05 Jan

Les Finances entre les mains de l’opposition : c’est non ?!

La commission des Finances attribuée à l’opposition. Dominique Reynié le demande. Alain Rousset l’a fait. La jurisprudence Aquitaine va-t-elle s’appliquer en Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon. D’après nos informations, Carole Delga ne va pas suivre la ligne de son voisin aquitain. Les Finances doivent revenir à une socialiste tarnaise, Claire Fita.

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La mesure est symbolique et pour Dominique Reynié c’est une évidence. La commission des Finances doit être présidée par l’opposition. Pour le politologue aveyronnais, cette attribution est conforme au discours de Carole Delga sur le renouvellement de la gouvernance. Sans parler des positions de ses partenaires de gauche sur la modernisation de la vie publique.

Ces arguments ne manquent pas de poids. D’ailleurs, dans les rangs de « Nouveau Monde », on reconnaît un fait : « a priori nous sommes favorable à une présidence de commission par l’opposition. Nous l’avons dit tout au long de la campagne ».

Néanmoins, le passage des paroles aux actes se heurte à deux obstacles. Le premier est purement politique. Le groupe d’opposition le plus important est celui du…Front National. Avec ses 40 élus, le FN est la principale force d’opposition dans le nouveau Conseil Régional. Conformément aux traditions des assemblées (parlementaires ou locales), c’est donc au Front National que devrait revenir la présidence d’une commission.

Il s’agit d’une simple tradition. Elle n’est gravée dans aucun texte. Il est toujours possible de la contourner en choisissant la frange minoritaire de la minorité régionale. Mais cette option présente un risque : une polémique publique et un Front National qui crie à la discrimination.

Comme le reconnait un membre de la majorité parlementaire, « on n’a pas envi de faire ce cadeau au FN qui va encore se victimiser et prétendre que nous ne sommes pas des vrais républicains ». Un autre ajoute :  » si on choisit le groupe de droite à la place du FN, le FN va nous renvoyer au visage ses 30% au second tour ».

La présidence de Carole Delga débute avec un tangage autour du cumul des mandats.

Quatre représentants de la « majorité plurielle » se sont même abstenus lors de l’élection de la présidente socialiste. Dans un communiqué de presse, ces élus de « Nouveau Monde » ont justifié leur boycott par leur rejet d’un cumul qui touche plusieurs membres de la majorité régionales (Carole Delga mais aussi la 1er vice-présidente Sylvia Pinel et le président du groupe PS, Christian Assaf). Inutile d’en rajouter.

Mais, un fin connaisseur des arcanes régionales ajoute un autre élément. La présidence de la commission des finances est promise à une socialiste tarnaise : Claire Fita. Cette nomination « compense » l’attribution d’une vice-présidence à un autre tarnais : l’écologiste Guillaume Cros.

Claire Fita et Carole Delga

Claire Fita et Carole Delga

Le subtil jeu des équilibres territoriaux serait contrarié par l’entrée en piste de l’opposition. Bien évidemment, il peut toujours exister des lots de consolation. Mais impossible d’éviter un effet domino. L’attribution des vice-présidences et l’élection de la Commission Permanente ont soulevé suffisamment de frustrations. Notamment en Haute-Garonne et particulièrement dans le Comminges. Pourquoi en rajouter ?

Pour un élu de la majorité, c’est clair et net. Il le déclare sans détour : « Carole Delga va refuser ».

Laurent Dubois