07 Juin

Législatives 2017 : les Républicains ont investi leurs candidats en Haute-Garonne

La Commission Nationale des Investitures (CNI) des Les Républicains vient ce mardi soir d’attribuer les investitures en Haute-Garonne pour les législatives 2017. LR ne compte pour l’instant qu’une seule députée en Haute-Garonne, Laurence Arribagé, qui est aussi la présidente des Républicains 31.

La liste comporte de nombreux élus locaux (5 sur 9) dont 3 du Capitole (Laurence Arribagé, François Chollet, Bertrand Serp). Elle est également composée de nouvelles personnalités (Nicole Doro, Françoise Borret). A noter le respect d’une parité. La moitié des circonscriptions est réservée à des femmes.

Les désignations seront officialisées en décembre prochain. Suite à un accord entre tous les candidats à la primaire, un compromis a été trouvé. Nicolas Sarkozy souhaitait que les investitures soient attribuées avant l’été. C’est fait avec la décision de la CNI. Mais Alain Juppé voulait que les candidatures interviennent après les primaires. C’est ce qui va se produire avec une officialisation programmée en décembre 2016.

En cas de victoire du maire de Bordeaux à la primaire, cette dernière étape pourrait être chose qu’une simple formalité. C’est encore plus clair du côté du troisième homme de la primaire, Bruno Le Maire. L’entourage de l’ancien ministre déclare : « le gagnant de la primaire fera ce qu’il veut des investitures« .

François Fillon est sur la même ligne. L’ancien premier ministre précise  » Cela n’engage que ceux qui sont désignés. Le vainqueur de la primaire aura son mot à dire ».

Précision absolument pas inutile. Dans le casting de la Haute-Garonne on trouve des copeistes (Laurence Arribagé), des juppéistes (François Chollet), des Le Mairiens (Damien Laborde, Arnaud Laffont), des sarkozystes (Xavier Spanghero). Manque juste à l’appel des fillonistes. Mais ils n’ont pas présenté de candidats.

UMP righ-wing opposition party member of parliament, Laurence Arribage (L) and current UMP President, and former French President Nicolas Sarkozy attend a commemoration ceremony for the victims of French jihadist gunman Mohamed Merah, in Toulouse on March 19, 2015. Merah shot dead three soldiers in southern France in 2012 before killing three students and a teacher at a Jewish school more than a week later. AFP PHOTO / REMY GABALDA / AFP PHOTO / REMY GABALDA

Laurence Arribagé avec Nicolas Sarkozy, président des Républicains (Photo : AFP)

Les investitures accordées par Paris sont donc les suivantes :

  • 1ère circonscription : François CHOLLET (Adjoint à la mairie de Toulouse, Vice-président Toulouse Métropole) 
  • 2ème circonscription : Christine GENNARO-SAINT (conseillère municipale de L’Union)
  • 3ème circonscription : Laurence ARRIBAGÉ (députée sortante-maire adjointe)
  • 4ème circonscription : Bertrand SERP (vice-président Toulouse Métropole)
  • 5ème circonscription : Xavier SPANGHERO (chef d’entreprise, délégué de circonscription)
  • 6ème circonscription : Damien LABORDE (chef d’entreprise, conseiller communautaire)
  • 7ème circonscription : Françoise BORRET (dirigeant d’entreprise)
  • 8ème circonscription : Nicole DORO (cadre territorial)
  • 9ème circonscription : réservée à l’UDI (femme)
  • 10ème circonscription : Arnaud LAFON (maire de Castanet-Tolosan)

Laurent Dubois (@laurentdub)

06 Juin

Contestation de l’élection du sénateur Médevielle à la présidence de l’UDI 31

Le sénateur de la Haute-Garone et maire de Boulogne-sur-Gesse, Pierre Médevielle vient d’être élu, ce lundi 6 juin, président de l’UDI31. Son adversaire, le maire adjoint de Toulouse et conseiller régional, Jean-Jacques Bolzan a été battu. Selon nos informations, le résultat du scrutin est contesté et un recours se dessine.

Pierre Medevielle

Pierre Medevielle

215 votants ont participé au scrutin sur les 373 adhérents inscrits dans les fichiers. La majorité était à 110 voix. Selon les sources, la victoire du sénateur de la Haute-Garonne est acquise entre 7 et 15 voix d’écart entre les deux concurrents.

Pierre Médevielle bénéficiait du soutien de son collègue au Sénat, Alain Châtillon.

Jean-Jacques Bolzan conteste le vote et refuse de prendre acte du scrutin.

Le score est très serré. Un recours se dessine. Une dizaine de voix d’étudiants (disposant de titres de séjours) est au centre des réclamations.

Une fois les résultats proclamés, le vainqueur a donné des gages de consensus. Dans un rapide discours, Pierre Médevielle a annoncé qu’il est prêt à travailler avec tous les radicaux. Visiblement, cet appel se heurte à une résistance du vaincu. Une résistance qui pourrait bien prendre une tournure contentieuse (avec une saisine des instances arbitrales de l’UDI ou des tribunaux) dans les prochains jours.

Laurent Dubois (@laurentdub)

04 Juin

Législatives : Sylvia Pinel annonce sa candidature dans le Tarn-et-Garonne

Sylvia Pinel brigue un nouveau mandat législatif. Vendredi 3 juin, lors de l’assemblée générale du PRG82, la députée sortante du Tarn-et-Garonne a levé le voile sur ses intentions. A Beaumont-de-Lomagne, devant une centaine de militants et de cadres, Sylvia Pinel a annoncé sa candidature à sa propre sucession sur la 2ème circonscription du département de Jean-Michel Baylet.

Sylvia Pinel, ancienne ministre et députée du Tarn-et-Garonne à l'Assemblée National, photo : MaxPPP

Sylvia Pinel, ancienne ministre et députée du Tarn-et-Garonne à l’Assemblée Nationale, photo : MaxPPP

Cette officialisation a surpris une partie de son auditoire. Des doutes existaient sur les intentions de Sylvia Pinel. L’hypothèse d’un changement de circonscription et même de département a circulé un temps. D’une manière générale, les députés sortants entretiennent le suspens et évitent de se déclarer trop tôt.

De plus, la perspective d’un troisième mandat au Palais-Bourbon se heurte à la place de Sylvia Pinel dans le nouveau conseil régional. Le PRG a mené un véritable bras-de-fer avec son partenaire socialiste au moment des dernières régionales. Un bras-de-fer pour obtenir une 1er vice-présidence dans l’exécutif de Carole Delga.

Or, l’entrée en vigueur de la loi anti-cumul interdit de porter une double casquette de député(e) et de membre d’un exécutif local. Les législatives de 2017 vont se dérouler au mois de juin. Le délai légal est d’un mois. Entre le 17 juin et le 17 juillet 2017, Sylvia Pinel va devoir choisir entre l’Assemblée et la Région Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées.

En cas d’alternance et de victoire de la droite, une nouvelle majorité parlementaire pourrait revenir sur l’interdiction du cumul. Un vote au Sénat (dans lequel la droite est majoritaire) avant la fin du quinquennat Hollande permettrait de faire passer rapidement (dans le 1er mois de la nouvelle législature) un texte devant l’Assemblée.

Mais ce scénario est improbable. Les Français sont farouchement hostiles au cumul des mandats. Débuter un bail élyséen par une réforme impopulaire ce n’est pas vraiment judicieux.

Le plus probable est donc que Sylvia Pinel soit confrontée à un choix qu’elle devra trancher dans la foulée des législatives. Une vice-présidence au conseil régional ou l’Assemblée Nationale ? Sylvia Pinel pourra rester conseillère régionale (de base). Mais impossible de conserver son fauteuil dans l’exécutif de Carole Delga.

Evidemment, cela suppose qu’un « détail » soit réglé : être réélue.

A Beaumont-de-Lomagne, Sylvia Pinel était sur ses terres, dans le fief d’un indéfectible soutien (le maire de la Commune, Jean-Luc Deprince). Elle était face à un public acquis. Avec notamment un fort contingent de militants de Valence d’Agen (la place forte de Jean-Michel Baylet). Néanmoins, quelques voix ont pointé le manque  d’implication de Sylvia Pinel dans la vie de sa circonscription.  Fait du hasard, la députée était, d’ailleurs absente d’une inauguration le jour même (vendredi 3 juin) à Montech. La commune de son ancien suppléant, Jacques Moignard.

Pendant que le ministre Baylet coupait le ruban d’un nouveau gymnase, la députée du Tarn-et-Garonne recevait une délégation chinoise au Conseil régional.

Il reste 12 mois à Sylvia Pinel pour retrouver le chemin de sa circonscription et des inaugurations.

Laurent Dubois (@laurentdub)

03 Juin

Conseil Régional : Jean-Luc Moudenc a choisi son candidat pour la présidence du groupe

Le téléphone ne sert pas simplement à communiquer. Il permet de faire et défaire les élections internes. Jean-Luc Moudenc en sait quelque chose. Dimanche 5 juin, les conseillers régionaux de la droite et du centre vont élire leur nouveau président de groupe. La place est vacante depuis l’annulation de l’élection de Dominique Reynié. Le Capitole dément catégoriquement. Mais, selon nos informations, le maire de Toulouse défend bien un candidat. Il fait campagne pour le Gardois Christophe Rivenq.

Jean-Luc Moudenc maire de Toulouse

Jean-Luc Moudenc maire de Toulouse

Sur le papier, le scrutin de dimanche oppose la toulousaine Elisabeth Pouchelon et l’alésien Christophe Rivenq. On pourrait s’attendre à une solidarité « géographique » entre le maire de la ville de la Rose et l’élue de la Haute-Garonne. Pas du tout. Jean-Luc Moudenc roule pour Christophe Rivenq et fait passer ses consignes de vote. L’activisme et l’entrisme du Capitole va très probablement conduire à une victoire du conseiller régional du Gard. L’élection semble « pliée » avant même de commencer.

Une vieille animosité entre Jean-Luc Moudenc et Elisabeth Pouchelon (liée notamment aux municipales de 2014) va peser lourdement sur les urnes. Mais, au delà d’une querelle de personnes, Jean-Luc Moudenc assure une sorte de service après-vente. Le maire de Toulouse a « vendu » aux instances nationales de son parti la procédure à l’origine du parachutage de Dominique Reynié.

Jean-Luc Moudenc est le principal promoteur du politologue parisien. Ce n’est pas le seul. Les sénateurs Alain Marc, Jean-Claude Luche, Alain Châtillon, Pierre Médevielle et surtout le maire de Sète, François Commeinhes, ont activement soutenu la candidature Reynié. Mais Jean-Luc Moudenc porte une grande responsabilité dans le naufrage.

Une mésaventure Reynié dont le siège national des Républicains a, d’ailleurs, tiré les leçons. Pour les prochaines investitures, un responsable du parti affirme que Paris n’est pas prêt de laisser les rênes aux régionaux. La procédure inventée par Jean-Luc Moudenc est une victime collatérale de l’affaire Reynié. Une procédure qui suscitait des critiques avant son explosion en vol. Des élus locaux reprochait à Jean-Luc Moudenc de mettre son nez dans les élections régionales.

Le maire de Toulouse cultive l’image d’un maire centré et concentré sur sa ville et sa métropole. Mais, dans les faits, Jean-Luc Moudenc tire, en sous main, les ficelles. C’était le cas pour l’investiture de Dominique Reynié. Mais le maire de Toulouse s’est également impliqué dans l’élection du politologue parisien à la présidence du groupe (de la droite et du centre)  au conseil régional. Jean-Luc Moudenc dispose, au delà de son poids politique, de relais avec deux de ses adjoints au Capitole également conseillers régionaux : Jean-Jacques Bolzan et Sacha Briand.

Visiblement, le fiasco Dominique Reynié n’a pas guéri Jean-Luc Moudenc. Le maire de Toulouse continue à gérer les affaires de la droite et du centre au conseil régional.

Laurent Dubois (@laurentdub)

A la suite de la parution de cet article, Jean-Luc Moudenc nous a fait parvenir le message suivant, que nous reproduisons ici :

« Je démens les assertions que vous faites et qui ne sont étayées par aucun fait. Bien qu’habitué à être la cible de votre critique, je ne peux laisser passer sans réagir de si énormes contrevérités.

Vous ne trouverez, puisque vous semblez vous intéresser aux conversations téléphoniques, aucun conseiller régional à qui j’aurais téléphoné pour lui donner une consigne de vote. Je n’ai aucune consigne de vote à donner pour ce scrutin.

Quant à la procédure de désignation du candidat aux régionales, je rappelle que je n’ai fait que la proposer à 40 élus qui l’ont adoptée à l’unanimité alors qu’ils auraient pu la refuser pour en choisir une autre.

Enfin, lors de ce scrutin de désignation de notre candidat, je n’ai fait que veiller au bon déroulement régulier des opérations, tout en observant une stricte neutralité vis à vis de tous les candidats en lice ».

Jean-Luc Moudenc

02 Juin

Conseil Régional : ça déraille au sein du groupe « Nouveau Monde » au sujet de la LGV

La LGV divise et oppose un des groupes de la majorité régionale. Plusieurs élus de « Nouveau Monde En Commun » plantent des banderilles dans l’échine de leurs camarades au  sujet de la budgétisation de la gare (TGV) de La Mogère-Montpellier. Trahison des engagements de campagne. Des Etats Généraux du Rail vides de sens. La charge est frontale. Elle vient des rangs du Front de Gauche et de la Nouvelle Gauche Socialiste. Elle vise écologistes et communistes.

Carole Delga, présidente PS de la Région LRMP et Gérard Onesta, président EELV de l'assemblée régionale

Carole Delga, présidente PS de la Région LRMP et Gérard Onesta, président EELV de l’assemblée régionale

« Le vote des crédits en faveur de projets ferroviaires controversées représente une entorse de plus à des engagements majeurs de notre campagne. (Le vote) a été adopté avec l’appui de la majorité de notre groupe composée d’élus EELV et PCF, et qui a considéré que le contrat de majorité ne devait surtout pas être rompu avec le PS ». Pour Liêm Hoang Ngoc, le vote d’une enveloppe de 5 millions pour financer la gare de la Mogère-Montpellier constitue une ligne rouge qui n’aurait jamais du être franchie.

Il s’agit même d’une double ligne rouge.

Au-delà d’un reniement-retournement s’agissant de la LGV, c’est l’organisation de la consultation sur l’avenir du rail qui est assimilé à une mascarade. « Le choix de la Région d’octroyer dès maintenant les crédits à des projets faisant précisément l’objet des Etats Généraux du Rail, s’opère au mépris des débats en cours avec nos concitoyens, qui sont dès lors en droit de douter de l’utilité des Etats de Généraux » déclare le conseil régional du Gers.

Pour Liêm Hoang Ngoc, ce déraillement est imputable à ses collègues d’Europe Ecologie. « C’est l’abstention de 13 écolos qui fait passer le chapitre transport et l’amendement déposé (par EELV pour demander le retrait du financement de la Mogère) est un simple jeu de rôle. Les associations sur le terrain ne comprennent pas ce double jeu. David Cormand (ndrl secrétaire national d’EELV) est venu à la Mogère et a affirmer son hostilité au projet. Mais quand il s’agit de passer aux travaux pratiques, ça coince. Encore une fois, c’est l’abstention des écologistes qui a permis le vote de la ligne budgétaire« .

Pour le représentant de la Nouvelle Gauche Socialiste, les écologistes ne sont pas les seuls responsables. Les communistes sont également pointés du doigt. Le vice-président (PC) en charge des transports, Jean-Luc Gibelin,  est particulièrement visé :  » il n’est pas sérieux. Il laisse passer la gare de La Mogère. Mais il nous dit qu’il est contre la gare de Manduel et qu’il va s’opposer au projet (ndlr une autre gare TGV sur le tracé Montpellier-Perpignan). Or si on construit La Mogère, il faut construire également Manduel« .

Du côté des « accusés » la défense est simple. Le réquisitoire est jugé totalement infondé. Pour Gérard Onesta, il n’y a pas de financement de la gare de La Mogère. Gérard Onesta reconnait qu’il existe  « un point de crispation au sein du groupe« . Mais le président (EELV) du bureau de l’assemblée régionale ajoute immédiatement :  » Carole Delga essaye de ménager tout le monde. Une partie du financement a été bloqué et ce n’est pas parce qu’une dépense est budgétée qu’elle est réalisée. Il ne s’agit pas d’un financement fléché. Les 5 millions d’euros sont dans le chapitre transport. Ils peuvent très bien servir ailleurs et pour autre chose ». 

Selon nos informations, la querelle interne (virant à la lutte intestine) pourrait finir par s’éteindre. Visiblement, les lignes bougent. Sous l’influence du président du groupe PS du Conseil Régional, Christian Assaf, il y aurait une prise de conscience : le dernier poumon vert (dans une zone inondable) de Montpellier n’est pas fait pour accueillir une gare TGV. Un compensation (sous la forme d’un financement de la ligne C du tramway) pourrait « dédommager » les montpelliérains.

Mais, avant d’arriver à cette (éventuelle) conclusion, il reste à dépouiller les résultats des Etats Généraux du Rail. Le dossier de La Mogère et, plus généralement de la LGV, ne peuvent bouger qu’à la rentrée prochaine. Cet été , les conclusions vont être rédigées et rendues publiques. Carole Delga ne peut formaliser aucune décision avant cette échéance. Autrement, ce serait donner raison à Liêm Hoang Ngoc et faire un aveu inavouable :  des dizaines de réunions publiques sur l’avenir du rail ne servent à rien.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

[Fact-checking] Election présidence UDI 31 : combien de divisions ?

Lundi 6 juin les militants UDI de la Haute-Garonne vont élire leur président départemental. Le sénateur Médevielle et un adjoint du Capitole/conseiller régional, Jean-Jacques Bolzan se disputent la place. La compétition est vive. Le scrutin interne dépasse le cadre de la succession de l’actuel président de l’UDI31, Jean Iglesis. Un fin connaisseur des arcanes centristes estime que le sénateur Médevielle, soutenu par le sénateur Alain Chatillon, joue également les prochaines sénatoriales. Du côté des adversaires de Jean-Jacques Bolzan, c’est le jeu municipal qui s’invite dans le scrutin. Les opposants à l’adjoint de Jean-Luc Moudenc dénoncent l’entrisme du maire de Toulouse. Jean-Luc Moudenc chercherait à mettre la main (par Bolzan interposé) sur l’UDI départementale.

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Au delà des contours et des détours de la campagne, combien pèse l’UDI 31  ? Plus largement quels sont les chiffres au niveau de la Grande Région et de l’autre grande fédération de la Région. Celle de l’Hérault. Une fédération détenue par un proche de Jean-Christophe Lagarde, Joseph Francis.

18 770 votants en 2014 lors de l’élection du président national de l’UDI

Les chiffres des cartes d’adhérents et le nombre des cotisations est toujours confidentiel. Tous les partis donnent des gages de transparence et créent des instances pour éviter les « vraies-fausses » cartes. Mais les données sont verrouillées. L’UDI n’échappe pas à la règle. Le parti centriste a créé une Commission Nationale d’Arbitrage et de Transparence (CNAT). Au moment de l’élection de l’actuel président de l’UDI, Jean-Christophe Lagarde, en novembre 2014, la CNAT recense 28 755 adhérents inscrits sur la liste électorale du parti. 18 770 ont participé au vote.

3000 adhérents au niveau de la région Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées

Selon les chiffres officiels de l’UDI, la Grande Région compte 3000 adhérents. L’Hérault est la fédération la plus importante. Il s’agit du fief d’un pilier de l’UDI national, Joseph Francis. Un pilier héraultais qui a participé activement (et financièrement) à l’élection de Jean-Christophe Lagarde. Avec ses 1000 adhérents le département de Joseph Francis est loin devant la Haute-Garonne. A noter que l’hebdomadaire Le Point a émis des doutes sur la sincérité et la réalité du succès des adhésions à l’UDI 34 en pointant des achats de carte. Ces « révélations » ont agacé Joseph Francis qui a saisi la justice.

UDI 31 : 540 adhérents à jour de cotisation… en avril 2013 moins de 380 adhérents en mai 2016

Contacté par France 3 Midi-Pyrénées, le président de l’UDI 31 n’a pas souhaité communiqué les chiffres de sa fédération. Mais, en avril 2013, un document interne mentionne 540 adhérents à jour de cotisation. D’après plusieurs sources concordantes, lors de la précédente élection de l’actuel président départemental, ce sont entre 300 et 350 militants qui ont voté. Impossible de connaître le nombre exact de militants. Mais, en mai 2016, les effectifs de l’UDI 31 (dont de large bataillons de la composante du Parti Radical Valoisien dont est issu Jean-Jacques Bolzan) sont évalués entre 370 et 380 adhérents.

UDI 31 : des parlementaires, des conseillers régionaux et municipaux.

Le poids d’un parti ne se mesure pas uniquement en terme d’effectifs militants. Le nombre d’élus pèse également. En Haute-Garonne, l’UDI compte 2 sénateurs (même si le sénateur Châtillon siège dans le groupe Républicain du Sénat), 2 conseillers régionaux (Jean-Jacques Bolzan, Marielle Garonzi), 5 mairies (Saint-Orens de Gameville, Juzes, Canens, Auterive, Villemur-sur-Tarn), 31 conseillers municipaux.

Laurent Dubois (@laurentdub).

01 Juin

Quand Jean-Michel Baylet organise « des soirées du patrimoine » en son ministère

Les journées du patrimoine connaissent toujours un grand succès. Surtout quand il s’agit de découvrir les ors de la République et de visiter les Palais Nationaux. Seul inconvénient : l’affluence et les files d’attente. Mais il existe toutefois une solution pour profiter confortablement de  l’un des plus beaux ministère de France : une invitation de Jean-Michel Baylet. Le ministre de l’Aménagement du Territoire ouvre les portes de l’Hôtel de Castries. Des maires du Tarn-et-Garonne et les parlementaires de la région LRMP ont eu droit à une visite guidée.

(Photo : AFP)

(Photo : AFP)

A Paris, l’Hotel de Castries est un « local » PRG. Les lieux ont été occupés de mai 2012 à février 2016 par Sylvia Pinel. De 1997 à 2000, un autre ministre radical (actuellement président d’honneur du parti), Emile Zuccarrelli a également posé ses valises au milieu des sculptures en bois de Verbeckt. Tout naturellement, Jean-Michel Baylet se sent un peu comme chez lui rue de Varenne. Et tout aussi naturellement, le lendemain de sa nomination, l’actuel locataire a tout fait pour récupérer le bien « familial ». Quitte à expulser la ministre du Logement, Emmanuelle Cosse.

Jean-Michel Baylet pourrait invoquer des raisons sentimentales pour justifier son attachement à la prestigieuse adresse du faubourg Saint-Germain. Il n’a jamais confessé publiquement sa passion pour Stendhal et Mozart. Mais ces deux monuments de la culture ont fréquenté l’Hotel de Castries. Au delà d’un réflexe patrimonial, c’est (peut être) la petite et la grande histoire qui lient Jean-Michel Baylet à un édifice construit par le seigneur de Nogent.

En tout cas, une chose est certaine. Jean-Michel Baylet a souhaité partager son amour des lieux avec quelques privilégiés. Des maires du Tarn-et-Garonne et les parlementaires de sa région Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées ont pu bénéficier d’un accueil VIP.

Le ministre des Collectivités Territoriales est en plein Congrès des maires. Un congrès qui s’annonce compliqué et tendu. Grogne et fronde autour des baisses de dotation de l’Etat. L’actualité sociale est également brûlante. Manifestations à répétition contre la loi El-Khomri. Les invités pouvaient s’attendre à un discours politique ou du moins à quelques mots sur la situation et les tensions du moment. Pas du tout. C’était juste une opération « portes ouvertes« . En présence de Sylvia Pinel, députés et sénateurs ont eu droit à une vraie visite guidée avec un guide professionnel.

Evidemment, une collation a permis à ces visiteurs d’un soir de profiter pleinement du moment et de récupérer après le défilé dans les nombreuses pièces du Palais. L’autre « fournée » d’invités (une quarantaine d’élus tarn-et-garonnais avec leur conjoint) a bénéficié d’un supplément. Un supplément d’âme en forme de confession. Jean-Michel Baylet a souligné que c’est grâce au Tarn-et-Garonne qu’il est actuellement au 42 rue de Varenne.

En dehors de cette séquence « émotion », pas de propos sur les dossiers du moment. Des dossiers brûlants qui concernent les maires du Tarn-et-Garonne comme tous les maires de France.

C’est le grand avantage des belles adresses et des hauts murs des hôtels particuliers. Ils fournissent un écrin doré. Mais surtout ils étouffent les bruits et les clameurs de la rue.

Laurent Dubois (@laurentdub)

26 Mai

La « douloureuse » assemblée plénière du Conseil régional à 85 000 euros

Tout a un prix. Surtout le confort et la sérénité. Lors de la précédente assemblée plénière, de nombreux conseillers régionaux (de droite comme de gauche) se sont plaints des conditions d’hébergement. Manque de place. Impossibilité de prendre des notes. Installés dans les fauteuils de l’auditorium du Corum, à Montpellier, les élus ne disposaient pas de table pour pouvoir écrire ou poser des documents. Visiblement, les doléances ont été entendues. L’assemblée plénière a planté ses « meubles » dans un nouvel endroit : le Parc des Expositions.

Photo : Région LRMP/Twitter

Photo : Région LRMP/Twitter

Les conditions de travail sont bien meilleures.Mais cela à un coût : 11 550 HT pour les deux jours de plénières. La facture est plus lourde que la fois précédente : 4 854 euros de dépense supplémentaire. A cette somme, il faut ajouter la location (pour les jeudi 26 mai et vendredi 27 mai) du centre de convention : 10 056 euros HT. Au total le volet « immobilier » s’élève pour la plénière du mois de mai à : 21 606 euros.

Cette somme correspond (uniquement) à la location des « murs ». L’équipement des salles, la restauration, la « captation » de la séance par des moyens vidéos constituent d’autres dépenses incontournables. La « plénière » d’avril dernier a été chiffrée à 60 000 euros. L’Hôtel de Région communique le nouveau montant total : 85 000 euros pour ces deux journées. 

L’option d’une location temporaire (à l’occasion de chacune des 4 « plénières » annuelles) est justifiée par des… économies. La formule est présentée comme la plus économique. Sur la base du chiffrage de l’assemblée plénière « ancienne formule » (au Corum), Gérard Onesta (président du bureau de l’assemblée régionale) évaluait l’enveloppe globale sur la durée des 5 ans de mandat à 1,5 million d’euros. Le changement de localisation fait grimper la facture à 1,7 million d’euros.

Le ratio entre le coût de la location et le coût d’éventuels travaux à Toulouse ou Montpellier reste favorable à l’option « hébergement provisoire dans la durée ». Carole Delga parle de 8 millions de travaux pour un agrandissement toulousain et de 10 millions s’agissant de hémicycle montpellliérain.

Ces chiffres sont contestés. Plusieurs sources parlent de devis et d’études réalisées (sur le site toulousain) à la fin du mandat du président Malvy. Des devis et des simulations qui tablent sur une « fourchette basse » à 1 million d’euro et une hypothèse maximum de 6 millions d’euros.

Au delà d’une question « comptable », le financement du « logement » des conseillers régionaux est (véritablement) stratégique. Une location, par définition, est « précaire » et la nouvelle région va devoir organiser ses « plénières » pendant des dizaines d’années. Le fait de construire ou d’aménager un site est probablement difficile à justifier auprès d’une opinion publique allergique à la dépense publique. Elle est également contraire aux engagements de campagne de Carole Delga. Mais elle permet de se projeter dans l’avenir.

Autrement dit, il s’agit d’une dépense d’investissement et l’investissement justifie la dépense.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Conseil Régional : l’aile gauche de la majorité de Carole Delga pointe une « ligne rouge » pour le budget

Premier acte budgétaire pour la nouvelle Grande Région. Ce jeudi 26 mai, l’assemblée régionale doit adopter son budget primitif. L’aile gauche de la majorité de Carole Delga fait un rappel à l’ordre. Les élus du Parti de Gauche et de Nouvelle Gauche Socialiste parlent d’un « moment de vérité » et fixent « une ligne rouge » s’agissant de la LGV. Mais c’est aussi l’enseignement et la culture qui sont au cœur des « recadrages » demandés.

carole Delga, président de la Région Photo MaxPPP

carole Delga, président de la Région Photo MaxPPP

La majorité régionale est une majorité plurielle. C’est une spécificité. La région LRMP est la seule région de France qui doit marcher sur trois pieds. La victoire de Carole Delga repose sur une  alliance avec deux autres partenaires : les radicaux de gauche de Jean-Michel Baylet et Nouveau Monde de Gérard Onesta. Les alliés de la gauche de la gauche n’ont pas tardé à se manifester. Le jour de l’élection de Carole Delga à la présidence de la Région, 4 élus de « Nouveau Monde » se sont abstenus.

Quatre mois après cette première escarmouche, des conseillers régionaux du Parti de Gauche et de la Nouvelle Gauche Socialiste (membres de « Nouveau Monde« ) remontent au créneau. Le cœur de cible est la gare de la Mogère-Montpellier. Jean-Christophe Sellin  joue le rôle de sniper : « Carole Delga s’était engagée à un moratoire sur les financements de la Mogère en attente des conclusions des EGRI (Etat Généraux du Rail et de l’Intermodalité) qui sont en cours. Or, les travaux avancent et plusieurs millions sont fléchés pour La Mogère dans le budget présenté ce jeudi. Nous défendrons donc le respect du moratoire sur les financements régionaux et la fin de ce chantier incohérent et pharaonique ».

Mais, au delà du dossier épineux de la LGV, plusieurs autres sujets sont sur la table. Lors de la séance budgétaire, un amendement doit être déposé pour demander que le conseil régional s’oppose à la politique gouvernementale de suppression de la Dotation Globale de Fonctionnement (DGF). D’autres questions, plus pratiques, sont également soulevées. Jean-Christophe Sellin et ses camarades ciblent également le financement des lycées privés. Les élus du PG et de la NGS souhaitent que seuls les établissements publics bénéficient des fonds régionaux et que les économies ainsi réalisées permettent de financer la gratuité des livres scolaires.

La présidente de la commission Education, Myriam Martin (membre du Front de Gauche) va mettre en avant cette demande.

La culture, les milieux associatifs et plus largement la défense des services publics sont également sur la sellette. Jean-Christophe Sellin estime que le maintien et le renforcement des financements constituent un enjeu pour l’emploi.

Laurent Dubois (@laurentdub)

24 Mai

Conseil Régional : un élu d’opposition demande à Carole Delga de faire la police

Ce jeudi 26 mai le conseil régional va voter son budget primitif. Mais tous les comptes ne sont pas soldés. La précédente assemblée plénière (la première en terre montpelliéraine) a été marquée par des incidents et des débordements. Un conseiller régional LR a adressé une lettre à Carole Delga et Gérard Onesta afin de demander à la présidente de la région et au président de l’assemblée régionale de veiller à la sérénité des débats.

Carole Delga lors de la plénière du Conseil Régional à Montpellier.

Carole Delga lors de la plénière du Conseil Régional à Montpellier.

« Le débat démocratique…ne peut tolérer la violence et (je) souhait(e) que les futurs dérapages de quelques extrémistes incontrôlables soient sanctionnés. Je vous demande de veiller avec la plus grande fermeté à ce que nos débats retrouvent la rigueur républicaine qui s’impose ». Les mots utilisés par le conseiller régional du Lot portent un nom : un appel à la police. Plus précisément un appel à la police des débats.

A quelques jours, d’une nouvelle assemblée plénière, Aurélien Pradié interpelle l’autorité en charge de l’ordre public dans l’hémicycle régional : la présidente de séance, Carole Delga. Le but est d’éviter une récidive. La précédente plénière a échappé à tout contrôle. Bousculades, huées, invectives.

Pour Aurélien Pradié, ces dérapages (incontrôlés) sont imputables au Front National. L’élu régional évoque « des tentatives d’agressions physiques » et « la tournure d’intolérance, d’agressivité, voire d’insulte que les élus FN semblent vouloir instaurer dans notre Assemblée ».

Contactée par France 3 Midi-Pyrénées, la présidente du groupe FN, relativise les choses. « Tout cela va au-delà de la politique et c’est une querelle de personnes entre Aurélien Pradié et Emmanuel Crenne (conseiller régional FN) » déclare France Jamet.

Dans son courrier Aurélien Pradié désigne Emmanuel Crenne comme le principal fauteur de troubles. Les relations entre les deux élus du Lot sont particulièrement tendues. Le représentant du Front National a d’ailleurs porté plainte, en mars dernier, contre Aurélien Pradié pour « diffamation, injure publique et détournement de suffrages par bruits calomnieux ». Cette plainte est liée au scrutin régional et traduit ce qu’un élu régional qualifie de « haine entre les deux hommes ».

Quoi qu’il en soit, la précédente plénière s’est terminée dans un climat surréaliste et la prochaine débute dans une drôle d’atmosphère.

Laurent Dubois (@laurentdub)