06 Mai

Congrès PS : Karine Berger et Valérie Rabault en campagne

Départ de Nice, un arrêt sur Toulouse avant un séjour dans l’Aude. Karine Berger fait son tour de France des Fédérations. La députée socialiste des Hautes-Alpes est la 1ere signataire d’une motion qui sera soumise, le 21 mai prochain, au vote des militants. Le PS prépare son 77eme Congrès. Quatre motions sont en concurrence et les représentants des différents courants font la tournée des sections. Lundi après midi, la motion D (celle de Karine Berger) a arrêté sa « caravane » dans la ville Rose. Au milieu d’une dizaine de militants et aux côtés de la députée du Tarn-et-Garonne, Valérie Rabault, Karine Berger évoque la campagne et les objectifs de sa mouvance.

Karine Berger et Valérie Rabault. Députées PS signataires de la motion D

Karine Berger et Valérie Rabault. Députées PS signataires de la motion D

Midi-Pyrénées Politiques : Quels sont vos soutiens en Midi-Pyrénées et en Languedoc Roussillon ? Combiens de militants et de responsables fédéraux soutiennent votre motion dans notre région ?

Karine Berger. C’est difficile à dire. D’ailleurs on ne connaît pas le nombre exact de militants socialistes dans toute la France. Les chiffres se situent entre 100 000 et 130 000. On estime que 70 000 vont voter. Il est difficile de chiffrer le poids de notre motion. Mais, dans certaines fédérations, nous atteignons 30% de signataires.

Midi-Pyrénées Politiques : Les patrons de fédérations départementales sont « juges et parties ». Ils doivent veiller sur le bon déroulement de la campagne interne. Mais, en même temps, ils soutiennent un camp. Vous constatez des blocages ou des verrouillages ?

Karine Berger. ça dépend des traditions locales. Les fédérations ont chacune leur histoire. Dans certains endroits, nous sommes plus vigilants et on surveille le comportement des 1ers fédéraux.

Midi-Pyrénées Politiques : S’agissant des résultats, vous redoutez des « bidouillages » ?

Karine Berger. Il y a 15 ans, c’était plus compliqué en terme de transparence. Mais, après le Congrès de Reims, nous avons instauré un système informatique. Il est difficile de mentir sur les informations. Mon premier Congrès a été celui de Grenoble (2000). Nous avons fait de vrais progrès depuis. Et puis il y a les réseaux sociaux.

Midi-Pyrénées Politiques : Parmi les 86 propositions de votre motion, une prévoit un moratoire sur la baisse des dotations aux collectivités. C’est vraiment crédible ? Cette position, contraire à celle du gouvernement Valls vous place dans la ligne des « Frondeurs » ?

Karine Berger. Le gouvernement a raison de proposer la baisse des dotations. Mais le rôle du parti socialiste est de dire ce qui est politiquement ravageur. Des maires sont venus nous dire que nous avons perdu des départements à cause de cette mesure. De plus cela remet en cause l’investissement local. S’agissant des frondeurs, ce n’est pas notre ligne. Nous soutenons le gouvernement et nous ne votons pas contre lui. D’ailleurs, je vais vous livrer un scoop. Les choses ne sont pas toujours simples. Un signataire de la motion A (signée par Manuel Valls) m’a avoué que cela ne va pas l’empêcher de voter contre le gouvernement. 

Midi-Pyrénées Politiques : Le gouvernement qui gouverne et le PS qui fait de la politique, c’est la philosophie de votre motion ?

Karine Berger : Le gouvernement ne peut pas prendre de risques. D’ailleurs la motion A (portée par Jean-Christophe Cambadélis, signée par Martine Aubry et les ministres de François Hollande) ne peut pas prendre de risques non plus. Elle est derrière le gouvernement. Notre motion souhaite être en avant, en éclaireur.

Midi-Pyrénées Politiques : Vous vous définissez comme des éclaireurs. Vous souhaitez également être des inspirateurs ?

Karine Berger : On nous dit effectivement que l’Elysée étudie certaines de nos propositions.

Midi-Pyrénées Politiques : Lesquelles ?

Karine Berger : Il s’agirait de 4 ou 5 mesures. Notamment la TVA à 5,5% pour l’Economie Sociale et Solidaire ou le fonds de cautionnement pour les logements locatifs. 

Midi-Pyrénées Politiques : Quels sont vos objectifs pour le Congrès de juin prochain ?

Karine Berger : Le but du Congrès est de préparer 2017 et de donner au PS un programme pour la prochaine présidentielle. Mais le but est aussi de faire renaitre la discussion au sein du PS.

Laurent Dubois

 

 

05 Mai

Républicains ? Un droit et des devoirs.

En fin d’après-midi, l’avocat toulousain Christophe Lèguevaques, ancien candidat à la primaire PS à Toulouse, va officiellement demander un recours en nullité contre la marque « Les Républicains » déposée par l’UMP. Il en a le droit bien évidemment. Mais cette polémique met aussi tous les partis face à leurs devoirs.

 

Christophe Lèguevaques

Christophe Lèguevaques

 

Christophe Lèguevaques dénonce une tentative de « ripolinage destiné à masquer l’implication d’un parti impliqué dans de nombreuses et scabreuses affaires politico-financières ». Pour lui, l’expression « républicains » ne doit pas se limiter à une partie de l’hémicycle.

 

« On rappellera simplement qu’aux États-Unis, un des deux principaux partis s’appelle « Les Républicains ». En France, le parti auquel appartenait Valéry Giscard d’Estaing s’appelait « Les Républicains Indépendants » transformé à partir de 1977 en « Parti Républicain ». A partir de 1976, le parti gaulliste s’appelait « Le Rassemblement Pour la République »… Toutes ces appellations ont été adoptées sans que cela, à bon droit, n’émeuve quiconque » précise Pierre Esplugas, le porte-parole de l’UMP31 dans un communiqué.

 

Jetons d’ailleurs un coup d’œil sur la définition de « République » dans Le Robert : « Forme de gouvernement où le pouvoir, qui n’est pas héréditaire, est exercé par un Président et un Parlement élus. » La formule est effectivement applicable à droite comme à gauche, pas de doute.

 

Alors ne seraient Républicains que les membres de l’ancienne UMP ? Bien sûr que non. Alors pourquoi s’arroger cette appellation ? Ils sont nombreux, y compris au sein du parti à ne pas comprendre la démarche. « Nous ne sommes pas les seuls Républicains, j’en connais beaucoup dans les rangs adverses » reconnaît un élu UMP.

 

Pour accorder tout le monde, Nicolas Sarkozy a décidé de faire voter les militants. Mais selon un sondage Odoxa pour I-Télé, 56% d’entre eux estiment que l’UMP ne devrait pas changer de nom. Pour les convaincre le président du parti devrait leur envoyer jeudi une lettre leur expliquant pourquoi « la priorité aujourd’hui est de rétablir les principes de la République ».

 

D’ailleurs tout n’est-il pas parti de là ? Au lendemain des attentats parisiens de janvier, l’emblème républicain est revenu sur le devant de la scène, et avec lui toutes les valeurs qu’il porte. Ce qui était scandé, au départ lors d’une trêve politique ne risque-t-il pas d’être repris à son compte par un seul parti ? C’est peut-être cela qui passe mal aujourd’hui à droite comme à gauche.

 

La République est à tous ceux qui veulent en défendre les principes. Est donc « Républicain » celui qui s’y engage, carte d’un parti en poche ou pas. Un droit commun certes mais aussi des devoirs à respecter. Notamment celui de ne pas s’arroger un nom qui se veut universel ? Ce sera à la justice de trancher. Christophe Lèguevaques dépose sa demande judiciaire en nullité cet après-midi.

 

Patrick Noviello