16 Déc

Philippe Martin : adieu la Région ?!

Petit meurtre entre camarades. Philippe Martin « poignardé » par les instances nationales du PS. C’est le cri de colère des soutiens de l’ancien ministre. La rue de Solferino fixe, par une circulaire, les dates concernant les prochaines régionales. Pour des responsables socialistes, c’est une « circulaire anti-Martin ». Elle lui barre la route de l’Hôtel de Région.

Philippe Martin

Philippe Martin

Philippe Martin est en piste pour les départementales de mars prochain. Le président du conseil général du Gers veut retrouver son fauteuil. Mais il a également des ambitions régionales. Or il ne pourra pas courir, en même temps, après les deux lièvres.

Impossible de se déclarer en pleine campagne départementale. Pas encore (ré)élu dans le Gers, Philippe Martin peut difficilement briguer un mandat régional. Les départementales puis les régionales, c’est jouable.

En revanche, la poursuite simultanée de mandats régionaux et départementaux renvoie l’image d’un élu « glouton », prêt à croquer toutes les opportunités. C’est « invendable » auprès des électeurs.

C’est surtout un tour de « passe-passe ».

Interdiction de cumuler la présidence de deux exécutifs. Département ou Région, il faut choisir. Dans le Gers, on élève des canards. Mais ce n’est pas le pays des « dindons de la farce ». Les électeurs du département ne vont pas élire un Philippe Martin qui, une fois (ré)élu, va s’envoler vers d’autres cieux. L’annonce d’une candidature aux régionales en plein scrutin départemental relève de l’acrobatie. Une acrobatie improbable. Intenable.

Le télescopage entre le timing des régionales (dépôt des candidatures entre le 22 et 28 janvier, investiture le 5 février) et le scrutin des départementales (22 et 29 mars) élimine, de fait, Philippe Martin de la course.

D’après nos informations, Philippe Martin a rencontré Martin Malvy. Il a fait part au président sortant de son incompréhension.

Pour ses amis, le crime est signé. Christophe Borgel et Stéphane Le Foll sont pointés du doigt. Les deux hommes sont suspectés de rouler pour Carole Delga. La ministre de François Hollande est, selon ses détracteurs, la « femme de Paris ». Elle serait sponsorisée par les instances nationales. L’Elysée serait favorable à sa candidature. La jeune secrétaire d’Etat serait la grande gagnante du calendrier. Le vrai perdant, c’est Philippe Martin. Il est exclu de la compétition.

Christophe Borgel récuse l’accusation d’une manipulation. Le numéro 3 du PS rappelle que « la circulaire est nationale ». Pour le député de la Haute-Garonne, le choix du calendrier n’est absolument pas lié à Philippe Martin.

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Les soutiens de Philippe Martin ne s’avouent pas vaincus.

Vendredi, la Fédération du PS 31 va entrer en résistance. La circulaire de Solférino prévoit la possibilité d’une dérogation. Des socialistes haut-garonnais veulent faire jouer la clause. Une prolongation est possible jusqu’au 9 avril. C’est écrit (noir sur blanc) dans le texte adressé aux premiers fédéraux. Des membres de la fédération de Haute-Garonne demandent l’application de cette disposition.

L’objectif est clair : repousser les désignations aux régionales après les départementales.

Un espoir anime les soutiens du gersois (qui sont d’ailleurs parfois plus des anti-Delga que d’authentiques pro-Martin) : un effet domino qui se propage dans les autres fédérations de la région.

A suivre

Laurent Dubois