25 Oct

Jean-Glavany, Stéphane Le Foll et ces foutus journalistes

Les journalistes irritent les politiques. Ce n’est pas nouveau. Mais on assiste à une belle poussée allergique. Sur son Blog, le député des Hautes-Pyrénées, Jean Glavany, a trouvé la racine du Mal dont souffre François Hollande : le goût des journalistes pour l’argent. Lors de sa visite sur Toulouse, un proche du président, le ministre de l’agriculture a pointé une autre tare journalistique : la myopie et l’attrait pour les choses insignifiantes. Avec un joli sens de la formule, tirée de sa propre expérience, Stéphane Le Foll qualifie cette « pathologie » de « syndrome de la pelouse ». Explication.

Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture et soutien de François Hollande au PS81

Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture et soutien de François Hollande au PS31 Photo : @CaroleDelga

La publication du livre d’entretien entre François Hollande et deux journalistes déchaîne les critiques et les propres soutiens du président  se disent consternés. Comment un tel dérapage incontrôlé a-t-il-pu se produire ? François Hollande a accepté de ne pas relire le manuscrit avant sa publication. Comment expliquer une telle légèreté irresponsable ?

Pour le député PS des Hautes-Pyrénées, Jean Glavany l’explication est simple. François Hollande est victime des journalistes. Il est tombé dans un piège tendu par des journalistes avides de faire de l’argent sur le dos du président :

Je veux dire un mot de la prestation de ces 2 journalistes, que je ne connais pas. Ils vont gagner beaucoup d’argent, tant mieux pour eux, tant pis pour la morale. Ils savent très bien, ils savaient depuis le début qu’ils gagneraient d’autant plus d’argent qu’ils pousseraient le Président à la faute. Alors ils l’ont poussé, poussé, poussé… et il est tombé, tombé, tombé dans le piège.

Les honnêtes travailleurs accumulent les heures supplémentaires pour arrondir leurs fins de mois. Mais deux journalistes ont trouvé un filon beaucoup moins fatiguant et bien plus rémunérateur : publier des entretiens avec le chef de l’Etat. En plus le cadre de travail n’a rien avoir avec l’atelier d’une usine ou un bureau dans une PME : les Ors du Palais de l’Elysée.

C’est évident. Il faut le dire haut et fort : la tempête politique qui s’abat sur François Hollande est une (triste) affaire de rapacité financière. Et encore le chef de l’Etat a eu de la chance. Il aurait pu être confronté à une autre tare journalistique : le « syndrome de la pelouse ». C’est un mal diagnostiqué par Stéphane Le Foll.

Lundi 24 octobre, Stéphane Le Foll a profité d’une visite ministérielle pour faire un arrêt dans la fédération PS de la Haute-Garonne. Face aux militants, il a livré un diagnostic tiré de son expérience au ministère de l’Agriculture. Un diagnostic qui se résume à un constat : les journalistes ont une vision étroite.

Lors des journées du Patrimoine, Stéphane Le Foll fait de vrais efforts. Il ouvre ses portes mais il offre également des animations. Des oies et moutons gambadent sur les pelouses et un berger fait une démonstration avec un chien. Evidemment, tout cela laisse des traces sur les espaces verts du ministère. Des mottes sautent et le jardinier a du travail pour tout remettre en ordre.

Que retiennent les journalistes ? Les mottes en l’air et l’état de la pelouse. La joie des visiteurs, les oies et les moutons passent à la trappe. Pas un mot. Aucune ligne. Et un coup de projecteur sur l’état de la pelouse. Les journalistes sont vraiment insupportables. Âpres au gain quand il s’agit de faire de l’argent sur le dos du président, ils sont avares de superlatifs et d’enthousiasme vis-à-vis du ministre de l’agriculture.

Le monde politique se porterait bien mieux sans ces foutus journalistes.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

17 Oct

Tempête au Conseil Régional autour d’un marché avec une agence de communication

L’affaire agite les couloirs de l’Hôtel de Région et même la majorité régionale. Le Conseil Régional a sélectionné une entreprise de communication pour un marché public. Rien d’extra-ordinaire. Mais l’identité de l’heureux bénéficiaire soulève une tempête. La société de communication en question est l’ancien employeur de l’actuel directeur de cabinet de Carole Delga.

Dans une autre vie, Laurent Blondiau a mis son carnet d’adresse et son expérience auprès de Georges Frêche, au service de la société Wonderful. Avant de diriger le cabinet de Carole Delga, Laurent Blondiau a été le directeur en charge des relations institutionnelles de l’agence de com’ de Montpellier. Une agence qui va donc travailler pour le Conseil Régional. Ce recrutement déchaîne des commentaires violents. Laurent Blondiau est sur la sellette. « Il se croit tout permis et il est sans limite » déclare furieux un élu régional. « Ce sont des méthodes de frêchiste » lance un autre. Un responsable régional a encore en mémoire un autre marché qui a déchainé, récemment, la presse nationale : « Ce n’est pas possible. On sort juste du marché avec La Dépêche et on remet une couche avec une boulette« .

Quels sont les contours de ce dossier brûlant ? Vrai conflit d’intérêt ou simple maladresse ?

Décryptage

Hôtel de Région Occitanie à Toulouse. Photo MaxPPP

Hôtel de Région Occitanie à Toulouse. Photo MaxPPP

La Commission d’Appel d’Offre (CAO) vient d’envoyer les lettres aux concurrents sélectionnés. Le Conseil Régional d’Occitanie a ouvert un marché pour sa communication. Il s’agit d’un marché « d’assistance d’agence ». Ce genre de marché est fréquent dans les collectivités locales. Il s’agit d’utiliser des prestataires extérieurs pour créer un nouveau support de communication ou simplement fournir une prestation. Le marché du Conseil Régional d’Occitanie comporte 4 lots et chaque lot est « multi-attributaire ». En clair, chaque lot est attribué à plusieurs fournisseurs. Ce premier point est important. Il signifie que l’ancien employeur de Laurent Blondiau n’est pas le seul bénéficiaire du marché. Wonderful a été retenu sur le lot numéro 2 : « création ». La société montpelliéraine (qui a ouvert récemment une agence sur Toulouse) va partager le lot avec 3 autres agences.

Il s’agit d’un marché d’un an et renouvelable 3 fois. Le montant n’est pas vraiment connu. Il s’agit d’un marché « sans maximum, ni minimum« . Autrement dit, la rémunération peut évoluer en cours d’exécution. Néanmoins, comme le précise le directeur de la communication de la Région, Thierry Charmasson : « Attention cela ne veut pas dire « open bar », évidemment. Nos budgets sont limités ». La direction de la communication est rattachée au cabinet de la présidente de Région et donc à Laurent Blondiau. L’ancien salarié va rémunérer son ancien employeur. Mais sur des lignes comptables fléchées et sans pouvoir dépasser le budget. C’est bien le minimum.

Evidemment, la vraie question, au delà du financement, est de savoir s’il est judicieux de faire travailler Wonderful ?

Pour Thierry Charmasson, la réponse est évidente : « Il n’y avait strictement aucune raison de l’écarter. Il nous fallait retenir plusieurs agences et Wonderful fait partie d’une des plus grosses agences de la Région. Dans la dizaine d’agences retenues, on ne pouvait pas passer à côté« .

Sur le fond, le directeur de la communication de la Région a raison. Wonderful est connue et reconnue dans le milieu des agences de communication. Elle a bonne réputation et c’est un acteur majeur du marché de la communication en Occitanie. Il serait injuste de disqualifier (par principe) une entreprise parce qu’elle a des liens avec un responsable du Conseil Régional. Ce serait même contraire aux intérêts de l’institution régionale : pourquoi se priver d’une professionnel compétent ? De plus, d’un point de vue juridique, il n’existe pas de barrière. Un ancien responsable administratif doit respecter un délai de latence avant de rejoindre une entreprise privée qui était dans son giron. Mais, s’agissant de Laurent Blondiau, ce schéma ne s’applique pas. Le directeur de cabinet ne quitte pas le « public » pour « pantoufler » dans le privé. C’est l’inverse. Laurent Blondiau arrive d’une boite de com’ et il débarque dans la sphère du conseil régional.

Comme le précise un avocat spécialisé : « dès lors que Laurent Blondiau n’a pas d’intérêt dans cette boîte au moment de la passation du marché, il n’existe pas d’interdiction« . Contacté par France 3 Midi-Pyrénées, Laurent Blondiau n’a pas souhaité s’exprimer. Mais, selon nos informations, le directeur de cabinet de Carole Delga était un « simple » salarié de Wonderful. Il ne disposait pas d’un statut d’associé et de parts dans l’entreprise.

Malgré tout, l’affaire Wonderful pose problème. Il suffit d’entendre les réactions au sein des services et du côté des conseillers régionaux pour percevoir la maladresse du recrutement de Wonderful. En politique, on peut avoir raison sur le fond et commettre un vrai « faux-pas » sur la forme.

Au niveau de l’institution régionale, c’est également (terriblement) maladroit. La fusion des deux anciennes régions (Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées) est loin de se dérouler sans effusion.

Délocalisations sur Montpellier. Mobilité perçue comme une mobilité forcée. Valse des postes et mutations express. Sentiment de maltraitance chez les agents et dans les services. Dans ce contexte, l’attribution d’un marché à Wonderful est une bonne affaire pour l’agence de communication montpelliéraine. Mais ce n’est pas un bon point pour celui qui chapeaute l’administration régionale : Laurent Blondiau.

Laurent Dubois (@laurentdub)

14 Oct

Comment Jean-Michel Baylet a réussi à sauver ses derniers mandats locaux

Le bonheur politique, c’est simple comme une démission. Jean-Michel Baylet risquait de perdre son siège de délégué communautaire dans son département du Tarn-et-Garonne. Par effet ricochet, le ministre des Collectivités locales aurait pu perdre la présidence d’une Communauté de Communes et d’une structure intercommunale. Mais la démission (judicieuse) d’un 1er adjoint et l’effacement (volontaire) du maire de Monjoi lui permettent de conserver les manettes. Explications.

Jean-Michel Baylet, ministre de l'Aménagement du Territoire. Photo : MaxPPP

Jean-Michel Baylet, ministre de l’Aménagement du Territoire. Photo : MaxPPP

Une élection municipale met en danger Jean-Michel Baylet

La commune de La Magistère doit procéder à une nouvelle élection municipale début novembre. Pas de quoi secouer la planète politique. Sauf que, par un jeu de domino, un ministre de la République est concerné. La municipale de La Magistère conduit à une redistribution des cartes au niveau des structures intercommunales. Une entente cordiale (établie à l’époque ou Jean-Michel Baylet présidait le Tarn-et-Garonne) permettait à chaque commune de disposer du même nombre de représentants dans les Communautés de Communes. Problème, ce système (égalitaire) n’est pas conforme à la loi. Ce fonctionnement convenait aux maires. Valence d’Agen et ses 4000 habitants pesait le même poids que Montjoi et ses 173 habitants. Mais, d’un point de vue légal, la représentation doit être démographique, à la proportionnelle de la population.

La commune de Montjoi perd donc 1 délégué communautaire et le délégué qui doit « sauter » s’appelle…Jean-Michel Baylet. C’est tout un édifice qui est en danger.

C’est juste un trucage, on essaie de trouver un moyen de contourner la loi« .

En 2008, Jean-Michel Baylet quitte Valence d’Agen et s’implante dans la petite commune de Montjoi. Comme le précise un élu du département : « Cela a fait un peu sourire. On se demandait ce qu’il est allé faire là-bas ». Jean-Michel Baylet est arrivé par la « petite » porte. Il est élu simple conseiller municipal. Mais ce strapotin lui permet d’être délégué communautaire de Montjoi. A ce titre, il peut présider la Communauté de Communes de Deux Rives (28 communes, 18 530 habitants). Mais ce n’est pas tout. Le titre de délégué communautaire de Montjoi et président de la Communauté de Communes des Deux Rives lui permet (également) de présider une importante structure inter-communale, le PETR (pôle d’équilibre territorial et rural) Garonne-Quercy-Garonne. Un organisme qui regroupe 7 Communautés de Communes et dispose d’un budget de plusieurs millions d’euros.

Sur le fond, l’action du président Baylet est apprécié. Un élu du département précise : « Baylet fait la pluie et le beau temps aux Deux-Rives et au PETR. Mais c’est positif et personne ne pourrait apporter ce qu’il apporte et c’est une chance de l’avoir ». 

Face au péril, Jean-Michel Baylet n’est pas resté inactif. Un élu du département ne mâche pas ses mots : « C’est juste un trucage, on essaie de trouver un moyen de contourner la loi« .

La contre-attaque de Jean-Michel Baylet : une élection express et une défection opportune

Ne plus être délégué communautaire et, par un jeu de domino, perdre deux importants leviers politiques du département, ce n’est pas possible. Après la perte de la présidence du département et de son siège de sénateur, Jean-Michel Baylet ne peut pas abandonner ses derniers points d’appui. Problème, la loi est la loi. Elle n’a pas été appliquée pendant des années. Mais il n’est plus possible de maintenir les petits arrangements du passé. Pour sauver Jean-Michel Baylet, ce n’est pas très compliqué. Il suffit que le simple conseiller municipal  Baylet devienne 1er adjoint à la place du 1er adjoint de Monjoi. C’est fait depuis une dizaine de jours. Une démission de l’ancien titulaire du poste, une délibération en conseil municipal et c’est réglé. L’élu local Jean-Michel Baylet peut compter sur le ministre des Collectivités Baylet pour convaincre ses collègues du conseil municipal.

Mais, surtout, la coopération active du maire de Montjoi permet de définitivement assurer l’avenir inter-communal de Jean-Michel Baylet et donc de rassurer le ministre des Collectivités locales.

Contacté par France 3 Midi-Pyrénées, le premier magistrat Christian Eurgal déclare :

Aujourd’hui je suis le titulaire et Jean-Michel Baylet le suppléant. Si je donne ma démission, c’est lui qui devient le titulaire. C’est envisagé et cela ne me gêne pas du tout »

En résumé, la loi est enfin appliquée en Tarn-et-Garonne. Pour autant, le ministre des collectivités locales et de l’aménagement du territoire a trouvé un bon moyen pour en éviter ses désagréments.

Laurent Dubois (@laurentdub)

11 Oct

Démission en forme de réquisitoire anti-Pierre Cohen au sein du PS toulousain

Nicolas Tissot démissionne du PS toulousain. L’ex-candidat au poste de 1er fédéral et ancien adjoint de Pierre Cohen au Capitole quitte le comité de Ville (rebaptisé PS Toulouse) de la fédération départementale du PS 31. Dans une lettre ouverte envoyée aux militants, Nicolas Tissot claque la porte avec des mots durs et un constat : «Toujours rien à l’horizon. Rien, rien et re-rien » et charge l’ancien maire de Toulouse.

Pierre Cohen, ancien maire de Toulouse (Photos : MaxPPP)

Pierre Cohen, ancien maire de Toulouse (Photos : MaxPPP)

Le comité de Ville du PS 31 regroupe les sections toulousaines du parti socialiste haut-garonnais. Dans cette structure interne, Nicolas Tissot occupait le poste de chargé de mission concernant la mobilisation citoyenne. Or, c’est précisément un manque de mobilisation qui pousse Nicolas Tissot vers la sortie.

« Un casting permanent » pour les municipales de 2020

L’ancien adjoint de Pierre Cohen estime que l’action du PS Toulousain se réduit à « un casting permanent ». « Depuis plus de deux ans (ndrl date de la perte du Capitole par le PS), nous assistons à un bal des prétendants. C’est aussi irresponsable qu’indécent. Surtout quand la plupart d’entre eux sont aussi les porteurs d’une défaite non assumée » écrit Nicolas Tissot.

Face à ce tableau, Nicolas Tissot appelle à un sursaut : « Il faut sortir des jeux de marquage à la culotte, des petites phrases dans la presse, des bons mots et des billets d’humeurs, dont au demeurant tout le monde se fout ».

Pour Nicolas Tissot, la mise en mouvement du PS toulousain doit débuter par un bilan de la défaite :

Après deux ans et demi n’est-il pas l’heure de se retourner et d’analyser ou nous en sommes de notre reconquête ? Notre défaite est avant tout locale et donc de notre responsabilité… nous avons mal traité nos partenaires et cela a abouti à une liste verte dissidente au 1er tour…notre bilan transport est désastreux…nous n’avons jamais su nous mettre en phase avec la population, en refusant de traiter ou en méprisant les problématiques de proximité ».

« Le sujet épineux de Pierre Cohen »

Nicolas Tissot dresse un bilan sans concession. Un bilan au vitriol qui écorche l’action de Pierre Cohen et la campagne menée par l’ancien maire de Toulouse face à Jean-Luc Moudenc. Mais ce n’est pas tout. Nicolas Tissot soulève « le sujet épineux de Pierre Cohen » pour les prochaines municipales et plaide ouvertement pour sa mise à l’écart : « il(ndlr Pierre Cohen)  incarne à tort ou à raison notre défaite et il n’est pas en situation aujourd’hui de créer l’unité des gauches à Toulouse ». Avant d’ajouter : « La liste pourrait être longue de ce qui a été mis sous la table lors de notre pseudo bilan ». 

Des discussions « dépassées » pour Pierre Cohen, qui dira en 2018 s’il est candidat

« Je ne vais pas entrer dans ces discussions, qui sont soit dépassées, soit trop tôt », a réagi Pierre Cohen, contacté par France 3 Midi-Pyrénées. « Dépassées parce que nous avons travaillé 8 mois pour établir les raisons locales de notre défaite, ajoute-t-il, et je n’élude pas que j’ai des responsabilités. Trop tôt parce que quant à savoir si je suis candidat ou pas, je le dirai en 2018″.

Nicolas Tissot reconnait que sa lettre ouverte va faire « grincer des dents ». Le mot est faible.

Laurent Dubois (@laurentdub)

02 Oct

Législatives : le PS réserve 24 places aux femmes en Occitanie

 Jean Christophe Cambadelis, le patron du PS, et Christophe Borgel le N°3 chargé des élections.


Jean Christophe Cambadelis, le patron du PS, et Christophe Borgel le N°3 chargé des élections.

Ce dimanche 2 octobre, le Conseil national du parti socialiste lance la première étape des législatives 2017. Les instances nationales du PS votent pour « profiler » les  circonscriptions.

Trois statuts sont possibles : « réservée » femme, « ouverte » ou « gelée ».

La première catégorie (comme son nom l’indique) est réservée à une femme. Ce qui d’ailleurs ne signifie pas (forcément) qu’une « sortante » ne puisse pas être remplacée par une nouvelle candidate. C’est le cas, notamment, dans le Tarn. La 3eme circonscription est détenue par la députée Linda Gourjade. La circonscription est réservée « femme » mais la députée sortante est une  « frondeuse » et la fédération départementale (dont le 1er secrétaire est un ancien conseiller de François Hollande à l’Elysée, Patrick Vieu) peut, au travers d’un vote militant, décider de remplacer la sortante.

Sur les 13 départements d’Occitanie, 3 comportent des circonscriptions destinées à des partenaires : le Gard, les Hautes-Pyrénées et le Tarn-et-Garonne. Néanmoins, les négociations n’ont pas commencé. Le chiffre peut évoluer.

La seconde catégorie est dite « ouverte ». Homme et femme peuvent se présenter.

La dernière catégorie est qualifiée de « gelée ». Généralement, ce type de circonscription correspond à des circonscriptions réservée à des partenaires. C’est le cas dans le Tarn-et-Garonne. Une circonscription qui est donc destinée au PRG. En revanche, l’absence de circonscription « gelée » en Haute-Garonne élimine l’hypothèse d’une candidature de Sylvia Pinel dans ce département.

France 3 Midi-Pyrénées s’est procuré les propositions sur les départements d’Occitanie. Ces propositions seront (définitivement) votées en fin d’après-midi. Vers 17 heures 30, une conférence de presse du premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, doit officialiser ce vote.

Tarn

1ere circonscription : Ouverte

2eme circonscription : Réservée Femme

3eme circonscription : Réservée Femme

Haute-Garonne

1er circonscription : Réservée Femme

2eme circonscription : Ouverte.

3eme circonscription : Réservée Femme

4eme circonscription : Réservée Femme

5eme circonscription : Réservée Femme

6eme circonscription : Réservée Femme

7eme circonscription : Ouverte

8eme circonscription : Ouverte

9eme circonscription : Ouverte

10eme circonscription : Ouverte

Tarn-et-Garonne

1ere circonscription : Réservée Femme

2eme circonscription : Gelée (Partenaire)

Ariège

1ere circonscription : Réservée Femme

2eme circonscription : Ouverte

Aude

1ere circonscription : Ouverte

2eme circonscription : Réservée Femme

3eme circonscription : Ouverte

Aveyron

1ere circonscription : Réservée Femme

2eme circonscription : Réservée Femme

3eme circonscription : Ouverte

Gard

1ere circonscription : Réservée Femme

2eme circonscription : Réservée Femme

3eme circonscription : Réservée Femme

4eme circonscription : Ouverte

5eme circonscription : Ouverte

6eme circonscription : Gelée (Partenaire)

Gers

1ere circonscription : Ouverte

2eme circonscription : Réservée Femme

Hérault

1ere circonscription : Gelée (Partenaire)

2eme circonscription : Réservée Femme

3eme circonscription : Réservée Femme

4eme circonscription : Ouverte

5eme circonscription : Réservée Femme (si le député sortant, Kléber Mesquida ne se représente pas)

6eme circonscription : Réservée Femme

7eme circonscription : Ouverte

8eme circonscription : Ouverte

9eme circonscription : Ouverte

Lot

1ere circonscription : Gelée (Partenaire)

2eme circonscription : Ouverte

Lozère

1ere circonscription : Réservée Femme

Hautes-Pyrénées

1ere circonscription : Ouverte

2eme circonscription : Gelée (Partenaire)

Pyrénées-Orientales

1ere circonscription : Ouverte

2eme circonscription : Réservée Femme

3eme circonscription : Réservée Femme

4eme circonscription : Ouverte

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

30 Sep

Législatives : une résolution du PS 31 qui vise Gérard Bapt ?

Le député PS Gérard Bapt (Photo : AFP)

Le député PS Gérard Bapt (Photo : AFP)

Le PS prépare les législatives. Une circulaire nationale est en train d’arriver dans les fédérations départementales. Le PS 31 n’est pas en reste. Jeudi 29 septembre, un conseil fédéral a adopté une résolution qui limite le cumul dans le temps : trois mandats (15 ans) et c’est fini. Cette motion est présentée par certains socialistes comme une torpille visant Gérard Bapt. Le député de la deuxième circonscription est le plus ancien député de France (7 mandats entre 1978 et 1993 puis de 1997 à nos jours) et une nouvelle candidature est toujours probable. Selon plusieurs sources, la motion (adoptée à l’unanimité) indique la sortie au sortant.

Le texte de la motion n’est pourtant pas clair. L’intention est (peut-être) anti-Bapt. Mais le document voté par le conseil fédéral du PS de Haute-Garonne est ambiguë. Impossible de savoir si la règle « 3 mandats et bye-bye » concerne les mandats exercés antérieurement ou si elle s’applique… à partir des législatives de 2017. Dans ce dernier cas, la règle est valable uniquement pour le futur et Gérard Bapt « sauve » sa tête.

François Mitterrand aimait citer le Cardinal de Retz : « on ne sort de l’ambiguïté qu’à ses détriments« . Ce n’est pas toujours vrai. Gérard Bapt peut toujours dire que la motion votée par ses camarades ne le concerne pas. Même si ce n’est pas vrai.

Laurent Dubois (@laurentdub)

29 Sep

Emmanuel Macron : ses soutiens en Occitanie passent à table

Emmanuel Macron multiplie les déplacements et sillonne l’Hexagone. Lyon, le 25 septembre, Montpellier le 18 octobre avec une réunion « diagnostic » sur l’état de la France et les attentes des français.  A ces colloques et tables rondes s’ajoutent des déjeuners avec des parlementaires. Le dernier en date remonte à mercredi dernier. Le 28 septembre, Emmanuel Macron a choisi une table bien connue des députés, un restaurant proche du Palais-Bourbon, Chez Françoise.

Emmanuel Macron. Photo MaxPPP

Emmanuel Macron. Photo MaxPPP

Parmi les convives, trois personnalités d’Occitanie. Une députée de la Haute-Garonne, un sénateur du Tarn-et-Garonne et le maire de Rodez étaient autour de la table. La présence de Monique Iborra n’a rien de surprenant. La parlementaire affiche son soutien envers Emmanuel Macron. En revanche, la participation d’Yvon Collin n’allait pas de soi. Le sénateur (ancien pilier du PRG de Jean-Michel Baylet) n’a pas vraiment basculer dans le camp « macronien ». Il se contente de parler d’une curiosité : « c’est toujours intéressant. Emmanuel Macron est quelqu’un de parfaitement fréquentable. C’est un non-événement« .

L’autre élu d’Occitanie (présent aux côtés d’Emmanuel Macron) est plus direct. Il ne cache pas son engagement et même son enthousiasme. Le maire de Rodez, Christian Teyssèdre déclare : « Je soutiens Emmanuel Macron et je sens qu’il se passe quelque chose. En mois de six mois, 85 000 soutiens l’ont rejoins. Dans l’Aveyron, des maires et des chefs d’entreprises le soutiennent. Emmanuel Macron a compris que le clivage entre la droite et la gauche ne veut plus rien dire. C’est un clivage entre progressistes et réformateurs« .

Le nom d’un autre soutien (de poids) circule. Le maire de Montpellier va accueillir dans moins de trois semaines Emmanuel Macron dans sa ville. Selon nos informations, Emmanuel Macron est prêt à rencontrer Philippe Saurel pour évoquer un éventuel rapprochement politique. Du côté du maire de Montpellier (proche de Manuel Valls), c’est la prudence et une certaine retenue qui prédominent :  » J’ai de très bonnes relations avec Emmanuel Macron. Je lui prête une salle pour son meeting du 18 octobre. Mais je suis derrière personne. Je l’aime bien et je trouve sa démarche en dehors des partis intéressante. Mais je reçois tous les candidats à la présidentielle« .

La dernière phrase de Philippe Saurel prouve qu’il partage au moins un point commun avec les « macroniens ». Il est persuadé qu’Emmanuel Macron va être candidat à la présidentielle.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

23 Sep

Impression du journal de la Région par le groupe Baylet : les réactions

Dans un précédent article, le Blog Politique de France 3 Midi-Pyrénées a révélé l’attribution d’un marché public au groupe de presse de Jean-Michel Baylet. La Dépêche du Midi va imprimer le journal d’information du Conseil Régional d’Occitanie. Le marché est attribué pour 3 ans. Son montant est de 4,3 Millions d’euros.

(Photo : @culture31/Twitter)

(Photo : @culture31/Twitter)

Cette révélation a suscité des réactions politiques. Contacté par France 3 Midi-Pyrénées, l’Hôtel de Région n’a pas souhaité réagir. En revanche, le groupe d’opposition de la Droite et du Centre au Conseil Régional est ironique :

Grande surprise, c’est à nouveau le groupe La Dépêche du Midi, propriété de la famille Baylet qui règne de manière quasi hégémonique sur la région, qui remporte la mise pour un montant de 4.320.000 €, sans plancher et sans plafond ! Autrement dit, libre ! Il est assez étonnant qu’un groupe de presse proche d’un ministre en exercice- Jean-Michel Baylet – mais aussi président du Parti Radical de Gauche jusqu’à sa nomination au gouvernement-, puisse remplir cette mission »

L’opposition de droite fait une proposition alternative :

Pour éviter tout amalgame et économiser les 4 millions d’euros de ce marché… opter pour une dématérialisation de ce support de communication. Ainsi, exit le gaspillage papier, exit les frais de distribution et de boîtage dans tous les foyers de Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées »

Le groupe du Front National au Conseil Régional a également réagi. Le ton est nettement plus polémique :

Pour faire plaisir à son allié de gauche, Madame Delga va confier au groupe Baylet l’impression du journal du Conseil Régional.
Le critère retenu pour justifier « ce choix » est bien peu convaincant. Ces petits arrangements entre amis vont coûter plus de 400 000 euros au contribuable sur trois ans.
Il faut être aveugle pour ne pas voir que cette affaire pose à nouveau la question du conflit d’intérêts et des liaisons dangereuses entre presse et politique.

Laurent Dubois (@laurentdubois)

22 Sep

Le groupe de presse de Jean-Michel Baylet va imprimer le journal du Conseil Régional

Le groupe de presse de Jean-Michel Baylet a remporté, le 13 septembre dernier, un marché public : la publication du journal du Conseil Régional d’Occitanie. Montant de la prestation : 4 320 000 euros.

L’attribution doit être ratifiée par un vote de la Commission Permanente (CP) du Conseil Régional. Mais il s’agit d’une formalité. La Commission Permanente est composée de vice-présidents et de conseillers régionaux parmi lesquels on compte des membres du parti de Jean-Michel Baylet. Parmi eux, la nouvelle présidente du PRG et 1re vice-présidente du Conseil Régional, Sylvia Pinel.

Jean-Michel Baylet dans son bureau de La Dépêche en 2014 (Photo : MaxPPP)

Jean-Michel Baylet dans son bureau de La Dépêche en 2014 (Photo : MaxPPP)

Un marché plus important grâce à la fusion de deux régions

Sous le mandat de Martin Malvy, l’entreprise de Jean-Michel Baylet éditait déjà le journal du Conseil Régional de Midi-Pyrénées. Selon nos informations, l’enveloppe représentait 2,8 millions d’euros.

La fusion entre Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées alourdit la facture. Sous la présidence de la socialiste Carole Delga (élue notamment sur la base d’un accord PS-PRG), ce sont plus de 4 millions d’euros qui vont finir dans les caisses de La Dépêche du Midi, désormais présidé par son ex-compagne Evelyne Marchand-Baylet depuis l’entrée du patron du journal au gouvernement. 

C’est une bonne nouvelle pour l’entreprise du ministre des Collectivités Locales de François Hollande. Le groupe de presse de Jean-Michel Baylet a subi des revers commerciaux dans des communes de la Région. La bascule à droite de plusieurs municipalités s’est traduite par la perte de plusieurs marchés publicitaires. La manne de l’organisation d’événements (au travers de la filiale La Dépêche Events) traverse également des turbulences. La perte du Festival Jazz In Marciac a notamment été un coup sévère.

Un marché « sans minimum ni maximum »

Dans ce contexte, un marché de 3 ans avec le Conseil Régional est le bienvenu. Jean-Michel Baylet peut même sortir le champagne. Le marché obtenu est un marché dit « sans minimum ni maximum ». Autrement dit, la somme de 4,2 Millions d’euros est ….indicative. Il est parfaitement possible (sans la moindre formalité) de gonfler l’enveloppe. Le groupe La Dépêche du Midi peut percevoir 5, 6 ou 7 millions sans qu’il soit nécessaire de lancer la moindre consultation. Cette technique a été employée dans un marché attribué par le Conseil Régional de Midi-Pyrénées et qui alimente l’actualité judiciaire : l’affaire AWF.

Autre bonne nouvelle pour Jean-Michel Baylet. Ce n’était pas gagné. Du moins sur le papier. Un mastodonte de l’imprimerie lorgnait le marché. Il s’agit de l’imprimerie Maury SAS. Le groupe Maury édite : Paris Match, Le Point, L’Express, France Football, Madame Figaro, Le Monde, Marianne, Gala, Libération, Télé Z, 20 Minutes, Courrier International…

Un autre concurrent était moins cher et plus respectueux de l’environnement

Un autre concurrent était également sérieux. Il devance l’offre de La Dépêche du Midi sur des points essentiels : le prix et la qualité environnementale. S’agissant du prix, l’offre est 10%… inférieure à celle du groupe La Dépêche du Midi. 10% sur un montant de 4,3 millions d’euros : 430 000 euros d’économies, ce n’est pas rien. Sur le critère environnemental, même chose. Le concurrent de La Dépêche du Midi est le plus compétitif. La commission est claire : « le procédé d’impression (ndlr de La Dépêche du Midi) est moins respectueux par rapport à l’offre » (ndlr du concurrent évincé).

Malgré l’existence d’une offre plus économique et écologique et la candidature d’un poids-lourd de l’imprimerie, c’est le groupe de Jean-Michel Baylet qui a raflé la mise. Une notation a été mise en place par la commission d’appel d’offre. Une notation qui a permis le classement des candidats et la détermination du vainqueur. Le concurrent évincé a été écarté sur une question de délai de livraison. supérieur… de 3 jours à celui de La Dépêche. 

Le groupe La Dépêche du Midi a obtenu 92,20 points sur 100. Le concurrent classé en seconde position décroche un 91 sur 100. 1,20 point d’écart. Un écart à 4 millions d’euros.

Laurent Dubois (@laurentdub)

15 Sep

Les amis de Martine Aubry réunis le 26 novembre à Paris

INFO FRANCE 3 – Après l’attentat de Nice, les amis de Martine Aubry avaient annulé leurs journées d’études prévues à Montpellier fin août. Ils se retrouveront finalement à Paris le 26 novembre. C’est l’ancien maire de Toulouse, Pierre Cohen, qui est chargé de l’organiser.

Pierre Cohen et Martine Aubry (Photo : MaxPPP) (MaxPPP TagID: maxnewsworldtwo058933.jpg) [Photo via MaxPPP]

Pierre Cohen et Martine Aubry (Photo : MaxPPP)

Les proches de Martine Aubry vont organiser le 26 novembre prochain à Paris une journée de réflexion et tables rondes, a-t-on appris de source sûre. C’est l’ancien PS de Toulouse, Pierre Cohen, proche de la maire de Lille, qui sera la « cheville ouvrière » de cette journée.

Le 19 juillet dernier, 5 jours après l’attentat de Nice, les « Aubryistes » avaient décidé d’annuler leurs rencontres prévues à Montpellier les 27 et 28 août. « L’heure est à l’unité nationale, au soutien aux proches des victimes, au soin des blessés et à la mobilisation contre le terrorisme » avaient-ils expliqué. 

Mais, pour la rentrée, le gouvernement a organisé un séminaire  très « pro-Hollande » à Colomiers, près de Toulouse, le 29 août dernier et les « frondeurs », opposés à la politique du gouvernement, se sont réunis le week-end dernier à La Rochelle.

Pris entre ces feux internes au PS, les amis de Martine Aubry ont donc décidé de contre-attaquer. Sans candidat pour la présidentielle, depuis que Martine Aubry a annoncé qu’elle ne se présenterait pas à la primaire de la gauche, ils veulent se battre sur le terrain des idées : « Il faut privilégier les contenus, les enjeux, sur l’économie, sur l’emploi, sur le vivre-ensemble, explique Pierre Cohen, et prendre ainsi position sur la primaire, sur la présidentielle et sur le rassemblement de toute la gauche« .

L’ancien maire de Toulouse espère réunir « des personnalités fortes » à gauche pour cette journée du 26 novembre. De quoi nourrir le débat et permettre aux Aubryistes de peser sur la (future) candidature socialiste à la présidentielle.

Fabrice Valéry (@fabvalery)