23 Déc

Autoroute Castres-Toulouse : les conseils muncipaux votent « pour »

 L’autoroute Castres-Toulouse à l’ordre du jour des derniers conseils municipaux de 2016. A Albi, Castres et Graulhet les élus tarnais se sont prononcés sur le projet. Lavaur ferme le ban. Jeudi 22 décembre, par 28 voix et 3 abstentions, le conseil municipal de Lavaur a voté un avis favorable. Cette ultime consultation n’intervient pas dans le cadre (juridique) de la procédure d’enquête publique ouverte le 5 décembre dernier. Les conseils municipaux ont décidé (librement) de formuler des vœux. Des voeux qui émanent de communes qui ne sont pas toutes concernées par le tracé du projet.  Analyse et réactions.

Photo MaxPPP

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A Albi, Castres, Mazamet et Lavaur une majorité d’élus locaux se prononcent en faveur de la liaison autoroutière. A Mazamet, le vote a été unanime. Dans les 4 principales communes du Tarn, le projet autoroutier est soutenu par les conseils municipaux. Les votes « contre » sont rares. La gauche choisit massivement l’abstention. Ainsi, à Castres, deux élus PS et 1 élu radical se sont abstenus. Deux élus du Front de Gauche ont voté « contre ». Au PS, c’est l’abstention qui prévaut. Néanmoins à Mazamet, Castres et Albi, trois élus PS se sont exprimés « pour » et ont ainsi rejoint des majorités de droite.

Mais, à Albi, Patrice Bédier, conseiller municipal et candidat aux législatives, s’est abstenu.

L’élu albigeois explique sa position. Dans le PS tarnais, une seule personnalité est ouvertement et frontalement contre le principe d’une autoroute. Il s’agit de la députée dont la circonscription est concernée par le tracé : Linda Gourjade. De son côté, Patrice Bédier soulève uniquement des réserves sur les modalités du projet :

Je ne suis absolument pas contre le projet. Mais j’ai des réserves sur les projet tel qu’il est présenté. Le péage à 15 euros aller/retour pose vraiment problème et à ce tarif le projet n’est pas viable.

Patrice Bédier souhaite que le sujet du tarif soit mis sur la table. Du côté des opposants au projet, le vote des conseils municipaux tarnais est accueilli avec scepticisme. Le vice-président du Conseil Régional, Guillaume Cros, déclare :

Il y a des gens très raisonnables qui soutiennent le projet d’autoroute. Mais le projet d’autoroute a un côté irrationnel. Il faut être pour sans forcément disposer de tous les éléments. Je me demande d’ailleurs sur quelles bases se prononcent les conseils municipaux. Il existe un projet alternatif avec un réaménagement de l’existant c’est-à-dire de la RN 126. Je ne suis pas certain que tous les élus connaissent tous les éléments du dossiers

Un opposant au projet enfonce le clou s’agissant du côté irrationnel soulevé par Guillaume Cros :

Cela fait trente ans que le dossier est dans les cartons et il n’a pas vu le jour. On aurait choisi d’aménager la RN 126 le désenclavement du Sud du Tarn serait déjà fait. Mais il est impossible de dire non à l’autoroute. Il est impossible de s’opposer. La venue de François Hollande en 2012 et la promesse faite à Pierre Fabre rend toute contestation impossible, y compris au PS. On est dans la pensée unique.

Les élus locaux défavorables au projet autoroutier ont été entendus par la commission d’enquête le 20 décembre dernier. Ils ont présenté aux commissaires enquêteurs une étude alternative financée par une dizaine de communes et le conseil général de la Haute-Garonne. Cette étude doit être rendue publique en janvier prochain.

Laurent Dubois (@laurentdub)