06 Sep

Face aux réformes, les élus locaux font bloc.

Les six associations du « bloc communal » ont donné ce matin une conférence de presse de rentrée au siège de l’Association des Maires de France à Paris. Parmi elles, « France urbaine » dont Jean-Luc Moudenc, le maire LR de Toulouse est le Président.

Les représentants des associations du "bloc communal" dont Jean-Luc Moudenc réunis ce matin à Paris au siège de l'AMF.

Les représentants des associations du « bloc communal » dont Jean-Luc Moudenc réunis ce matin à Paris au siège de l’AMF.

« Alerte rouge ! Il faut absolument se reprendre, corriger cette affaire des emplois aidés » prévient François Baroin (LR), Président de l’AMF. Trois jours, après la rentrée scolaire, la cicatrice est à vif et nombre d’élus locaux en ont gros sur le cœur. Pour Jean-Luc Moudenc, il est « essentiel de rétablir un climat de confiance entre les élus locaux et le gouvernement».

« Parfois j’ai le sentiment que le gouvernement ne veut pas forcément mal faire, n’est pas forcément mal intentionné mais il y a beaucoup de culture centralisée, très parisienne qui, à travers tel ou tel ministre, tel ou tel collaborateur de cabinet n’a pas le vécu de terrain et j’ai envie de dire même le vécu provincial que nous, nous représentons » explique le maire de Toulouse.

On a l’impression d’être assaillis de problèmes

Face à l’urgence de la situation, ce matin le « bloc communal » a demandé un moratoire pour avoir le temps, dans les collectivités, d’analyser au cas par cas « quels sont les postes que nous allons être obligés de titulariser, et ce que nous allons pouvoir malheureusement ne pas renouveler ».

Mais au-delà du dossier des contrats aidés, c’est le redressement des comptes publics et ses conséquences qui préoccupent les élus locaux. « On a l’impression d’être assaillis de problèmes et de décisions qui sapent, chaque jour, un petit peu plus le travail de fond que nous faisons depuis le début de nos mandats » avoue Jean-Luc Moudenc.

Le principal reproche que le Président de France urbaine fait à l’Etat est que ce dernier  « demande aux collectivités sans cesse plus d’économies alors que lui-même ne fait pas cet effort, et ça c’est tout simplement quelque chose qui n’est pas possible ». Et le maire de Toulouse de décrire des élus locaux « très angoissés parce qu’ils sont en train de préparer leurs budget 2018 ».

Il faut que la méthode gouvernementale soit reprise

La colère monte mais la protestation a ses limites et quand on demande à l’édile toulousain s’il serait prêt à voter son budget de façon négative, il répond sans détour : « Je ne vais pas aller à des extrémités. Simplement pour éviter des comportements déraisonnables, il faut que la méthode gouvernementale soit reprise. »

Quoi qu’il en soit les associations d’élus locaux font monter la pression à deux semaines des élections Sénatoriales du 24 septembre où les élus municipaux forment le cœur du corps électoral. Prochain épisode de ce grand déballage et de cette mise en garde du 21 au 23 novembre prochain lors du congrès de l’Association des Maires de France.

Patrick Noviello avec Info Vidéo3