17 Fév

Départementales 2015 : top départ ?

Les candidats avaient jusqu’à hier 16h pour déposer leur candidature. Cela signifie-t-il pour autant le top départ de ces élections difficiles à comprendre et peu populaires pour l’instant ? Rien de moins sûr.

 

©PHOTOPQR/LE DAUPHINE ; Jean Francois SOUCHET / Le Dauphine Libere

©PHOTOPQR/LE DAUPHINE ; Jean Francois SOUCHET / Le Dauphine Libere

« Est-ce vraiment le moment de parler politique et élections ? » Voilà la question que je posais à mes invités le 23 janvier dernier lors de notre émission « Départementales : mode d’emploi ». Une question qui venait quelques jours après les attentats qui avaient ensanglanté le pays. Presque un mois après, cette nouvelle campagne et ses enjeux politiques sont-ils vraiment concernant pour les citoyens, la question mérite toujours d’être avancée.

 

D’autant que ces élections se font dans un contexte pour le moins inédit. Aujourd’hui à l’assemblée nationale, débutera le débat sur les compétences des collectivités territoriales. Un débat qui ne sera pas clos avant le scrutin départemental. Autrement dit tous les candidats vont faire campagne jusqu’au 29 mars sans savoir précisément quelles vont être leurs missions d’élus départementaux. Ubuesque mais vrai…

 Campagne pédagogique

Et malgré cela sur le terrain, en campagne, il va falloir faire preuve de pédagogie pour expliquer notamment ce nouveau système de binômes, un homme, une femme, couple indissociable (ne rayez donc pas vos bulletins), le tout sur des cantons totalement redessinés, souvent deux fois plus étendus. Mais de toute façon l’électeur connaît-il son actuel conseiller général et sait-il sur quel canton il votait jusqu’à présent ? Rien de moins sûr.

 

Côté enjeux politiques, que peut-il bien se passer dans notre région dont les départements, hormis l’Aveyron, sont roses depuis bien longtemps (Celui de Haute-Garonne par exemple depuis Vincent Auriol en 1945) ? La droite et le centre toulousains espèrent malgré tout poursuivre sur leur dynamique des Municipales et des Sénatoriales. Des Sénatoriales qui s’étaient mal passées pour Jean-Michel Baylet qui avait perdu son siège en Tarn et Garonne mais qui compte bien défendre sa présidence départementale, fief du PRG dont il est le patron. PRG qui détient aussi les Hautes-Pyrénées à un siège près par rapport aux socialistes.

 Enjeux locaux et nationaux

Dans le Tarn, le spectre de Sivens planera sur le scrutin même si Thierry Carcenac s’en défend. Là aussi la droite et le Centre compte surfer sur leurs bons résultats lors des Sénatoriales. Mais dans ce département, comme dans d’autres, le FN pourrait jouer les arbitres dans la foulée de ses bons résultats aux Européennes. Ce scrutin pourrait également confirmer ou infirmer l’implantation locale d’un Front qui se veut National.

 

Les qualifications au second tour se feront avec 12,5% des inscrits mais si l’abstention atteint les 50% comme lors des précédentes cantonales, il faudra faire le double de ce score soit 25% pour se qualifier en deuxième semaine. Une épée de Damoclès qui plane au dessus de la tête du PS et de l’UMP et dont le FN pourrait profiter en cas de forte mobilisation de son électorat ou d’un vote contestataire.

 

Bref ce scrutin s’annonce très incertain. Il fera quoi qu’il en soit souffler un vent de changement dans les hémicycles par le biais de la parité et des binômes expliqués plus haut.  Et il signe de toute façon le départ d’une génération de présidents de conseils généraux (Pierre Izard, Augustin Bonrepaux). Reste à savoir si les citoyens s’empareront de ces élections ou pas. Et pour cela il faudra peut-être attendre la dernière minute.

Patrick Noviello