21 Jan

Elections régionales : Carole Delga démissionnera du gouvernement pour faire campagne

Carole Delga et Damien Alary ont lancé ce mercredi à Castelnaudary (Aude) leur campagne pour l’investiture socialiste aux élections régionales de 2015, rappelant que c’est la secrétaire d’Etat qui sera seule tête de liste et présidente de région en cas de victoire. Elle annonce aussi qu’elle quittera le gouvernement pour mener campagne. Face à eux le maire PS de Rodez, Christian Teyssèdre indique ne pas être le candidat « de l’appareil ». Et le PRG met la pression.

Carole Delga et Damien Alary (photo F. Valéry / France 3)

Carole Delga et Damien Alary (photo F. Valéry / France 3)

La campagne commence pour désigner celui ou celle qui sera tête de liste socialiste aux prochaines élections régionales, prévues pour le moment fin 2015. Carole Delga, secrétaire d’Etat au commerce et à l’artisanat et Damien Alary, le président sortant de Languedoc-Roussillon, ont lancé ce mercredi leur campagne commune, un binôme, mais c’est la secrétaire d’Etat qui sera candidate à la présidence.

Delga sera numéro 1

Pour ce lancement de campagne de ce binôme, le lieu choisi est symbolique : Castelnaudary, dans l’Aude, à la frontière des deux régions. Pas de concurrence donc entre les deux, mais la hiérarchie est établie : c’est bien Carole Delga qui sera en tête de la liste en cas de victoire, comme l’a rappelé Damien Alary lui-même. La candidate du « renouvellement » selon lui, qui souligne à plusieurs reprises sa jeunesse. Et fait aussi un clin d’oeil à Martin Malvy qui a renoncé en raison de son âge.

Teyssèdre « candidat militant »

Face au « ticket Delga-Alary », un seul autre candidat s’est déclaré : le maire PS de Rodez et conseiller régional sortant Christian Teyssèdre. Et dans ses premières déclarations, les piques ont déjà fusé face à ses camarades et néanmoins adversaires. «Je suis un candidat militant, pas un candidat de l’appareil » a déclaré Christian Teyssèdre en officialisant sa candidature la semaine dernière.

Carole Delga, dont la candidature semble poussée par l’Elysée et par la rue de Solférino, apprécie. « Je suis très impliquée sur Midi-Pyrénées, répond Carole Delga. Je ne suis pas une candidate de l’appareil, je suis avant tout une militante socialiste, de base, même si je suis maintenant membre du gouvernement ». 

Delga démissionnera du gouvernement pour la campagne

Carole Delga indique que si elle est investie par le PS elle quittera le gouvernement pour mener campagne. Elle ne précise pas de date, mais indique seulement, « au moment où la campagne démarrera vraiment, sans doute à la rentrée de septembre« . Avant de préciser : « Je ferai le choix de la grande région » en cas de victoire aux élections. Comprenez : elle ne retournera pas au gouvernement.

Le PRG veut la tête de liste pour Sylvia Pinel, Delga ne veut pas « la guerre de personnes »

Autre problème à esquiver pour les candidats socialistes, la tentative de putsch menée par le parti radical de gauche (PRG) de Jean-Michel Baylet, qui revendique la tête de liste PS-PRG pour la ministre du logement Sylvia Pinel. « Il n’y aura pas de guerre de personnes entre Sylvia et moi, indique Carole Delga, précisant que Sylvia Pinel et « une amie« .

EN VIDEO / le reportage de Christophe Neidhardt et Jean-Pierre Jauze :

Fabriquer la grande région

Le binôme Delga-Alary n’a eu de cesse durant sa conférence de presse de ce mercredi de s’éloigner du débat purement politique pour le ramener sur le terrain de la construction de cette nouvelle grande région issue de la réforme territoriale. L’une des plus grandes de France, rappelle Damien Alary.

Une longue, très longue campagne

Le PS a imposé un calendrier qui fait grincer des dents : désigner la tête de liste près d’un an avant le scrutin et en pleine campagne des élections départementales qui se dérouleront fin mars, c’est, pour certains assez incompréhensible. Sauf à vouloir écarter certains prétendants, comme Philippe Martin, en pleine campagne de réélection sur le département du Gers et qui a déclaré forfait pour la région.

La droite attendra le printemps

A droite, d’ailleurs, Jean-Luc Moudenc, maire UMP de Toulouse, qui ne sera pas candidat lui-même mais qui organise l’union entre droite et centre au niveau des deux régions, ironise sur la volonté des socialistes de « partir » si tôt en campagne. Droite et centre ne devraient désigner leur propre tête de liste qu’au printemps prochain. Après les élections départementales.

Fabrice Valéry