15 Avr

Hollande au pays des «pas contents»

Crédit : AFP

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Parfois, il ne sert à rien de nager à contre-courant et de se débattre, mieux vaut se laisser emporter pour débarquer un peu plus loin sur la rive.

François Hollande l’a-t-il compris, lui qui a essayé de défendre un bilan que ni les français, ni sa majorité et encore moins les médias ne sont en état d’entendre ?

« Il m’a écouté mais il ne m’a pas entendu » déclare à la fin de l’émission, l’étudiant qui a posé ses questions au Président. Et vice et versa ?

L’écoute et la compréhension sont deux attitudes de plus en plus rares aujourd’hui dans notre pays. Et pourtant, on ne cesse de nous rabâcher les concepts de « participation citoyenne » ou de « démocratie participative ».

Nous sommes un peuple qui préfère s’exprimer dans la rue, qui aime s’y époumoner, et s’il ne s’estime pas entendu, y retourne et retourne encore battre le pavé.

Les français « éternels râleurs », « pas contents » avec même une nouvelle tradition, pratiquée partout dans le pays et qui commence à s’essouffler depuis 4 ans moins 100 jours : le Hollande Basching.

Difficile de dresser de façon objective le bilan de ce quinquennat non encore achevé, comme l’a répété le chef de l’état. Plus que jamais, les chiffres se plient à diverses interprétations, que ce soit ceux du chômage, ceux des aides versées aux uns et aux autres, des migrants accueillis, etc.

D’autant plus difficile donc pour les éventuels futurs adversaires du Président (s’il se représente) de faire entendre leur propre musique si le point de comparaison n’est pas fiable et établi.

Pendant ce temps, la rue continue de s’animer mais différemment selon les experts de la vox populi. Des citoyens passent leurs nuits debout, sur les places publiques, pour débattre voire faire naître des propositions pour notre société.

Seulement, eux comme les autres, seront-ils entendus au pays des « pas contents » ?

Patrick Noviello