26 Sep

[Echo de Campagne] Ligne TGV Bordeaux-Toulouse : les candidats réagissent

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Le gouvernant vient d’annoncer la validation de la ligne TGV Bordeaux-Toulouse. Ce sujet est doublement stratégique. Le dossier est au coeur du développement économique et du désenclavement de la métropole toulousaine. Une métropole qui pèse lourd en terme d’emplois en Midi-Pyrénées. Mais la liaison Bordeaux-Paris et le TGV sont également un des « piliers » de la campagne des Régionales 2015. C’est un des axes permettant aux candidats de mettre de la substance et du sens sur les élections de décembre prochain. Mais c’est aussi une éventuel « clivage »  voire « blocage » (dont témoigne la réaction négative de José Bové) au sein d’une gauche « rose-rouge-verte » qui part désunie au 1er tour. Mais qui pourrait se retrouver au 2nd. Les propos de Manuel Valls sur Sivens  (le premier ministre veut rapidement un barrage sur le site) ont agacé des Ecologistes qui (avec 16% d’intentions de vote dans les sondages) ont les clés du scrutin dans la poche. Le TGV peut faire « dérailler » une (ré)union « Onesta-Delga ». Dans ce contexte,  voici la réaction des candidats :

Carole Delga (PS-PRG) :

Demain, Toulouse sera à 3 heures 15 de Paris, cette infrastructure contribuera à placer la région Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon au coeur des axes de transports majeurs du sud de l’Europe. Demain il faudra poursuivre ces grands chantiers et engager la réflexion sur les axes Toulouse-Narbonne et Montpellier-Perpignan-Barcelone.

Louis Aliot (FN) :

Une très bonne nouvelle si elle est complétée par la liaison des deux mers et l’axe Montpellier-Perpignan. L’Espagne a réalisé son objectif jusqu’à la frontière. Que la France soit à la hauteur et tienne ses promesses sur ce grand axe européen

Gérard Onesta (EELV-ProjetEnCommun) :

Tous ceux qui se félicitent sans nuance ne connaissent rien à ce dossier. La Cour des Comptes, la SNCF arrivent à la même conclusion. Si on veut tout de suite un TGV ce n’est certainement pas en créant une ligne dont on n’a pas le premier kopeck.  On est face à un fétiche. Le gouvernement et des élus locaux sont dans le fétiche du quart d’heure gagné. On ne peut pas se féliciter d’une telle aberration. Toulouse et Montpellier sont des capitales à part entières. On ne doit pas les vivre comme des terminus de RER parisien. On  veut une ligne LGV entre Montpellier et Perpignan mais à condition qu’elle soit aussi dédiée au fret et que l’on ne se retrouve pas avec des gares pharaoniques désertes au milieu des vignes. Nous sommes pour un aménagement de la ligne existante entre Toulouse et Bordeaux, sans détruire les trains du quotidien et faire arriver sans délai les TGV sur Toulouse. Ce soir, c’est un fantasme qui a été voté. Heureureusement les gouvernements durent moins longtemps que les fantasmes.

Philippe Saurel (Citoyens du Midi) :

Relier Toulouse à Bordeaux, c’est bien. Mais on ne donne pas corps à la nouvelle région en modernisant les lignes reliant Toulouse à Montpellier et en mettant à une distance raisonnable les deux métropoles de la région. L’argent n’est pas mis (et là je rejoins Gérard Onesta) sur les nombreuses lignes de TER vieillissantes et abîmées. Cela crée des dysfonctionnements  dans le cadancement des TER. Je me mets à la place des citoyens qui n’ont pas l’argent pour prendre le TGV et qui utilisent fréquemment le TER pour rentrer chez eux et aller travailler. Les investissements ne sont pas réalisés au bon endroit. Le vieillissement des lignes TER n’a pas été anticipé et cela prouve que la réforme territoriale a été faite sans réflexion préalable. La future région n’a pas d’épine ferroviaire. C’est une faute du gouvernement actuel et donc de Carole Delga et Sylvia Pinel. Je plaide pour une vraie ligne entre Toulouse et Montpellier. On met 2 heures 15 pour faire le trajet et, du coup, on prend la voiture et pas le train. Si on réduisait le trajet à 1 H 30, on réduirait l’utilisation de la voiture et donc on favoriserait le développement durable. Il y a également un segment à moderniser en urgence. C’est entre l’Espagne et Montpellier. Il faut une ligne mixte « voyageurs-frêt ». Cela désengorgerait l’A9 qui est embouteillé par des camions.

Dominique Reynié (LR) :

Je me réjouis de l’annonce. La nouvelle vient à point nommé, dans la mesure ou les chiffres du chômage donnés hier indiquent une augmentation. Cependant, gare aux effets d’annonce et aux illusions. Le Gouvernement doit préciser à partir de quels financements cet investissement de 8,4 milliards d’euros sera réalisé. Il devra dire aussi au détriment de quels autres projets. Enfin le Gouvernement doit nous faire connaître la position de l’Union Européenne. Cet investissement est impossible sans le soutien de l’Europe vu l’état de nos finances publiques.

 

 Laurent Dubois