29 Sep

[Echo de campagne] Midi-Pyrénées : ça marche pour le nouvel hémicycle

La prévoyance est une saine vertu et l’anticipation une vraie qualité. Le Conseil Régional de Midi-Pyrénées est doté des deux. La fusion avec le Languedoc-Roussillon interviendra le 1er janvier 2016. La nouvelle assemblée régionale devra se prononcer après son élection et choisir entre Toulouse et Montpellier. Mais les études pour un nouvel l’hémicycle régional sont lancées.

Hémicycle du Conseil Régional de Midi-Pyrénées

Hémicycle du Conseil Régional de Midi-Pyrénées

Un marché, pour un montant de 22 535 euros, a été signé le 25 juin 2015. Il s’agit de réaliser une « simulation graphique pour le passage de l’hémicycle de 91 à 158 places ainsi qu’une mise aux normes de la salle ». C’est l’explication donnée, par la responsable de la logistique, suite à une question posée par l’opposition régionale.

Marché réaménagement salle assemblée

Les truelles et les bétonnières ne sont pas encore de sortie. Mais, entre un marché sur les vitres brisés et un autre sur les filets de sécurité antichute, le Conseil Régional a signé une convention avec une entreprise pour faire tourner les ordinateurs et la 3D.

En soi, cette décision n’a rien d’étonnant. Il va bien falloir asseoir les nouveaux conseillers régionaux. Une des conséquences de la Fusion est immobilière : il faut trouver de la place. En revanche, le timing de l’opération « Fauteuils et pupitres » est plus surprenant. Ce sont les nouveaux conseillers régionaux qui devront se prononcer sur la localisation de la nouvelle assemblée régionale. Toulouse ou Montpellier, ce sera le fruit d’un vote. Par définition, il n’existe pas encore.

Pour des élus régionaux, les jeux sont faits.

L’hémicycle montpelliérain ne permet pas un agrandissement. Comme le souligne Stephan Rossignol (maire de la Grande Motte et conseiller régional), « les élus accèdent à l’hémicyclique par le 9eme étage, la presse et le public par le 11eme. Le dos de l’assemblée est composée de vitres qui surplombent le Lez (NDRL fleuve qui traverse Montpellier) ».

Bref, l’hémicycle montpelliérain n’est pas simplement trop petit. Il est impossible à agrandir. Face à ces obstacles pratiques, le marché signé par la Région Midi-Pyrénées peut passer pour de l’anticipation. Peu importe que la décision appartienne à des élus qui ne sont pas (encore) élus. Le bon sens et les règles architecturales ne dépendent pas des majorités politiques et du verdict des urnes.

Problème.

La tête de liste « PS-PRG », Carole Delga, a parlé de réunir les « Assemblées Plénières » à Montpellier. Par définition, une « Plénière » rassemble l’ensemble des élus régionaux et une partie des 158 (futurs) conseillers régionaux est suspendue dans le vide. Le vide du 9eme étage de l’Hôtel de Région montpelliérain.

Avec un bon architecte, un peu d’imagination et quelques centaines de milliers d’euros, on peut relever tous les défis. Mais l’ardoise va s’alourdir des 22 535 dépensées inutilement dans l’étude midi-pyrénéenne.

En revanche, la facture de juin 2015, en cas de localisation toulousaine de l’hémicycle, est forcément utile. Un chantier est toujours lourd. Le lancement des études permet de gagner du temps. Même s’il s’agit seulement d’aménager une salle existante.

Du côté de la Région Midi-Pyrénées, le discours est simple. L’aménagement d’une salle est toujours utile. La Région a une fonction de représentation et d’animation. A défaut d’accueillir les 158 nouveaux conseillers régionaux, un hémicycle plus grand permettra de recevoir des partenaires et du public. De plus, il faut bien anticiper. Les sommes en questions sont modestes (22 535 euros) et il est impossible d’attendre le 1er janvier pour lancer les opérations.

Un autre fait pourrait être mis en avant. Mais pas officiellement. La signature du marché public peut montrer que pour le président actuel de la Région, Martin Malvy, l’implantation de l’hémicycle à Toulouse est une évidence.

Une évidence qui n’est pas partagée par son éventuel successeur : Carole Delga.

 

Laurent Dubois