08 Mar

Législatives en Haute-Garonne : Emmanuel Macron alimente une « intox » dixit les… »macroniens »

En Haute-Garonne, Emmanuel Macron alimente une petite « intox ». L’accord Hamon-Jadot prive une socialiste de son investiture pour les législatives. Sandrine Floureusses doit laisser sa place à une candidate écologiste. Mais, pour convaincre le PS de faire machine arrière, la socialiste brandit la menace d’une candidature sous l’étiquette Macron. Problème. Les instances départementales du mouvement En Marche ! démentent.

Emmanuel Macron. Photo MaxPPP

Emmanuel Macron. Photo MaxPPP

Sur le site d’information, Côté Toulouse, Sandrine Floureusses est catégorique. La socialiste affirme qu’elle a été contactée par le mouvement En Marche ! d’Emmanuel Macron. Cette déclaration est loin d’être neutre. Elle intervient dans un cadre très particulier :  les investitures législatives. L’évocation d’une relation ou d’un contact avec Emmanuel Macron est une sorte de chantage qui ne dit pas son nom. Ou plutôt une forme de pression qui utilise la marque Macron. Le sous-titre du film pourrait être : « retenez moi, rendez mon investiture ou je vais chez Macron ».

Du côté des instances départementales du Mouvement En Marche ! l’agacement commence à monter.

Les représentants d’Emmanuel Macron démentent tout contact avec Sandrine Floureusses. Les sorties médiatiques de la socialiste irritent passablement.

Contactée par France 3 Occitanie, Sandrine Floureusses n’a pas souhaité s’exprimer et livrer sa version des faits.

Mais une chose est certaine. Le succès d’un candidat se mesure au nombre de soutiens. Sur ce plan, Emmanuel Macron n’est pas mal loti. Ce jeudi 8 mars, le candidat d’En Marche ! a encore enregistré un ralliement et pas des moindres. Celui de l’ancien maire de Paris, Bertrand Delanoë. Mais l’autre critère traduisant la vitalité d’un présidentiable est sa capacité à exister sur la scène politique.

Et là pas de doute. En Haute-Garonne, la marque Macron sert même à exister chez les candidats aux législatives.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

06 Mar

Réserve parlementaire des députés : qui finance quoi en Occitanie ?

Depuis 2012, l’Assemblée Nationale publie l’utilisation de la réserve parlementaire. L’enveloppe 2016 a permis aux député(e)s de distribuer 81,6 millions d’euros. Chaque parlementaire est libre de choisir le bénéficiaire et le montant des subventions. Comment les député(s) d’Occitanie ont-ils géré leur pactole ? Existe-t-il des rentes de situation, des anomalies ou de simples bizarreries ? Réponse

Assemblée Nationale. Photo MaxPPP

Assemblée Nationale. Photo MaxPPP

Au niveau national, 52% de la réserve parlementaire a permis de financer des projets locaux et notamment la rénovation de bâtiments. 42% des subventions attribuées par les député(e)s sont allées dans les caisses d’association sportives ou culturelles. En Occitanie, ce ratio n’est pas toujours respecté. Trois député(e)s consacrent l’intégralité de leur réserve parlementaire à des travaux. Un autre consacre 90% de son enveloppe à la « pierre ».

Les « bâtisseurs » : Kléber Mesquida, Jean-Claude Perez, Sylvia Pinel et Philippe Martin

Le député de l’Hérault, Klébert Mesquida, le député de l’Aude, Jean-Claude Perez, et la députée du Tarn-et-Garonne, Sylvia Pinel, ont un point commun. Leurs réserve parlementaire est exclusivement dédiée à la rénovation de bâtiments ou à la réalisation de travaux.

Klébert Mesquida consacre 130 000 euros à une réfection de voirie (12 000 euros), à l’accessibilité de la mairie de Berlou (50 000 euros) ou encore à la création de toilettes publiques accessibles à des personnes à mobilité réduite (12 000 euros).

Sylvia Pinel est moins généreuse que Klébert Mesquida. Le montant des subventions s’élève à 84 217 euros. Mais, comme son collègue de l’Hérault, la députée du Tarn-et-Garonne fait dans l’isolation thermique d’une salle des fêtes (6717 euros), la réhabilitation de vestiaires d’un stade municipal (12 000 euros) et l’installation d’un plateau ralentisseur sur une route départementale (4280 euros).

Le député de l’Aude, Jean-Claude Perez, comme Sylvia Pinel, fait travailler les entreprises du bâtiment et les artisans de sa circonscription (réfection de toitures, rénovation de l’éclairage public). Mais il injecte plus d’argent dans l’économie locale que la députée du Tarn-et-Garonne : 110 724 euros.

Enfin sur la dernière marche du podium, catégorie « bâtisseur », on trouve le Gersois Philippe Martin. L’ancien ministre distribue 15 subventions pour un montant global de 129 000 euros. Sur cette somme, 11 000 euros vont à la Fédération du Secours Populaire (8000 euros) du Gers et à une association de retraités agricoles (3000 euros). Deux subventions sont donc dédiées à autre chose que la réfection d’un cimetière (1000 euros) et à la mise aux normes des pédiluves de la piscine municipale de Lombez (30 000 euros).

Philippe Martin n’est pas à 100% sur les travaux et les projets locaux. En revanche si on retient le critère du montant des investissements, le Gersois est quasiment ex-aequo avec Klébert Mesquida (130 000 euros) et devant Jean-Claude Perez (110 724 euros) et Sylvia Pinel (84 217 euros).

Les amis des médias

La réserve parlementaire est souvent perçue comme un moyen d’aider des scouts et des clubs de boule. C’est une réalité. Le député du Gard, Gilbert Collard, finance « la boule joyeuse » (5 000 euros), l’aveyronnaise Marie-Lou Marcel aide le Sport Quille de Naucelle (2000 euros) et son collègue Yves Censi verse 1000 euros aux scouts de France de son département.

Mais des députés sont plus originaux et investissent dans les médias.

Le grand gagnant est le club de la presse de Montpellier. Cette association de professionnels de la presse a perçu, en 2016, 26 000 euros au titre de plusieurs réserves parlementaires de plusieurs députés de l’Hérault et des Pyrénées-Orientales.

En période électorale et à quelques semaines de la campagne des législatives, le financement de professionnels de la presse est peut-être considéré, par les (généreux) députés, comme un investissement productif.

Le donateur le plus important est le député de l’Hérault, Patrick Vignal : 12 000 euros. Christian Assaf verse 6000 euros dans les caisses du club de le presse de Montpellier. Jean-Luc Roumegas verse 5000 euros pour la protection des Gorilles au Congo. Mais le député de l’Hérault n’oublie pas le faune journalistique locale et donne 2000 euros. La députée Fanny Dombre-Coste donne 5000 euros.

Enfin, dernier donateur, Fernand Sire (député des Pyrénées-Orientales) verse 1000 euros au club de la presse de Montpellier.

Des député(e)s ne financent les professionnels de la presse. Ils se contentent d’aider des radios. Les sommes sont beaucoup plus modestes et les médias en question sont (généralement) de petites structures. Des structures qui fonctionnent sur un modèle associatif.

C’est le cas du député du Tarn, Philippe Folliot (1000 euros, Radio Lacaune), de la députée du Tarn-et-Garonne Valérie Rabault (1500 euros, Radio Asso), d’Elie Aboud (Hérault, Radio Ciel Bleu, 1000 euros) et  de la députée-présidente de Région, Carole Delga (7000 euros, Radio Présence Pyrénées).

Le reine des fêtes de quartier et des clubs sportifs : Laurence Arribagé

Quasiment tous les député(e)s financent des fêtes de quartiers et des clubs sportifs. En dehors de Kléber Mesquida, Sylvia Pinel et Jean-Claude Perez, tous les parlementaires d’Occitanie font dans le « sportif » et le « festif ».

Catherine Lemorton est une spécialiste de la santé et finance un centre de santé toulousain (La case santé, 60 000 euros) et le comité pour la santé des exilés (10 000 euros). Mais la députée de la Haute-Garonne aide également un club de rugby, le Toulouse Electrogaz Club (TEC, 10 000 euros).

Pour un(e) député(e) difficile de passer à côté d’une fête locale ou d’un festival sur sa circonscription. Deux exemples parmi une demi-douzaine d’autres, la députée de la Haute-Garonne Martine Martinel et le festival « Saison d’Elles » (7000 euros) ou encore Marie-Lou Marcel et le festival « Estat Poulit » (2000 euros).

Il existe une spécialiste des clubs sportifs et des fêtes de quartier. Il s’agit de la députée Haute-Garonnaise, Laurence Arribagé.

La parlementaire détient le record d’Occitanie du nombre de bénéficiaires d’une réserve parlementaire : 56. Et ce sont les associations de commerçants, les fêtes de quartiers et festivals qui se taillent la part du lion. La facture n’est pas mirobolante : 19 500 euros.

C’est la liste qui est longue : Fête des commercants de la rue Croix-Baragon et de la rue des Arts (1500 euros), Fête des Moissons avec les Jeunes Agriculteurs (1500 euros), fête du quartier Saint-Michel (1000 euros), 8ème centenaire de l’ordre des Prêcheurs (2000 euros), fête du centre commercial Firmis (1000 euros), fête des commerçants de Camille Pujol (2000 euros), fête de quartier rue du Languedoc (1000 euros), fête des 30 ans de l’association sportive Hersoise (2000 euros), festival Jerkov (4000 euros), festival des Etoiles et des Ailes (5000 euros).

Laurence Arribagé est députée mais aussi adjointe au sport à la mairie de Toulouse. Cela explique le second axe fort : les clubs sportifs.

La subvention allouée au bridge club de la Côte Pavée (1000 euros) n’entre pas forcément dans cette catégorie. Même si l’organisation de tournois de bridge peut se révéler sportive. Mais aucun doute s’agissant du Balma Sporting Club (2000 euros), du club athlétique Balmanais (2000 euros), de la Ligue Midi-Pyrénéenne de tennis (2000 euros), du club de judo Balma Saint Exupéry 31 (2000 euros), de l’Association sportive et culturelle de Montaudran (1000 euros).

Comme ses collègues d’Occitanie, elle finance aussi de la « pierre ». 2819 euros ont été versés pour améliorer des locaux scolaires à Dremil-Lafage. Mais, dans le catalogue à la Prévert que constituent les réserves parlementaires. C’est bien la reine des subventions sportives et festives.

Laurent Dubois (@laurendub)

04 Mar

Le PS tarnais a élu son nouveau secrétaire fédéral.

Le PS tarnais a un nouveau 1er secrétaire fédéral. Vincent Recoules entame un mandat court. Mais il affiche une volonté : travailler à l’unité des socialistes du Tarn. Dans un contexte tendu (nationalement et localement), cette feuille de route risque d’être chaotique.

Vincent Recoules, 1er fédéral du PS Tarnais

Vincent Recoules, 1er fédéral du PS Tarnais

L’élection est une élection intermédiaire. Le nouveau « 1er secrétaire » du PS tarnais entame un mandat de 6 mois. En septembre prochain, un Congrès renouvellera les conseils fédéraux et les « patrons » des fédérations départementales.

Vincent Recoules sait parfaitement que ses jours sont comptés :

En 6 mois je ne vais pas révolutionner la fédération alors que personne ne l’a fait sur un mandat de 3 ans.

Mais le nouveau « 1er fédéral » est déterminé :

Je me refuse d’entendre parler de gauches irréconciliables. Le parti socialiste ne doit pas douter de son identité. Je souhaite mettre en place une équipe fédérale issue de toutes les sensibilités. Je ferme la porte à personne.

Vincent Recoules se présente comme un adepte d’une spécialité socialiste : la synthèse. Le passage des paroles aux actes risque d’être compliqué. Au niveau national, le PS est taraudé par des tensions fortes. La victoire aux primaires de Benoit Hamon suscite des résistances internes. Une partie du parti parie ouvertement sur une défaite cinglante et saignante de Benoît Hamon. Le 1er mars, une pique empoisonnée de Manuel Valls (« il finira en dessous des 10% ») est sortie dans le Canard Enchaîné.

Mais, surtout, dans le Tarn, le conflit entre la gauche socialiste (version Hamon) et les réformateurs (tendance Valls) s’exprime très concrètement au travers des investitures aux législatives. Sur la 3ème circonscription, la députée sortante et Frondeuse a refusé de se soumettre au vote des militants. Une autre candidate a été investie par les socialistes tarnais. Mais les instances nationales du PS veulent (conformément aux statuts du parti) passer sur le vote local et investir la députée sortante.

Linda Gourjade est dans le courant Hamon et appartient à la gauche du PS. Le résultat de la primaire la renforce encore davantage. Cette situation suscite un vrai malaise au sein de la fédération du PS tarnais. Un militant parle même d’une véritable « haine » envers Paris et la rue de Solférino.

La faible participation (47%) à l’élection du nouveau « 1er fédéral » peut, d’ailleurs, s’expliquer par ce climat de fronde.

Le mandat de Vincent Recoules va être court. Mais il s’annonce intense.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

01 Mar

Le PS de la Haute-Garonne « grogne » mais soutient l’accord « Hamon-Jadot »

Lundi 27 février, le bureau fédéral de la plus importante fédération d’Occitanie s’est prononcé sur l’accord « Hamon-Jadot ». Les socialistes de la Haute-Garonne saluent l’entente entre le PS et Europe Ecologie. Mais une motion (votée à l’unanimité) regrette une absence de concertation avec les instances locales.

Dans les locaux du PS 31 (Photo : MaxPPP)

Dans les locaux du PS 31 (Photo : MaxPPP)

Au niveau national, l’attribution par le PS de circonscriptions aux écologistes soulève un vent de fronde. Des socialistes sont mécontents et dénoncent un accord trop favorable à Europe Ecologie. Mais la grogne ne se limite pas aux élus et cadre du PS. Le partenaire PRG gronde également. Selon nos informations, la présidente des Radicaux de Gauche, Sylvia Pinel, estime que Benoît Hamon cède tout aux écologistes et néglige superbement son allié radical.

En Haute-Garonne, la critique existe. Mais elle est circonscrite. Les instances fédérales ne contestent pas le principe d’un accord. Elles soutiennent l’idée d’un entente entre socialistes et écologistes  :

Le bureau fédéral rappelle son attachement à l’union de la gauche et des écologistes et tient à saluer l’accord pour la présidentielle entre Benoît Hamon et Yannick Jadot.

Les socialistes de la Haute-Garonne ne critiquent pas (sur le fond) la réservation d’une circonscription au profit des écologistes. La motion adoptée à l’unanimité (moins 3 abstentions) ne conteste pas l’attribution de la « 5ème ». Une circonscription qui, d’ailleurs, était fléchée « partenaire ». Le bureau fédéral du PS31 limite ses réserves à un simple problème de forme :

Le bureau fédéral regrette que cette proposition n’ai fait aucun moment l’objet d’une concertation et d’une discussion préalable avec les candidats investis par le parti socialiste, ainsi qu’avec les instances locales.

Ce regret d’une décision « verticale », venue de Paris et imposée à Toulouse, est surprenante.

Le PS 31 compte parmi ses rangs un député qui est au coeur des tractations électorales. Christophe Borgel est le numéro 3 du PS en charge des élections. L’Homme clé des accords avec Europe-Ecologie croise toutes les semaines, de retour de Paris, ses camarades de la Haute-Garonne.

Le 1er fédéral de la Haute-Garonne, Sébastien Vincini aurait pu aller à la source et connaître (avant sa signature) les détours et les contours de l’accord « Hamon-Jadot ».  Selon une source proche des négociations, la motion du PS 31 est tactique :

C’est un jeu d’acteur pour ménager la chèvre et le chou et ménager les candidats socialistes qui font les frais de l’accord.

Dans la dernière partie de la motion, les socialistes de la Haute-Garonne demande une compensation : une réciprocité.

Le PS 31 demande que les écologistes (suite à la réservation de la « 5ème » en sa faveur) retirent ses candidats sur toutes les circonscriptions. Selon nos informations, Europe-Ecologie exclut totalement cette hypothèse.

Mais, selon un socialiste, ce n’est pas grave. Là encore, la revendication serait un simple « baroud d’honneur ». Un écran de fumée destiné à une seule chose : montrer que le PS 31 ne rend pas les armes sans résister.

Laurent Dubois (@laurentdub).

27 Fév

Législatives : Sylvia Pinel victime de l’accord « Hamon-Jadot » en Haute-Garonne ?

C’est signé et même ratifié. L’accord entre Benoît Hamon et Yannick Jadot a été validé, ce dimanche 26 février, par les militants écologistes. En Haute-Garonne, Europe-Ecologie récupère une circonscription. Le PS doit retirer sa candidate. Problème. Le parti de Sylvia Pinel négociait avec les socialistes une place de suppléant sur la circonscription offerte aux écologistes. La redistribution des cartes oblige le PRG a revoir ses ambitions.

Sylvia Pinel, présidente du PRG. Photo : Xavier Leoty/AFP

Sylvia Pinel, présidente du PRG. Photo : Xavier Leoty/AFP

En Occitanie, les conséquences de l’accord signé par Benoît Hamon et Yannick Jadot se limitent à deux circonscriptions. Et c’est surtout en Haute-Garonne que l’impact est sensible. Une candidate socialiste doit laisser sa place à une candidate écologiste. Mais, en réalité, il existe une victime « collatérale » : le PRG.

Des discussions stoppées net.

Le président du PRG 31 s’est positionné pour être le suppléant de la socialiste, Sandrine Floureusses, sur la circonscription concédée à Europe-Ecologie. Pierre-Nicolas Bapt est également intéressé par être titulaire sur la 3eme circonscription. Mais s’agissant de la 5eme circonscription, la porte se referme. Le PRG doit se tourner vers les écologistes et c’est loin d’être gagné.

Selon nos informations, les écologistes n’ont pas l’intention de former un ticket avec le PRG.

L’effet domino de l’accord « Hamon-Jadot » risque également de porter sur une autre circonscription de la Haute-Garonne. Une source précise que les radicaux de gauche réflechissent à une suppléance sur la « 7ème ». Le conseiller départemental, Antoine Bonilla, est dans les starting-blocks. Problème, le PS pourrait concéder la circonscription au PC de Pierre Lacaze.

Après la « 5ème » et le blocus des Ecologistes, la « 7ème » et un barrage du PC ?

Rien n’est fait. Mais le patron des communistes de la Haute-Garonne a une qualité non négligeable aux yeux des socialistes : il est ouvertement anti-Mélenchon et il plaide depuis des mois pour un accord avec le PS. Selon nos informations, Pierre Lecaze s’active et c’est la 7eme circonscription (ciblée par le PRG) qui pourrait faire l’objet d’un accord.

Evidemment, cette éventualité est suspendue aux relations entre les communistes et la France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon. Pour le moment, au niveau national, les deux composantes de « la gauche de la gauche » forment un attelage. Mais les sirènes des législatives peuvent être utiles au PS : fissurer le front commun en offrant des circonscriptions.

Que ce soit sur la « 5ème ou la 7ème circonscription, le PRG se retrouve au milieu d’un jeu de billard à plusieurs bandes. La seule porte de sortie pourrait se résumer à une suppléance de Cécile Ramos avec le député (sortant), Christophe Borgel sur la 9ème circonscription.

Mercredi 1er mars, le parti de Sylvia Pinel va se réunir en comité directeur.

Dans les rangs radicaux de gauche, l’échéance est attendue avec impatience.

Sur l’intranet du parti, un militant exprime ouvertement ses attentes : est-ce que le PRG va être « rétribué » pour sa fidélité au PS, Sylvia Pinel va-t-elle bénéficier d’un retour sur investissement grâce à sa participation à la primaire ?

La réponse à ces interrogations (largement partagées par les cadres et les militants du parti) se ramènent à des données chiffrées : combien de titulaires et de suppléants arrachés au PS.

Réponse dans les prochains jours.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

 

25 Fév

Accord « PS-Ecologistes » en Haute-Garonne : qui pour remplacer la candidate PS ?

L’accord entre le PS et « Europe-Ecologie » impacte les législatives en Haute-Garonne. La 5eme circonscription est concernée. La candidate socialiste fait de la résistance et refuse l’hypothèse d’un jeu de chaises musicales avec « Europe-Ecologie ». Mais le nom de sa « remplaçante » est déjà connu. Il s’agit de Clémentine Renaud.

Assemblée Nationale. Photo MaxPPP

Assemblée Nationale. Photo MaxPPP

Les accords électoraux sont toujours douloureux. Des candidats doivent céder leur place. Ce n’est jamais de gaité de coeur. Souvent, on assiste à une levée de boucliers. La tradition est respectée pour les législatives de 2017. En Occitanie, deux circonscriptions sont « sacrifiées » sur l’autel d’un accord national entre le PS de Benoît Hamon et l’écologiste, Yannick Jadot.

Dans l’Hérault, la situation est censée être « facile ». Il s’agit « simplement » de dégager la voie à un député sortant. Le PS s’engage à ne pas présenter de candidat face à Jean-Luc Roumegas sur la 1er circonscription. Néanmoins, des dents (socialistes) grincent et des cadres grognent. Des voix s’élèvent (notamment dans la section de Saint-Jean-de-Védas) pour rappeler les relations compliquées entre le député écologiste et les socialistes.

La mauvaise humeur dans l’Hérault n’est rien comparée à la fronde en Haute-Garonne. A peine l’information divulguée, la candidate PS a annoncé l’organisation d’une conférence de presse. Sandrine Floureusses affirme sa volonté d’aller jusqu’au bout. La conseillère départementale ne veut pas renoncer à son ticket pour les législatives et laisse planer l’hypothèse d’une candidature dissidente.

Un vieux « routier » du PS de la Haute-Garonne relativise :

C’est de la mousse. C’est le jeu de faire mine de résister. Mais, franchement, si elle découvre seulement maintenant que la 5eme est destinée aux partenaires. Tout cela va se calmer car de toute manière le national décide et cela a toujours été comme ça. A toutes les élections, des candidats investis doivent laisser leurs places. C’est le jeu et tout le monde le sait.

Selon nos informations, la remplaçante de la socialiste n’a pas encore confirmé son acceptation. Selon nos informations, l’écologiste hésite et prend le temps de la réflexion. Une source précise :

Cela ne m’étonnerait pas qu’elle soit remplacée ou qu’elle soit épaulée.

Mais, pour le moment, le nom de la candidate (encore virtuelle) est connu et même public. Il s’agit de Clémentine Renaud.

Le 5 février, les écologistes ont présenté à la presse leurs candidats en Haute-Garonne. Sur la 5eme circonscription, il s’agit de Clémentine Renaud. Agée de 40 ans, la jeune femme travaille dans le milieu de l’économie sociale et solidaire (ESS). Depuis février 2016, Clémentine Renaud est la porte-parole d’EELV sur Toulouse. Elle a rejoint le mouvement écologiste après les municipales de 2014.

En 2015, Clémentine Renaud a été candidate, aux élections départementales, sur le canton de Toulouse 3.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

24 Fév

Législatives : le PS offre une circonscription aux écologistes en Haute-Garonne

L’accord signé entre Benoît Hamon et Yannick Jadot comporte un volet « législatives ». Selon nos informations, l’Occitanie est concernée. Deux circonscriptions sont réservées aux écologistes : dans l’Hérault (pour un député EELV sortant) et sur la Haute-Garonne.

Yannick Jadot et Benoît Hamon, Photo : AFP

Yannick Jadot et Benoît Hamon, Photo : AFP

Le ralliement de l’ex-candidat écologiste Yannick Jadot à la candidature du socialiste Benoît Hamon passe par une plate-forme programmatique : sortie du nucléaire, constitution pour une VIème République, abrogation de la loi Travail.

Mais il existe un autre aspect : des circonscriptions réservés aux écologistes pour les prochaines législatives. Selon nos informations, deux sortes de circonscriptions sont inscrites dans l’accord entre le PS et Europe-Ecologie. Des circonscriptions détenues par des sortants et des circonscriptions « nouvelles », considérées comme gagnables. L’ensemble représente 38 circonscriptions sur l’ensemble de la France. Cécile Duflot, ex-ministre, et Emmanuelle Cosse, actuelle membre du gouvernement, sont concernées. Le signataire de l’accord, Yannick Jadot, est lui-même pressenti dans le département de la Seine-Saint-Denis.

En Occitanie, deux départements sont concernés : l’Hérault et la Haute-Garonne.

Dans l’Hérault, il s’agit de la 1ère circonscription. Une circonscription actuellement détenue par un sortant, le député (EELV), Jean-Louis Roumégas. Il n’aura donc pas de candidat socialiste face à lui.

Selon plusieurs sources, la Haute-Garonne est aussi concernée. Contacté par France 3 Midi-Pyrénées, le patron du PS 31, Sébastien Vincini déclare :

J’apprends que nous serions concernés. Je le mets au conditionnel car je suis surpris. J’ai eu des contacts téléphoniques et on ne m’a rien dit.

Néanmoins, une source nationale confirme bien qu’une circonscription de la Haute-Garonne est réservée à un candidat écologiste. L’information n’est pas (encore) publique et elle est tenue confidentielle. Les instances du PS doivent informer les fédérations départementales. De plus, il s’agit de ménager les malheureuses « victimes ». Le but est d’éviter que les candidats PS débarqués (suite à l’accord national avec Europe Ecologie) ne l’apprennent par la presse.

Selon nos informations, la 3ème circonscription (réservée en 2012 aux Verts) n’est pas impactée. Il pourrait s’agir de la 5ème circonscription. Une circonscription actuellement détenue par la députée (sortante) François Imbert qui ne se représente pas et sur laquelle est investie la conseillère départementale PS Sandrine Floureusses.

De son côté, la candidate socialiste affirme qu’elle ira « jusqu’au bout » et qu’elle  » fera campagne chaque seconde jusqu’au 18 juin ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

03 Fév

Pénélope Gate : le député UDI du Tarn, Philippe Folliot, « sommé » de démissionner de l’équipe de François Fillon

L’affaire Pénélope Fillon s’invite dans les législatives tarnaises. Le candidat PS, Patrice Bédier, demande à son futur adversaire, le député (sortant) Philippe Folliot de démissionner de l’équipe de campagne de François Fillon.

Philippe Folliot, député du Tarn Photo MaxPPP

Philippe Folliot, député du Tarn Photo MaxPPP

L’appel à la démission est purement symbolique. Philippe Folliot ne va pas se soumettre et se démettre parce que son concurrent le lui demande. Mais cet épisode (mêlant coup de com’ et sens tactique) montre que les présidentielles ne sont  les seules à être impactées par le Pénélope Gate. Mais surtout l’intrusion de l’affaire Fillon dans le paysage tarnais est révélatrice. La bataille sur la « 1ere » ne va pas manquer de sel.

Philippe Folliot est une figure « historique » de la politique tarnaise. Maire de Saint-Pierre-de Trévisy pendant 12 ans, conseiller général du Canton de Vabre durant 13 ans, 6 ans conseiller municipal de Castres, Philippe Folliot est député du Tarn depuis 14 ans. A ce CV politique (imposant) s’ajoute une passe très difficile pour le PS. Que ce soit nationalement ou localement. Sur le papier, le duel entre Philippe Folliot et Patrice Bédier est (parfaitement) déséquilibré. Le jeune socialiste entame son premier mandat local depuis les municipales de…2014. Et, en plus, son étiquette PS peut ressembler à une cible sur le front pour les électeurs.

Néanmoins, Patrice Bédier ne manque pas d’imagination. Lors de la campagne (interne) pour les investitures, l’ancien conseiller ministériel s’est déjà signalé par une initiative originale. Patrice Bédier a proposé d’associer les militants à la rédaction de lois. L’appel à la démission de Philippe Folliot illustre, une nouvelle fois, le sens de l’initiative et la capacité à surfer sur les événements de Patrice Bédier.

L’agilité ne suffit pas pour gagner des élections. Mais cela aide (incontestablement) à animer une campagne.

Du côté de Philippe Folliot, la réaction se réduit à un mot et à une pointe d’humour : « Aucune. Faut lui demander quand il (ndlr Patrice Bédier) rejoindra l’équipe de Benoît Hamon« .

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

Législatives dans le Gard : Christophe Rivenq a-t-il tenté d’imposer sa femme ?

Christophe Rivenq a été investi pour les législatives dans le Gard. Selon nos informations, le conseiller régional (LR) renonce à sa candidature. Cette décision est liée à sa situation juridique. Le conseiller régional pouvait difficilement ignorer cette évidence. Selon plusieurs sources, la « vraie-fausse » candidature du Gardois pourrait être juste un jeu de billard à deux bandes : bloquer une place pour la « transmettre »… à sa femme.

Christophe Rivenq, président du groupe de l'Union de la Droite et du Centre au conseil régional. Photo : MaxPPP

Christophe Rivenq, président du groupe de l’Union de la Droite et du Centre au conseil régional. Photo : MaxPPP

Conseiller régional, directeur de cabinet et directeur général des services de la commune d’Alès et de l’Agglomération du Grand Alès, Christophe Rivenq est un cas unique en France. Le président du groupe d’opposition cumule 4 emplois et un mandat politique. L’accumulation, sur la même tête, de 4 casquettes dans deux collectivités différentes est légale. La loi du 21 avril 2016 sur la déontologie et aux droits et obligations des fonctionnaires rappelle le seul principe applicable en la matière : le temps de travail et la rémunération ne doit pas dépasser 115 % d’un temps complet.

En revanche (et ce n’est pas une question de cumul) le simple fait d’exercer une fonction publique non élective est incompatible avec une candidature aux législatives. L’article LO 139 du Code Électoral est catégorique.

Christophe Rivenq n’est pas un fonctionnaire. Mais il exerce bien une fonction publique, sur la base d’un contrat de travail de droit public.

Selon une source, « Rivenq ne pouvait pas ignorer l’incompatibilité. Il a demandé l’investiture en toute connaissance de cause ».

Mais alors une question se pose. Pourquoi solliciter une investiture alors qu’une candidature est impossible ?

Une source livre une hypothèse :

Rivenq voulait bloquer, geler une place pour sa femme. On voit bien que les femmes ne portent pas vraiment chance aux politiques (ndlr : référence à l’affaire Pénopole Fillon). Je ne suis pas certain que ce soit une bonne idée. Je ne sais pas s’il va aller jusqu’au bout. Mais il est certain qu’il a travaillé pour laisser sa place à sa femme.

Contacté par France 3 Occitanie, Christophe Rivenq confirme son retrait des législatives. Le conseiller régional précise également qu’il a parfaitement conscience, depuis le début, d’une évidence. Son investiture ne pouvait pas aller jusqu’à une candidature. En revanche, Christophe Rivenq dément (formellement) que sa femme puisse prendre sa succession. Nathalie Rivenq a été candidate aux départementales de 2015 sur le canton Alès 1. Mais, Christophe Rivenq est catégorique. Sa femme ne participera pas aux législatives de juin prochain :

Les gens sont étonnants et mal-intentionnés. Dans le contexte actuel, je cherche juste à protéger le nom de la personne qui va me remplacer. Mais son nom sera connu dans quelques jours.

Selon nos informations, l’heureuse « élue » pourrait être une adjointe au maire d’Alès et conseillère départementale, Marie-Christine Peyric. Christophe Rivenq « protégerait » son nom car son employeur (le maire d’Alès, Max Roustan) ne serait pas favorable à ce casting.

A suivre

Laurent Dubois (@laurentdub)

26 Déc

Législatives en Haute-Garonne, pas de trêve des confiseurs pour les investitures à droite

Pas de répit et de repos à droite. A droite, en Haute-Garonne, le sujet des investitures aux législatives est sur la table même en période de réveillons. Ce vendredi 23 décembre, sur le Blog politique de France3 Midi-Pyrénées, la présidente LR31, Laurence Arribagé affiche sa conviction : la victoire à la primaire de François Fillon ne va pas bouleverser les investitures attribuées l’été dernier.

Le représentant de François Fillon en Haute-Garonne, Jean-Marie Belin, répond à la parlementaire toulousaine.

François Fillon et Jean-Marie Belin à Toulouse. Photo : @CotéToulouse

François Fillon et Jean-Marie Belin à Toulouse. Photo : @CotéToulouse

Au niveau national, le ton est donné et la ligne est claire. Début janvier, François Fillon va ouvrir le dossier des investitures aux législatives. Sur le papier, les jeux sont faits depuis plus de six mois. 472 investitures ont été attribuées lors d’une commission nationale en juillet dernier. Seules 80 circonscriptions (sur 577) sont gelées et doivent faire l’objet d’une décision. Mais, « détail » qui change tout, ces arbitrages remontent à une autre époque. Celle de la présidence de Nicolas Sarkozy.

L’ancien patron des Les Républicains est à la retraite (forcée) depuis sa (cuisante) défaite à la primaire. Le nouvel homme fort de la droite souhaite prendre la main. Exclu des instances de l’appareil depuis des années (en raison du violent conflit avec Jean-François Copé puis du retour de Nicolas Sarkozy à la tête du parti), François Fillon veut récupérer les manettes. Des manettes qu’on lui refusaient et qui lui échappaient.

Jean-Marie Belin insiste sur la légitimité d’un retour de François Fillon dans le jeu des investitures :

De quel droit peut-on refuser au candidat investi et « patron » de fait des LR, de passer en revue, une par une, toutes les désignations dans toutes les circonscriptions de France ?

Le représentant de la François Fillon en Haute-Garonne ne contente pas de défendre la ligne nationale de François Fillon. Jean-Marie Belin estime que le plus grand (et peuplé) département de l’Occitanie n’échappe pas à la règle commune pour tous les départements de France et de Navarre.

L’extra-territorialité de la Haute-Garonne n’est pas encore avérée…Elles (ndlr les investitures) avaient été faites par d’autres et sans lui (ndlr François Fillon), il y a des mois. Restons démocrates.

Malgré ce recadrage, Jean-Marie Belin, ne plaide pas (forcément) pour une remise en cause des investitures.

Depuis quand une revue des effectifs, un passage en revue, un peignage sont-ils synonymes de remise en cause ? Cette confusion lexicale montre-t-elle une absence de certitude sur la qualité des pré-désignés ? Nous ne croyons pas à l’amalgame entre un tour d’horizon légitime et une remise en question !

Les précautions (oratoires) et les précisions (lexicales) de Jean-Marie Belin n’enlèvent rien au fond. Nationalement, François Fillon revendique le droit d’évaluer la qualité et la pertinence des investitures attribuées au temps de LR version Sarko. Localement, en Haute-Garonne, Jean-Marie Belin évoque également « un réexamen pour déterminer qu’elles sont les candidatures les plus efficaces« .

Cette précision a de quoi animer le reveillon des candidats en Haute-Garonne.

Laurent Dubois (@laurentdub)