait 6 mois que nous avons planifié l’annonce des listes, la montée en puissance et notre calendrier de meetings et de conférences de presse. Jeudi nous avons un grand meeting à Toulouse, juste avant un autre à Albi, à Tarbes et Perpignan sans parler des conférences de presse et du débat sur France 3. On va dérouler notre programme jusqu’au bout. Ce qui change cette semaine c’est que, depuis aujourd’hui lundi 30 novembre et le lancement de la Cop21, le programme de « Nouveau Monde en Commun » est sur toutes les radios et télévisions. Les 151 chefs de l’Etat qui participent à la Cop21 à Paris font campagne pour nous.

Régionales 2015-Un sondage BVA vous attribue 14% d’intentions de vote. Ce n’est pas votre meilleur score. Vous êtes monté jusqu’à 16 points avant de stagner dans plusieurs sondages à 11 points. Ce rebond va « booster » votre fin de campagne ?

Gérard Onesta. Depuis le début, nous nous sommes fixés comme objectif d’être à 5 points du PS à 10 jours du 1er tour pour être en tête de la gauche le 6 décembre. Nous sommes à 5 points du PS (NDLR Carole Delga obtient 19 points dans le sondage BVA). Le plus important dans les sondages et tous les sondeurs le disent, c’est la pente et la pente est favorable. Mais les 14% c’est dans la rue que je les ai vu. En défilant dimanche dans les rues de Toulouse pour défendre le climat. Des passants sont venus me voir pour m’apporter leur soutien et pour me dire qu’ils soutiendront la lutte contre le réchauffement dans les urnes. Samedi soir, j’étais dans le Comminges. Il y avait 200 personnes. Je n’ai jamais connu cela. Les 14, 15 ou 16% c’est au contact du terrain que je les ressens et que je m’aperçois qu’avec notre programme nous sommes vraiment dans le vrai.

Régionales 2015-Le BVA est, très probablement, le dernier sondage avant le 1er tour. Votre bon score va-t-il vous conduire à mettre la pression sur le PS ? Histoire de prendre des points sur votre « allié ».

Gérard Onesta. Le PS se met la pression tout seul. Quand il se fourvoie en interdisant les manifestations pour défendre le climat. Le PS se met la pression tout seul en se fourvoyant dans une logique sécuritaire ou avec les mauvais chiffres du chômage. Le PS se met la pression tout seul lorsqu’il prend sur ses listes un représentant de l’agriculture productiviste ou un membre du Medef. Je n’ai pas besoin de parler du PS. Le PS parle très bien de lui tout seul et on verra dans les urnes ce que cela donne.

Propos recueillis par Laurent Dubois

Réforme des régions : Le PC demande un plan d’urgence pour les communes rurales

 

Les nouvelles régions devront penser à tous les territoires

Les nouvelles régions devront penser à tous les territoires

Ne vous y trompez pas, les communistes sont candidats aux élections régionales aux côté de Gérard Onesta mais ils dénoncent la réforme des régions. Pour le dire, ils viennent d’écrire une lettre ouverte au Préfet de Midi-Pyrénées qui est aussi le préfet préfigurateur de la future grande région.

 

Entendez-vous dans nos campagnes la grogne des élus locaux. A l’heure où le pays a besoin de se rassembler et d’être solidaire, il ne faut pas oublier ces acteurs de liens sociaux. C’est ce qu’ont voulu dire en substance quelques élus communistes parmi lesquels le vice-président régional en charge des transports, Charles Marziani, quelques maires ruraux ou encore même un ancien adjoint de la ville Toulouse.

Des supers régions qui vont isoler les zones rurales

Pour eux, la loi Notre impose à des communes de fusionner, supprimant au passage de nombreux syndicats intercommunaux : « cela préfigure la disparition des départements et l’affaiblissement de la démocratie de proximité, au bénéfice de la métropolisation, sur fond de concurrence entre les territoires ». Et de pointer du doigt des « supers régions et supers intercommunalités qui vont isoler les zones rurales, mettre à mal la démocratie et le lien social, éléments pourtant essentiels après les attentats de Paris ».

 

Et de revenir à la charge contre la baisse des dotations d’état qu’ils qualifient comme « un pacte d’austérité ». Pour tout mettre à plat, les communistes réclament l’organisation d’Assises de la ruralité ainsi qu’une conférence des maires ruraux. Dans l’immédiat, ils en appellent au préfet pour « un moratoire de six mois à un an sur la mise en place des intercommunalités ».

Mise en concurrence de territoires

Les signataires dénoncent une « logique de mise en concurrence des territoires. » Ils prennent pour exemple le Comminges en Haute-Garonne, où selon eux seraient créées deux intercommunalités de 17000 habitants et une troisième de 44000 « pour concurrencer la métropole toulousaine ». Une réflexion sur l’équilibre et l’aménagement du territoire qui est au cœur de la campagne de ces Régionales et sur laquelle chaque candidat devra prendre position.

 

Patrick Noviello

Valérie Rabassa exclue du groupe de la Droite et du Centre suite à son appel à voter Louis Aliot

Valérie Rabassa est exclue du groupe « Union de la Droite et du Centre ». La conseillère régionale a annoncé son soutien à Louis Aliot le vendredi 27 novembre. Le lendemain, le président du groupe d’opposition au Conseil Régional, Jacques Thouroude a prononcé l’exclusion.

Jacques Thouroude, président du groupe de la Droite et du Centre au Conseil Régional

Jacques Thouroude, président du groupe de la Droite et du Centre au Conseil Régional 

Une sanction immédiate. Vendredi 27 novembre, sur Régionales 2015 et lors d’une conférence de presse, Valérie Rabassa appelle à voter pour Louis Aliot. Samedi 28 novembre, à 15 heures 05, Jacques Thouroude, après avoir consulté Gérard Trémège, informe l’intéressé de son exclusion du groupe régional d’opposition. Le ton du courrier est neutre. Aucune remarque sur le fond et pas de commentaire sur la position de Valerie Rabassa. Conformément aux textes applicables, la décision a été transmise au président du Conseil Régional, Martin Malvy.

Capture d’écran 2015-11-30 à 14.33.11

En octobre dernier, Valérie Rabassa a démissionné du parti de Nicolas Sarkozy. Mais elle restait membre de l’un des 5 groupes qui composent l’assemblée régionale.

Valérie Rabassa, conseillère régionale

Valérie Rabassa, conseillère régionale

Pendant plus de deux années, la Droite et le Centre se sont scindés en deux groupes. Au cours de l’hiver 2011, deux « chapelles » se constituées sur fond de querelles personnelles entre Brigitte Barèges et Gérard Trémège. Les régionales de 2010 et une lutte d’influence ont conduit à la constitution d’un « Osons Midi-Pyrénées » présidé par Jacques Thouroude et d’un « Républicains et territoires » dont le leader était Jacques Trémège.

Fin 2014, la « ré-union » est prononcée.

C’est de ce « nouveau » groupe que Valérie Rabassa est exclue. Un groupe composée de plusieurs colistiers de Dominique Reynié : Elisabeth Pouchelon, Thierry Deville, Philippe Calleja, Sacha Briand.

Cette exclusion est symbolique et sans réelle conséquence pratique. Sur le papier, le groupe existe jusqu’au 13 décembre. Mais la dernière « plénière » de l’Assemblée Régionale (le 3 novembre) marque la fin de son activité.

La semaine prochaine une réunion doit se tenir. Mais elle se réduira à un « pot de l’amitié » pour remercier les collaborateurs.

Contactée par téléphone, Valérie Rabassa réagit : « Je n’ai pas de commentaire à faire et je ne souhaite pas polémiquer. Je réitère simplement, mais avec force, mon appel à voter Louis Aliot dimanche prochain. C’est le seul candidat pouvant faire gagner la droite dans ma région ».

Laurent Dubois

27 Nov

[Exclusif] Une conseillère régionale de droite appelle à voter Aliot

Une semaine avant le 1er tour le ralliement va faire du bruit. Valérie Rabassa appelle à voter Louis Aliot. Ex-membre de LR, conseillère régionale sortante et élue municipale à Montech (82), Valérie Rabassa n’adhère pas au Front National. Mais elle soutient publiquement Louis Aliot et sera présente ce soir à ses côtés  lors d’un meeting. Ce timing n’est pas neutre. A quelques jours du 1er tour, l’appel de Valérie Rabassa renvoie la droite à sa pire crainte : le « transfert-transfuge » de voix et de personnalités au profit de Louis Aliot. La présence sur la liste FN de figures de la droite toulousaine ont marqué et troublé les esprits. L’épisode « Rabassa » va  de nouveau bousculer les lignes. Dans une interview exclusive, la conseillère régionale explique les raisons de son choix.

Valérie Rabassa, Conseillère Régionale et élue locale

Valérie Rabassa, Conseillère Régionale et élue locale

Régionales 2015-Quel est le sens et le contenu de votre ralliement à Louis Aliot ?

Valérie Rabassa. J’appelle formellement à voter massivement pour Louis Aliot. Il représente l’avenir de la droite. Je l’ai côtoyé lors de mon premier mandat régional lorsqu’il siègeait en Midi-Pyrénées. Cela plus de 10 ans que je le connais et c’est quelqu’un de sérieux et solide.

Régionales 2015-Concrétement comment va se traduire votre soutien en dehors de cet appel public ?

Valérie Rabassa. Je vais être présente ce soir aux côtés de Louis Aliot lors d’un meeting. S’il y a d’autres réunions publiques ou meetings avant le 1er tour comme entre les deux tours, c’est avec plaisir que je serais présente.

Régionales 2015-Vous avez quitté le parti de Nicolas Sarkozy en octobre dernier. Avant de démissionner, vous avez côtoyé Dominique Reynié. Vous lui avez même fourni des notes sur les questions économiques. Comment expliquez-vous le passage de Dominique Reynié à Louis Aliot ?

Valérie Rabassa. A la différence de Dominique Reynié, Louis Aliot est vraiment ancré dans notre région. Il connait très bien les dossiers régionaux et il est proche des gens. C’est quelqu’un d’accessible et à l’écoute. Il n’a pas un ton professoral et aucune arrogance intellectuelle. C’est un vrai politique qui « sent » les choses. Mais surtout Louis Aliot incarne les valeurs de la droite.

Régionales 2015-Quelles valeurs ?

Valérie Rabassa. La rigueur et l’honnêteté. Le goût du travail et le respect de gens.

Régionales 2015-Vous n’avez pas l’impression de « trahir » vos amis de droite en rejoignant le camp adversaire ? 

Valérie Rabassa.Non. A droite, beaucoup s’apprêtent à voter Louis Aliot en catimini. Dans l’électorat de droite, la candidature de Dominique Reynié ne prend absolument pas. De nombreux électeurs vont glisser un bulletin Aliot dans l’urne. Mais ils n’osent pas le dire. Je me contente de verbaliser ce que beaucoup d’électeurs et d’élus disent tout bas, entre amis ou en privé. L’avenir de la droite est du côté de Louis Aliot pas d’un Dominique Reynié qui mène une campagne chaotique et n’a aucun sens politique. Je le dis publiquement et c’est tout.

Propos recueillis par Laurent Dubois

 

Bataille de communiqués autour de Dominique Reynié dans l’Ariège

® Facebook Philippe Calleja

® Facebook Philippe Calleja

Le communiqué de presse est tranchant. L’UDI de l’Ariège retire son soutien à Dominique Reynié. Signé par le représentant de l’une des composantes de l’UDI, Jean-Claude Doussiet, le texte transmis aux rédactions évoque et invoque « des vases communicants » entre le représentant départemental de Dominique Reynié, Philippe Calleja, et « la droite extrême et le nationalisme ».

©Facebook Claude Doussiet

©Facebook Claude Doussiet

Contacté, Jean-Claude Doussiet n’a pas donné suite à une demande de précisions.

En revanche, du côté de Philippe Calleja, la réaction fuse immédiatement : « les représentants de l’UDI qui sont sur la liste préparent un communiqué de presse pour réaffirmer leur soutien total à Dominique Reynié. Le président de l’UDI de l’Ariège, dont la femme est d’ailleurs sur la liste de Dominique Reynié en Haute-Garonne, Michel Barre ne cautionne pas du tout les propos et l’attitude de Jean-Claude Doussiet ».

Pour rappel, deux représentants de l’UDI sont sur la liste ariégeoise de Dominique Reynié : Hubert Lopez (en 3eme position, maire adjoint de Pamiers) et Caroline Couve (en numéro 4).

Laurent Dubois

 

26 Nov

[Sondages] Rétrospective 2010 et comparaison avec 2015

Demain, vendredi 27 novembre, doit paraître un sondage BVA pour « Presse Régionale ». Selon nos informations, c’est la dernière enquête d’opinion avant le 1er tour des Régionales. Elle devrait confirmer la tendance de l’IFOP pour France Télévisions et France Radio du 24 novembre : un FN au-desssus des 30 points au 1er tour, un redressement de Carole Delga, un maintien de Gérard Onesta dans la zone des 10 points et un Dominique Reynié autour des 21 %.

Regionales-2015-Declaration-de-candidature_largeur_760

Inutile d’insister sur la relativité et les failles des sondages. De simples photographies et non des pronostics.  Des barometres qui se trompent et nous trompe régulièrement. Les critiques sont connues et répétées en boucle. Mais les études d’opinions existent. Elles sont lues et commentées. Les sondages influencent le « climat » du scrutin et agitent les candidats comme les médias.

Aussi, avant d’entrer dans le 1er tour, un petit retour en arrière.

Lors des précédentes régionales, les têtes de listes (en dehors de Gérard Onesta et Sandra Torremocha) étaient différentes. Cinq ans plus tard, en 2015, le scrutin est inédit (avec un nouveau territoire  et une fusion entre Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon). Mais un petit récapitulatif permet de répondre à des questions qui circulent : Dominique Reynié est-il mieux placé  dans les sondages que ses prédécesseurs : le languedocien, Raymond Couderc, ou la midi-pyrénéenne, Brigitte Barèges ? La socialiste Delga est-elle au niveau d’un Martin Malvy ? Le « Onesta 2015 »  (avec un « Nouveau Monde) intégrant attelage le Front de Gauche et le PS) fait-il mieux que l’écolo de 2010 ?

Réponses en chiffres.

Bien évidemment, ces chiffres sont purement informatifs et non pas de valeur « scientifique ». Seuls les 4 principaux partis présents en 2010 et en compétition en 2015 ont été retenus.

Sondages Régionales 2010 en Midi-Pyrénées

Sondages Régionales 2010 en Midi-Pyrénées

Sondages Régionales 2010 Languedoc-Roussillon

Sondages Régionales 2010 Languedoc-Roussillon

Pour rappel, les 9 sondages publiées depuis la fin juillet 2015 pour le 1er tour :

Carole Delga (PS) : 23% (niveau le plus haut), 20% (niveau le plus bas).

Dominique Reynié (LR-UDI) : 26% (niveau le plus haut), 21%(niveau le plus bas).

Gérard Onesta (Nouveau Monde) : 16% (niveau le plus haut), 11% (niveau le plus bas)

Louis Aliot (FN) : 32% (niveau le plus haut), 27% (niveau le plus bas).

Laurent Dubois

25 Nov

Candidats en « treillis » : attention aux règles d’engagement

Le bleu marine et le kaki sont à la « mode ». Suite aux attentats de Paris, la campagne des Régionales se déroule au milieu des patrouilles militaires et des fourgons de CRS. Dans ce contexte martial, il existe une tentation de récupération.

crs2 Mettre du tricolore sur les tribunes et parler « sécurité » est un exercice obligé. En revanche, des candidats peuvent forcer le trait. Au risque de déraper. Exemple : les colistiers en treillis (officiers ou sous-officiers de réserve). Une belle photo permet de « claironner » sur les réseaux sociaux ou sur un site de campagne. Mais attention des règles s’appliquent. Illustration au travers d’un cas pratique.

Dominique Reynié a posté un tweet mettant en scène un de ses colistiers. Lieutenant-colonel de réserve le candidat Républicain pose en treillis dans un établissement militaire, à côté d’autres officiers de l’armée de terre.

Capture d’écran 2015-11-25 à 19.28.16

Ce genre de publication (effectuée sur le compte d’un candidat à une élection politique) est-elle conforme aux directives du ministère de la Défense et aux textes applicables ?

Capture d’écran 2015-11-25 à 19.28.01

Réponse du ministère de la Défense. Un de ses représentants, contacté par téléphone, rappelle les principes de base : « Il est possible de mentionner sur un tract ou une affiche électorale que le candidat est officier ou sous-officier de réserve. D’ailleurs, c’est un affichage neutre car cela peut aussi bien plaire que déplaire aux électeurs. En revanche, il est interdit de poser en uniforme sur une affiche électorale ».

Au delà des supports papiers « classiques », la « Grande Muette » est également assez tolérante s’agissant des réseaux sociaux. « Il est admis que des photos en uniforme, prises lors d’une période de réserve, soient affichées sur un blog personnel ou un Facebook personnel » précise le porte-parole du ministère de la Défense.

Et s’agissant du colistier de Dominique Reynié ?

« C’est vraiment limite. La publication sur un site de campagne et non sur des supports personnels, c’est vraiment limite » déclare le représentant du ministère de la Défense.

Autrement dit, un réserviste peut publier des photos sur son compte Twitter ou Facebook. Il suffit que les photos en question ne contreviennent pas à l’intérêt du service (sites sensibles, dignité et confidentialité des personnels) ou à des consignes hiérarchiques.

La présence des réservistes sur les réseaux sociaux est, d’ailleurs, positive pour l’image des Armées. C’est une communication de « proximité » qui permet de profiter de Facebook ou Twitter pour « humaniser » et « démultiplier » les contacts entre civils et militaires.

En revanche, un réserviste doit limiter ses activités de campagne à la chose militaire. Le treillis ne doit pas servir d’étendard partisan ou de moyen de propagande. Surtout en période électorale.

C’est un principe républicain de base.

L’armée est au service de la Nation et non d’un parti.

D’après nos informations, le ministère de la Défense a rappelé cette évidence au colistier de Dominique Reynié.

Laurent Dubois