14 Déc

Le PS de Haute-Garonne continue de perdre des militants

Hémorragie de cartes et fuite d’adhérents. Le PS perd des militants. La Région Occitanie n’est pas épargnée. Mais il existe un autre indicateur de « santé ». Celui de la participation aux scrutins internes et notamment au dernier vote en date : l’investiture pour les législatives de 2017. France 3 Midi-Pyrénées s’est procuré le procès verbal des votes dans la plus importante fédération PS d’Occitanie, la Haute-Garonne. Les chiffres sont sans appel. Avec moins de 4000 inscrits et 2500 votants, c’est un PS historiquement faible qui s’est lancé dans les législatives de 2017. 

Photo MaxPPP

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Le patron des élections du PS le reconnait. Dans l’émission Dimanche En Politique, diffusée dimanche 11 décembre sur l’antenne de France 3 Midi-Pyrénées, Christophe Borgel confesse une chute du nombre d’adhérents au PS. Plusieurs dizaines de milliers. Cet aveu devient concret lorsqu’il s’agit d’évaluer le corps électoral de la puissante fédération de la Haute-Garonne : 3 898 inscrits. Ce chiffre est très loin de la « Belle Epoque » des années 90. Selon nos informations, le nombre de carte était deux fois plus important. Le 1er fédéral du PS31, Sébastien Vincini, apporte une précision : « il ne faut pas confondre les adhérents et les inscrits. Nous avons 4 806 adhérents. Pour être inscrit, il faut être sur les nos listes électorales et être inscrit avant le mois de juin 2016« .

Néanmoins, la baisse des effectifs est plus sensible que les chiffres le (dé)montre. En effet, comme le précise un socialiste « historique » :

« pour le vote des investitures, des personnes ont repris une carte pour l’occasion et ils ne la reprendront pas ensuite. En plus des candidats aux législatives arrivent avec des gros paquets de cartes ».


C Borgel et le nombre d’adhérents au PS

Adhérents de fraîche date ou militants assidus, sur les 3 898 adhérents à jour de cotisation en Haute-Garonne, 2 559 se sont déplacés. Le taux de participation est donc de : 65,64%

Meilleure participation dans le Comminges

La circonscription qui bénéficie de la plus forte mobilisation est la 8ème, dans le Comminges : 78,31 %. Cette circonscription est, par ailleurs, la plus « peuplée » de la Haute-Garonne : 550 inscrits. En queue de peloton, on trouve la 1ère circonscription. La terre d’élection de la présidente de la commission des affaires sociales, Catherine Lemorton, obtient un petit 44,75%.

Entre les deux « extrêmes » (plus forte et plus faible participation), on trouve une circonscription qui passe la barre des 70% (75,15% dans la 5eme). Quatre circonscriptions se situent autour des 60 % et une dépasse les 50 points. Au delà de la mobilisation, un autre indicateur permet de mesurer la vitalité et la dynamique des résultats. Il s’agit du nombre de votants.

Des investitures votées par quelques centaines de militants

Catherine Lemorton investit par 142 voix. L’ancien ministre, Kader Arif, élu avec 260 voix. Le patron des élections du PS, Christophe Borgel, désigné par 172 militants. Gérard Bapt décroche une investiture en obtenant 158 suffrages exprimés. Les têtes d’affiche du PS font mieux que la majorité des autres candidats. La palme des « petits scores » revient à une ancienne élue municipale. Isabelle Hardy (3eme circonscription) obtient 65 voix.

Mais, d’une manière générale, la faiblesse du socle militant interpelle. Le PS détient, en Haute-Garonne, le conseil départemental et de nombreuses communes. C’est la commingeoise Carole Delga qui préside la nouvelle Grande Région, l’Occitanie. Malgré tous ces points d’appuis et ses places fortes, le parti socialiste n’est plus une force militante.

La droite et le centre connaissent également une crise des « vocations ». Malgré la forte mobilisation de la primaire de novembre dernier, les militants ne se bousculent pas au portillon chez Les Républicains.

En Haute-Garonne, les élections régionales et les scrutins internes ont débouché sur une augmentation des cotisations. Mais un cadre de la fédération LR31 évoque une baisse de 7% des adhésions par rapport à 2015. Mais les difficultés de la droite n’efface pas le « trou d’air » que traverse le PS.

Laurent Dubois(@laurentdub)