06 Juin

Consultation sur le nom de la région : mobilisation assez faible, Occitanie en tête

vote-region

A 5 jours de la fin de la consultation sur le nom de la région (clotûre vendredi 10 juin à minuit), les chiffres communiqués par le Conseil Régional montrent que la mobilisation pour nommer notre nouvelle grande région est finalement assez faible au regard du corps électoral (les habitants de la région de + de 15 ans, y compris les personnes de nationalité étrangère et la diaspora de la région habitant ailleurs en France mais pas à l’étranger, soit plusieurs millions de personnes concernées) : selon la région, 131 000 personnes s’étaient exprimées sur le site internet dédié ce lundi et 40.000 l’avaient fait avec le bulletin papier pré-oblitéré publié dans la presse régionale. Soit un total de 171 000 votants à 5 jours de la fin de la consultation. Selon nos informations, c’est le nom Occitanie qui serait en tête du choix des habitants.

En dessous des espoirs des initiateurs du projet

Si les habitants se mobilisent en proportion des semaines précédentes, on devrait finir le vote vendredi autour de 200 000 avis, peut-être un peu moins si on élimine les doublons, ceux qui auront voté deux fois par internet et par papier.

Gérard Onesta, le président du bureau de l’assemblée, qui organisait la consultation, avait indiqué au début du vote que « à 100 000, c’est un vrai sondage. Au delà de 500 000, c’est un triomphe« . On n’est pas dans le triomphe, toujours un peu dans le sondage ! Le nom de la région ne semble pas avoir mobilisé des foules immenses.

Occitanie en tête…

C’est mathématique, plus il y a de votants, moins le poids des lobbys est important. L’adoption de la méthode Condorcet de classement des propositions de 1 à 5 plutôt que de choix d’un seul nom allait déjà dans le sens d’éviter qu’une faible proportion de la population de la région, fortement mobilisée, ne décide pour tous les autres.

Or, le nombre de votants restant assez faible, la proportion des lobbys (parlons clair : les Catalans et les Occitanistes) risque d’être disproportionnée ! 

D’ailleurs, d’après nos informations, c’est le nom « Occitanie » qui était ce lundi en tête des préférences faites par les internautes et sur papier.

Des difficultés techniques

On l’a déjà évoqué ici, pour des raisons de sécurité que l’on peut comprendre, la procédure de vote sur internet est complexe. Vérification d’identité, adresse mail, code par sms… Certains ont même évoqué sur les réseaux sociaux avoir renoncé pour ne pas livrer des données personnelles au prestataire de services de la région.

D’autres ont reculé devant l’obstacle. D’autant que certains consignes techniques sur le site dédié n’étaient pas toujours très claires. Cliquer, faire glisser… Combien d’internautes ne seront pas allés au bout de la consultation, découragés par la complexité du vote où il faut classer les 5 noms proposés par ordre de préférence.

La décision des élus le 24 juin mais…

Ne l’oublions pas, cette consultation n’a pas valeur de scrutin. Ce sont les élus régionaux, qui, en assemblée plénière le 24 juin prochain, adopteront un nouveau nom pour la région. Et rien ne dit qu’ils suivront les propositions des habitants. D’autant qu’en dernier ressort, c’est le gouvernement et le Conseil d’Etat qui valideront (ou pas) ce nouveau nom.

Occitanie, s’il s’avère que c’est le choix final, pourrait se heurter aux préceptes édictés à ce sujet par Matignon : des noms qui s’inspirent de faits historiques, de la géographie, oui. Mais qui aurait un quelconque aspect identitaire : pas question ! 

De plus, Occitanie n’est sans doute pas le nom auquel les habitants peuvent s’identifier et facilement localisable par les touristes ou les investisseurs étrangers.

Cependant, avec 500 000 ou même un million de votants, le poids de la consultation aurait été énorme et difficile à contourner. Comment les élus régionaux et l’Etat aurait-il pu passer outre l’avis des habitants ? Mais avec 200 000  votants, soit 1 habitant sur 30, cette consultation peut être vite rangée sur une étagère, au rayon « sympa, mais pas représentative » ! Surtout si le choix final ne plait pas à Paris !

Fabrice Valéry (@fabvalery)

05 Juin

Conseil Régional : Christophe Rivenq élu (face à lui même) président du groupe de la droite et du centre

Aucun suspens et une « vraie-fausse » élection. Christophe Rivenq vient d’être d’élu, ce dimanche 5 juin, président du groupe de la droite et du centre au conseil régional. La compétition était limitée à…une candidature. Celle de Christophe Rivenq.

Depuis le départ, les prétendants ne se bousculent pas. La succession de Dominique Reynié à la présidence du groupe n’a pas déchainé les vocations. Mais l‘histoire se termine avec un face à face, « Rivenq-Rivenq ». La seule et unique concurrente du candidat soutenu par le maire de Toulouse (Elisabeth Pouchelon) a retiré sa candidature.

Christophe Rivenq, conseiller régional LRMP

Christophe Rivenq, conseiller régional LRMP

Après l’annulation de l’élection de Dominique Reynié, la désignation d’un nouveau président de groupe n’a pas déclenché des envies de succession. Les candidats étaient peu nombreux. Beaucoup d’élus régionaux cumulent  avec un mandat municipal (Sacha Briand, Jean-Jacques Bolzan, Vincent Terail Novès, Gérard Trémège…) et ne veulent pas charger une « barque » déjà bien pleine. D’autres  expérimentent la lourdeur d’un mandat régional qui suppose de multiplier les kilomètres sur la Grande Région. Enfin, des élus ne voient pas tout simplement l’intérêt de la charge. Comme le dit un conseil régional : « il n’y a que des coups à prendre et des e…« . Le groupe de la droite et du centre est un des plus petits groupes du conseil régional. Largement derrière celui du PS, de Nouveau Monde En Commun et du FN. Juste devant le PRG.

Un élu estime que la présidence du groupe c’est « beaucoup de contraintes pour pas grand chose ». 

Pour toutes ces raisons, Christophe Rivenq a (longtemps) eu en face de lui une seule concurrente  : la toulousaine Elisabeth Pouchelon. Enfin une concurrente tout au long de la semaine précédant le vote de Narbonne. En revanche, le jour du scrutin, Jean-Christophe Rivenq s’est retrouvé face à lui même. Le seul candidat en piste, ce dimanche, était le conseiller régional du Gard.

Selon nos informations, Elisabeth a renoncé à se présenter. Comme le précise une source, « de toute manière, les dés étaient pipés« .

Christophe Rivenq a été élu à l’unanimité. C’est le grand avantage des élections à candidat unique. Le « dépouillement » est réduit au strict minimum et le suspens reste supportable.

Une candidature d’Elisabeth Pouchelon aurait permis de sauver les apparences. Mais l’élu de la Haute-Garonne n’a pas voulue jouer les alibis. Christophe Rivenq bénéficiait du soutien du maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc. Cet appui « verrouillait » un scrutin qui, de toute manière,  aurait viré à la simple formalité.

Autre volet de la succession Reynié : l’ancienne place du politologue parisien au sein de la commission permanente (CP). Aurélien Pradié (conseiller régional du Lot) et Thierry Deville (conseiller régional du Tarn-et-Garonne) étaient en piste. Un compromis a été trouvé. Les deux élus régionaux vont partager le fauteuil en alternant tous les 3 ans.

Selon nos informations, les débats ont été vifs et houleux. Mais une synthèse a été trouvée.

Un dernier aspect était en jeu : la réintégration de deux conseillers régionaux (Bernard Carayon du Tarn et Joseph Francis de l’Hérault). Deux conseillers régionaux qui refusaient de siéger avec Dominique Reynié. En raison d’un ordre du jour trop chargé, le dossier est reporté au 16 juin.

En attendant cette éventuelle « normalisation » post-Reynié, la droite régionale peut revendiquer deux points positifs. L’élection d’un nouveau président en évitant le « désagrément » de la démocratie interne et…le retour (symbolique) de Dominique Reynié sur la scène régionale.

Quelques minutes après l’élection (triomphale) de son successeur, le politologue parisien a adressé (sur twitter) ses félicitations et son amitié à Christophe RIvenq.

Laurent Dubois (@laurentdub)

04 Juin

Législatives : Sylvia Pinel annonce sa candidature dans le Tarn-et-Garonne

Sylvia Pinel brigue un nouveau mandat législatif. Vendredi 3 juin, lors de l’assemblée générale du PRG82, la députée sortante du Tarn-et-Garonne a levé le voile sur ses intentions. A Beaumont-de-Lomagne, devant une centaine de militants et de cadres, Sylvia Pinel a annoncé sa candidature à sa propre sucession sur la 2ème circonscription du département de Jean-Michel Baylet.

Sylvia Pinel, ancienne ministre et députée du Tarn-et-Garonne à l'Assemblée National, photo : MaxPPP

Sylvia Pinel, ancienne ministre et députée du Tarn-et-Garonne à l’Assemblée Nationale, photo : MaxPPP

Cette officialisation a surpris une partie de son auditoire. Des doutes existaient sur les intentions de Sylvia Pinel. L’hypothèse d’un changement de circonscription et même de département a circulé un temps. D’une manière générale, les députés sortants entretiennent le suspens et évitent de se déclarer trop tôt.

De plus, la perspective d’un troisième mandat au Palais-Bourbon se heurte à la place de Sylvia Pinel dans le nouveau conseil régional. Le PRG a mené un véritable bras-de-fer avec son partenaire socialiste au moment des dernières régionales. Un bras-de-fer pour obtenir une 1er vice-présidence dans l’exécutif de Carole Delga.

Or, l’entrée en vigueur de la loi anti-cumul interdit de porter une double casquette de député(e) et de membre d’un exécutif local. Les législatives de 2017 vont se dérouler au mois de juin. Le délai légal est d’un mois. Entre le 17 juin et le 17 juillet 2017, Sylvia Pinel va devoir choisir entre l’Assemblée et la Région Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées.

En cas d’alternance et de victoire de la droite, une nouvelle majorité parlementaire pourrait revenir sur l’interdiction du cumul. Un vote au Sénat (dans lequel la droite est majoritaire) avant la fin du quinquennat Hollande permettrait de faire passer rapidement (dans le 1er mois de la nouvelle législature) un texte devant l’Assemblée.

Mais ce scénario est improbable. Les Français sont farouchement hostiles au cumul des mandats. Débuter un bail élyséen par une réforme impopulaire ce n’est pas vraiment judicieux.

Le plus probable est donc que Sylvia Pinel soit confrontée à un choix qu’elle devra trancher dans la foulée des législatives. Une vice-présidence au conseil régional ou l’Assemblée Nationale ? Sylvia Pinel pourra rester conseillère régionale (de base). Mais impossible de conserver son fauteuil dans l’exécutif de Carole Delga.

Evidemment, cela suppose qu’un « détail » soit réglé : être réélue.

A Beaumont-de-Lomagne, Sylvia Pinel était sur ses terres, dans le fief d’un indéfectible soutien (le maire de la Commune, Jean-Luc Deprince). Elle était face à un public acquis. Avec notamment un fort contingent de militants de Valence d’Agen (la place forte de Jean-Michel Baylet). Néanmoins, quelques voix ont pointé le manque  d’implication de Sylvia Pinel dans la vie de sa circonscription.  Fait du hasard, la députée était, d’ailleurs absente d’une inauguration le jour même (vendredi 3 juin) à Montech. La commune de son ancien suppléant, Jacques Moignard.

Pendant que le ministre Baylet coupait le ruban d’un nouveau gymnase, la députée du Tarn-et-Garonne recevait une délégation chinoise au Conseil régional.

Il reste 12 mois à Sylvia Pinel pour retrouver le chemin de sa circonscription et des inaugurations.

Laurent Dubois (@laurentdub)

03 Juin

Conseil Régional : Jean-Luc Moudenc a choisi son candidat pour la présidence du groupe

Le téléphone ne sert pas simplement à communiquer. Il permet de faire et défaire les élections internes. Jean-Luc Moudenc en sait quelque chose. Dimanche 5 juin, les conseillers régionaux de la droite et du centre vont élire leur nouveau président de groupe. La place est vacante depuis l’annulation de l’élection de Dominique Reynié. Le Capitole dément catégoriquement. Mais, selon nos informations, le maire de Toulouse défend bien un candidat. Il fait campagne pour le Gardois Christophe Rivenq.

Jean-Luc Moudenc maire de Toulouse

Jean-Luc Moudenc maire de Toulouse

Sur le papier, le scrutin de dimanche oppose la toulousaine Elisabeth Pouchelon et l’alésien Christophe Rivenq. On pourrait s’attendre à une solidarité « géographique » entre le maire de la ville de la Rose et l’élue de la Haute-Garonne. Pas du tout. Jean-Luc Moudenc roule pour Christophe Rivenq et fait passer ses consignes de vote. L’activisme et l’entrisme du Capitole va très probablement conduire à une victoire du conseiller régional du Gard. L’élection semble « pliée » avant même de commencer.

Une vieille animosité entre Jean-Luc Moudenc et Elisabeth Pouchelon (liée notamment aux municipales de 2014) va peser lourdement sur les urnes. Mais, au delà d’une querelle de personnes, Jean-Luc Moudenc assure une sorte de service après-vente. Le maire de Toulouse a « vendu » aux instances nationales de son parti la procédure à l’origine du parachutage de Dominique Reynié.

Jean-Luc Moudenc est le principal promoteur du politologue parisien. Ce n’est pas le seul. Les sénateurs Alain Marc, Jean-Claude Luche, Alain Châtillon, Pierre Médevielle et surtout le maire de Sète, François Commeinhes, ont activement soutenu la candidature Reynié. Mais Jean-Luc Moudenc porte une grande responsabilité dans le naufrage.

Une mésaventure Reynié dont le siège national des Républicains a, d’ailleurs, tiré les leçons. Pour les prochaines investitures, un responsable du parti affirme que Paris n’est pas prêt de laisser les rênes aux régionaux. La procédure inventée par Jean-Luc Moudenc est une victime collatérale de l’affaire Reynié. Une procédure qui suscitait des critiques avant son explosion en vol. Des élus locaux reprochait à Jean-Luc Moudenc de mettre son nez dans les élections régionales.

Le maire de Toulouse cultive l’image d’un maire centré et concentré sur sa ville et sa métropole. Mais, dans les faits, Jean-Luc Moudenc tire, en sous main, les ficelles. C’était le cas pour l’investiture de Dominique Reynié. Mais le maire de Toulouse s’est également impliqué dans l’élection du politologue parisien à la présidence du groupe (de la droite et du centre)  au conseil régional. Jean-Luc Moudenc dispose, au delà de son poids politique, de relais avec deux de ses adjoints au Capitole également conseillers régionaux : Jean-Jacques Bolzan et Sacha Briand.

Visiblement, le fiasco Dominique Reynié n’a pas guéri Jean-Luc Moudenc. Le maire de Toulouse continue à gérer les affaires de la droite et du centre au conseil régional.

Laurent Dubois (@laurentdub)

A la suite de la parution de cet article, Jean-Luc Moudenc nous a fait parvenir le message suivant, que nous reproduisons ici :

« Je démens les assertions que vous faites et qui ne sont étayées par aucun fait. Bien qu’habitué à être la cible de votre critique, je ne peux laisser passer sans réagir de si énormes contrevérités.

Vous ne trouverez, puisque vous semblez vous intéresser aux conversations téléphoniques, aucun conseiller régional à qui j’aurais téléphoné pour lui donner une consigne de vote. Je n’ai aucune consigne de vote à donner pour ce scrutin.

Quant à la procédure de désignation du candidat aux régionales, je rappelle que je n’ai fait que la proposer à 40 élus qui l’ont adoptée à l’unanimité alors qu’ils auraient pu la refuser pour en choisir une autre.

Enfin, lors de ce scrutin de désignation de notre candidat, je n’ai fait que veiller au bon déroulement régulier des opérations, tout en observant une stricte neutralité vis à vis de tous les candidats en lice ».

Jean-Luc Moudenc

02 Juin

Conseil Régional : ça déraille au sein du groupe « Nouveau Monde » au sujet de la LGV

La LGV divise et oppose un des groupes de la majorité régionale. Plusieurs élus de « Nouveau Monde En Commun » plantent des banderilles dans l’échine de leurs camarades au  sujet de la budgétisation de la gare (TGV) de La Mogère-Montpellier. Trahison des engagements de campagne. Des Etats Généraux du Rail vides de sens. La charge est frontale. Elle vient des rangs du Front de Gauche et de la Nouvelle Gauche Socialiste. Elle vise écologistes et communistes.

Carole Delga, présidente PS de la Région LRMP et Gérard Onesta, président EELV de l'assemblée régionale

Carole Delga, présidente PS de la Région LRMP et Gérard Onesta, président EELV de l’assemblée régionale

« Le vote des crédits en faveur de projets ferroviaires controversées représente une entorse de plus à des engagements majeurs de notre campagne. (Le vote) a été adopté avec l’appui de la majorité de notre groupe composée d’élus EELV et PCF, et qui a considéré que le contrat de majorité ne devait surtout pas être rompu avec le PS ». Pour Liêm Hoang Ngoc, le vote d’une enveloppe de 5 millions pour financer la gare de la Mogère-Montpellier constitue une ligne rouge qui n’aurait jamais du être franchie.

Il s’agit même d’une double ligne rouge.

Au-delà d’un reniement-retournement s’agissant de la LGV, c’est l’organisation de la consultation sur l’avenir du rail qui est assimilé à une mascarade. « Le choix de la Région d’octroyer dès maintenant les crédits à des projets faisant précisément l’objet des Etats Généraux du Rail, s’opère au mépris des débats en cours avec nos concitoyens, qui sont dès lors en droit de douter de l’utilité des Etats de Généraux » déclare le conseil régional du Gers.

Pour Liêm Hoang Ngoc, ce déraillement est imputable à ses collègues d’Europe Ecologie. « C’est l’abstention de 13 écolos qui fait passer le chapitre transport et l’amendement déposé (par EELV pour demander le retrait du financement de la Mogère) est un simple jeu de rôle. Les associations sur le terrain ne comprennent pas ce double jeu. David Cormand (ndrl secrétaire national d’EELV) est venu à la Mogère et a affirmer son hostilité au projet. Mais quand il s’agit de passer aux travaux pratiques, ça coince. Encore une fois, c’est l’abstention des écologistes qui a permis le vote de la ligne budgétaire« .

Pour le représentant de la Nouvelle Gauche Socialiste, les écologistes ne sont pas les seuls responsables. Les communistes sont également pointés du doigt. Le vice-président (PC) en charge des transports, Jean-Luc Gibelin,  est particulièrement visé :  » il n’est pas sérieux. Il laisse passer la gare de La Mogère. Mais il nous dit qu’il est contre la gare de Manduel et qu’il va s’opposer au projet (ndlr une autre gare TGV sur le tracé Montpellier-Perpignan). Or si on construit La Mogère, il faut construire également Manduel« .

Du côté des « accusés » la défense est simple. Le réquisitoire est jugé totalement infondé. Pour Gérard Onesta, il n’y a pas de financement de la gare de La Mogère. Gérard Onesta reconnait qu’il existe  « un point de crispation au sein du groupe« . Mais le président (EELV) du bureau de l’assemblée régionale ajoute immédiatement :  » Carole Delga essaye de ménager tout le monde. Une partie du financement a été bloqué et ce n’est pas parce qu’une dépense est budgétée qu’elle est réalisée. Il ne s’agit pas d’un financement fléché. Les 5 millions d’euros sont dans le chapitre transport. Ils peuvent très bien servir ailleurs et pour autre chose ». 

Selon nos informations, la querelle interne (virant à la lutte intestine) pourrait finir par s’éteindre. Visiblement, les lignes bougent. Sous l’influence du président du groupe PS du Conseil Régional, Christian Assaf, il y aurait une prise de conscience : le dernier poumon vert (dans une zone inondable) de Montpellier n’est pas fait pour accueillir une gare TGV. Un compensation (sous la forme d’un financement de la ligne C du tramway) pourrait « dédommager » les montpelliérains.

Mais, avant d’arriver à cette (éventuelle) conclusion, il reste à dépouiller les résultats des Etats Généraux du Rail. Le dossier de La Mogère et, plus généralement de la LGV, ne peuvent bouger qu’à la rentrée prochaine. Cet été , les conclusions vont être rédigées et rendues publiques. Carole Delga ne peut formaliser aucune décision avant cette échéance. Autrement, ce serait donner raison à Liêm Hoang Ngoc et faire un aveu inavouable :  des dizaines de réunions publiques sur l’avenir du rail ne servent à rien.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

Collectivités locales : le rapport qui veut réformer

Claudy Lebreton, ex-président de conseil général, lors de la remise de son rapport à Manuel Valls. Photo MaxPPP

Claudy Lebreton, ex-président de conseil général, lors de la remise de son rapport à Manuel Valls. Photo MaxPPP

Avec le Congrès des Maires de France qui se tient jusqu’à ce soir Portes de Versailles à Paris et la campagne de la Présidentielle qui se dessine, l’heure est plus que jamais à l’écoute des élus locaux. Ce matin, un rapport pour réformer les relations entre l’Etat et les institutions locales a donc très opportunément été remis à Manuel Valls par Claudy Lebreton. Détails.

Avant les propositions : le constat, et il n’est pas tendre. Selon ce rapport, la réforme des territoires a bel et bien généré « une zone de turbulence » qui pourrait bien durer 10 ans. Quant aux économies promises avec la fusion des régions, il y a « des doutes sur un retour rapide sur investissement ».  Quant au Commissariat général à l’Egalité des Territoires (CEGT), là encore le jugement est sans appel, il a « déçu ».

Mesure sans doute phare préconisée par ce document : un vice-Premier Ministre chargé des territoires. Si à l’heure actuelle le portefeuille de Jean-Michel Baylet symbolise un ministère à part entière de l’aménagement du territoire et des collectivités territoriales dont se félicite le rapport, un étage supplémentaire serait une garantie de plus.

Un conseil des collectivités

Même si le Sénat reste la chambre des territoires, une nouvelle assemblée est préconisée. Nommée « Conseil des collectivités » et réunissant des élus locaux et régionaux, elle n’aurait toutefois qu’un pouvoir consultatif pour se prononcer sur les projets et textes susceptibles d’avoir des répercussions pour les collectivités.

Autre changement recommandé par ce rapport : revoir les modalités d’élection au Sénat. Actuellement ce sont des grands électeurs qui s’expriment. Claudy Lebreton suggère de désigner les sénateurs « au vu des résultats électoraux et de l’examen individuel des possibilités ou non cumul ». Ça va grogner…

L’effet « Robin des bois »

Enfin parlons de ce qui fâche encore plus : les 240 milliards d’euros que verse chaque année l’Etat aux collectivités territoriales. Actuellement intégré au projet de loi de finance, le rapport propose une loi qui lui serait spécifique pour plus de transparence et une bonne gestion publique. Et puis bonne gestion toujours, les collectivités les plus riches ont obligation de reverser une partie de leur fond aux plus modestes. C’est ce qu’on appelle « la péréquation ». Elle représente aujourd’hui 4,5% du total des budgets locaux. Selon le rapport, elle devrait être portée à 20%.

 

Patrick Noviello avec AFP

[Fact-checking] Election présidence UDI 31 : combien de divisions ?

Lundi 6 juin les militants UDI de la Haute-Garonne vont élire leur président départemental. Le sénateur Médevielle et un adjoint du Capitole/conseiller régional, Jean-Jacques Bolzan se disputent la place. La compétition est vive. Le scrutin interne dépasse le cadre de la succession de l’actuel président de l’UDI31, Jean Iglesis. Un fin connaisseur des arcanes centristes estime que le sénateur Médevielle, soutenu par le sénateur Alain Chatillon, joue également les prochaines sénatoriales. Du côté des adversaires de Jean-Jacques Bolzan, c’est le jeu municipal qui s’invite dans le scrutin. Les opposants à l’adjoint de Jean-Luc Moudenc dénoncent l’entrisme du maire de Toulouse. Jean-Luc Moudenc chercherait à mettre la main (par Bolzan interposé) sur l’UDI départementale.

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Au delà des contours et des détours de la campagne, combien pèse l’UDI 31  ? Plus largement quels sont les chiffres au niveau de la Grande Région et de l’autre grande fédération de la Région. Celle de l’Hérault. Une fédération détenue par un proche de Jean-Christophe Lagarde, Joseph Francis.

18 770 votants en 2014 lors de l’élection du président national de l’UDI

Les chiffres des cartes d’adhérents et le nombre des cotisations est toujours confidentiel. Tous les partis donnent des gages de transparence et créent des instances pour éviter les « vraies-fausses » cartes. Mais les données sont verrouillées. L’UDI n’échappe pas à la règle. Le parti centriste a créé une Commission Nationale d’Arbitrage et de Transparence (CNAT). Au moment de l’élection de l’actuel président de l’UDI, Jean-Christophe Lagarde, en novembre 2014, la CNAT recense 28 755 adhérents inscrits sur la liste électorale du parti. 18 770 ont participé au vote.

3000 adhérents au niveau de la région Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées

Selon les chiffres officiels de l’UDI, la Grande Région compte 3000 adhérents. L’Hérault est la fédération la plus importante. Il s’agit du fief d’un pilier de l’UDI national, Joseph Francis. Un pilier héraultais qui a participé activement (et financièrement) à l’élection de Jean-Christophe Lagarde. Avec ses 1000 adhérents le département de Joseph Francis est loin devant la Haute-Garonne. A noter que l’hebdomadaire Le Point a émis des doutes sur la sincérité et la réalité du succès des adhésions à l’UDI 34 en pointant des achats de carte. Ces « révélations » ont agacé Joseph Francis qui a saisi la justice.

UDI 31 : 540 adhérents à jour de cotisation… en avril 2013 moins de 380 adhérents en mai 2016

Contacté par France 3 Midi-Pyrénées, le président de l’UDI 31 n’a pas souhaité communiqué les chiffres de sa fédération. Mais, en avril 2013, un document interne mentionne 540 adhérents à jour de cotisation. D’après plusieurs sources concordantes, lors de la précédente élection de l’actuel président départemental, ce sont entre 300 et 350 militants qui ont voté. Impossible de connaître le nombre exact de militants. Mais, en mai 2016, les effectifs de l’UDI 31 (dont de large bataillons de la composante du Parti Radical Valoisien dont est issu Jean-Jacques Bolzan) sont évalués entre 370 et 380 adhérents.

UDI 31 : des parlementaires, des conseillers régionaux et municipaux.

Le poids d’un parti ne se mesure pas uniquement en terme d’effectifs militants. Le nombre d’élus pèse également. En Haute-Garonne, l’UDI compte 2 sénateurs (même si le sénateur Châtillon siège dans le groupe Républicain du Sénat), 2 conseillers régionaux (Jean-Jacques Bolzan, Marielle Garonzi), 5 mairies (Saint-Orens de Gameville, Juzes, Canens, Auterive, Villemur-sur-Tarn), 31 conseillers municipaux.

Laurent Dubois (@laurentdub).

01 Juin

Les blogueurs poursuivis par le maire de Rodez, Christian Teyssèdre, jugés aujourd’hui

18 mois de procédure. Un interrogatoire à la gendarmerie, une audition par un juge d’instruction et, aujourd’hui, mercredi 1er juin, une audience devant le Tribunal de Grande Instance de Rodez. Le journaliste et le webmaster poursuivis par le maire de Rodez pour diffamation ne sont pas encore au bout du tunnel judiciaire. Après les plaidoiries des avocats, l’affaire a été mise en délibéré. Le jugement tombera le 28 juillet prochain. La défense demande une annulation de la procédure.

Le procès se joue autour d’un point technique et pourrait se conclure par une fin de non recevoir. Une fin de non recevoir opposée au maire de Rodez et qui clôturerait le dossier.

Christian Teyssèdre, maire de Rodez photo MaxPPP

Christian Teyssèdre, maire de Rodez photo MaxPPP

Liberté d’expression face au respect de la personne. C’est un vieux conflit que les tribunaux traitent régulièrement. Particulièrement à Rodez et s’agissant du maire de la ville. La précédente procédure remonte à …juin 2014. Christian Teyssèdre a alors poursuivi en justice un journal local pour « diffamation envers un dépositaire de l’autorité publique« . L’organe de presse sur la sellette ne jouit pas d’une grande crédibilité dans le milieu médiatique aveyronnais. Mais ce n’est pas fréquent qu’un responsable politique attaque en justice un média. C’est même une règle tacite (mais « sacrée ») dans le microcosme des élus : un différent se traite à coup de téléphone, parfois par des coupure dans les marchés « pubs » ou une explication de texte autour d’une assiette. Jamais dans une salle de tribunal.

Visiblement, ce n’est pas le cas de Christian Teyssèdre. Le premier magistrat de la préfecture aveyronnaise n’hésite pas à déposer plainte contre un média. Le nouveau dossier concerne un blog satirique (Aligorchie), son webmaster (Olivier Montbazet) et un journaliste (Hugues Robert). Répétition de l’histoire, Hugues Robert a d’ailleurs été le rédacteur en chef du journal local poursuivi en 2014 par Christian Teyssèdre.

Pour le maire de Rodez, « cette affaire n’aura jamais du finir devant un tribunal et encombrer la justice. Mais c’est le seul moyen pour qu’ils arrêtent. Ce n’est pas une affaire liée au droit de la presse. Mon père a été insulté et diffamé. Je ne pouvais pas laisser passer« .

Lors de l’audience, l’avocat de la défense a mis en avant le fait qu’un personnage public doit accepter (plus qu’un simple citoyen) d »être mis sur la sellette par la presse ou les humoristes. Jurisprudence européenne à l’appui, la plaidoirie a tourné autour d’une idée simple : par principe la liberté d’expression prime. D’éventuelles restrictions (liées à l’atteinte à l’honneur ou à la dignité d’une personne) doivent rester l’exception. Cette ligne de défense est conforme à une jurisprudence constante. En matière de diffamation, les condamnations sont rares.

Mais, en réalité, le débat juridique tourne autour d’un autre point. On est loin des grandes principes. Le dossier vire à une « simple » question de procédure. Christian Teyssédre a porté plainte en tant que maire. A ce titre, il bénéficie d’ailleurs d’une protection juridique et les frais de justice sont couverts par la municipalité. Mais la plainte ne concerne pas la fonction de maire. Elle émane d’un fils (Christian Teyssèdre) qui veut défendre l’honneur d’un père décédé. Un honneur « mis à mal » dans les colonnes d’un Blog satirique.

De ce fait, le Tribunal de Grande Instance risque tout bonnement d’annuler la procédure.

Contacté par France 3 Midi-Pyrénées, Christian Teyssèdre admet que son avocat l’a informé sur cette (probable) voie sans issus.

En cas d’annulation de la procédure, le maire de Rodez ne semble pas déterminer à relancer la machine judiciaire en déposant une nouvelle plainte.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Conseil Régional : Christophe Rivenq probable successeur de Dominique Reynié à la présidence du groupe

La succession de Dominique Reynié s’organise. Dimanche matin, ce 5 juin, les conseillers de la droite et du centre vont se réunir. La réunion va (notamment) porter sur la présidence du groupe. Selon nos informations, deux candidats sont en course. L’élection va se jouer entre la toulousaine Elisabeth Pouchelon et l’alèsien Christophe Rivenq. Selon plusieurs sources, c’est ce dernier qui tient la corde et devrait succéder à Dominique Reynié.

Christophe Rivenq, conseiller régional LRMP

Christophe Rivenq, conseiller régional LRMP

La présidence de groupe. La réintégration de Bernard Carayon et de Joseph Francis (deux élus qui refusaient de siéger aux côtés de Dominique Reynié). L’attribution de l’ancienne place de Dominique Reynié en commission permanente. Dimanche 5 juin la droite et le centre vont devoir régler trois dossiers urgents. Trois dossiers liés à l’annulation de l’élection du politologue parisien. Le sujet le plus stratégique et le plus déterminant est, évidemment, l’élection d’un nouveau président de groupe.

Pendant quelques jours, trois noms ont circulé. Il en reste deux. Une « candidature » du maire de la Grande-Motte, Stephan Rossignol a été, pendant un temps, évoquée. Mais l’élu de l’Hérault (proche de Jacques Blanc)  n’a pas fait acte de candidature. Contacté par France 3 Midi-Pyrénées, Stéphan Rossignol est très clair : « non je ne suis pas candidat« . Des réminiscences de la campagne des régionales (une complicité dans la retouche « sauvage » de la liste héraultaise par Dominique Reynié) mais aussi une image brouillée par la guérilla judiciaire menée à son encontre par l’ancien maire de la Grande-Motte, ont probablement fait reculer Stephan Rossignol.

Quoi qu’il en soit, Elisabeth Pouchelon et Christophe Rivenq sont les deux « présidendiables ». La conseillère régionale de la Haute-Garonne dispose d’un atout : son intégrité. Elisabeth Pouchelon est une femme de droite (avec un discours droitier) qui est droite dans ses bottes. Une anecdote révélatrice. A la fin d’une réunion, la semaine dernière, des élus s’attablent dans un bon restaurant. Parmi eux l’élue ex-midi-pyrénéenne.  L’addition arrive et un des convives propose de faire « glisser » la douloureuse sur le budget formation. La réaction est immédiate. Elisabeth Pouchelon ne mange pas de ce pain là.

Après la tempête judiciaire autour de Dominique Reynié, le profil Pouchelon est une garantie de stabilité. Et même de sérénité. Au moins sur le front des affaires. Néanmoins, Elisabeth Pouchelon a les défauts de ses qualités. Comme le précise un fin connaisseur de la droite régionale, « Elisabeth est sans compromis et sans compromission. Mais, du coup, elle peut être rude et même dure. Si je me souviens bien Martin Malvy a dit : elle n’est pas aimable Madame Pouchelon ».

Au delà d’un problème de feeling ou de comptabilité avec des camarades à l’échine parfois (trop) souple, Elisabeth Pouchelon souffre d’un handicap politique. Un vieux contentieux avec le maire de Toulouse va forcément jouer en sa défaveur. Les relais de Jean-Luc Moudenc au sein du conseil régional vont suivre une consigne de vote défavorable.

Pour un conseiller régional, la partie est pliée avant le début du match :  » Si elle sait compter sur ses doigts (ndlr Elisabeth Pouchelon) elle ne se présentera même pas ».

Elisabeth Pouchelon est, selon un de ses collègues, « courageuse« . Elle ne reculera pas forcement devant l’obstacle. Néanmoins, elle a en face d’elle un concurrent sérieux. Un candidat qui est le favori des pronostics. Christophe Rivenq est l’actuel vice-président du groupe. A ce titre, il est fréquemment intervenu lors de la dernière assemblée plénière. La première plénière sans Dominique Reynié.

Christophe Rivenq est  l’anti-Pouchelon. L’élue haute-garonnaise a eu une vie professionnelle avant d’entrer dans l’arène régionale. D’ailleurs, elle continue d’exercer son métier de cardiologue. Christian Rivenq est un pur produit de la politique languedocienne. Dans le « civil », il est le collaborateur d’un élu. Chose rare dans l’univers des collectivités, il cumule les casquettes de directeur de cabinet et de directeur général des services à la mairie d’Alès et à Alès Agglomération.

Au delà du cv, Christophe Rivenq est loin de l’austérité d’Elisabeth Pouchelon. Le conseiller régional du Gard a un coté « bon vivant ». C’est un atout auprès d’un collège électoral dans lequel tout le monde se connait et se fréquente. De plus, Christophe Rivenq passe bien auprès de ses camarades. Pas d’électricité dans l’air ou d’egos froissés. Politiquement, Christophe Rivenq est également plus « souple » qu’Elisabeth Pouchelon. Il est plus à même de faire une synthèse. Notamment avec les centristes. Il a un autre atout dans sa manche. Christophe Rivenq a fait toute sa carrière auprès de Max Roustan, à Alès, sur un territoire rural qui a connu de graves difficultés économiques. Ce profil de rural ayant connu l’épreuve du feu peut constituer une plus-value.

Une élection interne (plus que tout autre scrutin) contient une part d’inconnue. Mais, visiblement, un consensus se dégage autour de la personnalité de Christophe Rivenq.

Un consensus sans forcement beaucoup d’enthousiasme.

Un des supporters de Christophe Rivenq déclare : « ce n’est une personnalité écrasante. Mais on n’a pas besoin d’une personnalité écrasante. Il fera le job ».

Mais ce consensus permettra rapidement de combler le vide laissé par Dominique Reynié.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Quand Jean-Michel Baylet organise « des soirées du patrimoine » en son ministère

Les journées du patrimoine connaissent toujours un grand succès. Surtout quand il s’agit de découvrir les ors de la République et de visiter les Palais Nationaux. Seul inconvénient : l’affluence et les files d’attente. Mais il existe toutefois une solution pour profiter confortablement de  l’un des plus beaux ministère de France : une invitation de Jean-Michel Baylet. Le ministre de l’Aménagement du Territoire ouvre les portes de l’Hôtel de Castries. Des maires du Tarn-et-Garonne et les parlementaires de la région LRMP ont eu droit à une visite guidée.

(Photo : AFP)

(Photo : AFP)

A Paris, l’Hotel de Castries est un « local » PRG. Les lieux ont été occupés de mai 2012 à février 2016 par Sylvia Pinel. De 1997 à 2000, un autre ministre radical (actuellement président d’honneur du parti), Emile Zuccarrelli a également posé ses valises au milieu des sculptures en bois de Verbeckt. Tout naturellement, Jean-Michel Baylet se sent un peu comme chez lui rue de Varenne. Et tout aussi naturellement, le lendemain de sa nomination, l’actuel locataire a tout fait pour récupérer le bien « familial ». Quitte à expulser la ministre du Logement, Emmanuelle Cosse.

Jean-Michel Baylet pourrait invoquer des raisons sentimentales pour justifier son attachement à la prestigieuse adresse du faubourg Saint-Germain. Il n’a jamais confessé publiquement sa passion pour Stendhal et Mozart. Mais ces deux monuments de la culture ont fréquenté l’Hotel de Castries. Au delà d’un réflexe patrimonial, c’est (peut être) la petite et la grande histoire qui lient Jean-Michel Baylet à un édifice construit par le seigneur de Nogent.

En tout cas, une chose est certaine. Jean-Michel Baylet a souhaité partager son amour des lieux avec quelques privilégiés. Des maires du Tarn-et-Garonne et les parlementaires de sa région Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées ont pu bénéficier d’un accueil VIP.

Le ministre des Collectivités Territoriales est en plein Congrès des maires. Un congrès qui s’annonce compliqué et tendu. Grogne et fronde autour des baisses de dotation de l’Etat. L’actualité sociale est également brûlante. Manifestations à répétition contre la loi El-Khomri. Les invités pouvaient s’attendre à un discours politique ou du moins à quelques mots sur la situation et les tensions du moment. Pas du tout. C’était juste une opération « portes ouvertes« . En présence de Sylvia Pinel, députés et sénateurs ont eu droit à une vraie visite guidée avec un guide professionnel.

Evidemment, une collation a permis à ces visiteurs d’un soir de profiter pleinement du moment et de récupérer après le défilé dans les nombreuses pièces du Palais. L’autre « fournée » d’invités (une quarantaine d’élus tarn-et-garonnais avec leur conjoint) a bénéficié d’un supplément. Un supplément d’âme en forme de confession. Jean-Michel Baylet a souligné que c’est grâce au Tarn-et-Garonne qu’il est actuellement au 42 rue de Varenne.

En dehors de cette séquence « émotion », pas de propos sur les dossiers du moment. Des dossiers brûlants qui concernent les maires du Tarn-et-Garonne comme tous les maires de France.

C’est le grand avantage des belles adresses et des hauts murs des hôtels particuliers. Ils fournissent un écrin doré. Mais surtout ils étouffent les bruits et les clameurs de la rue.

Laurent Dubois (@laurentdub)