03 Avr

Depuis 1965, Toulouse a (presque) toujours voté à gauche à la présidentielle

On dit que Toulouse vote à gauche pour les scrutins nationaux et à droite pour les élections locales. Info ou intox ? Nous avons vérifié en nous plongeant dans les résultats de la ville pour les 9 élections présidentielles qui ont eu lieu depuis 1965.

Lors du débat Mitterrand-Chirac en 1998 (photo : AFP)

Lors du débat Mitterrand-Chirac en 1998 (photo : AFP)

Si Toulouse était la France, le pays aurait été dirigé par 8 présidents de la République de gauche sur les 9 qui ont été élus. Si Toulouse était la France, Mitterrand aurait été élu président dès 1965 et Lionel Jospin dès 1995. Si Toulouse était la France, le général De Gaulle, Valéry Giscard d’Estaing, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy ne l’auraient jamais été. Si Toulouse était la France, le pays se serait doté pour la première fois d’une femme présidente en 2007… 

Mais Toulouse n’est pas la France…

Pour autant ce que révèle la plongée dans les résultats des élections présidentielles successives à Toulouse, c’est qu’effectivement, depuis 1965 et l’instauration de l’élection au suffrage universel du chef de l’Etat, la ville a toujours choisi le candidat de gauche, à une exception près : en 1969. Même en 2002, la ville rose avait placé Lionel Jospin en tête au premier tour.

Mitterrand a battu De Gaulle en 1965

En 1965, pour la première élection du Président de la République au suffrage universel, De Gaulle paraît imbattable. François Mitterrand le pousse pourtant à un second tour inattendu. Alors que la France porte Charles de Gaulle à l’Elysée avec plus de 55 % des voix, Toulouse, dirigée alors par un maire socialiste , Louis Bazerque, inverse la tendance :

  • François Mitterrand : 55, 38 %
  • Charles de Gaulle : 44, 62 %

En 1969, Toulouse choisit Pompidou contre Poher

Après la démission de De Gaulle, désavoué lors d’un référendum, la gauche ne parvient pas à s’organiser divisée en le communiste Jacques Duclos, le SFIO Gaston Deferre et le PSU Michel Rocard. Le second tour oppose donc le Premier ministre Georges Pompidou et le président du Sénat Alain Poher. Pompidou est élu avec 58,61 % des voix. C’est la seule fois dans l’histoire que Toulouse choisit un président de droite. Et pour cause, il n’y a pas de candidat de gauche au second tour.

  • Georges Pompidou : 52,36 %
  • Alain Poher : 47,64 %

Mitterrand plutôt que Giscard en 1974

Après la mort de Pompidou, Valéry Giscard d’Estaing s’impose à droite face à Jacques Chaban Delmas. A gauche, Mitterrand est presque en mesure de l’emporter mais s’incline de justesse (49,19 %) face au jeune ministre de l’Economie (50,81 %). A Toulouse, où Pierre Baudis a été élu maire en 1971, Mitterrand est largement devant.

  • François Mitterrand : 53,75 %
  • Valéry Giscard d’Estaing : 46,25 %

Le raz de marée Mitterrand en 1981

François Mitterrand tient sa revanche en 1981 en devenant enfin Président de la République (51,76 %) face au président sortant (48,24 %). A Toulouse, Miterrand lamine Giscard dans les urnes :

  • François Mitterrand : 58,54 %
  • Valéry Giscard d’Estaing : 41,46 %

Mitterrand face à Chirac en 1988

7 ans plus tard, le président PS est réélu largement avec 54,02 % des voix face à son premier ministre de cohabitation Jacques Chirac (45,98 %). Toulouse, qui compte un maire de centre-droit après l’élection de Dominique Baudis en 1983, choisit encore largement Mitterrand, avec cependant un écart moindre avec le score national.

  • François Mitterrand : 56,61 %
  • Jacques Chirac : 43,38 %

En 1995, Jospin bat Chirac

Elu de Haute-Garonne, Lionel Jospin, candidat PS face à Chirac en 1995 aurait été élu Président de la République si la France avait voté comme Toulouse. Le candidat socialiste est pourtant largement battu au niveau national avec 47,36 % contre 52,64 % à Jacques Chirac. Un résultat inversé à Toulouse :

  • Lionel Jospin : 51,78 %
  • Jacques Chirac : 48,21 %

2002 : Jospin en tête au premier tour

Comme le reste de la France, Toulouse a voté Chirac (86,06 %) au second tour de l’élection présidentielle de 2002, face à Jean-Marie Le Pen (13,94 %). Mais ce qui est intéressant, c’est de regarder le résultat du premier tour… A Toulouse, ou l’UDF Philippe Douste-Blazy a succédé à Dominique Baudis au Capitole en 2001, Lionel Jospin sort en tête :

  • Lionel Jospin : 20,23 %
  • Jacques Chirac : 17,34 %
  • Jean-Marie Le Pen : 14,65 %

En 2007, Royal plutôt que Sarkozy

Alors que la France choisit Nicolas Sarkozy (53,06 %) plutôt que Ségolène Royal (46,94 %), Toulouse, dont Jean-Luc Moudenc est le maire après le départ de Philippe Douste-Blazy en 2004, inverse le résultat et donne la majorité de ses voix à la candidate socialiste.

  • Ségolène Royal : 57,6 %
  • Nicolas Sarkozy : 42,4 %

En 2012, Hollande dépasse les 60 %

Même rejet du candidat Sarkozy, président sortant en 2012. Cette fois, Toulouse a un maire de gauche, le socialiste Pierre Cohen élu en 2008 et offre à François Hollande, élu président, l’un de ses meilleurs scores en France :

  • François Hollande : 62,54 %
  • Nicolas Sarkozy : 37,46 %

Et en 2017 ?

Impossible de se projeter, à partir de ces résultats, sur ce que sera le scrutin présidentiel de 2017. D’autant que la situation sur l’échiquier politique est loin d’être clair. Rendez-vous au soir du second tour, le 7 mai, pour savoir si Toulouse a de nouveau fait entendre sa voix.

FV (@fabvalery) avec J. Leroy

01 Avr

Le maire (LR) de Lavaur, Bernard Carayon au FN : « un poisson d’avril »

Ce 1er avril, Le Figaro évoque de possibles ralliements d’élus de droite au Front National. Le nom du maire de Lavaur, dans le Tarn, est cité par le quotidien national. Bernard Carayon réagit et parle d’un « poisson d’avril ».

Bernard Carayon ©MaxPPP

Bernard Carayon @MaxPPP

Des approches informelles et des ralliements surprises. Le Figaro publie un article sur un rapprochement et des contacts entre des représentants de la droite et le parti de Marine Le Pen.

Le quotidien national ne se contente pas de dévoiler des tractations et des rapprochements. Le Figaro publie une liste d’élus LR qui pourraient basculer au FN. Parmi les noms cités, celui du maire de Lavaur, Bernard Carayon.

Contacté par France 3 Occitanie, l’ancien député du Tarn et candidat (LR) aux législatives fait part de sa surprise :

Je suis très surpris. J’ai cru que c’était un poisson d’avril. Je n’ai rien à démentir.

Bernard Carayon rappelle ses rapports avec le FN :

Les deux seules fois où j’ai été battu le FN a appelé à voter contre moi. Je ne suis vraiment pas habitué à ce que le FN me fasse de cadeau. En revanche, s’ils deviennent enfin des gens de bon sens et qu’ils acceptent de voter pour moi, je ne vais pas refuser leur suffrage. Comme d’ailleurs je suis prêt à accueillir les voix de gauche ou celles des macronistes repentis. Je fais mienne la phrase de Clemenceau. Les voix ne se pèsent pas. Elles se comptent.

Dans l’entourage de Bernard Carayon, la présence du nom de maire de Lavaur dans la liste des « transfuges » possibles provient du…FN. Cette « fuite » téléguidée viserait un objectif : déstabiliser la droite.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

Haute-Garonne : le président du PRG, Pierre Nicolas Bapt, démissionne…un 1er avril

Le président du PRG de la Haute-Garonne annonce sa démission. Mais Pierre Nicolas Bapt ne démissionne pas. Et oui. Nous sommes le …1er avril.

Pierre Nicolas Bapt. président du PRG 31

Pierre Nicolas Bapt. président du PRG 31

La réussite d’un poisson d’avril repose sur une recette de base : la crédibilité. Le président du PRG 31 a compris que l’annonce d’un voyage sur Mars ou d’un millionième adhérent ferait « pschitt ».

En revanche, une démission, c’est parfaitement convaincant.

La présidentielle de 2017 plonge le plus vieux parti dans un mauvais sketch. Le PRG de Sylvia Pinel se retrouve contraint de soutenir le « gauchiste » Benoît Hamon. La potion est amère pour des radicaux de gauche à la fibre (majoritairement) « sociale-démocrate ». Un accord pour les législatives aide à avaler la pilule. Mais beaucoup estomacs ont un haut-le-coeur.

En plus d’un écran écart idéologique, le PRG est « cannibalisé » par Emmanuel Macron. Des pans entiers du parti sont engloutis par le mouvement En Marche !

Dans ce contexte, une démission à la présidence du PRG 31 est totalement crédible.

ça fait un vrai poisson d’avril. Même si le poisson a des reflets d’humour noir.

Laurent Dubois (@laurentdub)

31 Mar

Politic Café #24 : une spéciale Benoît Hamon

Politic Café

Cette semaine dans notre module vidéo de commentaires de l’actualité politique en Occitanie on s’est exclusivement intéressés à la semaine du candidat PS Benoît Hamon : la tribune des militants PS de la région qui demandent aux socialistes qui soutiennent Macron de quitter le parti, le lâchage de certains écologistes au profit de Jean-Luc Mélenchon et la « prise de distance » de l’ancien président de la région Midi-Pyrénées Martin Malvy.

La « Vallsiste » Carole Delga dénonce la trahison de…Manuel Valls

Ce jeudi 30 mars, Benoît Hamon a tenu un meeting à Montpellier. Carole Delga a profité de l’occasion pour dénoncer les trahisons envers le parti socialiste. Proche de Manuel Valls, la présidente de Région a visé explicitement mais à demi-mot l’ancien premier ministre.

Carole Delga et Manuel Valls pendant la campagne des primaires. Photo : AFP-Eric Cabanis

Carole Delga et Manuel Valls pendant la campagne des primaires. Photo : AFP-Eric Cabanis

Mercredi 29 mars, Manuel Valls a basculé, avec armes et bagages, du côté d’Emmanuel Macron. Le soir de ce lâchage, Jean-Luc Mélenchon a refusé la main tendue par Benoît Hamon. La semaine qui s’achève a été une semaine noire pour le candidat socialiste. Mais les journées de Manuels Valls sont également chahutées.

Son ralliement à Emmanuel Macron déclenche un déluge de violentes critiques. « Pitoyable ». « Minable ». « Indigne ». « Pathétique ». Les mots sont durs et les attaques brutales. Ils sont prononcés par des soutiens de Benoît Hamon. L’intensité et la virulence des piques peuvent surprendre. Mais elles sont dans l’ordre des choses. Les « hamonistes » défendent Benoît Hamon.

En revanche, une accusation de trahison venant des rangs « vallsistes », c’est plus surprenant. Carole Delga ne cite pas le nom de Manuel Valls. Mais l’allusion est (totalement) transparente. La présidente de Région déclare :

Ne comptez pas sur moi pour trahir le parti et casser la maison. Soyons fidèle au vote de la primaire et à l’expression du vote du peuple de gauche.

Pendant la primaire, Carole Delga a soutenu Manuel Valls. Elle a été très active sur le terrain en organisant, notamment, un grand meeting à Colomiers, en Haute-Garonne. Députée du Comminges, Carole Delga a régulièrement participé aux réunions du courant pro-Valls, les Réformateurs.

Malgré ses (profondes) racines Vallsistes, Carole Delga épingle ouvertement l’attitude de l’ancien premier ministre. Trahison du parti et du résultat de la primaire. Carole Delga reprend les thèmes « hamonistes ».

A trois semaines du 1er tour, Carole Delga aurait pu choisir le silence et la discrétion. Sa conversion (express) au « hamonisme » peut surprendre.

Mais l’attitude de la présidente de Région n’est pas étonnante. Carole Delga peaufine son image. La fidélité au parti et le légitimisme sont des cartes positives. Ce genre de discours plaît aux militants. La présidente de Région tient également compte de la situation politique. L’Occitanie a voté Hamon au moment des primaires. Malgré l’engagement de Carole Delga en faveur de la candidature Valls, les électeurs de la région se sont (massivement) portés sur Benoît Hamon.

La présidente de Région se positionne en patronne des socialistes d’Occitanie. Carole Delga ne peut pas être à contre-courant des socialistes de sa région. Immédiatement après le verdict de la primaire, la présidente d’Occitanie a infléchi son positionnement en fédérant le PS régional derrière Benoît Hamon. C’est l’appel de Carcassonne. Un appel sans grand écho. Mais l’objectif (tactique) est atteint : un glissement de Carole Delga vers le vainqueur de la primaire.

Le « lâchage » de Manuel Valls marque une étape supplémentaire. Un cap est franchi avec une critique explicite de l’ancien premier ministre.

Mais la ligne reste la même.

Une ligne qui subira (peut-être) un nouvel infléchissement en fonction des résultats du 1er tour de la présidentielle et du score de Benoît Hamon.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

30 Mar

L’ancien président (PS) de Midi-Pyrénées, Martin Malvy, prend ses distances avec Benoît Hamon

Une figure historique du PS d’Occitanie, l’ancien président de région Martin Malvy prend ouvertement ses distances avec Benoît Hamon.

Martin Malvy ancien président de la Région Midi-Pyrénées et président du Grand Figeac; Photo Max PPP

Martin Malvy ancien président de la Région Midi-Pyrénées et président du Grand Figeac; Photo Max PPP

Le Lot est une terre socialiste. Mais la présidentielle de 2017 bouleverse cet ancrage historique. Le département de Maurice Faure est au hit parade des parrainages Macron. Et les parrains ont du poids : le sénateur Gérard Miquel, le député Jean Launay, le président du conseil départemental Serge Rigal.

Mais ce n’est pas tout. Une figure (historique) du socialisme lotois (et en Occitanie) prend ses distances avec le candidat du PS à la présidentielle. Ancien ministre, ex-député et président (emblématique) du conseil régional de Midi-Pyrénées, Martin Mavy a traversé les septennats de François Mitterrand, la cohabitation de Lionel Jospin, les quinquennats de Nicolas Sarkozy et de François Hollande.  Pour la présidentielle de 2017, Martin Malvy n’a parrainé aucun candidat.

L’ancien président de Région préside toujours une importante communauté de communes, le Grand Figeac. A ce titre, le compagnon de route de François Mitterrand aurait pu donner sa signature. Mais ce n’est pas le cas.

Cette abstention était un signe. « Fabiusien » de souche, Martin Malvy partage avec l’ancien premier ministre une ligne « sociale-démocrate« . Une ligne qui ne cadre pas avec le positionnement de Benoît Hamon.

A la tête (pendant 18 ans) de Midi-Pyrénées, le Lotois a érigé ses qualités gestionnaires en véritable marque de fabrique et en marqueur politique. Obsession permanente de l’investissement. Volonté de maintenir une matelas budgétaire. A droite comme à gauche, le style Malvy était salué.

Avec un tel profil, Martin Malvy pouvait difficilement se retrouver dans la candidature de Benoît Hamon pour la présidentielle de 2017. Ses réserves n’étaient pas un mystère. Mais elles demeuraient discrètes et étaient confinées dans le cénacle politique.

Comme le précise, un vieux routier de la politique lotoise :

Le plus surprenant c’est qu’il (ndlr Martin Malvy) le dise. Mais qu’il le pense c’était connu.

Désormais, le jugement de Martin Malvy sur Benoît Hamon est mis sur la place publique :

S’il continue (ndlr Benoît Hamon) avec son revenu universel je ne suis pas sûr de le suivre jusqu’au bout.

Martin Malvy, à la différence de plusieurs personnalités lotoises, ne basculent pas chez Emmanuel Macron. Mais le président du Grand Figeac justifie, ou du moins explique, l’adhésion de la gauche lotoise au candidat d’En Marche !

 Le ralliement à Macron, c’est la volonté ne pas suivre Hamon. Le Lot n’est pas pour les extrêmes.

Les instances nationales du PS rejettent, en dehors du parti socialiste, le soutiens d’Emmanuel Macron. Des voix demandent même l’exclusion de Manuel Valls.

Martin Malvy ne risque rien. Il se contente d’une critique ouverte de Benoît Hamon;

C’est (probablement) encore plus percutant.

Laurent Dubois (@laurentdub) avec AFP

Des écologistes « insoumis » lâchent Hamon et appellent à voter Mélenchon

« Europe-Ecologie » soutient la candidature de Benoît Hamon. Mais des écologistes de la Haute-Garonne prennent leurs distances et appellent à voter pour Jean-Luc Mélenchon.

Jean-Luc Mélenchon Photo MaxPPP

Jean-Luc Mélenchon Photo MaxPPP

Patrick Jimena lance un appel à voter pour Jean-Luc Mélenchon. Cette initiative est contraire à l’accord (national) conclu entre l’écologiste Yannick Jadot et le socialiste Benoît Hamon. Mais le trublion de Colomiers, Patrick Jimena, assume parfaitement.

Patrick Jiména est un habitué des pétitions et des manifestes. Le texte appuyant et motivant le ralliement à Jean-Luc Mélenchon est dans la même veine. Les propos sont cash :

Hamon est cadenassé par une logique d’appareil. Il aurait du s’émanciper de l’appareil socialiste après la primaire. Il ne l’a pas fait. Mélenchon élève le débat et bénéficie d’une dynamique. Y’a pas photo.

Les chiffres des sondages appuient les propos de Patrick Jiména. Les études d’opinions restent de simples études d’opinions. Mais les dernières livraisons profitent à Jean-Luc Mélenchon. Inversement, Benoît Hamon, « dévisse » et se retrouve au niveau de la barre fatidique des « 10% ».

Mais l’affaiblissement de Benoît Hamon n’est pas la seule justification de l’appel à voter Mélenchon. Patrick Jiména et ses cosignataires (un élu de Plaisance-du-Touch, deux adhérents d’EELV et des représentants de la société civile) mettent en avant un argument qui ne déplairait pas à Emmanuel Macron :

Nous assistons à une recomposition du paysage politique. Il convient de bâtir les fondations d’un renouveau citoyen et écologiste. Pour nous, le mouvement des Insoumis (NDLR mouvement de Jean-Luc Mélenchon) à dessiner les contours d’une nouvelle maison.

En toile de fond, les écologistes Insoumis « placent » ouvertement la perspective des législatives :

Nous soutiendrons la candidature de Jean-Luc Mélenchon dès le premier tour des élections présidentielles et nous nous engageons dans un processus de recomposition politique dès les élections législatives sur la base d’un programme partagé.

Patrick Jiména n’a jamais caché son intention de se présenter aux législatives. La signature de l’accord Hamon-Jadot et la réservation d’une circonscription (haute-garonnaise) au profit des écologistes pouvaient brider ou du moins compliquer une candidature. Les instances locales du PS demandent une réciprocité et donc l’absence de candidat EELV face aux candidats PS sur les circonscriptions non réservées. La circonscription de Patrick Jiména est concernée.

Cette demande (formalisée par le vote d’une motion des instances fédérales du PS31) risquait de conduire à un « retrait » de la candidature de Patrick Jiména.

La question ne se pose plus.

Il reste deux inconnues : le nombre de signataires de l’appel et la réaction des instances nationales d’Europe Ecologie. S’agissant des signatures, la marge de progression est importante. Elles sont 11 pour le moment. En revanche, l’avenir des écologistes Insoumis au sein d’EELV est beaucoup moins « ouvert ».

Des sanctions risquent de tomber.

Petite consolation, pour d’autres raisons (le soutien à Emmanuel Macron, les camarades socialistes des écologistes Insoumis sont également sur la sellette.

Laurent Dubois (@laurentdub)

29 Mar

« Ne vous prétendez plus socialistes » : des militants PS d’Occitanie fustigent les soutiens de Macron

Peut-on à la fois être membre du PS et soutenir Emmanuel Macron à l’élection présidentielle ? Non répondent des socialistes de la région Occitanie qui ont signé à ce sujet une tribune, que nous publions en exclusivité sur ce blog.

Photo d'illustration MaxPPP

Photo d’illustration MaxPPP

C’est une tribune inspirée par la lettre ouverte des jeunes socialistes du Finistère, envoyée au ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, après l’annonce de son ralliement à Emmanuel Macron. Une lettre avec cette punchline : « La gauche vivante préfère les éoliennes aux girouettes ».

L’initiative vient de Rémi Demersseman, entrepreneur toulousain, secrétaire national adjoint du Parti Socialiste. Elle intervient le jour où Manuel Valls annonce qu’il va voter Emmanuel Macron dès le premier tour.

L’idée en question : faire entrer dans les esprits de gauche qu’on ne peut pas rester membre du parti socialiste en ayant choisi de soutenir Emmanuel Macron à la présidentielle. Le PS a son candidat, Benoît Hamon ; si un socialiste veut soutenir un autre candidat, il doit se mettre en congé du parti.

Rapidement, la tribune rédigée par le Toulousain (et que vous pouvez lire en intégralité sous cet article) a fait tâche d’huile en Occitanie, même si les auteurs reconnaissent qu’aucune personnalité de premier plan au PS, issue de la région, n’a franchi le rubicon. Parmi les personnalités d’Occitanie qui ont rejoint le candidat d’En Marche !, le maire de Rodez Christian Teyssèdre est fâché avec le PS depuis les élections régionales, la députée de Haute-Garonne Monique Iborra en a été exclue ainsi que le maire de Montpellier, Philippe Saurel, qui se dit socialiste mais hors du PS.

Dans cette tribune les mots sont forts : selon les signataires la décision de socialistes de soutenir Macron « insulte les centaines de milliers de citoyens qui se sont déplacés lors de la primaire de la gauche ».

Voici leur texte :

[TRIBUNE] : « Soutiens occitans à Emmanuel Macron, soyez cohérents, ne vous prétendez plus socialistes » (par un collectif)

« Cette tribune se base sur celle adressée par les jeunes socialistes du Finistère à Jean-Yves Le Drian. Elle s’adresse à tous ceux, élus ou non, militants socialistes, qui soutiennent la candidature de Macron au 1er tour de la Présidentielle. Vous avez fait le choix de soutenir Emmanuel Macron.

Cette décision foule aux pieds nos valeurs, notre engagement. Elle insulte les centaines de milliers de citoyens qui se sont déplacés lors de la primaire de la gauche et ont exprimé leur désir d’une gauche vivante.

Au sein des socialistes, élus, militants ou sympathisants, nous avons fait campagne pour des idées communes, avec et parfois pour vous, car nous pensions naïvement qu’en dépit de désaccords ponctuels, nous avions des valeurs communes et faisions partie de la même famille.

Vous avez aujourd’hui fait le choix de quitter cette famille socialiste et sociale-démocrate, de vous tourner vers les solutions du passé. La gauche vivante préfère les éoliennes aux girouettes, ne comptez plus sur nous. Ne vous prétendez plus socialistes.

Pas uniquement par déloyauté aux statuts d’un parti : la politique ce ne sont pas des règles, mais ce sont des principes. Non, ne vous prétendez plus socialistes car au lieu de défendre les services publics qui sont le seul patrimoine de ceux qui en sont dépourvus, vous soutenez la suppression de 120 000 postes de fonctionnaires.

Vous n’êtes plus socialistes car au lieu de vouloir un Etat qui protège ceux qui sont frappés par la mondialisation, vous proposez de réduire son périmètre et de couper 60 milliards dans son budget. Ne vous prétendez plus socialistes car vous préférez la suppression de l’ISF à une réforme visant plus de justice fiscale. Ne vous prétendez plus, non plus, sociaux-démocrates, puisque la démocratie vous est étrangère, que vous êtes prêts à bafouer les résultats des urnes lorsque ceux-ci ne vous conviennent pas. Comme si les mêmes causes n’allaient pas produire les mêmes effets !

En soutenant Emmanuel Macron au premier tour, vous renforcez l’image déplorable que les Français se font de notre personnel politique. Par ricochet, c’est l’engagement que vous insultez car ce sont les militants de terrain, comme nous, qui chaque jour payons vos reniements.

Le vote utile c’est le vote en cohérence L’argument du vote utile face au Front national tient au mieux du manque d’honnêteté intellectuelle, au pire d’un aveuglement mortifère. Vous en êtes les marchepieds. En reniant votre parole, vous alimentez le «tous pourris». En ralliant En marche et les ministres de droite qui en font partie, vous incarnez l’«UMPS».

En prétendant éviter la «catastrophe», vous la préparez avec opportunisme et cynisme.

Militants de la gauche vivante, nous continuerons d’inventer la gauche de demain, à innover dans nos territoires, avec les militants de l’écologie, les militants associatifs, les forces vives qui, elles, ne sont pas résignées. Partout en France, des initiatives fleurissent, elles essaiment et montrent qu’il existe un autre chemin, que les mêmes causes ne doivent pas fatalement produire les mêmes effets.

Socialistes, nous continuerons de porter en étendard des valeurs d’égalité, de justice sociale. Nous portons une volonté de respiration démocratique et écologique dans toutes les sphères de la société. C’est également combattre les déterminismes sociaux afin que chaque citoyen puisse avoir les moyens de son émancipation. À gauche par conviction.

Etre de gauche, c’est œuvrer pour que chacun puisse se réaliser, en dehors de la sphère marchande et d’une société régie par l’unique principe de compétition. Notre vision de l’engagement, c’est le renouvellement des idées, du personnel politique, pour adapter notre logiciel au présent, comprendre le réel avec justesse, et ainsi aller vers l’idéal en le transformant.

Cette gauche se fera sans vous. Contrairement à vous, elle est cohérente avec ses convictions et n’a aucune place, aucun poste à défendre. Nos convictions, c’est qu’il n’y a pas de fatalité, qu’il n’y a pas de raison de voter par dépit, par déprime.

Nous, nous militons pour un projet. Nous, nous militons pour des solutions nouvelles qui permettent de préparer la France de demain. Nous militons pour plus de justice, plus d’écologie, plus de fraternité. Nous sommes engagés pour un futur désirable, celui que vous défendiez et que désormais vous reniez ».

Premiers signataires :

Abadie-Trumpfs Muriel, Gers

Bellaredj Fatima, Herault

Berges Francoise, Haute-Garonne

Bousquet Stéphane, Aude

Calvo Michel, Herault

Castel Jean-Claude, Aude

Cathala Pierre, Aude

Charron Dominique, Haute-Garonne

Clarac Sylvie, Haute-Garonne

Cohen Pierre, Haute-Garonne

Colas Valat, Hérault

Cote Sébastien, Hérault

Courtial Isabelle, Aveyron

Dadi Najiha, Hérault

Delafosse Mickaël, Hérault

Delpech Pierre, Aude

Demersseman Rémi, Haute-Garonne

Dubois Léone, Aude

Dubois Pascal, Aude

Duchan Madeleine, Aude

Garbay Jacques, Haute-Garonne

Grandjean Cassandra, Aude

Grandjean Ludovic, Aude

Grandjean Nathalie, Aude

Guerra Philippe, Haute-Garonne

Guerra Nadine, Haute-Garonne

Linarès Loïc, Hérault

Marc Virginie, Aude

Meunier-Poche Marie, Hérault

Morin Etienne, Haute-Garonne

Pagès Fabrice, Hérault

Pham-Baranne Michele, Haute-Pyrenees

Pichounel Jean-Pierre, Haute-Garonne

Provent Denis, Aude

Ramuscello Dominique, Tarn

Roux Alain, Aude

Schanen Pierre-Yves, Haute-Garonne

Stebenet Christine, Haute-Garonne

Taffin Brigitte, Haute-Garonne

Ziani Fatima, Hérault

28 Mar

Le meeting de Jean-Luc Mélenchon à Toulouse se tiendra à la Prairie des Filtres

Le candidat de la France Insoumise a confirmé ce mercredi la tenue de son meeting du 16 avril sur cet espace ouvert en bord de Garonne.

Jean-Luc Mélenchon à Toulouse en août 2016 (photo : AFP)

Jean-Luc Mélenchon à Toulouse en août 2016 (photo : AFP)

Décidément après la place du Capitole en 2012, l’observatoire de Jolimont en août dernier pour sa rentrée politique, Jean-Luc Mélenchon, le candidat de la France Insoumise, continue son tour des sites de Toulouse ! Il a officialisé ce mercredi 28 mars sur sa page facebook le lieu de son prochain meeting à Toulouse, dans le cadre de la campagne présidentielle : ce sera la Prairie des Filtres !

La prairie des Filtres ? Un lieu ouvert, en bord de Garonne, où se déroule chaque année le festival Rio Loco, au mois de juin. Le lieu aussi, du premier match de rugby à Toulouse, au début du XXIème siècle !

Jean-Luc Mélenchon y sera donc le dimanche 16 avril, à 15 heures. La veille, samedi 15 avril, Marine Le Pen aura tenu meeting au Zénith. Au même endroit, deux jours plus tard, le 18 avril, c’est Benoît Hamon qui investira la salle de spectacles. Semaine chargée en perspective !

FV (@fabvalery)

27 Mar

Le dernier meeting de Benoît Hamon aura bien lieu à Toulouse… mais pas au stade Ernest Wallon

Changement de programme pour le candidat socialiste. Le dernier meeting de sa campagne devait se tenir au Stade Ernest Wallon à Toulouse le 21 avril. Il aura finalement lieu le 18 avril, sans doute au Zénith.

Benoît Hamon

Benoît Hamon (Photo : Pascal Pavani / AFP)

Antre du Stade Toulousain, le stade Ernest Wallon ne connaîtra finalement pas son premier meeting électoral. Le dernier meeting de la campagne présidentielle de Benoît Hamon devait s’y dérouler le 21 avril prochain, 48 heures avant le premier tour.

Une volonté de l’équipe nationale du candidat qui souhaitait un lieu emblématique tout en maintenant la tradition « mitterrandienne » de terminer la campagne à Toulouse. Un « événement » avait même été créé sur facebook, avant d’être effacé, et des invitations envoyées.

Mais les choses se sont compliquées : la protection de la pelouse du stade avait un coût, la date du 21 avril (qui rappelle 2002 et trop près de la fin de campagne) posait aussi quelques questions…

Finalement, selon la Fédération de Haute-Garonne du PS, la date du mardi 18 avril a été choisie. « Il s’agira bien du dernier meeting du candidat, explique-t-on au PS 31. Le 21 avril, il y aura un rassemblement à Paris, un événement pour marquer la fin de campagne, mais pas de meeting ». 

La tradition est sauve. Quant au lieu, ce soir-là, contrairement au 21 avril, le Zénith de Toulouse est libre. Plus pour très longtemps apparemment.

FV (@fabvalery)