17 Oct

Toulouse : comment Futurapolis a offert une carte blanche à Emmanuel Macron

« Voitures sans pilote, drones du troisième type, robots médecins, ceci n’est pas de la science-fiction » affirme l’événement Futurapolis sur son site internet. Mais la vedette de cette édition 2016 (4 et 5 novembre à Toulouse) sera sans aucun doute Emmanuel Macron qui y bénéficiera d’une carte blanche et ça ce n’est pas non plus de la science-fiction !

Emmanuel Macron. Photo MaxPPP

Emmanuel Macron. Photo MaxPPP

Il ne vient pas pour piloter un drone ou faire découvrir une innovation extravagante dont il serait l’auteur. Non, à Toulouse, pour Futurapolis (événement sur l’innovation piloté par Le Point avec Toulouse Métropole et depuis cette année Montpellier Métropole), l’ancien ministre de l’économie Emmanuel Macron a une « carte blanche » pour s’exprimer sur le sujet qu’il souhaite.

Une carte blanche « orientée »

« C’est en fait une carte blanche orientée, explique Sophie Iborra, la coordinatrice de Futurapolis. Il parlera des nouveaux enjeux, de la nouvelle économie. On reste dans le thème général de Futurapolis mais sans thème précis comme pour les autres conférences. Mais vu le contexte politique actuel et son statut d’éventuel futur candidat à la présidentielle, ce ne serait pas étonnant que la discussion glisse sur d’autres sujets« .

Emmanuel Macron aura donc 40 minutes pendant lesquelles il pourra faire du Emmanuel Macron. Et puisque l’on parle de contexte, il n’y a pas que le national. Localement, la venue de Macron coïncide avec un jeu de chaises musicale chez les soutiens financiers de Futurapolis.

Accrochez-vous, il faut suivre !

Un étonnant jeu de chaises musicales

Cette année, Futurapolis n’est plus soutenu par la Région Occitanie. Il semble que le Conseil régional ait décidé de cesser sa subvention jugeant l’événement un peu trop au service de Jean-Luc Moudenc, le maire LR de Toulouse et président de la Métropole. La région est donc remplacée cette année par la Métropole de Montpellier, qui soutient donc un événement qui se déroule exclusivement… à Toulouse. Le président de Montpellier Métropole est Philippe Saurel, l’ancien socialiste, ex-candidat aux régionales face à Carole Delga, qui s’entend très bien avec Jean-Luc Moudenc et n’est pas insensible à l’éventuelle candidature d’Emmanuel Macron. Ajoutez que la coordinatrice de Futurapolis, Sophie Iborra, est la fille de la députée de Haute-Garonne Monique Iborra, proche d’Emmanuel Macron et ancien soutien de Philippe Saurel aux régionales.

Digérez bien toutes ces infos. Il n’est donc pas interdit (ni imbécile) de penser que la sortie de la Région, l’entrée de Montpellier et la venue d’Emmanuel Macron sont liées !

Une visite prévue avant sa démission

Mais c’est apparemment avoir l’esprit mal tourné. Que nenni, tout cela n’a rien de commun, nous explique-t-on. « Emmanuel Macron devait venir l’an passé, explique Sophie Iborra, mais ses obligations au gouvernement ne lui en ont pas laissé le temps. Cette année, sa venue était calée bien avant sa démission du ministère de l’économie (NDLR : en août dernier) et avant donc qu’il devienne un possible candidat à la présidentielle. Quant à l’arrivée de Montpellier Métropole, c’était pour nous, après la sortie de la Région, une évidence d’associer les deux métropoles à l’événement« .

N’empêche, la présence du candidat putatif le 4 novembre risque d’éclipser les robots médecins et autres drones du troisième type… et ça ce n’est pas de la politique fiction. 

Fabrice Valéry (@fabvalery)