26 Avr

Christophe Borgel : « Tout faire pour une primaire » à gauche pour 2017

Une vingtaine de ministres pour défendre le bilan de François Hollande. C’est l’opération « Hé oh la gauche » lancée par Stéphane Le Foll et qui s’est déroulée le lundi 25 avril. Un grand rassemblement progressif. C’est la « Belle alliance populaire » inaugurée mi-avril par le 1er secrétaire national du PS, Jean-Christophe Cambadélis. Les socialistes se mobilisent et donnent au mois d’avril un air de pré-campagne présidentielle. Quel est le sens de cette mobilisation ? Une préparation d’une candidature Hollande ? Une tentative de sauver les meubles d’une maison qui brûle ? Réponse avec le numéro 3 du PS et député de Haute-Garonne, Christophe Borgel. Interview.

Christophe Borgel, député de Haute-Garonne et numéro 3 du PS

Christophe Borgel, député de Haute-Garonne et numéro 3 du PS

Le Blog Politique. « Hé Oh la gauche  » avec Stéphane Le Foll. « Belle Alliance populaire » du côté de Cambadélis. Comment expliquez-vous cette soudaine mobilisation ? 

Christophe Borgel. « Belle alliance populaire », c’est la volonté de se tourner vers le mouvement social. Le PS ne doit pas se rétracter sur lui-même, il s’agit d’appeler à un débat serein, honnête et étayé. C’est une volonté d’élargissement et de dépassement du PS. Il s’agit d’affirmer un bloc réformiste. Si le PS ne s’ouvre pas, il va se rétracter encore plus. Il faut se tourner vers le mouvement social. Pour « Hé Oh la gauche », c’est le fruit d’une expérience vécue par Stéphane (ndrl Le Foll). Il était sur un marché et une personne l’interpelle en lui disant qu’il n’est pas question de faire travailler les français jusqu’à 65 ans en repoussant l’âge de la retraite. Stéphane lui a répondu qu’il ne voyait absolument pas à quel projet du gouvernement cette personne pouvait faire allusion. Il n’a jamais été question de repousser l’âge de la retraite à 65 ans. En fait, cette personne croisée sur un marché confondait avec une proposition faite par Alain Juppé. Il faut expliquer l’action du gouvernement car la perception est totalement brouillée.

Le Blog Politique. Vous parlez d’un débat ouvert pour éviter un repli du PS. Cette ouverture va-t-elle jusqu’au turbulent Emmanuel Macron ?

Christophe Borgel. Emmanuel Macron peut être une pierre de plus.

Le Blog Politique. Le PS a tenu son Congrès il y a moins d’un an. Pourquoi faut-il clarifier l’action du PS et du gouvernement un an après. C’était un Congrès pour rien ?

Christophe Borgel. Non le Congrès a servi à régler des choses et notamment à assumer la politique suivie et à demander des inflexions. Certaines ont été réalisées d’autres sont restées lettre morte. Le PS a été suivi sur la réforme du travail. Mais il l’a été moins sur le pacte de responsabilité (ndrl : ensemble de mesures à destination des entreprises et perçues par une partie de la gauche comme un cadeau au patronat). A un an de la fin du quinquennat, on veut bien entendre des critiques fortes. Mais une partie de la gauche prétend que le PS c’est la droite en pire. On ne peut laisser dire sans réagir. Il faut prendre le débat à bras le corps. 

Le Blog Politique. Le meilleur moyen pour débattre avec toute la gauche, ce n’est pas une primaire ?

Christophe Borgel. Cela ne dépend pas de nous. Le PS est partant mais à une seule condition : que tous les participants soutiennent celui qui l’emporte. Les primaires de 2011 ont été un succès parce que nous avons pu faire une belle photo Aubry-Hollande. S’il faut attendre 10 jours de tractation pour faire la photo et on renvoie une image politicienne on tue l’essentiel de la primaire. Les sondages traduisent l’éparpillement de la gauche et le risque d’être absent du 2nd tour.

Le Blog Politique. Pour vous l’organisation d’une primaire est donc une bonne solution.

Christophe Borgel. On va tout faire pour qu’elle ait lieu. Mais les Verts ont quasiment fermé la porte et le PC ne veut pas entendre parler d’une primaire avec François Hollande.

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)