07 Juil

LGV Toulouse-Bordeaux : les député(e)s LREM de la Haute-Garonne entre silence gêné et mobilisation

Dimanche 1er juillet, Emmanuel Macron a annoncé la fin des grands chantiers ferroviaires. La LGV Toulouse-Bordeaux semble condamnée. Les député(e)s LREM de la Haute-Garonne réagissent.

Photo MaxPPP/De Fenoy

Photo MaxPPP/De Fenoy

L’inauguration de la LGV Bordeaux-Rennes résonne comme un requiem. La SNCF a sorti le caviar et explosé la facture des festivités. Mais le président de la République a mis les pieds dans les plats en déclarant : « l’Etat ne prendra plus de grands engagements, ne lancera plus de nouveaux grands projets ». Cette annonce a résonné comme un requiem du côté de Toulouse. 100 millions d’euros ont été dépensées en études. 15 millions d’euros ont été investis en foncier. Mais la déclaration d’Emmanuel Macron a été interprétée comme une remise en cause du chantier.

La présidente de Région Carole Delga le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc et le président du Département Georges Méric sont montés au créneau pour défendre le projet. France 3 Occitanie a contacté les 8 député(e)s « macronistes » de la Haute-Garonne pour connaître leur position. Tous n’ont pas répondu. Mais un parlementaire s’est exprimé avant d’être interrogé. Pendant dans la campagne des législatives, Jean-François Portarieu a affirmé et affiché son soutien à la LGV. La Grande Vitesse entre Toulouse et Bordeaux était dans son programme.

S’agissant des 7 autres député(e)s de la majorité présidentielle, deux se mobilisent. Jean-Luc Lagleize est clair :

Je ne veux pas interpréter (ndlr la déclaration d’Emmanuel Macron) comme un coup d’arrêt. On conçoit mal que Toulouse reste à l’écart du TGV

Le député de la 2ème circonscription siège également au conseil municipal de Toulouse. Jean-Luc Lagleize a du démissionner de son poste d’adjoint au maire en charge du développement urbanistique. Mais le nouveau député conserve sa délégation. A ce titre, il est directement impliqué dans la création de la 3ème ligne de métro et le projet LGV. Jean-Luc Lagleize ne veut pas se contenter de regarder passer (ou plutôt trépasser) la LGV sans rien faire. Le député toulousain a sollicité auprès du groupe parlementaire LREM le droit de poser une question à la ministre des Transports. Jean-Luc Lagleize ne sait pas encore si la question pourra être posée lors de la prochaine séance, mercredi 12 juillet. Mais une interpellation est dans les tuyaux.

L’autre députée LREM qui porte le dossier LGV est Monique Iborra. La représentante de la 6ème circonscription a vu la ministre des Transports, Elisabeth Borne. Un rendez-vous avec le cabinet de la ministre est prévu dans les prochains jours. Monique Iborra a également rencontré le président du Conseil Economique Social et Environnemental, Jean-Louis Chauzy. La députée, vice-présidente de la commission des Affaires Sociales, est formelle : « la LGV est un dossier que je porte« .

Monique Iborra refuse de parler d’un coup d’arrêt définitif au projet. Mais la parlementaire insiste sur un point :

Le financement n’est pas bouclé et la présidente de Région veut un financement exclusivement public. Il y a un vrai problème de financement. Il va falloir réunir les différentes acteurs et se poser la question du coût-efficacité. Une chose est certaine, il ne sera pas possible de tout financer, les déplacements du quotidien, une 3ème ligne de métro et une nouvelle rocade

L’évaluation et la mise à plat défendue par Monique Iborra va pendre du temps. Le temps, c’est bien la seule chose dont ne manque pas la LGV Toulouse-Bordeaux. En 2004, le maire de Toulouse de l’époque, Philippe Douste-Blazy promettait le TGV pour…2015.

Laurent Dubois (@laurentdub)